L HISTOIRE DES GOLFUMIG
510 pages
Français

L'HISTOIRE DES GOLFUMIG

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Description

L' HISTOIRE DES GOLFUMIG ----------------------------------------- de Béatrice Massin 1 ( 1 rencontre ) Charles était grand et sec, dans une cinquantaine se terminant, il avançait dans des pas empressés dans un Londres des années 30 et son costume le tiraillait de toutes parts car il n'arrivait pas à poursuivre sa fille sur le trottoir. Oxford street regorgeait de monde, les magasins étaient bondés et lorsque Charles vit disparaître totalement sa fille, il paniqua complètement. Elle n'était pourtant pas très loin, elle était restée là, très contemplative devant une vitrine, celle d'un magnifique magasin de vêtements. Essoufflé, ce fut ainsi qu'il la rejoignit, Colleen avait ce regard très bleu sur de beaux cheveux blonds coupés tout autour d'un visage un peu ingrat car si peu mis en valeur, c'était sa fille et il l'aimait mais il savait qu'en venant tout près d'elle, que jamais elle ne lui dirait quoi que ce soit, que les seules paroles qu'elle pourrait bien lui adresser allaient être hostiles, c'était ainsi depuis sa plus tendre enfance et elle avait aujourd'hui 18 ans. Les traits un peu plus détendus, Charles la regarda comme s'il venait de la redécouvrir une autre fois, toujours cette fois encore qu'il ne comptabilisait même plus.

Informations

Publié par
Publié le 08 janvier 2013
Nombre de lectures 83
Licence : En savoir +
Paternité, pas de modification
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

L' HISTOIRE DES GOLFUMIG
-----------------------------------------
de Béatrice Massin
1 ( 1 rencontre )
Charles était grand et sec, dans une cinquantaine se terminant,
il avançait dans des pas empressés dans un Londres des années
30 et son costume le tiraillait de toutes parts car il n'arrivait pas
à poursuivre sa fille sur le trottoir.
Oxford street regorgeait de monde, les magasins étaient bondés
et lorsque Charles vit disparaître totalement sa fille, il paniqua
complètement.
Elle n'était pourtant pas très loin, elle était restée là, très
contemplative devant une vitrine, celle d'un magnifique
magasin de vêtements.
Essoufflé, ce fut ainsi qu'il la rejoignit, Colleen avait ce regard
très bleu sur de beaux cheveux blonds coupés tout autour d'un
visage un peu ingrat car si peu mis en valeur, c'était sa fille et il
l'aimait mais il savait qu'en venant tout près d'elle, que jamais
elle ne lui dirait quoi que ce soit, que les seules paroles qu'elle
pourrait bien lui adresser allaient être hostiles, c'était ainsi
depuis sa plus tendre enfance et elle avait aujourd'hui 18 ans.
Les traits un peu plus détendus, Charles la regarda comme s'il
venait de la redécouvrir une autre fois, toujours cette fois
encore qu'il ne comptabilisait même plus.
Colleen était mal fagotée, mal peignée également et le regard
qu'elle lui adressa semblait sommeiller entre le mal et le bien,
ce bien qu'elle avait perdu bizarrement depuis la disparition de
sa mère.
Epuisé Charles voulut la contourner et lui attraper la main mais
elle le rejeta et se mit à crier puis de loin elle le montra du
doigt dans une arrogance diabolique.
2laisse moi ! Hurla t-elle
Elle avait trouvé cette force, celle de lui crier ces mots si
terribles pour lui, alors il baissa la tête puis regarda les deux
hommes marcher dans leur direction, il s'agissait d'infirmiers, il
les payait pour ça quand elle était en crise et ce serait eux qui
allaient la raccompagner, pas lui.
N'en pouvant plus devant autant d'indifférence et de violence,
Charles Golfumig se mit à courir dans une force tellement
décuplée qu'il ne se rendit même pas compte qu'il s'était
pratiquement envolé dans cette peur et ce chagrin qui étaient en
lui.
Puis, il aperçut la gare, il pleuvait doucement devant et il
n'aurait jamais su dire la raison pour laquelle il y était entré.
Béat et complètement perdu, Charles Golfumig jeta des yeux
parmi la foule, il y avait du bruit et surtout là, sur un banc, dans
le grand hall, il y avait cette petite fille qui n'arrêtait pas
d'ennuyer sa mère.
Elle était blonde, elle ressemblait tellement à Colleen, elle était
gracieuse mais loin d'être enjouée car très perturbée, d'ailleurs
elle se roula sous les jupes de sa mère.
Charles regardait comme un interrogatoire son comportement,
qu'avait-il raté chez sa propre fille, il n'aurait su le dire, la mère
qui se trouvait en face de lui semblait totalement dépassée.
3
-La petite était en fait une peste vivante, du haut de ses sept ans,
incontestablement elle l'était et lorsque sa mère fit tomber son
mouchoir de dentelle blanche sur le sol, la fillette se mit à rire,
un rire pervers et surprenant.
Affligé, Charles l'était, lorsque soudain il remarqua un jeune
homme pas très bien habillé venir ramasser le même mouchoir.
Les yeux de l'enfant n'eurent de cesse de le narguer puis la
main de l'inconnu venait de se tendre vers celle de la mère sans
aucun état d'âme mais dans un gestuel très précis.
Étonnant s'était dit Charles d'autant plus que la fillette venait
par des yeux incendiaires de menacer cet individu qui avait
surgi de nulle part.
merci Monsieur … venait de prononcer la mère
Elle était plutôt classe, sans doute était-elle du même milieu
que Charles, par contre le jeune homme qui avait ramassé le
mouchoir paraissait être plutôt pauvre.
La gamine soudain se trémoussa puis jeta sur sa mère un
sourire glacial puis d'un coup, elle lui arracha des mains à
nouveau le mouchoir, pour mieux le faire tomber, pour mieux
observer cet homme si jeune qui était devenu, elle le croyait,
son souffre douleur.
Exaspérée, la maman se retint de crier et regarda l'inconnu qui
à nouveau venait de se pencher devant la tête très droite de
l'enfant qui paraissait tellement orgueilleuse.
voici Madame … murmura t-il du bout des lèvres
4
--Puis, il posa ses mains larges sur le crâne de l'enfant, de là où il
se trouvait Charles ne pouvait pas voir son regard, encore
moins ses traits qui étaient beaux, pourtant il venait de deviner
que par un seul signe, l'inconnu venait d'écraser dans un silence
pesant, la fillette.
Démuni, très observateur et impuissant, Charles resta un long
moment ainsi puis il se dirigea vers la femme car le jeune
homme venait de partir comme si rien n'avait jamais existé.
Se penchant sur elle, Charles tremblota puis bredouilla :
tout va bien ?..
Pourquoi avait-il demandé cela, il n'aurait su le dire, il
éprouvait tant de choses et la petite fille semblait si apaisée,
tellement que cela l'intrigua un peu plus.
vous connaissez cet homme ? Demanda t-il
Très indécise, la femme osa un regard perdu.
Non, bien sûr que non …
alors comment a t-il fait ? Reprit Charles
je n'en sais rien, ma petite fille est toujours comme ça,
plutôt agressive et là, elle est calme…
Elle venait de prononcer ces paroles sur un ton déconcerté,
d'ailleurs elle se leva et Charles resta là, planté et droit,
suspendu à ses lèvres qui venaient de disparaître.
Il n'aurait su dire pourquoi mais il se mit à courir, courir pour
mieux rattraper ce train qui allait partir dans un brouillard épais
malgré cette gare, car, de loin il l'avait vu pénétrer à l'intérieur,
ce jeune homme était si étrange et tellement accrochant.
5
-----Charles trouva très vite la fameuse cabine dans laquelle il était
et le train venait de partir, où l'emmenait-il, il ne savait rien,
rien de son propre comportement étrange, rien de son regard
qu'il venait de poser sur cet homme si jeune et si indifférent.
Hagard et de plus en plus perdu, ce fut ainsi qu'il finit par
rencontrer les yeux du jeune homme, ils étaient bleus et ses
traits étaient magnifiques, fins mais à l'intérieur des iris existait
comme une sorte de tempête, celle d'une vie dure et
impitoyable.
Pourquoi me regardez-vous de cette façon ? Demanda
le jeune homme
Charles serra ses doigts puis les tira, il était mal à l'aise puis il
se mit à déglutir comme si ce geste était un apaisement, celui
qui allait lui permettre de retrouver cette force qui l'avait
quittée.
mon nom est Charles Golfumig … dit-il
Très soupçonneux le jeune homme osa un regard mortel puis il
plongea sur lui un peu plus.
Ce n'est pas une réponse, je me moque de votre nom !
Dit-il
bien sûr … fit observer Charles
Charles n'osa plus le dévisager, pourtant il lui jeta des yeux
perdus cette fois.
Je vous ai vu sur la petite fille … murmura t-il
6
-----Le jeune homme fronça des sourcils noirs puis se mit un peu en
arrière pour finir par abandonner le livre qu'il lisait d'un seul
oeil.
Vous m'avez suivi ?
Non, non, ce n'est pas exactement ça, en fait je voulais
savoir comment vous aviez fait ?
fait quoi ?
Dans la cabine, ils étaient tout seuls, c'était plutôt une aubaine
pour Charles car il se frotta les mains nerveusement puis tenta
une nouvelle approche.
Je voulais savoir comment vous aviez réussi à calmer
cette petite peste …
en quoi cela vous intéresse t-il ?
La langue de Charles n'arrêtait pas d'essuyer ses lèvres qu'il
avait fines, il était maladroit, il n'en doutait plus, surtout en
voyant les yeux électriques du jeune homme.
C'est vrai que je voulais comprendre, voyez-vous ma
fille est malade et malgré tous les plus grands
psychiatres et autres investigations, rien n'a pu réussir…
Le jeune homme émit une sorte de sourire sur le coin de ses
lèvres puis il fit celui qui préférait rester neutre, dans une
indifférence totale.
J'avais pensé en vous observant que vous pourriez peut

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