Quarantaine
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Quarantaine Chapitre 1 Charlie dévala la rue principale qui menait jusqu'à chez lui à toute vitesse, au guidon de sa moto. Arrivé sur le perron, il se précipita à l'intérieur en claquant la porte. Il venait juste de rendre visite à son ami Thomas. Cela ne l'empêchait pas de ressentir à nouveau cette surveillance permanente de la police militaire stationnée à Justin depuis quelques mois. Il continuait de ne pas comprendre ce qui lui interdisait d'aller voir son ami et de circuler librement dans cette petite bourgade du Texas profond, située à cinquante kilomètres de Dallas. Sa mère essaya de le calmer, sachant que sa tentative s’avérerait sûrement sans résultat. – Qu'y a-t-il mon chéri, tu as l'air contrarié ? Approcha-t-elle – J'en peux plus ! Pas moyen d'aller chez Thomas sans me faire contrôler dix fois, sans qu'on me demande dix fois qui je vais voir, ce que je vais faire avec lui, quand je rentre... – Et ils ne t'ont rien dit à propos du couvre-feu ? – Maman ! – Je te taquine. Je sais que c'est dur pour toi. Mais nous n'avons pas vraiment le choix, nous devons nous conformer aux instructions de l'armée. – Je croyais qu'une quarantaine ça devait juste durer quarante jours ! – Je suis la première étonnée, tu le sais. Mais depuis tout ce temps, j'ai appris à me contenter de notre situation, que veux-tu. – Ben moi, j'en ai plus que marre ! Je monte dans ma chambre ! Pour n'y rien faire, vu qu'il n'y a plus rien à faire dans ce patelin paumé oublié de tous !

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Publié le 10 août 2013
Nombre de lectures 49
Langue Français

Extrait

QuarantaineChapitre 1
Charlie dévala la rue principale qui menait jusqu'à chez lui à toute vitesse, au guidon de
sa moto. Arrivé sur le perron, il se précipita à l'intérieur en claquant la porte. Il venait
juste de rendre visite à son ami Thomas. Cela ne l'empêchait pas de ressentir à
nouveau cette surveillance permanente de la police militaire stationnée à Justin depuis
quelques mois. Il continuait de ne pas comprendre ce qui lui interdisait d'aller voir son
ami et de circuler librement dans cette petite bourgade du Texas profond, située à
cinquante kilomètres de Dallas.
Sa mère essaya de le calmer, sachant que sa tentative s’avérerait sûrement sans résultat.
– Qu'y a-t-il mon chéri, tu as l'air contrarié ? Approcha-t-elle
– J'en peux plus ! Pas moyen d'aller chez Thomas sans me faire contrôler dix fois, sans
qu'on me demande dix fois qui je vais voir, ce que je vais faire avec lui, quand je
rentre...
– Et ils ne t'ont rien dit à propos du couvre-feu ?
– Maman !
– Je te taquine. Je sais que c'est dur pour toi. Mais nous n'avons pas vraiment le choix,
nous devons nous conformer aux instructions de l'armée.
– Je croyais qu'une quarantaine ça devait juste durer quarante jours !
– Je suis la première étonnée, tu le sais. Mais depuis tout ce temps, j'ai appris à me
contenter de notre situation, que veux-tu.
– Ben moi, j'en ai plus que marre ! Je monte dans ma chambre ! Pour n'y rien faire, vu
qu'il n'y a plus rien à faire dans ce patelin paumé oublié de tous !
– Tu peux toujours jouer aux jeux vidéos ! Je t'aime...
Le jeune homme de seize ans avala les marches quatre à quatre pour se ruer dans sa
chambre située à l'étage. Il se jeta avec colère sur son lit, avant de se plonger à corps
perdu dans un jeu vidéo dont il connaissait désormais les moindres détails du scénario.
A quelques encablures de la maison, les forces militaires s' étalaient à perte de vue.
Aux quatre coins de Justin, depuis seize semaines maintenant, la police militaire
empêchait les habitants de quitter la ville, placée sous quarantaine après que l'état
d'urgence fut décrété pour cause d'infection virale.
Les habitants de Justin avaient été jusqu'alors été mis à l'écart et la communication
imperméable des forces spéciales ne permettait à personne de savoir réellement quelle
souche virale les avait infectés. La quarantaine s'éternisait. Les semaines s'écoulaient
lentement, et aucun état-major n'avait été autorisé à indiquer de quoi il retournait.
Les seules informations qui avaient filtré relataient l'apparition d'un virus dont étaient
porteurs les habitants de la petite ville. On ne savait rien de ce virus. On en ignorait les
symptômes et les effets sur le corps humain. Pourtant, le principe de précaution avait prévalu, et contraint les autorités fédérales à décréter l'état d'urgence, à instaurer le
couvre-feu de vingt-deux heures à sept heures du matin, et à interdire toute sortie de la
ville. Seules étaient autorisées les entrées de médicaments et de vaccins. Les centres de
contrôle sanitaire testaient sans relâche de nouveaux traitements sans succès. L'espoir
d'éradiquer l'épidémie s'atténuait chaque jour un peu plus.
Charlie alluma la TV après une partie un peu trop rapidement terminée. Sur chaque
chaîne, on relatait en boucle l'histoire de cette quarantaine qui n'en finissait pas.
D'innombrables images se succédaient pour raconter l'histoire de cette fulgurante
attaque virale, qui n'avait pourtant fait aucune victime jusqu'ici. Le téléphone sonna,
Charlie prit la conversation :
– Salut Mike. Non, je fais rien, tu penses. J'ai joué un peu, et puis j'ai mis la télé. Je me
demande bien pourquoi, de toutes façons, ils passent sans arrêt les mêmes images en
boucle. J'ai l'impression d'être dans une petite cage et de tourner en rond ! J'en peux
plus....
– Moi aussi. Mais je voudrais te montrer un truc, ce soir. Tu peux te libérer ?
– Ma mère est à la maison, mais je devrais pouvoir me faire la belle sans qu'elle le
sache. On se retrouve où ?
– Je te le dirai plus tard. Je te rappelle...
– Okay, à plus.
Charlie se remit à vivre. Il allait enfin se passer quelque chose à Justin. Il n'en revenait
pas, et attendait le rappel de Mike avec une impatience tout dissimulée. Lorsque le
second coup de téléphone retentit, il lui fallut moins d'une seconde pour décrocher.
Les deux amis fixèrent un lieu de rendez-vous non loin du checkpoint d'une patrouille
de la police militaire, aux abords de la ville.
Le soir venu, Charlie feignit un début de mal de tête pour monter rapidement dans sa
chambre à la fin du repas. Sa mère, habituée à ses états de lassitude, le laissa faire sans
même se douter de ce qu'il pouvait planifier. Une fois dans sa chambre, le jeune
homme arrangea des oreillers sous sa couverture pour simuler son corps endormi, et
se faufila par la fenêtre.
Il décida de procéder en deux étapes, car les puissants puits de lumière des miradors
qui éclairaient l'ensemble du territoire de Justin faisaient régulièrement des passages au-
dessus de sa maison. Il prit donc la décision, dans un premier temps, de sortir de la
chambre et de fermer la fenêtre. Le rayon de lumière lécha le haut de sa tête, révélant
simplement au garde-frontière que tout semblait en ordre. Finalement, Charlie sauta
puis trouva son chemin dans les buissons et autres arbustes plantés tout autour des
maisons de son quartier.
Il lui fallu pas moins de trente minutes pour passer de bloc en bloc, jusqu'à parvenir au
point de rendez-vous fixé avec son ami Mike. Tout les deux semblaient apprêtés pour
un commando des forces spéciales. Mike avait décrit à Charlie quel type de vêtement
apporter. Ils avaient ainsi revêtu un habit de couleur verdâtre, apte à les confondre
avec la végétation en pleine nuit, et ils s'étaient enduit le visage d'un cirage très noir, sur les conseils de l'ami de Charlie.
– Tu m'as toujours pas dit ce qu'on faisait là ! S'inquiéta Charlie.
– On se fait la belle ! Répondit vivement Mike.
--Comment ça, on se fait la belle ? Tu veux te tirer de Justin ?
– Pour sûr ! Ras-le-bol de me voir retenu ici contre mon gré parce que je suis malade.
Je veux savoir ce qu'il se passe ici et pourquoi on nous dit rien...
– T'as un plan ?
– Une fois, en passant dans le coin, j'ai découvert une brèche. Elle est vraiment légère,
mais si on fait suffisamment vite, on devrait pouvoir s'y glisser.
– Et si on se plante ?
– Au pire, ils nous ramèneront à nos parents, ça vaut le coup d'essayer.
– Okay, allons-y dans ce cas.
– Suis-moi ! Termina Mike.
Mike fit signe à Charlie de se taire à partir de ce point-là. Ils commencèrent à ramper,
leurs coudes accrochaient la moindre ronce qui se trouvait à distance. Mais leur
détermination était sans faille. Ils étaient à deux doigts de passer la grille d'enceinte et à
se retrouver au-delà des limites imposées par l'état d'urgence. Ils pouvaient enfin
souffler. Charlie était passé lorsque la bottine gauche de Mike se prit dans une des
découpes du grillage. Le jeune garçon, prenant peur, commença à trépigner et à
secouer vigoureusement la jambe pour se défaire de cette prise. Le bruit provoqué par
ses mouvements intempestifs provoquèrent une soudaine panique chez Charlie, qui
trouva quelques ressources pour se mettre à courir lorsque Mike lui ordonna
« cours ! »
Repris par un soldat en faction, Mike ressentit finalement la satisfaction de voir son
ami lui échapper et disparaître dans un nuage de poussière soulevée par ses lourdes
rangers. Il ne faudrait pas longtemps pour que l'alerte soit donnée. On n'allait pas
laisser un jeune contaminé s'échapper et risquer à son tour de se fondre dans la
population. Le risque était trop grand.
Certes, l'alerte retentit au milieu de la nuit, mais Charlie était un sportif accompli. Mike
savait que l'armée aurait du mal à lui mettre la main dessus. C'était top tard.Chapitre 2
Le soleil s'était levé rapidement, comme chaque jour en cette période de l'année.
Charlie maintenant avait du mal à marcher. Ses longues heures passées à fuir, à plus ou
moins longues foulées, commençaient à laisser des traces. Il n'avait pas bu depuis un
long moment. La bouche était ari

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