Rencontre
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Description

RENCONTRE Je m'appelle Pauline et aujourd'hui je vais fêter mon trentième anniversaire. Mon fils Gédéon âgé de 3ans et demi, est le seul homme de ma vie depuis que son père est parti. Je suis, comme ma sœur Marie dit : une éternelle célibataire. Ma vie est orientée autour de deux pôles : mon travail de géologue et mon fils. Ne pensez surtout pas que je n'aime pas les hommes, n'y même que je m'en méfie mais jusqu'à présent, pas un n'a fait battre mon cœur, même avec Fabrice le père de mon fils, j'ai dû simuler plus d'une fois le bonheur et l'orgasme. Je déteste paraître crue, mais voyez-vous, je suis assez hypocrite avec mes collègues alors dès que je suis avec des amis, je joue la carte de l'honnêteté. C'est pour ça, que très peu de gens savent la vérité sur mon histoire avec Fab. Ce dernier s’est soudainement rendu compte qu'il préférait les hommes aux femmes, comment aurais-je dû réagir ? Ma meilleure amie, Clara estime que j'ai eu une réaction nulle, ma grand-mère, elle, pensait que j'aurai dû payer un tueur à gages pour lui régler son compte. Moi, j'estime avoir bien réagi, je lui ai fait ses valises, je l'ai mis dehors et évidemment j'avais fait changer les serrures pendant la journée, c'est ainsi que Fab fut chassé de ma vie. Le lendemain je découvrais ma grossesse, et 9 mois après mon fils naissait.

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Publié le 24 avril 2013
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Langue Français

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RENCONTRE Je m'appelle Pauline et aujourd'hui je vais fêter mon trentième anniversaire. Mon fils Gédéon âgé de 3ans et demi, est le seul homme de ma vie depuis que son père est parti. Je suis, comme masœur Marie dit: une éternelle célibataire. Ma vie est orientée autour de deux pôles : mon travail de géologue et mon fils. Ne pensez surtout pas que je n'aime pas les hommes, n'y même que je m'en méfie mais jusqu'à présent, pas un n'a fait battre mon cœur, même avec Fabrice le père de mon fils, j'ai dû simuler plus d'une fois le bonheur et l'orgasme. Je déteste paraître crue, mais voyez-vous, je suis assez hypocrite avec mes collègues alors dès que je suis avec des amis, je joue la carte de l'honnêteté. C'est pour ça, que très peu de gens savent la vérité sur mon histoire avec Fab. Ce dernier s’est soudainement rendu compte qu'il préférait les hommes aux femmes, comment aurais-je dû réagir ? Ma meilleure amie, Clara estime que j'ai eu une réaction nulle, ma grand-mère, elle, pensait que j'aurai dû payer un tueur à gages pour lui régler son compte. Moi, j'estime avoir bien réagi, je lui ai fait ses valises, je l'ai mis dehors et évidemment j'avais fait changer les serrures pendant la journée, c'est ainsi que Fab fut chassé de ma vie. Le lendemain je découvrais ma grossesse, et 9 mois après mon fils naissait. Jusqu'à sa naissance, j'étais persuadée d'être incapable d'aimer les individus du sexe opposé, pourtant après 8h35 de souffrance, il a suffi que mes yeux se posent sur ce petit homme pour que quelque chose en moi éclose, il paraît que c'est ça l'instinct maternel. Évidemment, être mère célibataire c'est loin d'être facile, mais on s'en sort pas mal mon petit bout et moi. Néanmoins je l'avoue cela fait environ trois ans que je n'ai pas eu de VRAI rencard, j'ai eu quelque rendez-vous certes, (la plupart organisé par ma sœur et ma meilleure amie qui arrivent toujours à me dénicher un homme célibataire) mais rien de concluant. Ils avaient tous quelque chose qui me freinais ; le dernier avait un strabisme assez prononcé et je ne savais jamais si c'était moi qu'il regardait où pas … J'ai donc décidé de faire une croix sur les hommes au moins pour quelques temps, c'est pour cela que ce soir, je vais fêter mon anniversaire avec Marie et Clara au tipi bar, notre QG !!!! Je suis arrivée comme d’habitude juste à l’heure, le temps de déposer mon fils chez ma mère et de revenir en ville ce fut juste, comme d’habitude, je garai ma voiture dans le parking à côté de l'établissement et je courus rejoindre les filles déjà attablées au bar. Ma sœur Marie, est une jolie brunette avec des grands yeux noisettes, notre ressemblance s’arrête ici, elle est plus grande que moi, elle sourit plus que moi et par-dessus tout, elle a une imagination et un optimisme sans faille, alors que moi, je suis plutôt réaliste, pragmatique et je le reconnais un rien coincée. Malgré tout, nous nous entendons très bien. Clara, elle, c'est une grande girafe à la crinière blonde, aux dents parfaites et aux yeux verts émeraudes, elle aurait pu être mannequin, seulement il aurait fallu qu’elle se soucie un peu plus de son apparence. Elle travaille dans son élevage de chevaux à la campagne, on se voit donc peu, mais nous sommes toujours aussi proche. On se connaît depuis la sixième, quand elle a frappé Wallace Gronne un quatrième, qui avait décidé de m’extorquer mes tickets restaurants, depuis on ne s’est plus quittées, cela fait bientôt 20 ans! Bref je n’aurai pas pu rêver mieux pour fêter mon anniversaire, seul problème, je n’avais absolument pas imaginé que la soirée allait autant dévier …Tout a commencé par une phrase anodine prononcé par ma sœur: « -Aujourd’hui on oublie tout et on se lâche comme jamais! » puis ça a continué avec Clara: « -Pauline, jete donne le premier défi vu que c’est ton anniversaire, si tu arrives à te faire offrir un verre par la maison et à repartir avec le numéro du barman je suis à tes ordres jusqu’à la fin de la soirée ! » Oui je sais, quiconque accepte ce genre de défi est puérile, mais voyez-vous, je fêtais mes trente ans et je trouvais cela déprimant, je déteste perdre et je relève toujours tous les défis alors comme une enfant j’ai crié «défi accepté ! »
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J’ai tenu jusqu’au troisième shooter après la bouteille de champagneet le cocktail à la tequila offert par la maison, alors que je n’avais encore jamais bu. J’avais toujours pu me vanter d’être l’une des seules françaises (non religieuses) de ne pas avoir touché une seule goutte d’alcool de ma vie, merci à Clara et ses paris stupides …Quand mon cerveau a finis par se lâcher, j’ai subi un merveilleux interrogatoire sur mon homme idéal. Sobre, je n’aurais jamais répondu à leurs questions, mais là j’ai craqué et j’ai tout déballé. Clara voulait des détails sur le physique, je lui répondis que je voulais juste qu’il soit sortable, sans difformités, qu’il sache prendre des douches en utilisant du savon, un style bien à lui, des bonnes manières, ah et j’allais oublier je préférais qu’il ait les cheveux sombres.Marie, elle, posaun tas de questions sur le caractère et les centres d’intérêt, je lui expliquai en pouffant comme l’adolescente que l’alcool m’avait fait redevenir, qu’à ce niveau-là il serait l’homme idéal si déjà il arrivait à me supporter. Mais plus sérieusement que j’aimais les hommes posés, blagueurs et sérieux, terre à terre comme moi, avec une certaine culture générale susceptible de combler la mienne. Pour les centres d’intérêts je n’avais pas d’idées précises, il y avait une seule condition : il devait aimer les enfants et ne jamais considérer Gédéon comme un intrus ! Quel type de rencontre je voulais ? Et bien une rencontre insolite si possible ! Etrangement cela les fit beaucoup rire ! Après cette merveilleuse conversation, je me rendis compte que j’étais beaucoup plus saoule qu’elles. Enfin, j’en pris conscience à la fin, quand deux personnes m’ont aidé à descendre de la table où j’étais montée pour danser (moi qui ne danse absolument JAMAIS …). Elles n’avaient pas bougé du bar, Marie me mitraillait avec son appareil photo en riant et Clara finissait de gribouiller sur son carnet je ne sais quoi ! Le lendemain fut horrible, je me suis précipitée aux toilettes et à ma sortie un horrible flash m’accueillit« -Première gueule de bois !–s’écria Marie-Parle moins fort, il y a déjà assez de bruit dans ma tête ! Je ne suis pas chez moi ? -Non, on t’a ramené à mon appartement tôt ce matin avec Clara, tu faisais peur à voir! -Où est cette traîtresse d’ailleurs? -Elle travaille aujourd’hui, donc elle est partie directement à l’élevage, elle t’appellera ce soir, elle t’a laissé un mot dans la poche de ton manteau …-Où est-il ? -Sur le porte manteau, dépêches-toi Maman ne va pas tarder à venir te déposer le petit ! -Quoi ? Mais je ne suis pas en état, appelle la dis-lui que je suis malade et demandes lui de le garder jusqu’à dimanche soir, je viendrai le chercher chez elle! -Ok, va te recoucher ! -Merci Marie ! » Ce jour-là je dormi toute la matinée et jusqu’au milieu de l’après-midi, je compris alors qu’il ne fallaitplus jamais que je ne touche à une seule goutte d’alcool de ma vie! Même si Clara me défiais ! Quand je fus de nouveau en état de rentrer, Marie avait disparu, trois messages m’attendaient sur mon portable, l’un de ma mère à la fois surprise et amusée par mon comportement, l’autre de Boris Sratteurs (un de mes collègues bizarre, qui me faisait des avances depuis des mois) il me souhaitait mon anniversaire. Le dernier venait de Clara, elle me félicitait de ma conduite de dévergondée de la veille et me demandait quand on remettait ça, j’avais vraiment honte ! En trouvant mon manteau, je tombai sur le message de ma meilleure amie, « Je suis fière de toi ma vieille, à trente ans prendre sa première cuite c’est tout simplement magnifique! Je t’appelle tout à l’heure, bon courage pour ta gueule de bois ! » J’hésitais entre la tuer et ne plus jamais lui parler, malgré tout j’étais fière de moi, je me lâchais si rarement ! Je sortis de chez Marie et je repartis à ma voiture d’un pas aussi léger que possible, ma tête me tournait encore. Je ne sais pas tout à fait ce qui se passa ensuite, mais je me suis retrouvée 3
projeté sur le trottoir. En me relevant, je sentis un filet de sang coulant sur mon front, je m’étais cogné la tête en tombant. En dessous de moi, un homme essayait de se redresser, son pantalon était troué et il semblait s’être cassé le poignet en tombant, il me demanda: « -Vous n’avez rien? -Non, merci, mais que s’est-il passé ? -Un vélo vous fonçait dessus, je me suis permis de vous pousser, malheureusement le résultat n’est pas ce que j’espéré !-dit-il d’un air penaud-Où est le fameux vélo ? -Là-bas regardez- il me désigna un vélo arrêté en contrebas, un jeune livreur semblait nous attendre, on le rejoignit -Je suis désolé je vous avais pas vu messieurs dames, excusez-moi ! Je vous en supplie ne dites rien à mon patron, c’est mon premier jour …-je ne sais pas pourquoi mais je pris cet adolescent en pitié, je jetai un coup d’œil à mon compagnon de fortune et je vis le regard bleu-gris de ce dernier fixé sur moi, il hocha la tête et je su que l’on s’était compris.-Ne t’inquiètes pas, il n’y a pas de mal, je vais conduire mon sauveur aux urgences et toi tu vas finir ta livraison, j’espère que si on se recroise se sera dans de meilleures circonstances, en passant fait plus attention à vélo ! -Merci madame je vous promets d’être plus prudent sur mon bolide, je suis encore désolé! Et Monsieur pour votre poignet, j’espère vraiment qu’il n’est pas cassé!- sur ces derniers mots, il enfourcha le redoutable engin et disparut. Je ne savais pas trop quelle conduite adopter avec mon « sauveur » mais sur une impulsion je lui lançai : -Bon, venez avec moi, nous allons à l’hôpital, vous pourrez y passer une radio, ensuite je vous paierai un café, c’est le moins que jepuisse faire pour vous remercier. -Vous ne me devez rien, j’aime sauver les damoiselles en détresse- dit-il d’un ton moqueur- de plus, je ne voudrais pas vous détourner de vos obligations professionnelles-Mais c’est qu’il était poli en plus d’être un héros! -Ne vous inquiétez pas, je n’ai absolument rien de prévu ce jour, et je me refuse de vous laisser dans cet état, j’ai certains principes, abandonner un homme qui s’est blessé et qui a troué un magnifique pantalon en essayant de me sauver la vie m’est impossible, donc vous venez avec moi et plus vite que çaconcluais-je d’un ton fier. Sa réaction, me prit totalement au dépourvus, il éclata de rire-Vous êtes du genre dominatrice c’est ça? Et je n’ai pas essayé de vous sauver la vie je vous l’ai sauvé coutez si vous m’aviez sauvé, je n’aurai eu aucune blessure, hors j’ai du sang sur le visage donc je ne suis pas pleinement indemne et …-Vous avez subi un dommage collatéral qui n’est pas de mon ressort et donc …-Voudriez-vous cessez? Nous n’avons plusdix ans et nous avons mieux à faire que de nous quereller sur ce trottoir, allez venez, nous finirons cette discussion dans ma voiture ! Même si je confirme que vous ne m'avez pas vraiment secouru ! » Il sembla sur le point d'ajouter quelque chose mais ilse rétracta et accepta sans broncher de me suivre jusqu’à mon carrosse.Sur le chemin jusqu'à l'hôpital, j'appris qu'il s'appelait Arthur, qu'il était comédien. Il ne devait pas être beaucoup plus vieux que moi, sa chevelure brune n'était pas striée par un seul cheveu gris, ses traits étaient bien dessinés, ses yeux bleus-gris étaient pénétrant et pour je ne sais qu'elle raison un certain magnétisme se dégageait de lui. Arrivés aux urgences, je lui proposai de l'attendre, ce qu'il accepta volontiers. Ce que j'avais oublié, c'est qu'aux urgences, il faut souvent attendre longtemps, j'attendis trois heures et demie. Puis une infirmière vint me chercher, mon mari demandait après moi. Avant même que je n'ai pu rectifier ma situation, elle était déjà repartie, je dû courir pour la rattraper dans l'interminable couloir. Elle me guida jusqu'à une chambre et disparut. Arthur était à l'intérieur, son beau visage avait pris une teinte cendré, il n'avait pas l'air bien du tout : « -Vous vous sentez comment ? -Pour tout vous dire, pas très bien. J'ai fait une radio et apparemment je me suis tordu méchamment 4
le poignet, ils doivent venir me mettre une attelle, ça fait une heure et demi que j'attends … Me doutant qu'ils vous laisserez seule, je leur ai dit que vous étiez ma femme pour qu'ils acceptent de vous laisser passer, cela vous poses-t-il un problème ?-me demanda-t-il les traits tirés -Non pas du tout, j'ai juste été surprise …-Maintenant que vous êtes là, parlons un peu voulez-vous, je suis le genre d'homme qui aime profiter de son temps ! » Au bout d'une demi-heure, je savais presque tout de sa vie. Il n'était pas marié, n'avait pas d'enfant, vivait dans un petit appartement non loin du mien qu'il partageait avec son jeune frère et ses deux chiens. Moi je lui racontai mes déboires avec Fab, le père de mon fils, devenu homosexuel, je lui parlai de ma sœur et de Clara. L'histoire de ma première cuite, le fit beaucoup rire, ce qu'il préféra, fut quand je lui racontai ma gueule de bois, il comprit alors pourquoi j'étais si pâle quand il m'avait sauvé la vie. Parler avec lui était trop facile, c’était comme si on était des amis de longues date. A la fin, une docteure entra, je sortis dans le hall l'attendre. Il me rejoignit au bout d'une petite heure, sans un mot, nous montâmes dans ma vieille deux-chevaux. Le trajet jusqu'à chez lui ce fit dans un drôle de silence, comme si nous étions intimidés, deux adolescent un rien coincé… Dans la rue de son logement, il respira plus rapidement, et finit par se lancer : « -Écoutez, je me dois de vous remercier de m'avoir consacré de votre temps aujourd'hui. Pour me faire pardonner du dérangement je souhaiterai vous inviter à dîner. Je vais vous donner mon numéro de téléphone et je vous laisse décider d'une date, je vous en prie ne dîtes pas non ! -Et bien cette semaine je n'ai rien de prévu, j'accepte donc avec plaisir votre invitation mais je pose une condition ! -Laquelle ? -Vous m'avez sauvé la vie, de fait, je vous invite à dîner chez moi, je cuisinerai, cela me ferait plaisir, évidemment mon fils sera là j'espère que cela ne vous gênes pas ? -Non, pas du tout -dit-il avec un grand sourire, il me donna une petite carte blanche, sortit de dieu sait où- tenez voici mon numéro, appelez-moi quand vous aurez une date bien en tête ! A bientôt j'espère» il sortit avant même que je n’ai pus ajouter un mot, il me fit un petit signe de la main et s'engouffra dans son immeuble, pendant quelques secondes je restai là sans piper mot. Premièrement, qu'est-ce qui m'avait pris de raconter ma vie à un parfait inconnu ? Deuxièmement, pourquoi avoir accepté de le revoir ? Troisièmement, étais-je devenu folle de l'avoir invité à la maison rencontrer mon fils ? Que m'arrivait-il ? Lorsque Clara m'appela ce soir-là, mon cœur battait encore trop vite, jesais pas pour ne quelles raisons mais je me sentis obligé de tout lui raconter. Marie appela juste après Clara et à elle aussi je lui parlai du bel Arthur. Elles étaient contentes pour moi, et me rappelèrent la règle des trois : on attend toujours trois jours avant de le rappeler, on l'embrasse après trois verres mais surtout on ne partage son lit, qu'au troisième rendez-vous (le reste je l'avoue j’ai oublié!)Après tout ça, je passai un coup de fil à ma mère pour pouvoir parler à mon trésor. Comme d'habitude, se fut mon père qui décrocha (mon père avait deux passions dans la vie : les voitures et les nouvelles technologies, ce qui fait qu'il achetait des nouveaux gadgets tous les mois et guettait sans cesse les coups de fil de ses fournisseurs) « -Pau c'est toi ? Alors il paraît que ma fille commence à biberonner comme son fils ! -il éclata de rire, je tiens à préciser, que jamais je n’ai compris le sens de l'humour de mon géniteur, il est d'ailleurs, le seul de mes connaissances à m'appeler Pau. Evidemmentil n’a pas d'explication à ce diminutif peu intelligent. -Papa, comment vas-tu ? Maman est là ? -Ben, où veux-tu qu'elle soit ? Je te la passe, Beth, ta fille au téléphone ! -Pauline, c'est toi ? Pourquoi appelles-tu si tard ? -je jetai un coup d’œil à mon horloge, il était tout juste 19 h 30, les connaissant, cela faisait une demi-heure qu'ils avaient soupé. Ma mère devait être en train de briquer sa cuisine, mon père lui devait être sur son ordinateur, bref je ne devais pas déranger normalement, malheureusement ce terme n’avait jamais correspondu pas à ma famille ...-Je suis désolée pour ce matin maman, je me suis mal conduite, j'aurais dû être là pour Gédéon, je te remercie de le garder ce week-end, je passerai le chercher demain pour 18h ça ira ? Puis-je lui 5
parler ? -Ne dis pas de bêtises, tu ne t'es pas mal conduite ! Je suis rassurée de voir que mon aînée est capable de s’amuser de temps à autres. Le petit est content de rester ici avec nous, et j'adore le garder ! C'est un ange, demain tu restes dîner. Ce sera couscous et en dessert il y aura du tiramisu fait par ton père et ton fils, je te passe ton petit. » Comme d'habitude, je n'avais rien à dire, juste à acquiescer. J'écoutai le cœur léger le babillage de mon petit homme. Il me raconta qu'il avait vu des poules, des vaches mais ce qu'il avait préféré c'était les chevaux. Il voulait savoir, si on pouvait en ramener un à la maison et comme d'habitude, il m'expliqua qu'il était même d'accord pour le mettre dans sa chambre, au bout d'un quart d'heure il raccrocha épuisé par sa journée. Je m’allongeai sur le canapé et je me mis à réfléchir sur ma famille et les trente premières années de ma vie. Mes parents étaient des anciens hippies. Mon père pouvait se vanter de son CV, il avait été à la fois, garagiste, vendeur en électroménager, femme de ménage, nounou, et j'en passe. Aujourd'hui, il est plombier. Ma mère, elle, a passé sa vie à défendre les animaux, elle les recueille, c'est un peu la Brigitte Bardot de la famille. Quand nous étions enfants Marie, Cara et moi, nous adorions aider ma mère et ses protégés. Elle a toujours représenté l'autorité encore maintenant, elle essaye de tout contrôler, elle ordonne et on obéit. Elle avait tout plaqué, études, famille, pour le mouvement hippie, elle était tombée amoureuse de mon père et s'était mariée avec, 3 mois après. De nos jours, il est possible de voir qu'ils s'aiment, il ne choisit jamais une voiture sans elle (pourtant c'est son domaine), il lui lance des piques, mais ses yeux brillent quand il parle de sa douce moitié. Elle, elle lui râle dessus, mais c'est la seule, à avoir le droit, quiconque critique son homme doit affronter la colère de ma mère ! Elle a toujours un geste tendre pour lui. Bref malgré tous leurs défauts, je les admire, pour avoir réussi à entretenir la flamme pendant un peu plus de trente ans ! Pourtant ça n'a jamais été simple ! Mon père n'était pas souvent à la maison. La famille de ma mère l’avait renié, ils eurent beaucoup de difficultés pourtant ils s'en sortirent toujours! C'est ce type de relation, que je recherche avec un homme, une relation saine qui serait capable d'affronter des tempêtes, mais qui ne ferait pas naufrage, même si parfois elle pourrait donner l’impression de chavirer! Le lendemain comme convenu, je partis chercher mon petit homme, la soirée se déroula comme n'importe quelle soirée chez mes parents : ma mère me reprochait d'élever seule mon fils, mon père voulait savoir si j'avais bien fêté mon anniversaire et si le travail ça allait. Rien de très palpitant ! Le retour jusqu'à notre appartement fut toutefois assez surprenant, pour la première fois, mon fils demanda pourquoi il n'avait pas de papa. Il me fallut beaucoup de temps, avant de pouvoir lui répondre, je sentais qu'il était troublé. Il alla même à me demander si c'était vrai que j'avais mis son père dehors. Comment expliquer à mon fils, que son père, était tout à coup devenu homosexuel, après cinq ans de vie commune avec moi. Qu’il me l’annonça la veille où je découvrais ma grossesse et que cela faisait quatre ans que j'étais sans nouvelle de lui. Je me demandais encore ce qui avait pu m'attirer chez lui, il était tout le contraire d'Arthur …Pourquoi est-ce que je pensais à lui ? En réalité depuis que je l'avais rencontré, il n'avait jamais quitté mes pensées …Je réussis à ne pas l'appeler avant mardi (respectant ainsi la règle des trois jours). Je profitais d'une pause repas pour lui passer un coup de fil, je tombai sur sa messagerie. Comme une gamine, je bégayais, dépitais je raccrochais, ne lui disantrien de très concluant …Il donna suite à mon message trois jours plus tard. Entre temps, j'avais été à un rendez-vous arrangé par Clara avec un de ses clients, il s'appelait Martin. Le pire, était que je ne souhaitais pas le rencontrer, mais comme vous savez qui ne répondait pas à mon message j'étais déprimée. Moi, qui d'ordinaire étais endurcie, ce bonhomme m'avait perturbé. Évidemment durant cette soirée, je m'ennuyai à mourir. Martin était un homme grassouillet et assez petit, le plus drôle était le ticket de métro qui devait être à l'origine d’une barbichette sur son menton. Ses seuls sujets de conversations étaient les chevaux et son ex-femme. Bref ce ne fut guère concluant, quand enfin Arthur me rappela, je venais de coucher mon bébé, et j'allais prendre ma douche, il devait être aux alentours de 21 h, et 6
je pensais ne plus avoir aucune chance avec lui …« -Bonsoir, Pauline c'est bien vous ? -Étrangement je reconnus sa voix tout de suite, mon cœur s'emballa-Bonsoir, oui c'est bien Pauline, que puis-je pour vous ?dis-je d’un ton sec c'était la moindre des choses pour ne pas m'avoir rappelé avant -C'est Arthur votre sauveur de samedi, vous vous souvenez ? Je vous avais promis un dîner il me semble ? Je tiens à m'excuser de ne pas vous avoir rappelé avant, mais j'étais à Londres pour une audition, je suis sincèrement désolé !-je faillis sauter de joie et me mettre à chanter, mais intérieurement la petite voix de ma conscience me remis à ma place. C'était contraire à mon comportement habituel, c'était Marie l'enthousiaste et l'impulsive de nous deux, c'était elle qui s'emballait dès qu'un homme, lui faisait la cour pas moi. Qu'est-ce que celui-ci avait de plus ? Il enchaîna inconscient du trouble qu’il créait en moi- Êtes-vous toujours décidé à me faire la cuisine ou bien préférez-vous que j'achète de plats et que nous les mangions ensemble ? -En plus, il se souvenait de notre dernière conversation, cet homme avait tout pour me plaire ! -Non, une promesse est une chose sacrée, venez juste chez moi, tout sera prêt, Lundi prochain cela ira ? Mon fils sera là, j'espère que cela ne vous gênes pas ? -Pas du tout, j'ai hâte d'y être, à Lundi, bonne soirée -je lui souhaitai la même chose et nous raccrochâmes. » J'étais dans tous mes états ! Tout d'abord, parce que je venais de me rendre compte qu'il faisait s'affoler mon cœur comme personne avant lui. Ensuite, parce que j'avais légèrement menti, je ne savais pas cuisiner, hormis les pâtes … J'avais jusque Lundi pour apprendre! Le reste de la semaine, fut une alternance entre mon travail et des allers retours chez ma mère qui me donnait des cours culinaires en accéléré, moi qui avait toujours refusé. Je vous laisse imaginer sa surprise, quand je l'ai appelé en urgence pour solliciter son aide. Le Dimanche soir, je savais cuisiner comme personne le rôti de porc au miel avec une jardinière de légumes le tout conclu par un beau tiramisu comme je les aime. Le lendemain, je mis le couvert à 17h30, (il n'avait pas précisé à quelle heure il arriverait). Mon fils fut tout surpris, quand je sortis la porcelaine de grand-mère, d'ordinaire je refusais toujours de manger dedans. Il me demanda si ma mère venait manger, quand je lui expliquai que c'était un homme très gentil, qui m'avait rendu service, il répliqua que Mr Vrélont le concierge, m'aidait souvent et que pour autant je ne l’invitais pas à manger dans la belle porcelaine. Je n’insistai pas.Arthur arriva vers 19h, Gédéon sortait du bain et semblait impatient de rencontrer cet inconnu qui mettait sa maman dans tous ses états. Etrangement, mon petit homme sympathisa tout de suite avec lui. Il lui montra ses circuits automobiles, ils discutèrent des animaux de la ferme. Je contemplais la scène d’un œil amusé, quand quelque chose me frappa ; Marie et ma mère avait raison.Gédéon avait besoin d’une présence masculine dans sa vie, ce que je lui apportais n’était pas suffisant. J’en fus toute retournée, et je pris une grande décision; demain, je réessaierai d’avertir Fab de sa paternité. Car vous devez penser que je ne lui aijamais dit, mais c’est faux, environ une semaine après son départ, j’ai été chez sa mère, déposer une lettre. Je lui expliquais la situation et lui disait que je ne souhaitais rien de lui mais que son fils saurait qui été son père. Il ne donna jamais suite à ma missive …Après avoir dû rusé, je réussis l’exploit de mettre mon fils au lit. Arthur et moi, nous retrouvâmes seuls, je servis le dîner et nous nous mîmes à discuter de tout et de rien, il me complimenta sur ma cuisine, je l’interrogeai sur Londres. Nous restâmes ainsi pendant une heure et demi, ensuite je ne sais pas trop ce qui se passa, mais mes lèvres et les siennes entrèrent en collision dans un baiser passionné. Je savais que j’aurai dû respecter la règle des trois rendez-vous, mais depuis ce samedi après-midi passé ensemble, j’avais la conviction que je pouvais lui faire confiance. Je ne sais pas pourquoi, c’était tout simplement la première fois que cela m’arrivait! Nous passâmes la nuit ensemble. La nuit la plus torride de ma vie (où je le jure, je ne simulai pas une fois!) Le lendemain matin, je me sentis obligé de lui demander où on allait. Il me répondit qu’à son avis une belle histoire commencée. Je me sentis heureuse comme jamais. Une part de mon ancienne moi fit soudain son apparition et lui demanda si pour l’instant on ne pouvait pas garder ça pour nous. 7
Je me refusais de perturber mon fils, il sembla compréhensif et accepta. On mit au point une stratégie, chaque soir après le coucher de mon bébé je devais l’appeler et il arriverait. Il partit juste après, le réveil de Gédéon. Ce dernier me demanda où était son nouvel ami, je lui expliquai qu’il était partit et que si tout se passait bien, il le reverrait le mois d’après (on se donnait un mois pour vivre notre histoire en cachette). Il accepta la nouvelle tout content. Sur le chemin du travail, j’appelai ma sœur et je lui annonçai que ça n’avait pas marché, je fis la même chose pour Clara (c’était la première fois que je leur mentais, mais j’appréciais trop qu’Arthur ai accepté ma pr!). Etrangement, elles ne demandèrent pas deoposition pour le trahir détails, elles ne firent même pas de commentaires, en fait elles semblaient amusées. Marie me proposa d’aller à un rendez-vous arrangé, (encore un!) comme je devais faire semblant d’être libre j’acceptai l’invitation.Ce jour-là, j’étais plus énergique que jamais, je m’expliquai directement avec Boris l’adjoint de mon département qui me tournait un peu trop autour. Quelques allusions au fait que le harcèlement du travail était puni parla loi calmèrent ses ardeurs … j’assurai tous mes cours du matin. A ma pause déjeuner, je fis ce que je m’étais promis, je me mis à rechercher mon ex. Je commençai par appeler chez sa mère, le numéro n’était plus attribué. En regardant sur Google maps, jevis que le quartier où elle vivait avait été rasé, à cause d’intempéries. J’appelai Henry (le copain actuel de ma sœur, cela fait un an et demi qu’elle sort avec ce policier). Je lui signalai qu’il avait une dette envers moi (je lui avais présenté sa dulcinée !). Il accepta volontiers de se renseigner sur le sujet. Je repris mes cours le cœur plus léger. Ce fut vers 17h30 qu’il me rappela pour me donner le résultat de ses recherches. La femme que je cherchais, avait déménagé dans le sud, après les intempéries d’il y a deux ans. Il avait contacté des amis de Paris qui allaient entreprendre de la retrouver. Il pourrait me donner plus d’infos à la fin de la semaine. Je rentrai chez moi légèrement dépitée. A 20 h Clara débarqua, elle devait garder mon fils pendant que j’irai à mon rendez-vous. Je l’ai mise au courant des dernières nouvelles et je ne sais pas pourquoi elle se mit en colère: « -Mais pourquoi fais-tu ça? Il n’a pas besoin de Fabrice, il nous a! En plus je te rappelle que cet homme t’a quitté pour un autre et non une autre ! Mais bon sang, pourquoi cherches-tu à le revoir? Cela ne t’apportera rien de bon! Ça fait quatre ans, fait comme tout le monde tourne la page ! -Mais j’ai tourné la page comme tu dis! Je ne le fais pas pour moi, mais pour Gédéon. Il mérite de savoir qui est son père. Il y a une semaine, il m’a demandé si s’était vrai que j’avais jeté son père dehors, avant cela il voulait savoir s’il avait été méchant quand il était bébé et si c’était pour ça qu’il n’avait pas de papa… Quesuis-je censé faire ? Laisser mon fils croire que je suis responsable du départ de son père ? Le laisser douter de sa culpabilité ? Il en est hors de question Clara ! tu m’entends? Tu peux hurler, tempêter tout ce que tu veux, je retrouverai Fab et je lui demanderai pourquoi il n’a pas voulu prendre contact avec son fils! Je pensais que tu m’approuverais mais à ce que je vois je me suis trompée …-Elle dut percevoir ma déception car elle se radoucit tout de suite où alors elle avait entendu mon trésor arriver, ce qui était possible aussi, seulement moi je ne savais pas qu’il était dans notre salon! -Maman, pourquoi tu es en colère? Tatie Clara qu’est-ce que tu as dit à ma maman ? -Rien mon ange, ta maman et moi nous parlions de ton père, elle m’a dit que tu posais des questions sur lui, est-ce vrai ? -Oui, tu l’as connu?demanda-t-pleins d’espoirsil les yeux ! -Pauline tu n’as pas un rendez-vous ce soir ?-me demanda Clara d’un ton étrange-Si, j’y vais, bonne soirée vous deux-J’embrassais mon fils et je partis rejoindre un énième inconnu. J’étais un peu perturbée par notre dispute, ce n’était pas dans nos habitudes de hausser le ton. J’étais connue pour râler, elle pour grogner mais là on s’était presque tapait dessus! Finalement, mes pensées naviguèrent vers Arthur, je l’avais appelé cet après-midi pour lui expliquer ma soirée. Il avait ris et m’avait promis de venir dès que Clara serait repartie, me suppliant de lui raconter quel individu, ma sœur voulait me présenter.Je ne fus comme d’habitude pas déçue! A la différence de tous les autres, il n’avait pas de difformités physiques (visibles!) à la place il avait un ego surdimensionné … Il travaillait avec ma 8
sœur depuis 2 mois était veuf et divorcé, mais surtout il parlait de lui à la troisième personne ! Je réussis à tenir 15 min, puis j’envoyai un sms à Clara sachant qu’elle devait être calmée pour qu’elle applique le plan b. C’est-à-dire qu’elle devait m’appeler et me raconter une excuse, me permettant ainsi de planter l’individu gênant. Je n’utilisais presque jamais cette idée stupide, (depuis 4 ans j’avais dû en faire usage à peine 3 fois). J’estimais que c’était incorrecte, mais là je n’en pouvais plus; Arthur me manquait, ma dispute avec Clara m’avait perturbé, le déménagement de Simone(la mère de Fab) m’avait chamboulé, bref je n’aspirais qu’à passer une soirée agréable dans les bras de mon bel amant. Cela me fut permis 30 minutes plus tard, après avoir pris congé de Justin, m’être réconcilié avec Clara et appeler Arthur. Il entra, me prit dans ses bras et me fit tout oublié ! (Je ne remercierais jamais assez mon fils pour avoir le sommeil lourd !) On passa le reste de la nuit à discuter. Il approuvait ce que je faisais pour Gédéon tout en comprenant que cela devait être dur pour moi. On parla de mon « rencard » raté, il se mit à me parler de son enfance, il me questionna sur la mienne. Ce fut une soirée tout simplement parfaite ! Gédéon réclama à passer le reste de la semaine chez sa mamie ce qu’elle accepta. Je pu alors vivre des moments parfaits avec mon sauveur. On alla pique-niquer, au cinéma, à la piscine. Je lui parlai de mon métier que j’adorais, même si beaucoup le trouvait ennuyeux, il me parla du sien qui était loin d’être facile. Selon lui, Londres était sa dernière chance. S’il n’était pas pris, il arrêterait définitivement le théâtre. Nous passâmes quelques soirées chez moi, car après l’échec de ma sortie avec Justin, Marie accepta de me laisser souffler pendant quelques temps. Elle aussi avait eu du mal à comprendre, pourquoi je recherchais Fab, mais à la différence de ma meilleure amie, elle avait fini par se faire une raison. N’ayant jamais vraiment su ce qu’étais l’amour, je ne savais pas si j’aimais Arthur. Ce qui était sûr, c’est que j’avais des sentiments fort pour lui. J’aimais passer du temps et discuter avec lui, ses bras étaient vite devenus un refuge pour moi, un endroit synonyme de sécurité. Aussi est -ce naturellement, que je me rendis chez lui le vendredi soir en larmes, après avoir appris le décès de mon ex-compagnon. Cette journée avait pourtant bien commencée, je m’étais réveillée dans ses bras. Le soir je devais récupérer mon fils chez ma mère. En allant travailler, je mettais mise à chantonner « La vie en rose» d’Edith Piaf, ce qui ne m’était pas arrivée, depuis que ma grand-mère m’avait donné cent francs pour me féliciter de mes bons résultats en primaire. Je n’eus pas de cours à assurer de la matinée et ce fut en pleine conférence, que je reçus le sms de Henry, qui me donnait les nouvelles coordonnées de Mme Simone Salmon la mère de Fab. Je l’appelai pendant la pause: « -Mme Salmon, c’est Pauline vous vous souvenez de moi? -Bien sûre que je sais qui tu es Pauline, tu es la dernière copine de mon fils, comment m’as-tu retrouvé ? Pourquoi est-ce que tu téléphones à une vieille femme aigrie ?je lui expliquai ma situation. Quelle ne fut pas ma surprise, quand je l’entendis éclater en sanglots.-Mon Fabrice n’était pas un mauvais gars tu sais, je lui ai donné ta lettre, il s’est mis à pleurer, puis il a ditque cet enfant n’avait rien à voir dans vos problèmes et qu’il l’aimerait comme il avait aimé sa maman. Il savait qu’il avait des torts, mais pour son enfant il voulait faire des efforts, il a pris sa voiture et a fonçé jusque chez toi c’est là que …-Sa voix se brisa puis elle reprit son récit, Fab était mort sur le coup, un ivrogne avait grillé le feu rouge, le pauvre n’avait eu aucune chance. Elle avait appelé chez moi pour me l’annoncer, mais une femme avait répondu, lui disant que son fils avait briséla vie de son amie, elle lui interdisait de rappeler. J’étais anéantis, car cela signifiait que Clara m’avait menti, il n’y avait qu’elle qui se serait permis de décrocher mon téléphone …» Je me précipitai chez la seule personne en qui j’avais confiance: Arthur. Je tombai sous le choc quand je le vis en grande conversation avec ma sœur et avec Clara. Je repartis sans m’arrêter, et j’allai m’enfermer directement chez moi. Débranchant mon téléphone, et attendant l’heure pour aller chercher mon fils. En allant à ma voiture, je tombai sur Arthur, il avait l’air grave, je ne me sentais même pas le cœur à lui chercher querelle. J’étais vraiment déçue, je décidai de jouer la carte du «je vais bien ne t’en fais pas! » « -Bonjour Pauline, comment c’est passéta journée ?il commençait doucement le trouillard ! 9
-Très bien, et la tienne ? Londres a rappelé ? -Ecoutes je souhaiterai te parler de ça justement et d’une autre chose. Allons prendre un café, se sera rapide je te le promets !–j’acceptai, j’appelai ma mère pour l’avertir de mon retard, elle me retint pour le dîner, je ne pouvais pas refuser. Je finis par rejoindre l’homme que j’avais cru aimé, chez Momo le café d’en face, il attendit que je m’asseye puis attaqua son histoire. Deux femmes avaient passé une annonce dans un journal, elles cherchaient un homme d’âge moyen pour un rôle. Rien de plus n’était précisé. Il était encore au chômage, sa dernière copine venait de le quitter il était à bout! Son frère (qui s’avéra être Henry le copain de ma sœur) lui expliqua qu’il connaissait une des deux femmes, qu’il pouvait glisser un mot en sa faveur. Il ne sait pas pourquoi, mais il accepta. Deux semaines plus tard, une grande et blonde jeune femme lui avait donné rendez-vous dans un bar pour tout lui expliquer. Il devait jouer un bel inconnu et redonner confiance à leur amie qui avait rejetait tous les hommes qu’on lui avait présentait. On lui précisa qu’il devait la rencontrer par hasard. Il saurait la reconnaître sans photo, c’était une petite brune marchant d’un pas décidé comme si elle pouvait conquérir le monde. Il serait bien payé, ne devait pas l’embrasser, ni même aller plus loin. Il devait juste la sortir et la divertir. On lui avait donné une liste de qualités, une liste de défauts. Il organisa avec l’aide de son plus jeune frère, une rencontre fortuite. Malheureusement, cela ne se passa pas comme prévue, tout d’abord parce qu’il n’était pas sûr qu’elle soit la bonne fille. Elle marchait d’un pas hésitant comme si elle était malade. Ensuite, il seblessa en la secourant, s’attirant plutôt l’air stupide. Heureusement, cette femme était une lady, elle l’emmena aux urgences, elle passa l’après-midi en sa compagnie et pour la première fois depuis longtemps il fut vraiment heureux ! Il ne savait toujourspas si s’était «sa cliente » mais il s’en fichait, son cœur reprenait vie. Il ne pouvait pas la laisser partir! Alors il lui proposa un dîner quand ils arrivèrent devant son immeuble, elle accepta. Elle le stupéfia même en lui proposant de préparer elle-même le repas vu qu’il l’avait sauvé, elle s’estimait redevable. Malheureusement, son agent l’appela pour lui parler d’une audition à Londres. Il dut partir quelque jours, quand il revint, il trouva un message amusant sur sa boite vocale, sa jolie Paulinel’avait rappelé. La blonde Clara aussi … Elle le félicitait de sa mission, lui expliquant qu’il avait fait sensation et qu’il était vachement doué comme acteur, puisqu’il avait réussi à faire semblant de se blesser tout seul.Je l’écoutai raconté notre histoire, je l’écoutai me clamer qu’il était désolé, qu’après notre première nuit ensemble, il avait été soulagé par mon arrangement, ainsi il n’avait plus l’impression d’être sous contrat avec Clara et Marie. Ces dernières, estimèrent qu’elles devaient lecongédier, hier quand j’étais passé chez lui en larmes, elles venaient régler leur compte. Car oui, il m’avait vu, selon lui, dès que j’apparaissais dans son champ de vision, il n’avait d’yeux que pour moi. Il me présenta ses excuses, me supplia de le croire, il prétendait que cette semaine avait été la plus merveilleuse de sa vie, qu’il adorait mon fils et qu’il était désolé pour Fabrice! Le pire, fut quand il déclara m’aimer. Jusqu’alors je l’avais laissé parler, j’étais sous le choc, tout prenait sens dans ma tête, les personnes que j’aimais le plus m’avait dupé! Je rétorquai être désolée mais qu’une fois qu’on trahissait ma confiance c’était terminé. Il m’expliqua qu’il comprenait, et enchaîna avec la deuxième chose qu’il devait me dire: il partait àLondres, son audition avait été un succès, il s’en allait dans quinze jours et y resterait 6 mois. Je ne savais pas quoi dire, je payais ma consommation, et m’en alla sans un mot, j’étais anéantis comme jamais …En arrivant chez ma mère je lui racontais tout, en larme. Mon fils était partis avec mon père, je profitais donc de leur absence. La réaction de ma mère me stupéfia, elle prit le téléphone et passa un savon à ma sœur comme jamais elle n’en n’avait reçu. Elle me consola et me promit que tout s’arrangerai car selon elle, tout s’arrange toujours! Je récupérai mon fils et la vie reprit son cours, je ne parlais plus ni à Clara, ni à Marie, même si elles m’appelaient cinq à six fois par jour. D’Arthur, je n’avais plus aucunes nouvelles, ce qui me convenait pour l’instant. Gédéon avait demandé plus d’une fois pourquoi on ne l’avait pas revu un mois après, j’en profitai pour lui parler de la mort de son père, ce qu’il prit calmement. Nous arrivâmes en pleins mois de juillet, je pus donc prendre quinze jours de vacances et emmener mon 10
fils voir Simone. Elle se mit à pleurer quand elle le vit. Nous restâmes une semaine. Je n’arrivais plus à dormir, je n’avais plus envie de manger, j’étais seule et déprimée comme jamais auparavant.Ma mère m’appelait tous lesjours, me suppliant de venir chez elle régler mes comptes avec ma sœur qui se faisait du souci, mais je n’étais pas prête. Ma magnifique et unique histoire d’amour n’avait été qu’une mascarade orchestrée par les deux personnes en qui j’avais le plus confiance ! Un mois s’était écoulé, et mon cœur saignait toujours autant, mais fidèle à moi-même je me remis en selle. Consacrant encore plus de temps à mon fils et à mon travail. Ce fut sur le chemin jusqu’au centre aéré de Gédéon que je me fis kidnapper! Jene les avais pas entendus arriver, cela m’apprendra à écouter de la musique en marchant. On m’attrapa par derrière, me mis une cagoule sur la tête et avant que je n’ai pu réagir je me suis retrouvée enfermé dans un van. Un rire d’enfant me parvint, ils ava! Je meient mon fils aussi débattis comme je pus, jusqu’à attendre la voix de Clara: « -Pauline, ce n’est que nous, veux-tu bien cessé de te débattre ainsi ! -Qu’est-ce que c’est que ce cirque? Je pensais avoir été claire, je ne veux plus vous voir toutes les 2, pourquoi Gédéon est à l’avant?rétorquais-je furibonde, déjà qu’elles avaient gâché mon histoire, maintenant elles me kidnappaient, elles n’allaient pas m’assassiner quand même?! -Ecoutes, nous sommes désolées, toutes les 2, même si l’idée principale venait de moi je le reconnais. On voulait juste que tu sois heureuse et tu sais quoi ? Cet homme te rend heureux, alors avec Marie, Gédéon et Henry nous avons décidé de vous réunir, pour que tu nous pardonnes ! -Très bien, j’arriverai à pardonnerà Marie mais toi je veux savoir pourquoi tu ne m’as jamais parlé du coup de fil de Simone il y a 4 ans ?Le sourire qui avait illuminé son visage disparut, elle ne répondit pas, ce qui ne lui arrivait jamais ! Finalement elle se reprit et expliqua : -Vous veniez de vous séparer, tu étais triste, alors avant que Simone n’ait eu le temps de parler je l’ai renvoyé promener. Je te jure que je ne savais pas pour la mort de Fab! Quant à l’histoire avec Arthur je voulais que tu saches, qu’il nous a retourné tous nos chèques, il a refusé de toucher un centime. Selon lui, il ne mérite rien pour avoir réussi à perdre la femme de sa vie. -Qu’est-ce que tu viens de dire ? -Arthur t’aime, on fera tout pour que vous soyez réunis, cela fait un mois qu’il est partis ettu as l’air d’un ectoplasme! Tu as une tête à faire peur ! » On prit le ferry, j’en profitai pour m’expliquer avec Marie, cette dernière se mit à pleurer tant elle était désolée. Henry était là aussi, il me serra sur son cœur, et m’expliqua que son frèredépérissait aussi. Je me sentis peinée pour mon bel adonis. J’avais décidé de lui pardonner de toute façon, car sans pardon nous ne sommes rien. L’erreur est humaine! Mon fils était fière d’être responsable de mon enlèvement, il avait gardé le secret pendant une semaine (chose qu’il était d’ordinaire incapable de faire!) de plus il comptait sur moi pour qu’Arthur devienne son papa.Ils me déposèrent devant le théâtre. J’étais légèrement hésitante maintenant que j’étais devant le fait accomplis. Henry m’avait affirmé que la troupe était en pleine répétition. Cela signifiait que tout le monde serait là, je ne connaissais même pas le nom de la pièce qu’ils répétaient! Décidant qu’il était temps de me bouger, je rentrai dans l’arène, je m’assis dans les derniers rangs. Les gens sur scène pouvaient me voir mais personne ne fit attention à moi. Je le reconnus presque aussitôt, il portait un beau costume de noble qui lui allait comme une deuxième peau. Je vis tout de suite qu’il était effectivement triste, son dos était légèrement vouté, et il semblait dans les nuages, on dut l’appeler 3 fois avant qu’il ne réagisse. Je contemplais ses compagnons et essayais de comprendre le sujet de la pièce, apparemment c’était Othello de Shakespeare. Au moment d’une de ses tirades, Arthur leva les yeux vers le fond de la salle, nos regards se croisèrent et il fut incapable de continuer son monologue. Il me fixait toujours, son bras retombant lentement le long de son corps, il semblait hésiter à venir vers moi comme s’il avaitpeur que je le repousse. Fidèle à moi-même, je ne bougeai pas d’un pouce, j’attendais! J’avais fait le déplacement jusqu’ici, il pouvait bien avancer jusqu’à moi! C’est ce qu’il finit par faire, après que le metteur en scène se soit mis à lui hurler dessus. Il courut dans ma direction et pour je ne sais qu’elle raison je lui ouvris mes bras, les membres de la troupe nous regardait ahuris.« -Je t’aime- fut tout ce que je pus lui dire 11
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