Quand j’me suis réveillé, assis sur une chaise dure et froide, les mains attachées après le dossier, les poignets exsangues et la tête dans un sac plastique avec un pauv’ trou pour respirer péniblement, j’me suis rappelé que j’avais pourtant d’jà juré mille fois qu’j’arrêtais de jouer avec le feu. J’flippais un peu et j’commençais à m’dire que je devais plus en avoir pour très longtemps. Marrant comme l’approche de la mort t’ouvre des accès à la poésie. Je revoyais Mila, son corps doux et souple lorsqu’elle s’étirait le matin sous mes doigts. Le bleu de ses yeux dans lesquels je m’étais perdu tant de fois jusqu’à la perdre définitivement. Ses cheveux, son sourire, ses mains… J’me disais, la bouche un peu sèche et des gouttes de sueur sur tout le visage, que je l’avais pas assez aimée Mila. Qu’on n’aime jamais assez les gens quand il est temps. Pourquoi faut-il que ce soit toujours trop tard qu’on s’met à comprendre le sens de la vie ? - Alors espèce de p’tit fiotte, on rêvasse ou quoi ? Tu t’crois où là ? Aux Bahamas ? BLANG ! Ça fait à peu près ça le retour à la réalité, à la vie : BLANG ! Rapide, propre, direct. - Ve quoi on causse ? Fou zêtes qui ? - Qu’est-ce qu’elle dit Madonna ? - Vesque j’vous là ? Un grand black, gaulé comme un taureau me retire ce putain de sac plastique. - Ah… Putain, mais t’es qui toi bordel !
Paternité, partage des conditions initiales à l'identique
Langue
Français
Extrait
Quand jme suis réveillé, assis sur une chaise dure et froide, les mains attachées après le dossier, les poignets exsangues et la tête dans un sac plastique avec un pauv trou pour respirer péniblement, jme suis rappelé que javais pourtant djà juré mille fois qujarrêtais de jouer avec le feu. Jflippais un peu et jcommençais à mdire que je devais plus en avoir pour très longtemps. Marrant comme lapproche de la mort touvre des accès à la poésie. Je revoyais Mila, son corps doux et souple lorsquelle sétirait le matin sous mes doigts. Le bleu de ses yeux dans lesquels je métais perdu tant de fois jusquà la perdre définitivement. Ses cheveux, son sourire, ses mains… Jme disais, la bouche un peu sèche et des gouttes de sueur sur tout le visage, que je lavais pas assez aimée Mila. Quon naime jamais assez les gens quand il est temps. Pourquoi faut-il que ce soit toujours trop tard quon smet à comprendre le sens de la vie ? - Alors espèce de ptit fiotte, on rêvasse ou quoi ? Tu tcrois où là ? Aux Bahamas ? BLANG ! Ça fait à peu près ça le retour à la réalité, à la vie : BLANG ! Rapide, propre, direct.- Ve quoi on causse ? Fou zêtes qui ? - Quest-ce quelle dit Madonna ? - Vesque jvous là ? Un grand black, gaulé comme un taureau me retire ce putain de sac plastique. - Ah… Putain, mais tes qui toi bordel ! - Te fous pas dma gueule face de macaque, fais pas lcon ça va tcoûter cheros sinon, tu dois bien ddouter dta dernière connerie non ? Je comprends rien à rien où jai reçu un coup sur la tête ? - Sérieux, tas lair sympa, sois cool, je sais qui tes, je sais pas c'que jfous là attaché comme un terroriste à c'te putain dchaise mais arrête de mfaire le coup du KGB, détache-moi ste plaît,elleestpassuperdrôlelablague!- Joue pas au con Sebastian, tsavais pourtant bien à quoi fallait pas toucher et la fallu quty aille à fond. Bien à fond. Et maintenant, c'tà moi dréparer tes conneries dattardé. Sebastian a beau sshaker les méninges dans tous les sens, faire le ménage dans sa mémoire, tout sortir, tout aérer, il ne trouve aucun indice. C'est pas comme sil avait pas à dipo un vrai cocktail maison de conneries. Ça c'est sûr quil a une vraie tendance à les cumuler les emmerdes. Entre ses frasques de jeu, des nuits un peu trop spif, des femmes sans prénoms, lalcool, le pognon, les chevaux, les bagnoles… La liste est longue de ses vices. La liste est longue des emmerdes potentiels quil a pu sattirer rien quen traversant la rue devant chez lui ces derniers jours. Un aimant à emmerdes, Sebastian, putain, voilà c'que tes ! Le monde de ses vices est un monde hostile, vaste, qui ne le tolère qune lui rejetant son image de ptite frappe qui tirera jamais lgros lot malgré tous ses efforts. - Alors Sebastian, jvais tfaire la messe, moi c'est Mouss, tu vois toujours pas dquoi on cause ? Laisse-moi trafraîchir la mémoire. Ça va trevenir vitaf, crois-moi. Depuis ltemps qutu ttapes tout c'qui bouge du moment quça a un cul et des nibards, ya fallu qutu décroches le cocotier en ttapant la fille du Boss ! - La fille du Boss ? Le Boss il a une fille ? Dpuis quand ? - Dpuis 16 ans mon salaud. La ptite blonde aux yeux de biche que tu tes tringlée comme un porc sur la banquette arrière de ta caisse de prolo ya genre un mois. Tu remember ? Ça te dit quéquchose face de gland ? - Hein ? C'te meuf, c'te salope qui ma chauffé comme une chienne ? PING !! Une bonne droite dans sa gueule à Sebastian. Et re PING !! pour léquilibre.
Very Bad Time
1
- La salope comme tu dis, c'est Mélanie, la fille sacrée du Boss. Ouais mon pote, 16 ans quelle a lamôme. Détournement dmineure et mauvaise pioche : tu tapes chez le Boss. C'est pas dbol ça ! Timagine comme il est furax ? - Putain ! 16 ans. Mais elle ma sucé comme une pro quen srait pas à sa première, si tu vois c'que jveux dire… PING ! - Me cherche pas Sebastian, jme fous dsavoir comment elle est la fille du Boss. C'est juste dla came en vitrine que tas juste le droit dregarder de loin, sans toucher. - Mais c'est pas possible merde, dis-moi quc'est une blague ? Un truc pour mfoutre la trouille et qujlui rembourse fissa les tunes que jlui dois. Jsuis mort là si c'est vrai ! PING ! - Ta gueule ! Tu fais pas chier et técoute bien c'que jai à tdire. Tas merdé, tu vas casquer. - Ouais ben quest-ce que jpeux faire maintenant ? Jpeux pas revnir en arrière. C'quest fait est fait. PING ! - Honnêtement Mouss, tas jamais eu envie dte lenfiler Mélanie ? Allez Mouss avoue, toi et moi, on est pareils… 16 ans, ça tlaisse pas rêveur ? Pis elle a un sacré potentiel la salope. C'est bien la fille du Boss. PING - Ta gueule Putain, tu vas la fermer ta putain dgueule de taré. Écoute-moi bien parce que jvais pas lredire 2 fois. Mélanie, tu las mise en cloque avec tes conneries. Elle en est devenue dingue. Elle parle plus que dgarder le mioche. Elle cause plus que dtoi au Boss. Lui, comme il a jamais rien su lui rfuser, tas dla chance, au lieu dte découper en morceaux, voilà ldeal : Mélanie, tu vas tlépouser, lui offrir du rêve. La faire sourire tous les jours qui treste à vivre mon pote ! - Quoi !! Non mais non !! Jvais pas mmarier avec qui quce soit. Et sûrement pas avec une gamine.PING ! - Cherche pas Sebastian, c'est non négociable si tu tiens un peu à la vie. C'est ça où jte transperce direct et on nen parle plus. ce moment-là, les mains attachées dans le dos sur cette chaise pourrie, avec ce con dMouss tout sourire devant moi, jme serai pris une roquette sur le coin dla gueule, ça maurait fait le même effet. La liberté en prime.