LE TORTICOLIS SPASMODIQUE DE LADULTE Etude dun cas guéri par le trihexyphénidyl
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LETTRE A L’EDITEURLE TORTICOLIS SPASMODIQUE DE L’ADULTEEtude d’un cas guéri par le trihexyphénidylANDRIANTSEHENO L.M., ANDRIANASY T.Fl ’ a d m i n i s t ration de 15 mg par jour de tr i h ex y p h e n i dy lRESUME®(ARTANE ) est rapportée.Les auteurs ra p p o rtent un cas de torticolis cr y p t og é -1 - OBSERVATIONnétique acquis de l’adulte, guéri par une dose modéréede tr i h ex y p h é n i dyl. Les anti-c h o l i n e rgiques centr a u xM. R..., homme âgé de 52 ans, est venu consulter au moisoffrent une alternative valable pour certains pays qui nede mars 1992 pour un torticolis spasmodique.disposent pas de toxine botulinique.Ce patient sans antécédent personnel ou tare fa m i l i a l eMots clés : T o rticolis spasmodique, anti-c h o l i n e rg i q u e,connue ne prenait aucun médicament ou drogue de façonMadagascar.continue.Le début de la contracture a été insidieux et remontait auSUMMARYdébut de l’année 1991. Avec le temps, la contracture étaitd eve nue douloureuse et presque per m a n e n t e, bien queAdult spasmodic torticollis. réversible par simple attouchement du menton. Les territoi-Study of one case cured with Trihexyphenidyl.res contigus (f a c e, tr o n c, membre supérieur) étaient épar-The authors re p o rt on case of acquired cr y p t og e n i cgnés.t o rticollis cured with a moderate dose of Tr i h ex y p h e -La pression artérielle était de 130 >80 mm de Hg et l’exa-n i dyl. Central antic h o l i n e rgics offer an acce p t ab l ...

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LETTRE A L’EDITEUR LE TORTICOLIS SPASMODIQUE DE L’ADULTE Etude d’un cas guéri par le trihexyphénidyl ANDRIANTSEHENO L.M., ANDRIANASY T.F l ’ a d m i n i s t ration de 15 mg par jour de tr i h ex y p h e n i dy lRESUME ®(ARTANE ) est rapportée. Les auteurs ra p p o rtent un cas de torticolis cr y p t og é - 1 - OBSERVATIONnétique acquis de l’adulte, guéri par une dose modérée de tr i h ex y p h é n i dyl. Les anti-c h o l i n e rgiques centr a u x M. R..., homme âgé de 52 ans, est venu consulter au moisoffrent une alternative valable pour certains pays qui ne de mars 1992 pour un torticolis spasmodique.disposent pas de toxine botulinique. Ce patient sans antécédent personnel ou tare fa m i l i a l e Mots clés : T o rticolis spasmodique, anti-c h o l i n e rg i q u e, connue ne prenait aucun médicament ou drogue de façon Madagascar. continue. Le début de la contracture a été insidieux et remontait au SUMMARY début de l’année 1991. Avec le temps, la contracture était d eve nue douloureuse et presque per m a n e n t e, bien queAdult spasmodic torticollis. réversible par simple attouchement du menton. Les territoi-Study of one case cured with Trihexyphenidyl. res contigus (f a c e, tr o n c, membre supérieur) étaient épar- The authors re p o rt on case of acquired cr y p t og e n i c gnés. t o rticollis cured with a moderate dose of Tr i h ex y p h e - La pression artérielle était de 130 >80 mm de Hg et l’exa- n i dyl. Central antic h o l i n e rgics offer an acce p t ab l e men oculaire à la lampe à fente n’a pas montré d’anneau alternative for certain countries where botulinum toxin de Ka y s e r- F l e i s ch e r. Les examens biologiques ha b i t u e l s , is not available. comprenant une sérologie pour la cysticercose, une radio- Ke y - wo rds : Spasmodic tort i c o l l i s - a c q u i re d, anti- graphie du crâne et un électr o e n c é p h a l ogramme (EEG) cholinergic , Madagascar. étaient normaux. L’électromyogramme (EMG) n’a pas été réalisé. Il existait une ar t h rose cervicale à g a u che sur les radiographies du rachis cervical. Les dystonies idiopathiques ou cry p t ogénétiques demeu- rent des affections mystérieuses dont le traitement est sou- Le diagnostic de dystonie focale cr y p t ogénétique a été vent aléatoire. posé et le malade, qui avait déjà essayé, sans succès, diffé- Les formes focales auxquelles appartient le torticolis spas- rents traitements (guéri s s e u rs, rebouteux, massage, acu- modique en constituent la va riété la plus fréquente qui puncture, tetrazepam, levodopa ) a été traité par du trihe- réagit favorablement à l’injection intramusculaire, au point xyphénidyl à la dose de 15 mg par jour à dose progressive. m o t e u r, de toxine botulinique. Lorsque celle-ci n’est pas d i s p o n i bl e, les anti-c h o l i n e rgiques centraux off rent une Les effets secondaires du médicament ont été jugés toléra- alternative valable, particulièrement dans certaines régions bles, ils consistaient en sécheresse des muqueuses, en trou- où la dose efficace des médicaments paraît signif i c at ive - bles visuels, en une légère diminution du r e n d e m e n t ment fa i ble par ra p p o rt à celle utilisée dans les pa y s intellectuel. L ’ a m é l i o ration est ap p a rue au bout de quel- occidentaux. ques semaines et devant la disparition presque complète des signes, le traitement a été arrêté un an plus tard ; Afin d’illustrer ces constatations, l’observation d’un patient l’amélioration s’est maintenue avec actuellement trois ans adulte ayant un torticolis cr y p t ogénétique amélioré par de recul. Hôpital Universitaire de Mahajunga-Madagascar. Médecine d'Afrique Noire : 2000, 47 (2) LE TORTICOLIS… 115 II - COMMENTAIRES mine (18), le lisuride (16). T o u t e fois ce sont les anti- c h o l i n e rgiques centraux, dont le tr i h ex y p h é n i dyl, qui ont II - 1 - Cliniques donné les résultats les plus constants dans 50 % des cas, mais à une dose élevée (50 mg par jour chez l’adulte, 80 Le torticolis spasmodique est une des dystonies focales (1, mg chez l’enfant), qui est souvent mal tolérée (2). 9). Ces affections sont plus fréquentes que les d y s t o n i e s g é n é ralisées, ou les myo dy s t rophies. Selon les auteurs la La pratique quotidienne montre que le patient malga ch e p r é valence est comprise entre 34 et 245 cas par million r é agit correctement aux médicaments avec des doses d’habitants. Ces torticolis peuvent survenir à tout âge, mais s i g n i fi c at ivement plus fa i bles que celles utilisées c h e z s ’ o b s e rvent préférentiellement entre 30 et 70 ans. Leurs l’européen. Le cas rapporté ici illustre cette constatation. causes peuvent être extra-neurologiques et dues à un désé- quilibre oculomoteur congénital ou acquis, à des anomalies Il faut toutefois savoir que 7 à 50 %, des dystonies focales o s t é o - mu s c u l a i res cervicales, à une prise d’anti-dopami- ont une rémission spontanée (4, 7,11), mais qu’il n’existe nergiques D2. Les étiologies neurologiques sont plus rares pas de profil reconnu de la population concernée (7) ; enfin que celles rencontrés dans les autres formes de dystonie : les anti-cholinergiques peuvent paradoxalement induire des 12 % contre 46 % pour la forme multifocale, 42 % pour la mouvements choréiques (14). f o rme génér a l i s é e. Chez l’enfant et l’adolescent, il fa u t rechercher une affection héréditaire ou dégénérative (5, 13, III - 3 - Physiopathologie 17). Les dystonies focales sont héréditaires dans 25 % des cas (19). FAHN (3) a décrit aux Philippines une fo rm e Il est admis que la dystonie résulte d’une «libération» des récessive liée au sexe. noyaux thalamo-corticaux du frein exercé par le striatum. Les f o rmes symptomatiques sont aussi plus r a res c h e z Cette libération, comme dans la maladie de Parkinson, peut l’adulte (13 %) que chez l’enfant (41 %) (5,13). être secondaire à une déficience en dopamine qui agit sur les neurones putaminaux, organisés somatotopiquement, à En tenant compte de ces données, de la négat ivité de l ’ i m age du cor t ex sensitivo m o t e u r, c’est-à-dire avec une l’anamnèse et d’un examen clinique bien conduit, on peut, sur-représentation des régions brachio-faciales. dans les pays en développement, aboutir au diagnostic de dystonie focale cryptogénétique ou idiopathique à l’aide de Une petite lésion focale du faisceau nigrostrié, non détec- quelques investigations de routine. table par la technique radiographique actuelle se traduirait alors par une dystonie focale. Les récepteurs dopaminergi- Il - 2 - Thérapeutique ques striataux dénervés, deviennent hypersensibles et l’ad- m i n i s t ration d’un agoniste exacerbe les tr o u bles. En se Le traitement actuel de cette affection repose sur l’injec- basant sur cette hypothèse, les anti-cholinergiques auraient tion intr a mu s c u l a i re de toxine botulinique (10). Malheu- pour rôle de maintenir l’équilibre striatal en acetylcholine/ reusement, son prix pr o h i b i t i f, l’inconstance et la r e l at ive d o p a m i n e, en attendant la repousse distale des axones brièveté de son effet (8), qui implique des injections répé- n i gro s t riés. Ce mécanisme per m e t t rait d’expliquer l’eff e t tées, sources d’imm u n i s ation (6), ont fait essayer un cer- positif du tri h ex y p h e n i dyl, la stabilité du résultat et, au tain nombre de médicaments administrés par voie systémi- contraire, le caractère aggravant de la levodopa chez notre que : le baclofen (12), le clonazepam (12), la diphenhydra- malade. BIBLIOGRAPHIE 1 - FAHN S., MARSDEN C. M., CALNE D.B. 3 - FAHN S., MOSKOWITZ C. Classification and investigation of dystonia. 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