Charlotte Ackermann : souvenirs du théâtre de Hambourg au dix-huitième siècle
436 pages
Français

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^4*^-4. ''-'V^ V'^i':^ '*^..^"''r ^''"^' j^*^4 CHARLOTTE ACKERMANN MEYRUEIS ET COMPAGNIE,PARIS. IMPRIMERIE DE CH. —Rue Sainl-Benoit, 7. 1854. SOUVENIRS DU THÉÂTRE DE HAIIIBOURG AU DIX-HUITIEME SIECLE OTTO MULLER Traduction de J.-JACQUES PORCUAT Ne souffrez pas que je descende sans gloire chez les ombres : La muse seule donne quelque vie à la mort. (Goethe : Euphrosine.) PARIS FRIEDRICH KLINCKSIECK H, RUE DE LILLE. 1854 'qu'on appelle encore aujourd'hui le Kougelsort forme uneCe de ces nombreuses ruelles de Hambourg^ connues sous le nom de qui font ensemble une sorte labjTinthe. C'étaitpassages, et de autrefois, plus encore que maintenant, le quartier des classes les population la plus dépravée c'est là queplus pauvres et de la ; toutes les misères, dans leurs formes les plus tristes et les plus repoussantes, se sont fait comme une cité de douleurs, de mala- dies et de vices, dans la grande cité de la richesse et de la ma- gnificence. Au fond de ces masures sombres et de ces cours, qui forment elles-mêmes de nouveaux passages et des recoins sans le prolétaii'e de Hambourg mène une vie aussi étrangèreissues, à l'éclat et aux joies du monde, que ses humides repaires le sont la clarté du soleil, qui laisse à peine tomber quelques pâlesà tristes demeuresrayons sur ces de la misère et de la dépravation humaine.

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^4*^-4.
''-'V^
V'^i':^
'*^..^"''r
^''"^'j^*^4
CHARLOTTE ACKERMANNMEYRUEIS ET COMPAGNIE,PARIS. IMPRIMERIE DE CH.
—Rue Sainl-Benoit, 7. 1854.SOUVENIRS DU THÉÂTRE DE HAIIIBOURG
AU DIX-HUITIEME SIECLE
OTTO MULLER
Traduction de J.-JACQUES PORCUAT
Ne souffrez pas que je descende sans
gloire chez les ombres :
La muse seule donne quelque vie à
la mort. (Goethe : Euphrosine.)
PARIS
FRIEDRICH KLINCKSIECK
H, RUE DE LILLE.
1854'qu'on appelle encore aujourd'hui le Kougelsort forme uneCe
de ces nombreuses ruelles de Hambourg^ connues sous le nom de
qui font ensemble une sorte labjTinthe. C'étaitpassages, et de
autrefois, plus encore que maintenant, le quartier des classes les
population la plus dépravée c'est là queplus pauvres et de la ;
toutes les misères, dans leurs formes les plus tristes et les plus
repoussantes, se sont fait comme une cité de douleurs, de mala-
dies et de vices, dans la grande cité de la richesse et de la ma-
gnificence. Au fond de ces masures sombres et de ces cours, qui
forment elles-mêmes de nouveaux passages et des recoins sans
le prolétaii'e de Hambourg mène une vie aussi étrangèreissues,
à l'éclat et aux joies du monde, que ses humides repaires le sont
la clarté du soleil, qui laisse à peine tomber quelques pâlesà
tristes demeuresrayons sur ces de la misère et de la dépravation
humaine. L'étranger qui porte pour la première fois ses pas dans
ce dédale de passages et de ruelles, à peine assez larges pour une
seule voiture, et qui tantôt s'abaissent, tantôt s'élèvent en pentes
raboteuses, cherche vainement une issue dans ce chaos inextri-
cable de rues étroites qui se croisent et s'entrelacent; les habi-
tants du quartier regardent le passant avec autant de surprise
qu'il les regarde eux-mêmes , et n'est pas pour eux un moindre
1 Prononcez le g dur, comme dans guerre, orgue, etc.monde l'est pour lui. Ilcuiiositc que tout ec se prome-objet de
du bruyant tumulteau milieu de la grandenait tout à l'hem-e
coup transporté, comme parse voit tout à une puis-\illc, et
dansun pays désert l'activité de la vie, le mou-magique, ;sance
une tristela foule, font place à monotonie; le mar-vement de
artisan, qui travaille assidûment dans unedu pauvre ar-teau
entendiese fait seul quelquefois jusque dans lesrière-boutique ,
sont les cris d'un enfant, et, derrière unecours ou bien ce fenêtre;
rire effronté de quelque habitante de ces repaires,borgne, le où
n'arrive de la rue que par un étroit escalier aussi roidel'on
(pi"une échelle. Voilà tout ce qui rappelle que la vie existe en-
retraites, avec ses travaux et ses luttes,core dans ces ses vertus
ses vices, mais sous des formes moins trompeuses et moinset
adoucies.
C'est là qu'en 1774, dans l'après-midi d'une sombre journée de
l'arrière-saison, une foule de gens de la classe la plus inflmc,
vieux, tous ayant l'aspect de la mendicité, entouraientjeunes et
la porte basse d'une des plus pauvres demeures de ce quartier, et,
lasans prendre garde sous leurs guenilles à pluie fine et glacée,
plus qu'au vent froid d'automne, regardaient avec curiositénon
dans l'intérieur de la maison. C'était le logis de la plus misérable
canaille. Dans cette cohue, quelques femmes sans pudeur consi-
déraient, les unes avec une stupide indifférence, les autres avec
cette curiosité frivole que les gens grossiers montrent même en
présence du plus affreux spectacle, un cercueil exposé à l'entrée
de la maison. Là d'une jeune fille, dontétait couché le corps les
traits souffrants semblaient accuser, même au sein de la mort et
en présence qui avait briséde pareils témoins, la main cruelle
une rose si pure ! Ainsi gisait, dans son pauvre linceul, l'inno-
cente victime de la séduction et de la misère. Un témoin doué de
quchiue sensibilité aurait demandé pourquoi, avec tant de grâces
et de cliarmes, ce front si pur portait sous le bandeau de crêpe
une brandie de romarin et non pas le myrte virginal? Ilélas !
conihioii (le perles vie, dune sont pas jetées par le flot de la
fuiid de ses fangeux abîmes, sur de la mort !les plages désertes

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