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3<2flS) 7
t/n
CHOIX
POÉSIES ORIGINALESDES
DES
TROUBADOURS.
DEUXIÈME.TOME
/CHOIX
DES POESIES ORIGINALES
DES
TROUBADOURS.
Par M. RAYNOUARD,
ACAD. FRANÇAISE,MEMBRE DE l'iNSTITUT ROYAL DE FRANCE ET ACAD. DES(
INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES SECRETAIRE PERPETUEL DE L'ACA-,)
DÉMIE FRANÇAISE, OFFICIER DE LA LEGION d'hONNEUR.
TOME DEUXIEME
CONTENANT
troubadours, —Des dissertations sur les sur les cours d'amour, etc. Le»
monuments de la langue romane jusqu'à —ces poètes. Et des recherches
sur les divers genres de leurs ouvrages.
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A PARIS,
DE L'IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT, //fa
IMPRIMEUR DU ROI ET DE ^INSTITUT RUE JACOB , N° l\.,
1817..? \ ;\ti rt &s
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DES TROUBADOURS.
-LJ^ns le volume précédent j'ai expliqué l'origine
et la formation de la langue romane : j'ai indiqué
comment les succès militaires laet domination de
divers peuples qui avaient envahi une partie du midi
de l'Europe , leurs rapports de religion , de politique
et de famille avec les anciens habitants, jusqu'alors
soumis à l'empire romain , nécessitèrent et favori-
sèrent la création de l'idiome roman.
Cet idiome, né de la corruption de la langue latine,
eut des formes caractéristiques et essentielles ab-,
différentes assujetti desolument : à nouvelles combi-
versification,naisons de poésie et de il fut consacré
troubadours à exprimer lapar les délicatesse et la
l'amour, la sévère franchisevivacité de de leurs opi-
nions morales et politiques leur enthousiasme, pour
exploits honorables et pour les illustresles person-
nages qui les exécutaient , leur juste et courageuse
indignation contre les erreurs et les fautes de leurs
contemporains et alors commença une nouvelle lit-;
térature.
Quoique , dans les écrits de ces poètes , on ren-DES TROUBADOURS.U
imitations, quicontre plusieurs allusions, plusieurs
manière incontestable que les chefs-prouvent d'une
littérature latine, et même ceux ded'œuvre de la
la littérature grecque, ne leur ont pas été tout-à-fait
inconnus, il n'en est pasmoins évident qu'ils n'avaient
pas le goût assez formé, assez exercé, pour admirer
talent les beautésavec utilité et reproduire avec des
classiques latins.classiques grecs et des
La littérature nouvelle n'emprunta donc rien aux
leçons et aux exemples des anciens. Elle eut ses
moyens indépendants et distincts, ses formes natives,
ses coideurs étrangères et locales , son esprit parti-
générale leculier l'ignorance presque , défaut d'é-;
abandonnaient ces poètes du moyentudes , âge
à l'influence entière des idées religieuses, des mœurs
chevaleresques , des habitudes politiques , des pré-
jugés contemporains, du caractère national, et sur-
tout de leur propre caractère; il fut moins difficile
sans doute aux troubadours d'inventer un genre par-
ticulier que d'imiter le genre classique.
Ainsi tout concourait à ce que la littérature des
troubadours distinguât parse ce caractère d'origi-
nalité qui n'avait pas été encore assez remarqué;
c'est sous ce rapport principal que l'on doit exa-
miner et apprécier le fond et la forme de leurs
compositions, afin de ne pas contester à ces poètes
le talent et la gloire d'avoir créé un genre indépen-
dant, devenu pour une partie de l'Europe le type
caractéristique et fécond de beautés de sentiment,