L'education rationnelle de la volonte : son emploi therapeutique

Paul Emile Levy

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Extrait

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THE LIBRARY
The Ontario Institute
for Studies in Education
CanadaToronto,Paul-ÉmileD-- LÉVY
ncien Interne des Hôpitaux de Paris
L'ÉDUCATION
RATIONNELLE
DE LA VOLONTÉ
THÉRAPEUTIQUESON EMPLOI
Dr BERNHEIMPréface de M. le
PROFESSEUR A LA FACULTli DE NANCY
ISîiôiitcnr,FHLIX ALCAK.Paris,.
PREFACE
Vouloir, dit-on, c'est pouvoir. Cela n'est exact qu'à
deux conditions : la première, c'est de ne vouloir que
ce qui est possible; la seconde, c'est de savoir vouloir.
Car la volonté, pour être efficace, ne doit pas être un
simple voulu l'esprit, sorteeffort de une de tension
nerveuse spontanée : pareille volonté peut user toute
son énergie et se briser contre le but qu'elle vise
s'accomplir, il faut soitPour qu'elle puisse qu'elle
par des idées, qu'elle soit suggérée pardéterminée
des impressions psychiques, qu'elle soit l'effet d'une
suggestion.
per-Exemple tiré des choses de la médecine : une
Ensonne est tourmentée par une insomnie opiniâtre.
de elle ne pensevain elle a la meilleure volonté dormir;
dit veux, veux absolument dor-qu'à cela : elle : je je
mir. Et plus elle veut, et moins elle peut. Alors je
ne vouslui dis : « Couchez-vous en toute confiance ;
vous sentirez un très grandtourmentez pas l'esprit ;
spontanément ». II secalme, et le sommeil viendra
idée mise dans son cerveau,peut que cette simple
réa-imposée suffise àcette confiance doucement—— II
liser le phénomène sommeil. Ou'ai-je fait? J'ai rem-
placé la volonté nerveuse, militante, produisant une
réaction en sens sugges-inverse, par une foi calme et
tive, j'ai fait j'ail'éducation rationnelle de la volonté
;
fait une suggestion.
Dans ce l'espritcas, c'est le médecin qui a dirigé
du malade, et lui réalisée.a insinué l'idée acceptée et
C'est une suggestion venue du dehors, une hétéro-
suggestion.
Le docteur Paul-Emile Lévy a montré, et c'est là
l'originalité de cette étude, que le sujet peut lui-même
diriger sa volonté, desl'éduquer, en lui associant
idées suggestives psy-qui mettent en activité la cellule
chique au service du su-de l'acte désiré : l'idée vient
jet c'est de; Pauto-suggestion.
Ce mot auto-suggestion ne doit pas être défini ce-
pendant une idée On n'aqu'on se donne à soi-même.
pas les idées qu'on veut. On a beau se suggérer des
battements de cœur, des douleurs, de la paralysie;
l'idée de ces symptômes ne s'impose pas au cerveau
et ne se traduit pas en acte. Mais qu'une impression
surgisse dans l'organisme et donne au sensorium une
idée morbide, qu'un jeune élève en médecine, et quel-
quefois un clinicien mûr, impressionnable, ressente un
malaise précordial, ou une douleur lancinante dans un
membre, l'idée d'une angine de poitrine ou d'un tabès—— m
pourra être évoquée dans l'imagination et cette idée
créera chez l'un une pseudo-angine de poitrine avec
malaise précordial et irradiations douloureuses dans
le bras gauche, chez l'autre un pseudo-tabes avec
douleurs fulgurantes et sensation Dansd'incoordination.
c'est une impression née dansce cas, l'organisme lui-
même, dans le monde intérieur, qui est venue sponta-
nément réveiller dans le centre psychique l'idée du
fonctionnel; il asyndrome auto-suggestion.y
réalité cependant,En entre hétéro-suggestion et
il n'yauto-suggestion, a guère de différence l'une; se
forcément à l'autre.combine
La même idée suggérée à diverses personnes se
par des actes divers car chaque cerveau con-traduira ;
à sa façon et réagit à sa façon, l'élabore sui-çoit l'idée
psychique, associe d'autresson individualitévant y
transforment elles-mêmes en sensations,idées qui se
aboutitdont la résultanteémotions, actes organiques,
variable, sur chaque ter-dynamisme complexe,à un
Onl'impression reçue.qui individuahserain psychique
Pauto-apporte le germe,Vhétéro-sug(jestionpeut dire :
suggestion le féconde.
pas sans l'autre carn'existe ;D'autre part celle-ci
cerveau.dans lenaît spontanémentaucune idée ne
in sensu.non prius fueritquodNihil est in intelleclu
ellepar les sens;extérieuridée vient du mondeToute—— IV
une impression interne. Lepeut être revivifiée par
transformait un ma-médecin qui, par auto-suggestion,
angine de poitrine, une douleur lan-laise précordial en
en ataxie locomotrice, savait, pour l'avoir appriscinante
le symptôme,observé dans le monde extérieur, queou
deressenti par lui, peut se rencontrer dans l'angine
auto-suggestivepoitrine ou dans l'ataxie : l'impression
hétéro-suggestive.devient, si je puis dire, idée
dissiper un malaise, une dou-Un malade qui pour
faiblesse, un spasme des pau-leur, une sensation de
surpières, etc., se recueille, concentre son esprit
l'idée de non-existence du mal, cherche un dérivatif
psychique ou physique, travail intellectuel, frictions,
promenade, etc., pour détourner son sensorium du ma-
lelaise, malade, ce faisant, obéit à l'idée que cette
Cettemanière de faire peut le guérir ou le soulager.
l'observation confirméeidée résulte de sur les autres
par son expérience personnelle. lien lui, commeest de
si je lui suggérais : « Ayez l'idée vous n'avezque
plus mal, que vous allez pouvoir marcher, que vos
paupières sine sont plus serrées et vous fixez votre;
attention sur cette idée, vous allez sentir le mal dispa-
raître? C'est donc, en réalité, une hétéro-siigrjestion
qui préside à l^auto-su gestion.g
Ces courtes considérations établissent que la psy-
chothérapie est la thérapeutique par l'idée, d'où qu'elle