La cité antique, étude sur le culte, le droit, les institutions, de la Grèce et de Rome

1830-1889 Fustel De Coulanges

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Extrait

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ANTIQUEGITE— lOTRlMERIE ARNOUS DE RIVIERE ET C',PARIS.
Rue Racine, 26.DEPARTrierîTALI
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LIBRARY
LA
CITÉ ANTIQUE
ÉTUDE
SUR LE CULTE, LE DROIT, LES INSTITUTIONS
DE LA GRÈGE ET UË ROME
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^u^^^^'-'SFUSTEL DE COIILAi>iGES
MAÎTRE DE CONFÉRENCES A L ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
MEMUUE DE LINSTITUT
Ouvrage couronné par l'Académie française
SIXIEME EDITION
PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE ET C
79, BOULEVARD SALXT-GERMAIN, 7P
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1876
Droits de propriété et de traduction réservé^ ^yLA
CITÉ ANTIQUE.
oXKo
INTRODUCTION.
des anciensDe la nécessité d'étudier les plus vieilles croyances
leurs institutions.pour connaître
quels prin-On se propose de montrer ici d'après
société grecque et lacipes et par quelles règles la
réunit danssociété romaine se sont gouvernées. On
Grecs, parce quela même étude les Romains et les
étaient deux branches d'uneces deux peuples qui
,même race , et qui parlaient deux idiomes issus
mêmes institutions langue, ont eu aussi les
gouvernement et ont tra-et les mêmes principes de
versé une série de révolutions semblables.
ressortir les diffé-On s'attachera surtout à faire
toutrences radicales essentielles qui distinguent àet
modernes.jamais ces peuples anciens des sociétés
Notre système fait vivre dèsd'éducation, qui nous
nousl'enfance au milieu des Grecs et des Romains ,
à les nous, à jugerhabitue comparer sans cesse à
ré-leur histoire d'après la nôtre et à expliquer nos
d'eux etvolutions par les leurs. Ce que nous tenons
1,
2 INTRODUCTION.
ce qu'ils nous ont légué nous fait croire qu'ils nous
nous avons quelque peine à lesressemblaient; con-
sidérer comme des peuples étrangers; c'est presque
entoujours nous que nous voyons eux. De là sont
beaucoup d'erreurs. Nous ne manquonsguèrevenues
de nous tromper sur ces peuples anciens quand nous
à travers les opinions et les faitsles regardons de
notre temps.
Or les erreurs en cette matière ne sont pas sans
L'idée que l'on s'est faite de la Grèce et dedanger.
Rome a souvent troublé nos générations. Pour avoir
observé les institutions de la cité ancienne,mal on
imaginé de les faire revivre chez nous. On s'esta
fait illusion sur la liberté chez les anciens, et pour
seul la liberté chez les modernes a été mise eucela
péril. Nos quatre-vingts dernières années ont mon-
clairement que l'une des grandes difficultéstré qui
s'opposent à la marche de la société moderne, est
l'habitude qu'elle a prise d'avoir toujours l'antiquité
grecque et romaine devant les yeux.
Pour connaître la vérité sur ces peuples anciens,
sage de les étudier sans songer à nous, commeil est
s'ils nous étaient tout à fait étrangers, avec le même
désintéressement et l'esprit aussi libre que nous étu-
dierions l'Inde ancienne ou l'Arabie.
Ainsi observées, la Grèce et Rome se présentent
un caractèreabsolument inimitable. Rienà nous avec
dans les tempsmodernes ne leurressemble. Rien dans
l'avenir ne pourra leurressembler. Nous essayerons
de montrer par quelles règles ces sociétés étaient ré-
gies, et l'on constatera aisément que les mêmes rè-
gles ne peuvent plus régir l'humanité.
D'où vient cela? Pourquoi les conditions du gou-
mêmesvernement des hommes ne sont-elles plus les
qu'autrefois? Les grands changements qui paraissent
temps sociétés,de en temps dans la constitution des
ne peuvent être l'effet ni du hasard, ni de la force
seule. La cause qui les produit doit être puissante