Mémoires complets et authentiques, sur le sièvle de Louis XIV et la Régence;
460 pages
Français

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MEMOIRES DU DUC DE SiVINT-SH XII COULOMMIKRS. — TYPOGHAPHTE BRODARD ET C'«PAUL ;^V*riOYnnv:, MÉMOIRES COMPLETS ET AUTHENTIQUES DU DUC DE SAÎNT-SIMON SUR LE SIÈCLE DE LOUIS XIV ET LA RÉGENCE COLLATIONNÉS SUR LE MANUSCRIT ORIGINAL PAR M. CHÉRUEL ET PRÉCÉDÉS d'une NOTICE PAR M. SAINTE-BEUVE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE TOME DOUZIÈME ^ ^PARIS ]^ LIBRAIRIE HACHETTE ET G^" 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79 1883 MÉMOIRES DE SAINT-SIMON. CHAPITRE PREMIER. Morl, caractère, conduite cardinal de Mailly. — Il obtient quedu soc neveu de Neslc porte la queue du grand manteau de l'ordre du roi è. —Reims. Il ne va point à Rome, arrêté par une opération instante au moment de son départ.— — Reims persévérammenl offertRéflexions. à — —Fréjus, obstinément refusé. Motifs de l'un et de l'autre. Sa conduite à l'égard du roi, du régent, du marécbal de Villeroy, du monde.— Raison à moi particulière Reims.— Sagacitéde désirer que Fréjus acceptât très- —singulière d'une femme de chambre. Fréjus accepte à grand'peine l'ab- baye de Saint-Etienne — point avide de biens.—de Caen. Fréjus Fréjus, parfaitement ingrat, empècbe que Reims soit donné à Castries, archevêque d'Albi.—Abbé de Guéméné, archevêque de Reims. — Retraite et caractère —duc — dedu de Brancas. Mort, fortune et caractère l'abbé de Camps. —Mort de l'évèque-duc de Laon, Clermoui-Chaltes. Ses deux premiers —successeurs.— l'archevêque de RouenMort el caractère de , Besons. Son successeur.

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MEMOIRES
DU DUC
DE SiVINT-SH
XIICOULOMMIKRS. — TYPOGHAPHTE BRODARD ET C'«PAUL;^V*riOYnnv:,
MÉMOIRES
COMPLETS ET AUTHENTIQUES
DU DUC
DE SAÎNT-SIMON
SUR LE SIÈCLE DE LOUIS XIV ET LA RÉGENCE
COLLATIONNÉS SUR LE MANUSCRIT ORIGINAL
PAR M. CHÉRUEL
ET PRÉCÉDÉS d'une NOTICE
PAR M. SAINTE-BEUVE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
TOME DOUZIÈME
^ ^PARIS ]^
LIBRAIRIE HACHETTE ET G^"
79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79
1883MÉMOIRES
DE SAINT-SIMON.
CHAPITRE PREMIER.
Morl, caractère, conduite cardinal de Mailly. — Il obtient quedu soc
neveu de Neslc porte la queue du grand manteau de l'ordre du roi è.
—Reims. Il ne va point à Rome, arrêté par une opération instante au
moment de son départ.— — Reims persévérammenl offertRéflexions. à
— —Fréjus, obstinément refusé. Motifs de l'un et de l'autre. Sa conduite
à l'égard du roi, du régent, du marécbal de Villeroy, du monde.— Raison
à moi particulière Reims.— Sagacitéde désirer que Fréjus acceptât très-
—singulière d'une femme de chambre. Fréjus accepte à grand'peine l'ab-
baye de Saint-Etienne — point avide de biens.—de Caen. Fréjus Fréjus,
parfaitement ingrat, empècbe que Reims soit donné à Castries, archevêque
d'Albi.—Abbé de Guéméné, archevêque de Reims. — Retraite et caractère
—duc — dedu de Brancas. Mort, fortune et caractère l'abbé de Camps.
—Mort de l'évèque-duc de Laon, Clermoui-Chaltes. Ses deux premiers
—successeurs.— l'archevêque de RouenMort el caractère de , Besons.
Son successeur.— Mort du duc de Fitz-James; de Mlle de La Rochefou-
cauld de Mme de Polignac , mère du cardinal de Prior, à Londres.
; ;
cardinal de Mailly étoit mort quatre jours avant MmeLe la grande-
duchesse dans l'abbaye de Saint-Thierry, unie à l'archevêché de Reims,
soixante-trois ans. Cette mort étoit bien propre à faire faireà de grandes
réflexions. J'ai parlé plus d'une fois de ce prélat, de ma liaison étroite
lui, de ses causes et de ses suites, quoique lui et moiavec pensassions
bien différemment sur l'affaire de la constitution; du peu de vocation à
son éta^ de son ambition et de sa passion démesurée pour le cardinalat
dès ses premiers commencements; de ses démarches hardies et conti-
nuelles pour parvenir-, de sa haine jusqu'à la fureur pour le cardinaly
deNoailles, et de ses foibles et injustes causes; de son déchaînement
forcené pour la constitution, par toutes ces raisons, et uniquement de
sou aveu à moi par ces raisons, jusqu'à m'avoir dit, dans ses plus
grands emportements sur cette affaire, que, si le cardinal Noaillesde
avoit été pour la constitution, lui Mailly auroit été contre avec la même
rage qu'il étoit pour cette bulle. Un léger abrégé suffira donc sur ce
qui le regarde, puisqu'on a vu en son lieu comment d'aumônier du roi,
et vieux pour cet emploi , avec une abbaye fort mince , il devint tout
d'un coup archevêque d'Arles, puis de Reims, par quels étranges che-
mins cardinal, puis reconnu tel en France, enfin abbé de Saint-Étienne
de Caen. Il eut Arles en novembr.1697 , Reims eu 1710; le chapeau, 19
17 recoimu cardinal19 , plusieurs mois après par le régent et le roi avec
Sa'nt-Simon xu ],
[ITâll2 MORT, CARACTÈRE, CONDUITE
Quoique d'une santé ferme et que je n'ai vue altérée en riengrand'peine.
je vais parler il vivoit depuis qu'il fut cardinaljusqu'à l'événement dont ,
le plus exact régime, et sur ses heures, et sur le choix et la me-dans
son manger et sur raille sortes de bagatelles, tant il désiroitsure de
jouir longtemps de sa fortune. Il voyoit le sacre instant et un conclave
éloigné. Ces cérémonies et la figure qu'il alloit faire le transpor-peu y
qu'à partir brusquement dès qu'on tut nouvelletoient. Il ne sonzea la
delà mortdu pape; mais il eut l'avisement de profiter de la circonstance.
congé du régent, il lui représenta que le sacre étoit fortEn prenant
proche, qu'il auroit l'honneur de le faire, et de conférer le lendemain
l'ordre du Saint-Esprit au roi qui ne l'avoit pas encore reçu: que le roi
toujours un seigneur pour porter ce jour-là, et lechoisissoit
qu'il faisoit des chevaliers, la queue de son grand manteau de l'ordre,
lui donnoit droit, quelque âge qu'il eût, d'être compris dans lace qui
promotion suivante, comme il étoit arrivé de M. de Nevers en ]661 , à
première fleur de son âge, et là-dessus demanda et obtint que sonla
marquis de Nesle choisi pour cette fonction. La promesseneveu le fût
fut si publique que, quoique le cardinal de Mailly fût mort lorsqueen
fut facré, la parole fut tenue, et le marquis de Nesle fut chevalierle roi
si peu choisie,de l'ordre de la promotion de 1724, si nombreuse et quel-
ques années avant l'âge.
passai avec le cardinal Mailly la soirée de la veille qu'ilJe de toute
devoit partir pour Rome; je ne vis jamais un homme si content. Je le
tard, se portant très-bien. Le lendemain sur le midi, je fus bienquittai
siétonné d'apprendre par un homme qu'il m'envoya qu'il s'étoit trouvé
la nuit, que, dès le grand matin, il avoit envoyé chercher du se-mal
lui avoit trouvé la fistule, si pressée à travailler quecours, lequel et y
sans autre préparation l'opération lui avoit été faite fort heureusement,
étoit aussi bien qu'il étoit possible, et qu'il me prioit de l'aller voir.qu'il
trouvai en eflet fort bien pour son état mais bien touché de n'allerJe le ,
point à Rome. Le sacre prochain le consoloit et l'espérance de voir un
conclave. Je ne m'étois jamais aperçu qu'il fût attaqué d'aucunautre
jamais parlé; il temps en lempsmal, et lui-même n'en avoit croyoit de
avoir des hémorroïdes à ce qu'il dit depuis, et n'en faisoit point de cas.
sais comment cette opération fut faite; mais on apprit depuis saJe ne
demeuré un écoulement lui bienmort qu'il lui étoit qu'on avoit recom-
mandé d'entretenir. Il vit bientôt le monde, tant sa guérison s'avança
accident, et en peu de temps repritsans aucun sa vie accoutumée. Cinq
s'enmois se passèrent de la sorte. Il alla à l;eims où il n'étoit pas à son
aise, et qu'il avoit accablé de lettres de cachet. Il se retira bientôt après
à Saint-Thierry qui n'en est qu'à quelques lieues, qui lui servoit de
maison de campagne, ne respirant que feu et sang contre les opposants
constitution, encoreà la et sa vengeance particulière de ceux qui osoient
lui résister, lorsque tout à coup cet écoulement s'arrêta, et fil une révo-
lution à la tête, où il sentit des douleurs crier cris. A peineà les hauts
tourment eut-il saignéesce duré quatorze ou quinze heures , malgré les
paroleet tout ce qu'on put employer, qu'il perdit la connoissance et la
et mourut dix ou douze heures après à penser
, sans avoir eu un moment

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