JONAS, le Pardon, mode d emploi
170 pages
Français

JONAS, le Pardon, mode d'emploi

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Description

Dans ce livre, l’auteur explique les « raisons » du désir de vengeance, la spirale de la violence, mais aussi le traitement des conflits et les voies de l’apaisement.
Pourquoi Jonas fuit-il à l’autre bout du monde quand Dieu l’envoie à Ninive ? Il faudra de fortes pressions (violente tempête, stage de trois jours dans le ventre du poisson) pour qu’il consente à y aller. Et qu’il annonce… quoi ? Que Ninive sera détruite ! A aucun moment il ne parle de la possibilité du pardon. Et quand Dieu gracie Ninive, Jonas est… furieux !
Cet épisode plein de rebondissements nous parle de notre propre difficulté à pardonner. A quoi cela sert-il de pardonner ? A retrouver goût à la vie car le pardon réintègre non seulement le fautif dans le groupe social mais aussi la victime dans le cours de la vie. L’un et l’autre changés, le pardon n’est ni une amnésie ni un refoulement, il permet de cicatriser sans rester prisonniers de la haine et du sentiment d’injustice.
Bon d’accord, mais comment faire pour pardonner ? Il ne sert à rien de dire « Il faut pardonner ». On n’a jamais envie de pardonner. Pourquoi ? Parce qu’on se sent blessé, meurtri. C’est là que réside le levier que l’auteur vous invite à découvrir dans ce livre. Avec une méthode très concrète, pas une pilule magique. Avec une procédure précise, les attitudes à adopter par rapport au problème et face à la personne, et avec des exemples de paroles à dire, sans hypocrisie. Cette méthode permet d’apaiser autant les conflits personnels que professionnels. Elle était utilisée en formation aux relations interpersonnelles par l’auteur. Et « ça marche » !

Informations

Publié par
Publié le 11 juin 2014
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jonas, le pardon mode d’emploi
Jacques Laffitte
Jonas, le pardon, mode d’emploi
Essai
ème 2 éditionrevue et corrigée 2012 ère (1 parutionaux Editions Brépols en 1997 sous le titre « Pardon, mode d’emploi » Illustration de couverture : Jonas gravure de Gustave Doré ISBN 978-2-9540838-1-0
L’Arbre aux Signes EditionsN° Siret : 537 672 727 000 14APE : 5811 Z Association 1901 d’Edition & Création d’Evènements Culturels 14 La Galaisière 61340 Préaux du Perche Site : www. arbreauxsignes.comMail :contact@arbreauxsignes.com 2
Jonas, le pardon mode d’emploi
PREMIERE PARTIE
JONAS, l’homme en procès
S = Traduction Segond C = Traduction Chouraqui * souligné par l'auteur
Une histoire déroutante.
Tout le monde connaît grosso modo l'histoire de Jonas qui passa trois jours dans le ventre d'une baleine avant d'annoncer à Ninive qu'elle serait détruite. En fait c'est un peu plus compliqué, ou plus exactement c'est fertile en surprises et retournements de situation. D'abord le héros ne part pas pour effectuer sa mission : annoncer à Ninive qu'elle est mauvaise, que sa méchanceté est montée jusqu'à l'Eternel. Non, Jonas part en bateau dans la direction opposée, à Tarsis, parce qu'il n'a pas envie, mais pas envie du tout de faire son devoir. Il y a là quelque chose d'intéressant qu'il faudra explorer. Evidemment la sanction ne se fait pas attendre : une grande tempête se lève et met en péril le bateau et tout son équipage. Tout le monde est effrayé et chacun prie ses dieux avec ferveur, sauf devinez qui, Jonas. Lui Jonas se couche et s'endort profondément en pleine tempête ! Réaction étonnante. Le capitaine du bateau vient le réveiller et lui enjoindre de faire comme les autres, de prier son dieu. Les prières apparaissent sans effet. Les marins décident de jeter les sorts pour savoir quel est le coupable d'un malheur 3
Jonas, le pardon mode d’emploi tellement hors du commun. Le sort désigne Jonas. On se dit qu'il va y avoir du jugement sommaire et du châtiment rapide. Et bien non, ils lui posent un flot de questions, ce qu'il a fait (de mal), quel est son pays, qui il est, de quel peuple, c'est une véritable mission (inter)rogatoire. En fait, lors de l'embarquement, Jonas leur avait déclaré "qu'il fuyait loin de la face de l'Eternel" une tâche qui lui avait été donnée par son Dieu. Alors les marins lui demandent ce qu'ils doivent faire pour que la mer se calme puisqu'il reconnaît que c'est à cause de lui que tout ce malheur arrive. Et Jonas leur répond : "Prenez-moi, et jetez-moi dans la mer, et la mer se calmera envers vous ; car je sais que c'est moi qui attire sur vous cette grande tempête." (J 1-12 S). Mais, alors qu'on pourrait s'attendre à une justice expéditive, les marins ne le font pas. Ils rament de toutes leurs forces; et ils avaient déjà jeté par dessus bord tous les objets inutiles pour alléger le navire. Ce n'est qu'après ces tentatives qu'ils invoquent le Dieu de Jonas et lui renvoient la responsabilité du châtiment dont l'exécution paraît la seule solution. Ils prennent Jonas et le jettent dans la mer. Et la mer s'apaise.  Jonas,dans le grand bleu, se retrouve avalé par un gros poisson, l'histoire ne dit pas si c'est une baleine, un dauphin ou quelqu'autre mammifère marin. Toujours est-il qu'il y séjourne trois jours dans les conditions que vous pouvez imaginer ; il a le temps de réfléchir à toutes ces mésaventures et à son refus de la mission qui lui a été confiée. Bref la nuit noire du ventre marin portant conseil, il se décide enfin. Le poisson le relâche sur le rivage. Alors Jonas va à Ninive et pendant une journée entière de marche dans la ville, crie contre elle: "Encore quarante jours et Ninive est détruite!" (J 3-4 S) Frappés par cette exhortation puissante les gens se repentent, jeûnent, se vêtent de sacs. Le roi lui-même se couvre 4
Jonas, le pardon mode d’emploi
d'un sac, s'assoit dans la cendre et accroît le mouvement en l'étendant même aux animaux afin que la repentance soit entière. Car ainsi : "Qui sait si Dieu ne reviendra pas et ne se repentira pas, et s'il ne renoncera pas à son ardente colère, en sorte que nous ne périssions point?" (J 3-9 S) Et effectivement "Dieu vit qu'ils agissaient ainsi et qu'ils revenaient de leur mauvaise voie. Alors Dieu se repentit du mal qu'il avait résolu de leur faire, et il ne le fit pas." (J 3-10 S) Ouf, on a évité la catastrophe ! L'histoire paraît simple avec comme happy end : la ville se repent et elle est sauvée. Si c'était une série télévisée tout s'arrêterait là, joie et liesse populaire. Mais non, l'histoire continue : le héros n'est pas content, mais pas content du tout. Il est en colère : «Cela déplut 1 fort à Jonas, et il fut irrité." (J 4-1S) "Cela fait mal à Iona , grand mal, et le brûle."(J 4-1 C). Voilà qui est troublant, d'autant plus que les commentateurs n'insistent pas tellement sur cette fin, quelque peu gênés pour rendre compte de ce reste qui colle au texte. Imaginez votre série télévisée avec Superman qui sauve des milliers d'habitants... et qui n'est pas heureux du tout d'avoir réussi cet exploit !
Mais Dieu ne passe pas cet à-côté de l'épisode aux pertes et profits. Il va traiter ce reste, le "problème" que vit alors Jonas. C'est ce qui fait l'objet de la dernière partie de l'histoire où l'on voit Dieu aider Jonas à comprendre pourquoi lui, Dieu, a eu pitié de Ninive quand ses habitants se sont repentis. Et pas parce que tel était son bon plaisir, comme le ferait un petit dictateur velléitaire ou girouette. Non, Dieu va très pédagogiquement lui donner les éléments pour comprendre la situation et ce qui a fait son bouleversement sens dessus-dessous.
1 Iona est le nom hébreu de Jonas 5
Jonas, le pardon mode d’emploi
I) JONAS, ou LA MISSION A L'ENVERS.
Tout cela mérite d'examiner l'aventure en détail. Faisons un retour sur image, reprenons l'histoire à son début pour trouver des indices intéressants.
L'histoire, très courte puisqu'elle fait entre une page et demie et trois pages selon les éditions, démarre sur les chapeaux de roue. "La parole de l'Eternel fut adressée à Jonas fils d'Amitthaï, en ces mots : Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle ! car sa méchanceté est montée jusqu'à moi." (J 1-2 S) C'est aussi succinct et impératif qu'un ordre de mission des Services Secrets s'adressant à un de leurs agents spéciaux. On ne sait rien sur la "méchanceté" de la ville, on ne nous dit rien encore sur le danger qui est suspendu au-dessus d'elle. On sait simplement que c'est "la grande ville". Il faut imaginer Ninive comme l'équivalent pour l'époque, d'une de nos grandes métropoles, d'une New York par exemple, puisqu'on apprendra que "Ninive était une très-grande ville, de trois jours de marche" pour la traverser à pied (J 3-3 S).
La fuite La différence entre James Bond et Jonas, c'est que James Bond va directement au feu par le premier avion. Jonas lui, "se leva pour... s'enfuir à Tarsis" en bateau. (J 1-3S). On pourrait qualifier cela de désertion ou de refus d'obéissance justiciables de Cour Martiale pour Haute Trahison ! C'est ce qui nous rend Jonas très humain. On a beau être prophète, on n'en est pas moins homme pour autant. Une des grandes caractéristiques de ce récit, c'est qu'il est fait avec des hommes comme vous et moi. Qui n'a jamais renâclé devant une tâche difficile et n'a eu envie de s'enfuir loin, très loin du lieu de sa mission?
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Jonas, le pardon mode d’emploi Il part donc "à l'envers", à l'opposé de la direction qui lui est assignée. Il faut reconnaître que ce n'est pas une mission facile, aller annoncer à une grande métropole qu'elle est pourrie jusqu'à la moelle, qu'elle ne mérite que d'être détruite et qu'elle le sera dans quarante jours! Imaginez-vous à la place de Jonas, il y a de quoi se faire lyncher ou ce qui se faisait beaucoup à l'époque et se pratique toujours d'ailleurs de nos jours, se faire lapider, tuer à coups de pierre par une foule en furie. Jonas fuit "loin de la face de l'Eternel". Manque de chance pour lui, "il s'éleva sur la mer une grande tempête. Le navire menaçait de faire naufrage" (J 1-4,5 S). En ces temps-là on n'avait pas les bulletins météo ni les balises Argos. Les évènements météorologiques, sismiques et autres n'étaient pas perçus en tant que phénomènes naturels comme l'expression l'indique de nos jours. Au contraire, ils étaient perçus et interprétés en tant que phénomènes surnaturels, comme manifestation de(s) Dieu(x) selon les croyances de chacun. "Les mariniers eurent peur, ils implorèrent chacun leur dieu" ; mais cela n'empêchant pas de garder les pieds sur terre et la tête sur les épaules, "ils jetèrent dans la mer les objets qui étaient sur le navire, afin de le rendre plus léger." (J 1-5 S) L’angoisse Que fait notre Jonas pendant ce temps-là ? Prie-t-il, implore-t-il son Dieu? Point du tout. "Jonas descendit au fond du navire, se coucha, et s'endormit profondément." (J 1-5 S) En pleine tempête,alors que tout le monde risque de périr dans le naufrage, au lieu d'aider ou de prier, un homme va se coucher et s'endortprofondément. Cela ne trompe pas, on reconnaît là le syndrome de l'angoisse. Soit l'angoissé ne peut plus fermer l'œil de la nuit, soit il dort des heures et des heures et n'en a jamais assez quel que soit le bruit autour de lui. Mais il y a danger de mort, 7
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direz-vous. Pire que cela, en fait Jonas se vit comme déjà mort à la vie. L'angoissé n'a plus goût à la vie et la mort lui est indifférente, ou même, on le verra dans d'autres parties du texte, la mort lui semble tout à fait intéressante pour mettre fin à son angoisse ou à son trouble. Il n'y a que trois solutions à l'angoisse. Avant d'examiner lesquelles, rappelons ce qui la caractérise : l'individu en situation d'angoisse ne peut agir sur sa / ses cause(s), sinon ce serait déjà fait. Ces causes peuvent être objectives, situations de guerre, pénurie de travail, etc... Elles peuvent aussi être subjectives : devoir faire quelque chose qu'on déteste ; être le siège d'un conflit entre des valeurs morales et des valeurs de profit (tromper le client en obéissant à l'institution et être parjure à soi-même) ;etc.
Quelles sont ces trois solutions qu'a répertoriées Henri Laborit dans "Eloge de la fuite" : 1) La fuite quand elle est possible. 2) L'agressivité contre un tiers (ça ne résout pas le problème mais ça constitue un exutoire). 3) La violence contre soi (symptômes psychosomatiques, suicide)ou contre autrui (exutoire compensatoire, sacrifice). Après avoir essayé la fuite, sans succès apparemment, Jonas en est au symptôme psychosomatique du sommeil, (il ne lui restera plus après cela que l'agressivité, mais c'est pour plus tard). Le sommeil présente plusieurs attraits pour l'angoissé : il est une fuite de la situation d'abord, au profit d'un monde sinon meilleur du moins autre que celui de l'angoisse et c'est déjà pas mal. Ensuite le sommeil est lui-même une petite mort, on y sombre, on lâche tout. Enfin après avoir dormi les choses sont un peu plus claires, ce qui fait dire à l'adage que "la nuit (le sommeil) porte conseil".
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Jonas, le pardon mode d’emploi La troisième solution Mais le problème sur le bateau reste entier. C'est ce que vient lui rappeler le commandant de bord : "Pourquoi dors-tu? Lève-toi, invoque ton Dieu ! Peut-être voudra-t-il penser à nous, et nous ne périrons pas." (J 1-6 S) Pour les hommes de ce temps-là, une fois fait ce qu'humainement ils peuvent faire et que leur art de naviguer leur a enseigné, la seule possibilité qui reste pour agir sur la tempête ne peut plus être que du domaine supra-humain, dans l'ordre des causes surnaturelles et divines. S'offre alors à notre regard une scène qui a dû se produire souvent dans ces temps antiques : le psychodrame de la recherche de causalité, dont notamment (parce que c'est le plus facile), cette causalité particulière qu'est la culpabilité, la recherche de la faute et donc du fautif : "Venez, et tirons au sort, pour savoir qui nous attire ce malheur." (J 1-7 S) Rien n'est plus déstabilisant et troublant que d'être dans le malheur sans une explication, sans une cause. Peu importe qu'elle soit vraie ou fausse, n'importe quoi plutôt que de rester devant le vide angoissant d'une question sans réponse. Et cette problématique, cette façon de voir, est partagée par tous y compris Jonas lui-même, on le verra. Le sacrifice "Ils tirèrent au sort, et le sort tomba sur Jonas." (J 1-7 S). Ce qui se passe alors est étonnant. Les marins auraient pu, auraient dû en toute «logique »compensatoire, lui tomber dessus et le sacrifier séance tenante et sans autre forme de procès puisque c'était lui le coupable clairement désigné par cette forme de lecture des signes de l'invisible qu'est le tirage des sorts. Or pas du tout. Ils veulent comprendre, ce ne sont pas des bêtes ou des partisans de l'automatisme victimaire. Peut-être aidés par le fait qu'ils sont d'origines diverses comme tous les 9
Jonas, le pardon mode d’emploi marins, avec chacun leur religion, leurs dieux et leurs pratiques, ils ont vraisemblablement intégré une certaine conscience de la relativité des formes religieuses et de ce qui se joue dans les relations étranges entre l'homme et "son" dieu. Et alors que la tempête fait toujours rage, "ils lui disent : Rapporte-nous donc pourquoi ce malheur est sur nous. Quel est ton métier? D'où viens-tu? Quelle est ta terre? De quel peuple es-tu, toi?" (J 1-8 C). Ils l'assaillent de questions, ils veulent comprendre, ils donnent le temps au coupable de s'expliquer, de se défendre. Et Jonas explique : "Je suis Hébreu, et je crains l'Eternel, le Dieu des cieux, qui a fait la mer et la terre." (J 1-9 S) Il reconnait être affilié au dieu qui, justement, est maître de la mer ! En fait il est soulagé de pouvoir avouer sa faute, sa fuite. De nouveau, et de façon entière, car "ces hommes savaient qu'il fuyait loin de la face de l'Eternel, parce qu'il le leur avait déclaré." (J 1-10 S). On reconnaît bien là l'angoissé, il a besoin de parler à quelqu'un, au premier venu de son problème, du drame qui le fait souffrir et qu'il n'arrive pas à résoudre. Et là encore rebondissement. On constate une surprenante sollicitude de la part des marins : au lieu de le sacrifier à présent, puisqu'en plus il a avoué, ils s'en remettent à lui : "Ils lui dirent : Que te ferons-nous, pour que la mer se calme envers nous?" (J 1-11 S). C'est d'une grande retenue, c'est l'offre faite au condamné de déterminer lui-même sa peine. Peu de systèmes judiciaires peuvent se prévaloir d'une telle ouverture d'esprit surtout dans l'urgence d'avoir à agir sur le problème. La franchise appelle la franchise. Jonas répond : "Prenez-moi, et jetez-moi dans la mer, et la mer se calmera envers vous ; car je sais que c'est moi qui attire sur vous cette tempête." (J 1-12 S). Et, nouveau rebondissement, ils... ne le font pas. Ils se remettent à ramer pour tenter de gagner la terre ferme, "mais 10
Jonas, le pardon mode d’emploi ils ne le purent, parce que la mer s'agitait toujours plus contre eux." (J 1-13 S). Après ce dernier effort de l'humain contre la volonté de(s) dieu(x) et avant de jeter Jonas à la mer, donc à la mort, "ils crient vers IHVH, ils disent : Holà, IHVH ! Ne soyons pas perdus pour l'être de cet homme." (J 1-14 C) "et ne nous charge pas du sang innocent ! Car toi, Eternel, tu fais ce que tu veux." (J 1-14 S). Il est à remarquer qu'ils prient non pas leurs dieux, mais celui de l'homme. Et avec force ("Holà IHVH !"), ils renvoient la responsabilité de ce sacrifice-meurtre sur le Dieu lui-même. Ainsi, après avoir remis par trois fois l’exécution de la sentence (alors qu’ils sont en situation d’urgence), après avoir tout essayé matériellement en se délestant des objets lourds, après avoir tout essayé humainement en ramant jusqu'à l'épuisement, alorset alors seulement, puisque la cause de la tempête est établie, le fautif désigné par signe surnaturel, la culpabilité du fautif avérée et reconnue par lui, la responsabilité de la solution rejetée sur l'Auteur de cette causalité, alors : "...ils prirent Jonas, et le jetèrent dans la mer. Et la fureur de la mer s'apaisa. Ces hommes furent saisis d'une grande crainte de l'Eternel, et ils offrirent un sacrifice à l'Eternel, et firent des vœux." (J 1-15.16 S). Imaginaire et Symbolique On pourrait croire que l'histoire va s'arrêter là, elle se suffirait à elle-même à ce stade. On ne triche pas avec Dieu et il punit les méchants. Ca serait moral comme tout. Mais on validerait ainsi la fausse solution, l’imaginaire d’un supposé lien de causalité qui aurait marché au lieu d’un véritable accès au symbolique qui ne nie pas la réalité mais la prend en compte. C’est cela le véritable enjeu de cette histoire et de ses mises en scènes successives, passer de l’imaginaire, du collement imaginaire à des causalités supposées, à un autre 11
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