Tours et les Châteaux de Touraine

Paul Vitry

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• Langue: Français
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Extrait

i ^' Vf n ^ï ^ ! S ? i ^LES VILLES D'ART CÉLÈBRES
TOURS
ET
Les Châteaux de TouraineMÊME COLLECTION
parBruges et Ypres, Henri Hymaks, Paris, par Georges Riat, gravures.144
ii6 gravures. —Pompéi (Histoire Vie privée), par Henry
Thédenat, de l'Institut, gravures.Le Caire, par Gaston Migeon, gravures. 123133
Pompéi (Vie publique), par Henry Théde-Coustautinople, par H. Barth, grav.103
nat, de l'Institut, gravures.77Cordoue et Grenade, par Ch.-Eugène
Prague, par Louis Léger, deScHMiDT, gravures. l'Institut,
97
III gravures.
Florence, par Emile Gebhart, de l'Acadé-
Ravenne, par Charles Diehl, gravures.130mie Française, gravures.176
Rome (L'Antiquité), par Emile Bertaux,Gand et Tournai, par Henri Hymans
,
gravures.135120 gravures.
Rome (Des catacombes à Jules II), par EmileMilan, par Pierre Gauthiez, gravures.109
Bertaux, i 10 gravures.Moscou, par Louis Léger, de l'Institut,
Rome (De Jules II à nos joi*s), par Emile86 gravures.
Bertaux, 100 gravures.Nancy, par André Hallays, volumei avec
Rouen, par Camille Enlart, 108 gravures.118 gravures.
Séville, parCh.-Eug.Nîmes, Schmidt, i i iArlesetOrange, par Roger Peyre,
gravures.85 Strasbourg, par H.Welschinger, de l'Ins-
Nuremberg, par P.J. Rée, 106 gravures. titut, gravures.117
Padoue et Vérone, par Roger Peyre, Tours et les Châteaux de Touraine,
volume1 avec 128 gravures. par Paul Vitry, gravures.107
Palerme et Syracuse, par Charles Diehl, Venise, par Pierre Gusman, i 30 gravures.
gravures.129 Versailles, par André Pératé, grav.149
EN PRÉPARATION
Sienne, par André Pératé. Dijon et Beaune, par Kleinclausz.A.
Toulouse et Carcassonne, par H. Grail- Grenoble et Vienne, par Marcel Rey-
LOT.
MOND.
Bourges et Nevers, par Gaston Cou- Poitiers et Angoulème, par H. Labbé
GNY.
DE LA MaUVINIÈRE.Les Villes d^Arl célèbres
TOURS
ET
Les Châteaux de Touraine
PAR
PAUL VITRY
CONSERVATEUR ADJOINT AU MUSEE OU LOUVRE
PROFESSEUR A l'ÉCOI.E NATIONALE DES ARTS DÉCORATIFS
Ouvrage orné de 107 gravures
PARIS
LIBRAIRIE RHNOUARD, H. LAURENS, ÉDITEUR
6 RUE
, DE TG U R N O X , 6
1907Clirhê Neurdein.
Le boulevard Béranger.
AVANT-PROPOS
vanté de Touraine;On a tout temps la grâce et la douceurdu pays de
on n'a peut-être dit la noblesse la grandeur calme de sesjamais assez et
paysages aux lignes harmonieuses, aux teintes légères. Il en est peu de
plus typique et de plus frappant que celui où s'élève la ville même de
Tours. La Loire décrit, au pied des coteaux de Saint-Symphorien et dey
Saint-Cyr, comme ilune grande courbe à peine accentuée, mollement,
convient au fleuve paresseux, encombré bancs de sable et d'îles ver-de
doyantes. Elle s'y étale avec une majesté tranquille, et rien n'égale la
large beauté des horizons qu'on découvre des coteaux qui la dominent,
des quais qui la bordent, des ponts qui la traversent. Aux heures surtout
auxoù le soleil à mi-hauteur fait vibrer les vapeurs de l'atmosphère,
saisons incertaines où la nature n'a ni l'éclat absolu de l'été, ni la séche-
resse grise de l'hiver, des nuances infiniment délicates se révèlent qui
viennent ajouter à la noblesse harmonieuse du dessin le charme tendre.
2 AVANT-PROPOS
et discret du coloris. Ce n'est pas ici un pays de lumière éclatante, de
pittoresque excessif, de beauté frappante mais la; séduction pénétrante
s'en fait sentir peu à peu, douce et invincible.
Il en est à peu près de même pour la ville et pour l'art qui s'y est
La beauté ni le pittoresquedéveloppé. n'en ont rien qui s'impose de
abord; il ne faut pas chercherprime ici les émotions fortes de Venise, de
ou de Bruges.Nuremberg On voit de loin la masse des toits gris s'étaler
tranquillement dans la plaine que borde une ceinture verte tachée de
maisons blanches le large ruban de la Loire
; limite la vieille ville au
Nord; la nouvelle va rejoindre le Cher parallèle au Midi quelques clo-
;
chers pointent et là avec quelques pignons d'unçà blanc doré. On pénètre:
les rues sont claires, plutôt élégantes; de grands boulevards plantés de
vieux arbres s'égayent souvent de marchés aux fleurs ; la pierre des
maisons toute blanche, paraît neuve elle se dore et s'effrite; dans les
vieux quartiers, mais garde presque toujours son éclat. Des constructions
régulières, agréables, mais rien de très saillant. On peut passer, cir-
culer, aller ses affaires on l'impressionà a d'une jolie ville, à l'animation;
modérée, assez riche, un peu banale et sans grand caractère. Il semble
que, si l'on interrogeait les habitants, c'est à peu près ainsi qu'ils la défini-
raient. On les étonne en cherchant chezeux autre chose. Insistons cepen-
dant, laissons la ville neuve, quittons les grandes voies, fouillons les vieux
quartiers. Forçons le Tourangeau indifférent à nous révéler le cloître
Saint-Gatien qu'il ignore ou néglige, franchissons la porte banale qui
cache le cloître Saint-Martin pénétrons: dans les allées de maisons dont
les façades neutres dissimulent des merveilles de grâce et d'élégance.
Rappelons-nous surtout : évoquons le passé, de patients chercheurs
nous ont facilité la besogne : le vieux Tours va nous apparaître au
milieu Toursdu moderne
Si ses monuments n'ont pas, sauf quelques-uns, la célébrité et l'inté-
grité qui font se pâmer le touriste hâtif, quantité de vestiges vont nous y
retenir, dont beaucoup sont d'une qualité rare sinon très éclatante et d"une
importance historique considérable; des ensembles même vont ressusciter
pour nous, dont le pittoresquepour n'avoir nirien de troublant d'excessif
n'en moinssera pas séduisant et instructif. Des destructions lamentables
se sont produites diversesà époques, des trésors d'art se sont dispersés:
sans nous abandonner desà regrets superflus, à des études d'intérêt
rétrospectif, nous pourrons au moins indiquer la valeur et la place de ce
quifut jadis la gloire de la ville, et nous verrons ainsi se recomposer
devant nous un tableau d'ensemble, une histoire artistique dontcontinue,