ZAPA... Ta... Plouf !

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• Publié par: motorevue
• Publié le: 04 octobre 2012
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• Langue: Français

Extrait

ZAPA... Ta... Plouf !

Le projet ZAPA (Zone d'action prioritaire pour l'air) sera finalement tombé au fond de la mare avant même de devenir effectif... Et vu l'approximation générale qui entourait sa présentation au cours de l'hiver dernier (et qui n'était jamais devenue plus claire par la suite), on peut vous assurer qu'on ne va pas se mettre à l'eau pour tenter de le repêcher. Pourtant, l'objectif affiché par ce projet ­ à savoir réduire la pollution atmosphérique dans les centres-villes en y limitant l'accès des véhicules les plus polluants ­ était non seulement louable, bien plus encore souhaitable, voire impératif et ce, pour des raisons évidentes de santé publique. Pour rappel, la pollution de l'air serait responsable de 40 000 décès prématurés chaque année en France (soit dix fois plus que le nombre des victimes de la route). Si sur le fond donc, nul ne peut contester la légitimité d'un tel plan, c'est bien sa mise en oeuvre globale qui n'a jamais semblé à la hauteur de l'enjeu. La cacophonie ultime allant jusqu'à dévoiler de façon très précise le barème des sanctions avant de définir ce qui devait être effectivement répréhensible. Le projet ZAPA devait être piloté à l'origine par huit villes dont Paris, Lyon, ou encore Marseille. Des huit prétendantes, aucune n'est parvenue à mettre en place un schéma cohérent et ce, pour plusieurs raisons souvent combinées : des raisons d'urbanisme, de compétence territoriale altérant de facto l'efficacité souhaitée, ou encore une opposition politique à cette mesure puisque impactant les possesseurs de véhicules les moins récents ­ et donc généralement les citoyens les moins aisés. Bref, trop d'obstacles à surmonter pour un projet à la base trop mal ficelé. On peut continuer à tousser tranquille dans nos villes, objectivement bien plus asphyxiées par un trop-plein de gasoil (ce qui nous vaut, soit dit en passant, une procédure de la Cour de justice européenne pour non-respect des valeurs limites relative aux particules fines dans l'air) que par les moteurs à essence de nos deux-roues d'avant-2004 que ZAPA entendait éradiquer. C'est finalement ZAPA que le nouveau ministre de l'Écologie, Delphine Batho, a décidé de supprimer le 20 septembre dernier, mais pas son esprit. Un collège élargi aux ministères de l'Écologie, de l'Intérieur et de la Santé est désormais en charge de tout remettre à plat début 2013. En attendant, on espère que les pistes voire les décisions retenues par ce triptyque ne tomberont pas dans la facilité souhaitée par certains, qui proposent simplement pour lutter contre la pollution de réduire encore et toujours la vitesse... Or si le but est d'aller au fond des choses, et il me semble que l'enjeu nous l'impose, que nos gouvernants ne se contentent pas de mesures simplistes, mais qu'ils évaluent réellement qui sont les plus gros pollueurs, en prenant en considération toutes les composantes de la mobilité, et qu'ils aient ensuite le courage de prendre les justes mesures. Courage et politique, pour de vrai, c'est compatible ?