Cours - Equations differentielles lineaires
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777777c Christophe Bertault - MPSIEquations différentielles linéairesUne équation différentielle est une équation, dont l’inconnue est une fonction y, exprimée sous la forme d’une relation dans′ ′′ ′ 2 ylaquelle cohabitent à la fois y et ses dérivées y ,y ... Par exemple, y = x e +1 est une équation différentielle. L’ennui, c’estqu’en général les équations différentielles sont très difficiles à résoudre. Nous nous contenterons pour cette raison de travaillerdans le cadre à peu près agréable des équations différentielles linéaires, i.e. de la forme :(n) (n−1) ′′ ′a (x)y +a (x)y +...+a (x)y +a (x)y +a (x)y =b(x) (n est appelé l’ordre de l’équation).n n−1 2 1 0Si la fonction b, appelée le second membre de l’équation, est nulle, on dit que l’équation en question est homogène ou sanssecond membre. L’appellation linéaire de ces équations différentielles est issue de la propriété fondamentale suivante :Si y et y sont deux solutions de l’équation homogène,1 2alors λ y +λ y est encore une solution de cette équation pour tous λ ,λ ∈C.1 1 2 2 1 2Dans tout ce chapitre, I est un intervalle deR etK désigne l’un des corpsR ouC.1 Continuité et dérivabilité d’une fonctionà valeurs complexesDéfinition (Fonction continue/dérivable à valeurs complexes) Soit f :I−→C une application.• Soit a∈ I. On dit que f est continue en a (resp. dérivable en a) si Re(f) et Im(f) le sont. Dans le cas des fonctions′ ′ ′ ′dérivables, on appelle nombre dérivé de f en a, noté f (a), le nombre ...

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c Christophe Bertault - MPSI
Equations différentielles linéaires
Une équation différentielle est une équation, dont l’inconnue est une fonction y, exprimée sous la forme d’une relation dans
′ ′′ ′ 2 ylaquelle cohabitent à la fois y et ses dérivées y ,y ... Par exemple, y = x e +1 est une équation différentielle. L’ennui, c’est
qu’en général les équations différentielles sont très difficiles à résoudre. Nous nous contenterons pour cette raison de travailler
dans le cadre à peu près agréable des équations différentielles linéaires, i.e. de la forme :
(n) (n−1) ′′ ′a (x)y +a (x)y +...+a (x)y +a (x)y +a (x)y =b(x) (n est appelé l’ordre de l’équation).n n−1 2 1 0
Si la fonction b, appelée le second membre de l’équation, est nulle, on dit que l’équation en question est homogène ou sans
second membre. L’appellation linéaire de ces équations différentielles est issue de la propriété fondamentale suivante :
Si y et y sont deux solutions de l’équation homogène,1 2
alors λ y +λ y est encore une solution de cette équation pour tous λ ,λ ∈C.1 1 2 2 1 2
Dans tout ce chapitre, I est un intervalle deR etK désigne l’un des corpsR ouC.
1 Continuité et dérivabilité d’une fonction
à valeurs complexes
Définition (Fonction continue/dérivable à valeurs complexes) Soit f :I−→C une application.
• Soit a∈ I. On dit que f est continue en a (resp. dérivable en a) si Re(f) et Im(f) le sont. Dans le cas des fonctions
′ ′ ′ ′dérivables, on appelle nombre dérivé de f en a, noté f (a), le nombre complexe f (a) = Re(f) (a)+i Im(f) (a).
• On dit que f est continue sur I (resp. dérivable sur I) si f l’est en tout point de I. Dans le cas des fonctions dérivables,
I −→ C′l’application f : est appelée la dérivée de f sur I.′x → f (x)
L’ensemble des applications de I dansK continues (resp. dérivables) sur I est notéC(I,K) (resp.D(I,K)).
ϕ(x)Théorème (Dérivée des fonctions de la forme x→ e )
ϕ(x) ′ ϕ(x)• Soit ϕ∈D(I,C). L’application x→ e est dérivable sur I de dérivée l’application x→ ϕ (x)e .
ax ax• En particulier, pour tout a∈C, la fonction x→ e est dérivable surR de dérivée x→ ae .
ϕ Re(ϕ) ϕ Re(ϕ)Démonstration Pour commencer : Re(e ) =e cosIm(ϕ) et Im(e ) = e sinIm(ϕ).
• Or par hypothèseϕ est dérivable sur I; en d’autres termes, Re(ϕ) et Im(ϕ) le sont. Par composition avec les
Re(ϕ)fonctions exponentielle, sinus et cosinus qui sont dérivables sur tout R, e , cosRe(ϕ) et sinIm(ϕ) sont ′
Re(ϕ) ′ Re(ϕ)dérivables sur I et on a : e = Re(ϕ) e ,
′ ′ ′ ′
cosIm(ϕ) =−Im(ϕ) sinIm(ϕ) et sinIm(ϕ) = Im(ϕ) cosIm(ϕ).
ϕ Re(ϕ) ϕ Re(ϕ)• Du coup, par produit, Re(e ) =e cosIm(ϕ) et Im(e ) =e sinIm(ϕ) sont dérivables sur I et on a : ′ ′ ′ϕ ′ Re(ϕ) Re(ϕ) Re(ϕ)
Re(e ) = e cosIm(ϕ) = e ×cosIm(ϕ)+e × cosIm(ϕ)h i
′ ′ Re(ϕ)
= Re(ϕ) cosIm(ϕ)−Im(ϕ) sinIm(ϕ) e
h i
ϕ ′ ′ ′ Re(ϕ)et de même : Im(e ) = Re(ϕ) sinIm(ϕ)+Im(ϕ) cosIm(ϕ) e .
ϕ• Nous avons bien montré que e elle-même est dérivable sur I. En outre on peut vérifier que :i h i ′ϕ ϕ ′ ϕ ′ ′ ′ Re(ϕ) ′ iIm(ϕ) Re(ϕ) ′ ϕe = Re(e ) +iIm(e ) = Re(ϕ) +iIm(ϕ) × cosIm(ϕ)+isinIm(ϕ) e =ϕ×e ×e =ϕ e
comme annoncé.
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Le théorème suivant est momentanément admis. C’est en partie sur lui que les résultats de ce chapitre reposent.
Théorème (Caractérisation des fonctions dérivables constantes) Soient f ∈D(I,K).
′f est constante sur I si et seulement si f est nulle sur I.
Explication L’hypothèse que I est un intervalle est en un sens l’hypothèse essentielle de ce théorème. La fonction
constante égale à 1 sur [0,1] et constante égale à 2 sur [2,3] a une dérivée nulle mais elle n’est pas constante sur [0,1]∪[2,3].
2 Primitives
Définition (Primitive) Soit f : I−→K une application. On dit qu’une application F : I−→K est une primitive de f sur
I si F est dérivable sur I de dérivée f.
2x 1
Exemple La fonction x→ est une primitive de x→ x surR et Arctan est une primitive de x→ surR.
22 1+x
Théorème (« Unicité » des primitives) Soient f : I −→K une application. On suppose que f possède une primitive F
sur I. Les primitives de f sur I sont alors toutes les applications F +λ, λ décrivantK.
$$$ Attention ! Comme le montre ce théorème, il n’existe jamais une seule primitive. Il peut ne pas en exister, mais
s’il en existe, il en existe une infinité et elles sont toutes égales à une constante additive près.
˜Démonstration Soit F ∈D(I,K).
′ ′ ′˜ ˜ ˜F est une primitive de f sur I ⇐⇒ F =f sur I ⇐⇒ F =F sur I′˜ ˜⇐⇒ F−F = 0 sur I ⇐⇒ F−F est constante sur I
˜⇐⇒ ∃ λ∈K/ F =F +λ sur I.

Définition (Intégrale sur un segment d’une fonction à valeurs complexes) Soient a,b∈R,a < b et f ∈C [a,b],C .Z Z Zb b b
On appelle intégrale de f sur [a,b] le nombre complexe Re(f)(t) dt+i Im(f)(t) dt, noté f(t) dt.
a a a
$$$ Attention ! Une intégrale en ce sens ne peut être interprétée comme une aire, même éventuellement comptée
algébriquement, puisqu’il s’agit d’un nombre complexe.
Z Z Z
2π 2π 2π ix x=2π x=2π
Exemple e dx = cosx dx+i sinx dx = sinx +i −cosx = 0+i.0 = 0.
x=0 x=0
0 0 0
Le théorème suivant est momentanément admis. C’est en partie sur lui que les résultats de ce chapitre reposent.
Théorème (Existence de primitives pour les fonctions continues) Soient f ∈C(I,K) et a∈ I.Z x
• Soit F :I−→K l’application définie par : ∀x∈ I, F(x) = f. Alors F est une primitive de f sur I.
a
• Pour tout A∈K, il existe une et une seule primitive F de f sur I telle que F (a) =A. Elle est définie par :(a,A) (a,A)Z x
∀x∈ I, F (x) =A+ f.(a,A)
a
Z b
Explication Ce théorème est équivalent à la fameuse formule « f(x) dx =F(b)−F(a) », où F est une primitive
a
de f sur [a,b]. Nous verrons tout cela proprement en fin d’année.
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3 Equations différentielles linéaires du premier ordre
3.1 Equations homogènes (ou sans second membre)
′Théorème (Equation différentielle y +a(x)y = 0) Soient a∈C(I,K), A une primitive de a sur I et y ∈D(I,K). Les
assertions suivantes sont équivalentes :
′ −A
(i) y +ay = 0 sur I. (ii) y = λe sur I pour un certain λ∈K.
Si de plus une condition (dite condition initiale) de la forme y(x ) = y est imposée, avec x ∈ I et y ∈K, alors la valeur0 0 0 0
de la constante λ est fixée; l’équation avec condition initiale possède une et une seule solution.
Démonstration
• Commençons par l’équivalence des assertions (i) et (ii).
A(i) =⇒ (ii) Posons z =ye sur I.
′ ′ A ′ A ′ AAlors z est dérivable sur I et : z =y e +yAe = (y +ay)e = 0. Ceci implique que z est constante
sur I en vertu d’un théorème admis au début de ce chapitre. C’est justement le résultat espéré.
−A ′ ′(ii) =⇒ (i) Evident, il suffit de dériver y =λe pour voir que y +ay =−A y+ay =−ay+ay = 0.
• Et que se passe-t-il si on impose la condition initiale y(x ) = y , où x ∈ I et y ∈K? Soit y une solution0 0 0 0
′ −A(x)de l’équation y =a(x)y sur I. Nous venons de voir qu’il existe λ∈K tel que : ∀x∈I, y(x) =λe .
−A(x ) A(x )0 0Dire que y(x ) = y revient donc à dire que λe = y , ou encore que λ = y e . La valeur de λ est0 0 0 0
ainsi déterminée comme l’énonce le théorème.
Exemple
y′ Arctan x• Les solutions de l’équation y = , où y∈D(R,R), sont toutes les x→ λe (λ∈R).
21+x !i hπ π λ−lncosx′• Les solutions de l’équation y =ytanx, où y∈D − , ,R , sont toutes les x→ λe = (λ∈R).
2 2 cosx
ax axCorollaire (Caractérisation de la fonction x→ e ) Soit a ∈ C. La fonction x→ e est l’unique application
′y∈D(R,C) telle que : y = ay et y(0) = 1.
Corollaire (Equation fonctionnelle des exponentielles) Soit f ∈D(R,C) telle que : ∀x,y∈R, f(x+y) = f(x)f(y).

f (0)xAlors soit f est nulle, soit : ∀x∈R, f(x) =e .
Explication Ce corollaire affirme qu’outre la fonction nulle, les exponentielles sont les seules applications deR dans
C, dérivables, qui tranforment les sommes en produits.
n o
Démonstration On a f(0) = f(0 + 0) = f(0)f(0), de sorte que f(0)∈ 0,1 . Si f(0) = 0, alors pour tout
x∈R, f(x) =f(x+0) =f(x)f(0) = 0. En d’autres termes, f est nulle. Dans la suite de la preuve, nous pouvons
donc supposer que f(0) = 1.
′Fixonspour untempsx∈R. Lafonction y→ f(x+y)est dérivablesurR de dérivéey→ f (x+y);de même,la
′fonction y→ f(x)f(y) est dérivable surR de dérivée y→ f(x)f (y). Comme par hypothèse ces deux fonctions
′ ′sont égales, on a donc : ∀y∈R, f (x+y) =f(x)f (y).
′ ′En particulier pour y = 0, nous obtenons l’identité : ∀x∈R, f (x) = f (0)f(x). Cette identité, le fait que
′f (0)xf(0) = 1 et le corollaire précédent montre finalement que

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