ETUDE ELASTOHYDRODYNAMIQUE D’UN JOINT A LEVRE
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ETUDE ELASTOHYDRODYNAMIQUE D’UN JOINT A LEVRE

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èmeXV Congrès Français de Mécanique Nancy, 3 – 7 Septembre 2001 83 ETUDE ELASTOHYDRODYNAMIQUE D’UN JOINT A LEVRE Mohamed HAJJAM, Dominique BONNEAU Université de Poitiers, UFR Sciences Laboratoire de Mécanique des Solides (UMR : 6610) SP2MI – Bd Pierre et Marie Curie BP 30179 86962 Futuroscope Chasseneuil cedex Résumé : Ce travail présente une étude élastohydrodynamique s’appuyant sur un modèle original très proche de la réalité qui permet de prédire la plupart des caractéristiques de fonctionnement d’un joint à lèvre telles que l’épaisseur du film lubrifiant, le couple de frottement, les zones de contact et de cavitation, la pression hydrodynamique ainsi que le débit de pompage inverse. Abstract : In the present study, a realistic model of lip seal is used. An elastohydodynamic analysis is used to generate predictions of such seal operating characteristics as thickness distribution, hydrodynamic pressure, contact and cavitation area, torque of friction and a reverse leakage pumping.. Mots clés : joint à lèvre, élastohydrodynamique, éléments finis 1 Introduction Le joint à lèvre est un organe utilisé pour étancher les mécanismes à arbre tournant. Bien que de nombreux travaux expérimentaux aient été réalisés avec succès ces quarante dernières années, aucune modélisation analytique ou numérique n’avait été développée avant les années 1990 pour représenter le comportement mécanique de cet organe. Cette absence de modélisation s’expliquait par le ...

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XV
ème
Congrès Français de Mécanique
Nancy, 3 – 7 Septembre 2001
1
83
ETUDE ELASTOHYDRODYNAMIQUE D’UN JOINT A LEVRE
Mohamed HAJJAM, Dominique BONNEAU
Université de Poitiers, UFR Sciences
Laboratoire de Mécanique des Solides (UMR : 6610)
SP2MI – Bd Pierre et Marie Curie
BP 30179 86962 Futuroscope Chasseneuil cedex
Résumé :
Ce travail présente une étude élastohydrodynamique s’appuyant sur un modèle original très proche de la réalité
qui permet de prédire la plupart des caractéristiques de fonctionnement d’un joint à lèvre telles que l’épaisseur
du film lubrifiant, le couple de frottement, les zones de contact et de cavitation, la pression hydrodynamique
ainsi que le débit de pompage inverse.
Abstract :
In the present study, a realistic model of lip seal is used. An elastohydodynamic analysis is used to generate
predictions of such seal operating characteristics as thickness distribution, hydrodynamic pressure, contact and
cavitation area, torque of friction and a reverse leakage pumping..
Mots clés :
joint à lèvre, élastohydrodynamique, éléments finis
1 Introduction
Le joint à lèvre est un organe utilisé pour étancher les mécanismes à arbre tournant. Bien que
de nombreux travaux expérimentaux aient été réalisés avec succès ces quarante dernières
années, aucune modélisation analytique ou numérique n’avait été développée avant les années
1990 pour représenter le comportement mécanique de cet organe. Cette absence de
modélisation s’expliquait par le manque de connaissances des phénomènes physiques
qu’engendre l’utilisation des joints à lèvre, ainsi que par le manque d’outils de calcul
appropriés. Ces deux handicaps n’ont été surmontés que durant ces dix dernières années et
depuis lors de nombreux travaux de modélisation ont été publiés. Parmi ces travaux on peut
citer notamment ceux de Gabelli et Poll (1992) et ceux de Salant et al. (1995), (1996), (2000)
Les modèles qu’ils proposent confirment le rôle joué par les rugosités de la lèvre, qu’elles
soient régulières ou quasi aléatoires, et donnent des prédictions théoriques conformes aux
mesures expérimentales de plusieurs grandeurs caractéristiques des joints à lèvre tels que
l’épaisseur du film lubrifiant, le couple de frottement, le débit de "pompage inverse" et la
température de la lèvre. Cependant, malgré ces bons résultats, les modèles proposés dans la
bibliographie internationale restent assez simplistes. En effet, ils supposent que la partie
compliante du joint à lèvre a un comportement mécanique bidimensionnel, ce qui est loin
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Congrès Français de Mécanique
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d’être le cas. La présente communication propose d’améliorer de manière significative le
modèle pour le rendre plus réaliste.
2 Modélisation du problème
La section droite d’un joint à lèvre a la forme proposée sur la figure 1 ci-dessous :
L’approche utilisée est nouvelle et originale. En effet, toute la partie compliante du joint n’est
pas supposée avoir un comportement élastique axisymétrique, mais elle est décomposée en
deux parties ayant des comportements mécaniques différents (figure 2) :
(1) : bout de la lèvre ;
(2) : reste de la partie compliante
La partie (1) est supposée avoir un comportement élastique tridimensionnel, tandis que
la partie (2) a un comportement axisymétrique. La forme de la partie (1) en contact avec
l’arbre tournant est périodique dans la direction circonférentielle, de période
λ
. En effet,
compte tenu de l’écrasement de la lèvre dû au jeu négatif
δ
a
, la partie extrême de la lèvre peut
être considérée comme une bande dont la longueur b dépend de
δ
a
. Le joint étant supposé
centré, l’analyse de son comportement peut se faire sur une seule période, donc sur un
rectangle (
λ
,b).
Pour le cas étudié, le jeu radial négatif
δ
a
à compenser est de 2 mm, ce qui induit les
dimensions suivantes pour le rectangle : b=0.1 mm et
λ
= 0.0125 mm.
L’élaboration du maillage se fait à partir de la saisie d’une part des coordonnées de points
particuliers de la section du joint et d’autre part des dimensions du rectangle de contact (
λ
,b).
Différentes vues du maillage obtenu sont présentées ci-dessous sur les figures 3 à 5 .
(1)
ressort
Encastrement
(2)
FIG. 2 : Partie compliante du joint à lèvre
FIG. 1 : Schématisation d’une section d’un joint à lèvre
ressort
Encastrement
lèvre
arbre
air
fluide
x
y
ω
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3
3 Hypothèses et équations
Les hypothèses retenues sont :
-
partie compliante du joint parfaitement élastique
-
arbre tournant parfaitement lisse
-
température uniforme
-
joint centré (pas de fouettement)
Après l’élaboration de la matrice de compliance à partir du maillage obtenu, on résout
l’équation de Reynolds couplée, par le biais de la matrice de compliance, au comportement
élastique du joint, tout en gérant la cavitation. La démarche adoptée est la suivante :
L’équation de Reynolds sous sa forme stationnaire pour un fluide isovisqueux (1)
x
h
U
6
y
p
h
y
x
p
h
x
3
3
ρ
µ
=
ρ
+
ρ
(1)
doit être vérifiée pour les zones actives (zones sous pression). Cette même équation se réduit à
(2) pour les zones inactives (zones en cavitation) car p=0.
0
x
)
h
(
=
ρ
(
2
)
ρ
représente la masse volumique du mélange lubrifiant–air ou lubrifiant–gaz de cavitation.
Afin de traiter simultanément ces deux équations, elles sont regroupées en une seule (3) en
utilisant une variable universelle (Salant & al [4]) nommée D.
Partie 3D
Encastrement
Ressort
FIG. 3 : Maillage de toute la partie compliante du joint
b
λ
y
x
FIG. 4 : Maillage de la partie 3D
FIG. 5 : Jonction entre le maillage 3D et 2D
y
z
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Nancy, 3 – 7 Septembre 2001
4
[
]
)
D
)
F
1
(
h
F
(
x
U
6
y
FD
h
y
x
FD
h
x
3
3
+
ρ
µ
=
ρ
+
ρ
(3)
avec :
pour les zones actives :
=
=
1
F
p
D
(4)
pour les zones inactives :
=
ρ
=
0
F
h
D
(5)
Cette variable D représente selon la zone traitée, active ou inactive, la pression p ou le
remplissage R (la quantité d’huile
ρ
h) .
L’épaisseur h du film est donnée par :
a
e
)
y
,
x
(
h
)
y
,
x
(
f
)
y
,
x
(
h
δ
+
+
=
(6)
avec :
))
Ny
2
cos(
1
)(
x
2
cos(
2
1
h
)
y
,
x
(
f
0
π
π
+
=
: défaut de forme dû à la rugosité de la lèvre
supposée régulière et ayant N aspérités suivant la largeur de l’extrémité de la lèvre
h
0
: épaisseur moyenne
=
j
ij
i
i
e
FN
C
)
y
,
x
(
h
: contribution élastique à l’épaisseur du film où C
ij
représente la
matrice de compliance et FN
j
les forces nodales dues à la pression
δ
a
: jeu radial négatif à compenser
La formulation par éléments finis de ce problème utilise l’opérateur intégral associé à
l’équation (3) :
[
]
d
)
D
)
F
1
(
h
F
(
x
U
6
y
FD
h
y
x
FD
h
x
N
)
D
(
E
3
3
+
ρ
µ
ρ
+
ρ
=
(4)
Après une discrétisation du domaine
en éléments finis, on recherche les fonctions D qui
satisfont les conditions aux limites non naturelles, et telles que E(D)=0 pour toute fonction N
suffisamment régulière (méthode des résidus pondérés).
L’approche de Galerkin utilisée ici, associée à une intégration par parties, permet d’une part
de réduire l’ordre de dérivabilité de l’opérateur utilisé, et d’autre part rend naturelles les
conditions aux limites de rupture et reformation du film, nécessaires au traitement de ce
problème.
L’algorithme de résolution est le suivant :
Lecture des données : géométrie, matrice de compliance, viscosité, vitesse ..etc
Initialisation du problème : calcul de h(x,y) et du premier champ de pression
Tant que la zone de cavitation est non stable
Tant que les résidus >
ε
(utilisation de la méthode de Newton-Raphson)
Calcul des résidus des équations retenues
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Résolution du système obtenu
Modification de la pression p et du jeu
Calcul des forces dues à la pression FNj
Calcul de la déformée élastique he(x,y)
Modification de l’épaisseur du film h(x,y)
Fin
Modification de la zone de cavitation
Fin
Ecriture des résultats : pression, épaisseur du film lubrifiant, débit, puissance ...etc
Fin de l’algorithme
4 Résultats
L’étude EHD réalisée concerne un joint de diamètre 80 mm ayant un jeu diamétral négatif
δ
a
=2 mm. La viscosité dynamique du fluide est de
µ
= 0,283 Pa.s ou 0,824 10
-2
Pa.s et le
module de Young E = 6,3 Mpa ou 7.5 Mpa. La fréquence de rotation varie de 500 à
6000tr/min.
Les caractéristiques calculées sont :
les épaisseurs moyenne et minimale du film lubrifiant
le débit de pompage
la puissance dissipée
On notera que l’épaisseur moyenne (fig 7) du film lubrifiant varie peu avec la vitesse de
rotation, comme l’avait déjà signalé Salant et al. La puissance croît de manière parabolique
(fig 8) ce qui témoigne de l’accroissement de la dissipation en fonction de la fréquence de
rotation. En faisant varier le module de Young E et la viscosité dynamique
µ
, pour une même
fréquence de rotation, la puissance dissipée est d’autant plus grande que E et
µ
sont grands.
Les figures 9 à 11 montrent les répartitions de l’épaisseur du film lubrifiant, de la pression et
de la déformation de la lèvre pour une fréquence de 6000 tr/min. La répartition de l’épaisseur
FIG. 8 : Evolution de la puissance dissipée
en fonction de la fréquence de rotation
FIG. 7 : Evolution de l’épaisseur moyenne
du film lubrifiant en fonction de la
fréquence de rotation
0
2000
4000
6000
Fréquence de rotation (tr/min)
0.002
0.0022
0.0024
0.0026
0.0028
0.003
Epaisseur du film lubrifiant (mm)
μ= 0,283 Pa.s
et E = 6.3 MPa
μ=0,824e-2 Pa.s
et E = 6.3 MPa
0
2000
4000
6000
fréquence de rotation en (tr/min)
0
400
800
1200
1600
2000
Puissance dissipée (watt)
μ
= 0,283 Pa.s
et
E = 7,5 MPa
μ = 0,824e -2
Pa.s
et
E = 7,5 MPa
μ = 0,824e -2
Pa.s et
E= 6,3 MPa
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Nancy, 3 – 7 Septembre 2001
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le long de la lèvre est globalement parabolique, la déformation de cette dernière sous l’action
de la pression a un profil tridimensionnel. Les zones actives du joint où se développe un
champ de pression ont une étendue très restreinte.
4 Conclusion
Le film lubrifiant, combiné aux micro-ondulations de la lèvre, est à l’origine d’un champ de
pression qui équilibre la charge supportée par le joint . Il est directement lié aux grandeurs
suivantes :
la viscosité et la tension superficielle du fluide
les pressions à étancher
le diamètre, la rugosité et la vitesse de l’arbre tournant
la température d’utilisation
le module de Young et le coefficient de Poisson du caoutchouc du joint
la forme des micro-ondulations
Pour calculer les caractéristiques de cet organe, il faut intégrer toutes ces données dans un
processus qui ne peut être que Thermo-Elasto-Hydro-Dynamique tridimensionnel (T.E.H.D.).
Ce genre de formulation est complexe et difficile à mettre au point. Le logiciel réalisé intègre
déjà la plupart de ces grandeurs. Il sera par la suite étendu par l’introduction du TEHD ainsi
que par l’étude du comportement dynamique.
Références
Gabelli A. and Poll G. 1992 “ Formation on lubricant film in rotary sealing contacts : part I
lubricant film modeling” ASME J. Trib.
114
, pp.280-289
Shi F. and Salant R. 2000 « Numerical study of rotary lip seal with quasirandom sealing
surface »ASME J. TRIB –
29
, pp : 1-8
Salant R. 1996« Elastohydodynamic model of the rotary lip seal »Trans. of the ASME, vol.
118
, pp : 292-296
Salant R. and Flaherty A. L. 1995 « Elastohydrodynamic analysis of reverse pumping in
rotary lip seals with microasperities » J. Trib.
116
, pp :53-59
FIG. 9 : Epaisseur du film lubrifiant
FIG. 10
: Répartition de la pression
FIG. 11 : Déformation de la lèvre
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