Cours analyse financière
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èmeDUT GEA, 2 année option PMO, 2005-2006 Analyse financière Analyse financière L’article suivant est tiré du journal « L’Entreprise » (n°236, juillet-août 2005). Il est intitulé « Comment la banque vous juge » : Avant de vous accorder un financement ou un prêt, votre banquier examine vos comptes et utilise plusieurs critères pour prendre sa décision […]. La banque vous juge également d’après des critères financiers tirés de vos bilans : les éléments pris dans ces documents (chiffre d’affaires, trésorerie, résultat et capacité d’autofinancement) sont retraités ensuite afin d’établir un profil type et une image de votre entreprise qui soit la plus proche possible de la réalité économique. Ces calculs sont effectués sur les trois derniers exercices afin de dégager les tendances probables pour les années à venir. Par ailleurs, tous les clients des banques, entreprises ou personnes physiques sont notés (« scorés ») […]. Pour les entreprises, le scoring fait appel à des techniques informatiques expertes et peut être réalisé en interne et/ou à l’aide de notations externes délivrées par la Banque de France ou les agences spécialisées. Ces méthodes de scoring s’appuient sur des modèles élaborés à partir d’échantillons d’entreprises représentatifs. L’analyse financière ainsi menée par le banquier est également pratiquée par de nombreux utilisateurs : - l’actionnaire potentiel apprécie la rentabilité ...

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Langue Français

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DUT GEA, 2 ème année option PMO, 2005-2006 Analyse financière  
Analyse financière
L’article suivant est tiré du journal « L’Entreprise » (n°236, juillet-août 2005). Il est intitulé « Comment la banque vous juge » : Avant de vous accorder un financement ou un prêt, votre banquier examine vos comptes et utilise plusieurs critères pour prendre sa décision […]. La banque vous juge également d’après des critères financiers tirés de vos bilans : les éléments pris dans ces documents (chiffre d’affaires, trésorerie, résultat et capacité d’autofinancement) sont retraités ensuite afin d’établir un profil type et une image de votre entreprise qui soit la plus proche possible de la réalité économique. Ces calculs sont effectués sur les trois derniers exercices afin de dégager les tendances probables pour les années à venir. Par ailleurs, tous les clients des banques, entreprises ou personnes physiques sont notés (« scorés ») […]. Pour les entreprises, le scoring fait appel à des techniques informatiques expertes et peut être réalisé en interne et/ou à l’aide de notations externes délivrées par la Banque de France ou les agences spécialisées. Ces méthodes de scoring s’appuient sur des modèles élaborés à partir d’échantillons d’entreprises représentatifs. L’analyse financière ainsi menée par le banquier est également pratiquée par de nombreux utilisateurs : - l’actionnaire potentiel apprécie la rentabilité de l’entreprise avant d’y investir ses économies, - le fournisseur apprécie sa solvabilité à court terme avant de lui accorder des délais de règlement, - le comité d’entreprise étudie la richesse de l’entreprise avant de poser des revendications. - le dirigeant de l’entreprise mesure sa propre performance et la compare à celle de ses concurrents, Lanalyse financière est une démarche, qui sappuie sur lexamen critique de linformation comptable et financière fournie par une entreprise dans le but dapprécier sa performance ainsi que sa solidité financière. Le résultat de ces analyses est fortement contextualisé et doit être utilisé avec recul et bon sens (le même ratio naura pas la même signification dans un hypermarché et chez un industriel !). L’objectif de ce cours est d’acquérir, non seulement la maîtrise  des principaux d’ outils  du diagnostic financier, mais surtout la logique du raisonnement qui les sous-tend.  Nous étudierons ainsi : Les bases de lanalyse financière ................................................................................................................2  Chapitre 1 – La démarche de diagnostic........................................................................................ . ..............2 Lanalyse de lactivité et de la rentabilité..................................................................................................6  Chapitre 2 – Les soldes intermédiaires de gestion (SIG) ....................................................................... . .....6 Chapitre 3 – La capacité d’autofinancement (CAF).............................................................................. . ......8 Chapitre 4 – La rentabilité économiqueet la rentabilité financière...............................................................9 Lanalyse de léquilibre financier.............................................................................................................12  Chapitre 5 – Le bilan fonctionnel............................................................................................. . .................12 Chapitre 6 – Les flux de trésorerie ........................................................................................... . .................17 Chapitre 7 – Les ratios de structure financière ............................................................................... . ...........19 Liste des abréviations utilisées..................................................................................................................21    Le contenu des comptes annuels a déjà été étudié lors des cours de comptabilité de 1ère année et nest donc pas au programme de ce module. Toutefois, il constitue une base incontournable pour lanalyse financière. Si ces notions ne sont pas maîtrisées, des révisions sont donc indispensables.
Laurence Le Gallo
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DUT GEA, 2 ème année option PMO, 2005-2006 Analyse financière  
L ES BASES DE L ANALYSE FINANCIERE  
C HAPITRE 1   L A DEMARCHE DE DIAGNOSTIC  
L’analyste financier va se forger une opinion sur la performance et le risque d’une entreprise à partir de diverses informations la concernant, mais c’est surtout de la comparaison que naîtra le diagnostic. En effet, la même rentabilité peut être excellente dans un secteur d’activité et nettement insuffisante dans un autre. Il faut donc, pour mener une analyse financière, se documenter non seulement sur l’entreprise mais également sur ses concurrents et sur son secteur d’activité. L’analyste financier collectera donc également des informations non financières qui vont le renseigner sur le contexte et donner du sens aux résultats de ses calculs . 1. Les matériaux non financiers De nombreuses informations sont disponibles au Greffe du tribunal de commerce : - extrait « K bis » sur lequel on trouvera notamment la date de création et la forme juridique de l’entreprise, l’identité de ses dirigeants, l’indication selon laquelle elle est propriétaire ou locataire de son fonds de commerce, … - le détail des garanties données par l’entreprise (biens nantis ou hypothéqués) - le détail des contrats de crédit-bail immobiliers - les éventuels incidents de paiements de la part de l’entreprise. La Banque de France collecte et centralise les bilans de centaines de milliers d’entreprises et publie des analyses sectorielles très utiles. Enfin, les plaquettes de présentation de l’entreprise et de ses concurrents (communication institutionnelle, financière ou commerciale) donnent de nombreuses indications sur l’activité de l’entreprise et sur sa stratégie. 2. Les matériaux financiers Les matériaux financiers comprennent le bilan et le compte de résultat. Ils sont publiés au moins annuellement par les sociétés (les entreprises les plus importantes et/ou celles faisant appel public à l’épargne publient des comptes semestriels, voire trimestriels). Pour comprendre ces documents, il faudra étudier l’annexe qui comprend des informations capitales : - explication de la variation de certains postes : immobilisations, amortissements et provisions, - échéancier des créances et des dettes, - engagements donnés et reçus mais non comptabilisés (engagements « hors bilan ») : crédit bail, effets  escomptés non échus, cautions, etc …. Le bilan décrit le patrimoine de l’entreprise à une date donnée. Ainsi, contrairement au compte de résultat, on parle du bilan « au 31/12/N » et non pas « de l’année N ». Il présente séparément : - l’ actif de l’entreprise, c’est-à-dire ce qu’elle possède : machines, stocks, créances, caisse, etc ... - le passif de l’entreprise, c’est-à-dire ce qu’elle doit (dettes envers ses banquiers, fournisseurs, …) ainsi que ses fonds propres (apports en capital et bénéfices accumulés). On peut également considérer que l’actif regroupe les éléments que lentreprise utilise pour les besoins de son activité et que le passif regroupe les ressources qui lui ont permis de se procurer ces éléments. Les éléments de l’actif sont classés par ordre croissant de liquidité : - l’actif immobilisé regroupe les emplois stables de l’entreprise : bâtiments, matériel industriel, licences acquises, cautions versées, etc … - l’actif circulant regroupe les éléments qui ont vocation à se transformer rapidement : stocks, créances clients, argent en banque ou en caisse, etc …
Laurence Le Gallo
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DUT GEA, 2 ème année option PMO, 2005-2006 Analyse financière  Les éléments du passif sont classés par origine et par ordre croissant d’ exigibilité : - les fonds propres représentent les ressources mises à la disposition de l’entreprise par ses actionnaires (capital social) et/ou générées par l’activité de l’entreprise (bénéfices non distribués). - les dettes sont classées selon leur origine : banques, fournisseurs, etc … Le choix d’une date de clôture n’est pas neutre sur la présentation du bilan, en particulier lorsque l’activité est saisonnière. En effet, avant la pointe d’activité, l’entreprise aura payé ses fournisseurs et accumulé des stocks : la trésorerie sera donc au plus bas. En revanche, quelques mois plus tard, les stocks auront été vendus et les créances encaissées : la trésorerie sera donc au plus haut. Ainsi, l’entreprise aura tendance à choisir la date de clôture qui lui permettra de donner de son bilan l’image la plus flatteuse possible.
Le compte de résultat est le tableau qui explique la formation du résultat de l’exercice. Ainsi on parle du compte de résultat « de l’année N » et non pas « au 31/12/N ». Il récapitule les produits et les charges de la période et, par différence, détermine le résultat de l’exercice : - bénéfice si produits > charges,   - perte si charges > produits. Le résultat de l’exercice est une notion distincte de la trésorerie car les produits et les charges sont comptabilisés indépendamment de leur encaissement ou de leur décaissement. Les produits sont les ressources générées par l’activité de l’entreprise : essentiellement sa production, mais aussi les intérêts perçus, etc … Les charges d’un exercice sont les consommations nécessaires pour réaliser l’activité. Les charges et les produits sont différents des achats et des ventes. La distinction est particulièrement importante en ce qui concerne les immobilisations, les stocks et les provisions : Î Immobilisations : Une immobilisation est un bien qui va être utilisé, donc « consommé », pendant plusieurs exercices. Dans le cas d’une machine prévue pour être utilisée pendant 5 ans, la charge figurant au compte de résultat d’un exercice ne sera pas égale au prix d’achat de la machine mais à la constatation de son usure, de son « amortissement » (par simplification, 1/5 e du prix d’achat). Î Stocks : La consommation de matières premières ou de marchandises n’est pas nécessairement égale aux achats de l’exercice car le stock de l’exercice précédent a été consommé alors que – au contraire - une partie des achats de l’exercice n’a pas été consommée et reste en stock. Ainsi la ligne « variation de stock » doit être ajoutée au montant des achats pour obtenir la consommation de l’exercice : Consommation = achats + SI – SF= achats + variation de stock (présentée parmi les charges) De façon symétrique, pour les produits finis, la variation de stock permet de passer des ventes à la production : Production = ventes + SF – SI =ventes + variation de stock (présentée parmi les produits) Î Provisions : Le principe de prudence impose aux entreprises de comptabiliser une charge dès le moment où un risque d’appauvrissement apparaît, sans attendre sa réalisation. Lorsque le risque se réalise ou disparaît, la provision est alors reprise. Les charges et les produits sont classés en trois catégories : - les charges et les produits dexploitation reflètent l’activité économique proprement dite de l’entreprise : ventes, achats de matières premières et de marchandises, salaires et cotisations sociales versés, dotation aux amortissements de l’outil de travail, etc …. - les charges et les produits financiers reflètent l’activité de financement de l’entreprise : intérêts payés sur l’argent emprunté, intérêts perçus sur les sommes placées, etc …. - les charges et les produits exceptionnels reflètent les opérations à caractère exceptionnel : dommages et intérêts versés ou reçus, vente d’une immobilisation, etc ….
Laurence Le Gallo
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DUT GEA, 2 ème année option PMO, 2005-2006 Analyse financière  Au sein de chaque catégorie, les produits et les charges sont détaillés selon leur nature (achat de biens, services, salaires, taxes, etc …).
3. Le retraitement des comptes annuels Si les comptes annuels sont la matière essentielle du travail de l’analyste financier, ceux-ci ne sont toutefois pas directement exploitables et nécessitent certains retraitements, en particulier en ce qui concerne les contrats de crédit bail, les effets escomptés non échus et les actifs fictifs. En effet, alors que le comptable traite les opérations selon leur apparence juridique, l’analyste financier s’intéressera à leur réalité économique. 3.1. Le retraitement du crédit-bail Le crédit bail est un contrat de location, qui prévoit pour le locataire la possibilité d’acquérir le bien pour un montant symbolique à la fin du contrat (option d’achat). Tant que cette option d’achat n’est pas exercée, l’entreprise n’est pas juridiquement considérée comme le propriétaire du bien. De ce fait, en comptabilité générale, aucune immobilisation n’apparaît à l’actif de l’entreprise. Le loyer versé périodiquement est, quant à lui, comptabilisé comme une charge d’exploitation. En réalité, d’un point de vue économique, le crédit-bail est un moyen de financement, au même titre que l’obtention d’un prêt bancaire. C’est pourquoi l’analyste financier souhaitera faire apparaître à l’actif du bilan la valeur du bien « acquis » grâce au crédit-bail. En contrepartie, une dette financière de même montant sera constatée au passif. Le bien exploité en crédit-bail sera ensuite amorti sur sa durée d’utilisation probable alors que le loyer de crédit-bail sera décomposé en remboursement de l’emprunt et charge d’intérêts. Exemple d’un photocopieur d’une valeur de 3 000 € et financé par crédit bail sur 5 ans (loyer annuel de 791 €) : Au bilan, le retraitement initial sera le suivant : + 3 000 € à l’actif en immobilisations corporelles et + 3 000 € au passif en dettes financières. Puis, en considérant par simplification que le remboursement de la dette est égal à l’amortissement, on constatera un amortissement de 600 € et un remboursement de la dette du même montant. Au compte de résultat, on remplacera le loyer de 791 € par une dotation aux amortissements de 600 € et une charge d’intérêts de 191 €. NB : ce retraitement améliore le résultat d’exploitation (une part des charges d’exploitation est transférée dans le résultat financier) mais peut détériorer les ratios de rentabilité économique (augmentation des emplois stables). 3.2. Le retraitement des effets escomptés non échus L’escompte d’effets de commerce consiste à céder des créances commerciales à un banquier avant leur date d’échéance. Cette technique permet à l’entreprise de disposer immédiatement de liquidités pour faire face à ses besoins de trésorerie. Comptablement, on considère que ces créances ont été cédées et ne font plus partie du patrimoine de l’entreprise. Elles ont donc été « sorties » de l’actif en contrepartie d’une augmentation et des liquidités et de quelques charges financières. Là encore, l’analyste financier souhaitera retraiter cette opération comme s’il s’agissait d’un prêt à court terme. Il réintégrera ainsi le montant des créances escomptées non échues à l’actif du bilan par contrepartie d’un passif de trésorerie (concours bancaires courants). 3.3. Le retraitement des actifs fictifs Pour certains types de charges, les entreprises disposent d’une marge de manœuvre et peuvent choisir de les comptabiliser en charges (diminution immédiate du résultat) ou en actif (diminution étalée dans le temps par le biais des amortissements) : frais de R&D, frais d’établissement, frais d’émission d’emprunts, etc … En cas d’insuffisance du bénéfice comptable, el les peuvent donc choisir de les retirer des charges et de les porter à l’actif du bilan. Laurence Le Gallo
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DUT GEA, 2 ème année option PMO, 2005-2006 Analyse financière  Toutefois, pour l’analyste financier, ces actifs sont « fictifs » en ce sens qu’ils n’ont aucune valeur économique. Ils seront donc retirés de l’actif et réintégrés en charge pour les montants activés sur l’exercice. Les montants activés lors d’exercices antérieurs seront également retirés de l’actif mais par contrepartie des capitaux propres. Enfin, le montant des dotations aux amortissements concernant ces actifs sera annulé au compte de résultat. Dans la suite du cours, lorsque nous parlerons des comptes annuels de lentreprise, nous supposerons que ceux-ci ont été retraités. 4. Les étapes du diagnostic Les documents financiers et non financiers ainsi collectés vont ensuite être analysés selon plusieurs méthodes complémentaires, chacune apportant un éclairage différent sur un aspect de la situation de l’entreprise, en particulier sur sa performance et sur sa solidité. En résumé, la démarche du diagnostic est la suivante :  Collecte de données sur le secteur   d’activité et sur la concurrence  
  
  
   
Collecte de données financières (comptes de l’année écoulée et des années antérieures)
Retraitement des comptes
 Etude de l’activité et de la rentabilité : ude de l’é u  Et q ilibre financier : compte de résultat - bilan -- SIG et CAF - FR, BFR et trésorerie Ratios de rentabilité - Ratios et scores -
DIAGNOSTIC
Mots clés :  diagnostic, performance, risque, solidité, comparaison, comptes annuels, retraitements, crédit-bail, effets escomptés non échus, actifs fictifs.
Laurence Le Gallo
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DUT GEA, 2 ème année option PMO, 2005-2006 Analyse financière  L ANALYSE DE L ACTIVITE ET DE LA RENTABILITE  
C HAPITRE 2   L ES SOLDES INTERMEDIAIRES DE GESTION (SIG)
1. Le calcul des soldes intermédiaires de gestion Le compte de résultat fournit de nombreuses informations concernant l’activité de l’entreprise : est-elle bénéficiaire ou déficitaire ? Le bénéfice est-il lié à l’activité habituelle ou à un élément exceptionnel ? … Toutefois, pour un analyste financier, cette approche est insuffisante et doit être complétée par une analyse plus poussée de la formation du résultat. Celui-ci est ainsi décomposé en plusieurs soldes intermédiaires de gestion (SIG) s’imbriquant les uns dans les autres. 2.1. La marge commerciale La marge commerciale est égale à la différence entre les ventes et les consommations de marchandises (consommations = achats de l’exercice + stock initial – stock final). Ellereflète l’activité de négoce de l’entreprise (activité d’achat – revente en l’Etat). Il est intéressant de comparer le montant de la marge commerciale à celui des ventes de marchandises. On peut ainsi calculer le taux de marge 1  de la façon suivante : marge commerciale * 100 / ventes de marchandises. 2.2. La production La production est égale au montant des biens et services vendus, stockés, ou conservés pour l’utilisation de l’entreprise. Elle reflète l’activité industrielle ou de service de l’entreprise. Ce solde sera également utilisé pour mesurer la productivité de l’entreprise grâce à des ratios de type « production / actif immobilisé » ou « production / effectifs ». 2.3. La valeur ajoutée La valeur ajoutée indique le volume de richesse nette créé par l’entreprise. Elle se calcule par différence entre ce que l’entreprise a produit (marge commerciale + production) et ce qu’elle a consommé en provenance de l’extérieur pour réaliser cette production (achats de biens et services). Au niveau macro-économique (comptabilité nationale) la somme des valeurs ajoutées des entreprises basées en France donne le PIB (produit intérieur brut). 2.4. L’excédent brut d’exploitation (EBE) L’excédent brut d’exploitation s’obtient en retranchant de la valeur ajoutée le montant des charges de personnel et des impôts et taxes et en y ajoutant les subventions d’exploitation. On considère que l’EBE est une bonne mesure de la performance économique de l’entreprise car il n’est pas « pollué » par des décisions de nature fiscale (rythme d’amortissement des immobilisations) ou de financement. Cet indicateur est très proche de l’EBITDA (Earning Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization) utilisé par les analystes boursiers. 2.5. Le résultat d’exploitation Le résultat d’exploitation s’obtient en retranchant de l’EBE le montant des dotations aux amortissements et provisions (DAP) et en rajoutant les reprises sur amortissements et provisions (RAP) ainsi que les autres charges et produits d’exploitation. Ce solde est également disponible en lecture directe sur le compte de résultat. 2.6. Le résultat courant avant impôts Le résultat courant avant impôt est égal à la somme du résultat d’exploitation et du résultat financier. Il reflète l’activité récurrente (non exceptionnelle de l’entreprise). Ce solde est également disponible en lecture directe sur le compte de résultat.
                                                 1 le terme exact est « taux de marque » mais cette approximation est courante en analyse financière. Laurence Le Gallo
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Production de Consommations en provenance de + lexercice -tiers (achats de MP et de services)
aVjoaluetuére  -Impôts, taxes et charges + Subventions de personnel d’exploitation
DUT GEA, 2 ème année option PMO, 2005-2006 Analyse financière  2.7. Le résultat net Le résultat net est égal à la somme du résultat courant avant impôts et du résultat exceptionnel, diminué de l’impôt sur les sociétés et de la participation des salariés. C’est le résultat de l’exercice que l’on retrouve en dernière ligne du compte de résultat ainsi qu’au bilan.  NB : les soldes obtenus n’ont que peu de signification en valeur absolue. En revanche, ils sont très intéressants pour analyser l’évolution d’une entreprise ou pour comparer plusieurs entreprises appartenant à un même secteur d’activité.      Production Ventes de Consommation Ventes de bien  -s + stockée et  marchandises de marchandises et services immobilisée   Marge commerciale                      
 
 
 
dExecxépdleointt tbirount  -DAP,s  RprAoPd,u iatus trdese xcphlaorigtaetsi oetn  a autre
Résultat + Résultat dexploitation financier
Résultat courant + Résultat Part ation et  icip avant impôt ex -impôt sur les  ceptionnel bénéfices 
Résultat de lexercice
 Mots clés :  soldes intermédiaires de gestion, marge commerciale, production, valeur ajoutée, EBE, EBITDA.
Laurence Le Gallo
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Investissement Dividendes Remboursement des dettes financières
DUT GEA, 2 ème année option PMO, 2005-2006 Analyse financière  C HAPITRE 3   L A CAPACITE D AUTOFINANCEMENT (CAF)  1. Signification de la CAF La capacité d’autofinancement (CAF) reflète la trésorerie potentielle dégagée par l’activité de l’entreprise. Elle est égale à la différence entre les produits encaissables et les charges décaissables liés à l’activité de l’entreprise. Les produits encaissables sont les produits du compte de résultat qui ont été encaissés ou qui vont l’être. De même les charges décaissables sont les charges du compte de résultat qui ont été décaissées ou qui vont l’être. Sont ainsi exclus de la CAF les charges et les produits « calculés » qui ne donneront pas lieu à un encaissement ou un décaissement (dotations et reprises aux amortissements et aux provisions). Sont également exclus les charges et les produits liés au cycle d’investissement (plus et moins-values sur cession d’immobilisations) Cet indicateur est observé avec une attention particulière par les investisseurs car il s’agit du montant disponible pour l’entreprise pour : - investir : achat d’immobilisations ou financement de l’augmentation du besoin en fonds de roulement - rembourses ses dettes financières - verser des dividendes à ses actionnaires.  Produits  ai ables enc ss CAF Utilisations  Charges  décaissables  2. Calcul de la C AF La CAF peut se calculer de deux façons : 2.1. Méthode additive La CAF est obtenue par addition des produits encaissables (à l’exception de ceux liés au cycle d’investissement) et par soustraction des charges décaissables (à l’exception de celles liées au cycle dinvestissement). Pour simplifier les calculs, il est possible (et recommandé) de démarrer ce calcul à partir de l’EBE qui ne contient lui-même que des charges et produits décaissables et encaissables. 2.2. Méthode soustractive On peut également retrouver la CAF en partant du résultat net et en retirant les éléments exclus de la CAF : - on ajoute ainsi les charges exclues de la CAF : dotations aux amortissements et provisions et valeur nette comptable des immobilisations cédées, - on soustrait ainsi les produits exclus de la CAF : reprises sur provisions et produits de cession d’immobilisations.  3. Utilisation de la CAF La CAF apparaît dans les tableaux de flux de trésorerie (cf. chapitre 6 ci après). C’est souvent la principale source de financement pour l’entreprise. Elle est comparée au montant des dettes financières à rembourser et au montant des investissements nécessaires.  Mots clés : charges décaissables, produits encaissables, capacité d’autofinancement.
Laurence Le Gallo
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DUT GEA, 2 ème année option PMO, 2005-2006 Analyse financière  C HAPITRE 4   L A
R NEATIBILTE ECONOM
FINANCIERE  
QIUE ET LA RENTABILITE 
Rentabilité économique et rentabilité financière sont deux indicateurs qui envisagent la performance de l’entreprise sous deux aspects différents et complémentaires : - la rentabilité économique mesure la rentabilité de l’entreprise dans son ensemble, sans distinction de l’origine des montants investis (fonds propres ou endettement), - la rentabilité financière mesure la rentabilité du point de vus de l’actionnaire, en s’intéressant uniquement au rendement des fonds propres. Lorsque l’entreprise n’est pas endettée, les deux montants sont identiques mais dans le cas contraire ils peuvent être très différents. Le recours à l’endettement est d’ailleurs un moyen risqué mais efficace d’obtenir une rentabilité financière élevée à partir d’une rentabilité économique médiocre. 1. Le diagnostic de la rentabilité économique 1.1. Le calcul de la rentabilité économique La rentabilité économique est un ratio . Elle est obtenue en divisant le résultat économique (résultat d’exploitation après impôt) par le montant des capitaux engagés pour obtenir ce résultat (actif économique) : Rentabilité économique = résultat dexploitation après impôt / actif économique L’impôt à déduire est celui calculé sur le résultat d’exploitation : il ne faut pas utiliser tel quel le montant d’impôt sur les sociétés figurant au compte de résultat et qui tient également compte des éléments financiers et exceptionnels. L’actif économique, est égal à la somme de l’actif immobilisé et du besoin en fonds de roulement d’exploitation (cf. chapitre suivant). De même que pour les SIG, l’utilité de ces calculs est avant tout comparative : un taux de rentabilité de 7% n’a de signification que comparé à la rentabilité moyenne du secteur d’activité ou étudié dans son évolution sur plusieurs années. 1.2. Profitabilité et rentabilité économique On peut décomposer la formule de calcul de la rentabilité économique en y intégrant le chiffre d’affaires (noté CA) : R entabilité économique = résultat économique / CA * CA / capitaux engagés.   Profitabilité Rotation de l’actif  économique  Le premier ratio (résultat économique / CA) mesure la profitabilité  de l’entreprise et le second (CA / capitaux engagés) le taux de rotation de l’actif économique. On s’aperçoit ainsi que deux entreprises peuvent atteindre le même taux de rentabilité économique de deux façons totalement différentes : - soit en réalisant un faible taux de marge mais en ayant besoin de peu de capitaux pour réaliser leur chiffre d’affaires (hypermarchés), - soit en réalisant un taux de marge plus élevé mais nécessitant un investissement plus important pour réaliser le même chiffre d’affaires (industrie). Cette analyse donne également deux solutions possibles à une entreprise souhaitant améliorer sa rentabilité économique : soit augmenter son taux de marge, -- soit accélérer la rotation de son actif économique.  
Laurence Le Gallo
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DUT GEA, 2 ème année option PMO, 2005-2006 Analyse financière  2. Le diagnostic de la rentabilité financière 2.1. Le calcul de la rentabilité financière La rentabilité financière est un ratio . Elle est obtenue en divisant le résultat net par le montant des capitaux propres : Rentabilité financière = résultat net / capitaux propres Les capitaux propres sont égaux à la somme du capital social, des réserves et report à nouveau (bénéfices accumulés non distribués) et du résultat de l’exercice. On peut également les calculer par différence entre le total de l’actif et le montant des dettes. Capitaux propres = capital + réserves + report à nouveau + résultat de l’exercice  = actif - dettes 2.2. L’effet de levier L’effet de levier explique le passage de la rentabilité économique à la rentabilité financière, en fonction du taux d’endettement et du coût de la dette. En effet, le passage d’une notion à l’autre se fait de la façon suivante : - actif économique = fonds propres + dettes financières - résultat d’exploitation après impôt = résultat net – résultat financier. Si on considère, par simplification, que le résultat financier reflète le coût des dettes financières, on en déduit que : - si le coût de la dette est inférieur à la rentabilité économique, alors la rentabilité financière sera  supérieure à la rentabilité économique, - inversement, si le coût de la dette est supérieur à la rentabilité économique, alors la rentabilité financière sera inférieure à la rentabilité économique. L’impact de cet écart sera d’autant plus important que le taux d’endettement est élevé, c’est pourquoi on parle d’ effet de levier.   Exemple : Les entreprises A et B disposent du même actif économique (100 000 €) et réalisent le même résultat d’exploitation après impôt (8 000 €). Toutes deux ont donc une rentabilité économique de 8%. L’entreprise A a financé son actif économique exclusivement sur fonds propres. Son résultat financier et son résultat exceptionnel sont nuls. Sa rentabilité financière est donc égale à sa rentabilité économique, soit 8 %. En revanche, l’entreprise B a financé 60% de son actif économique par endettement au taux de 5 %. Elle réalise un résultat économique de 8 000 € tout comme l’entreprise A. En revanche, elle a un résultat financier négatif de 3 000 € avant impôt (60 000 * 5 %). Si on considère que le taux d’impôt est de 33,33 %, le résultat financier après impôt sera donc de 2 000 € (3000 – 33,33% * 3000). Sa rentabilité financière sera donc de (8 000 – 2 000) / 40 000 = 15 %. L’effet de levier est égal à la différence entre la rentabilité financière et la rentabilité économique divisée par la rentabilité économique. Effet de levier = (Rf  Re) / Re avec Re = rentabilité économique et Rf = rentabilité financière. Dans le cas de l’entreprise B il est de 87,5 % = (15 – 8) / 8 L’effet de levier est très recherché, en particulier en période de faibles taux d’intérêts. Il faut toutefois l’utiliser avec précaution car il accroît le risque de l’entreprise. En effet, si le taux de rentabilité économique diminue jusqu’à être inférieur au coût de la dette, la rentabilité financière sera d’autant plus faible (voire négative) que le taux d’endettement est élevé. On parle alors d’ effet de massue .
Laurence Le Gallo
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DUT GEA, 2 ème année option PMO, 2005-2006 Analyse financière  Exemple : Le secteur d’activité des entreprises A et B traverse des difficultés conjoncturelles et le résultat d’exploitation après impôt des deux entreprises chute à 1 000 €, soit une rentabilité économique de 1 %. La rentabilité financière de l’entreprise A sera égale est égale à 1 %. En revanche, la rentabilité financière de B devient négative à – 2,5 % (= (1 000 – 2 000) / 40 000). L’effet de levier est alors de – 350 % = (- 2,5 - 1) / 1 La rentabilité financière est liée à la rentabilité économique par la formule suivante : Rf = Re + (Re  Cd)* D/CP  Effet de levier  avec : - Re : rentabilité économique - Rf : rentabilité financière - Cd : coût de la dette net de l’économie d’impôt = taux d’intérêt * (1 – taux d’impôt) D : dette financière -- CP : capitaux propres  On voit ainsi que l’effet de levier dépend de deux éléments : - le différentiel de taux entre la rentabilité économique et le coût de la dette (Re – Cd) - l’importance du niveau d’endettement (D / CP)  Démonstration de la formule ci-dessus : En posant RN = résultat net, REAI = résultat d’exploitation après impôt et AE = actif économique : Rf = RN / CP = (REAI – intérêts) / CP = (Re*AE– Cd*D) / CP = [Re*(CP + D) – Cd*D] / CP = (Re*CP + Re*D – Cd*D) / CP = Re + (Re – Cd)* D/CP    
Mots clés :  rentabilité économique, actif économique, profitabilité, taux de rotation de l’actif économique, rentabilité financière, effet de levier, effet de massue.  
Laurence Le Gallo
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