Résumé de la thèse (3-4 pages)
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Résumé de la thèse de Vincent SennesÉvaluation et réduction des impacts écologiques liés à la consommation des ménages : conception méthodologique et application au Pay s C œur Entre- deux-Mers, Gironde, FranceCette thèse s’intéresse au consommateur en tant que co-gestionnaire des problèmes environnementaux auxquels nos sociétés sont aujourd’hui confrontées. Elle s’inscrit en complément des recherches conduites en écologie biologique, en écologie industrielle, voire en écologie politiqu e.Il est admis depuis la Conférence des Nations Unies sur l’Environnem ent et le Développem ent de Rio (1992) que seul un cadre d’action impliquant l’ense mble des acteurs associés au cycle de vie des produits pourrait permettre une réduction significative des impacts écologiques liés aux activités humaines. Sont notamment concernés les entreprises de production et de distribution, les consommateurs, les organisations non gouvernementales et les pouvoirs publics en tant qu’organes de régulation. Dan s l’optique d’une gouvernance écologique, il est nécessaire de comprendre de manière fine la nature et la diversité des interactions qui lient ces acteurs aux écosystèmes. Un examen des orientations de la gestion environnementale depuis plus de 30 ans montre qu’une grande attention a été portée aux systèmes industriels et aux agrosystèmes, se traduisant par d’import ants progrès en ma tière de connaissances et de prévention des risques. En revanche, peu d’études se sont ...

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Langue Français

Extrait

Résumé de la thèse de Vincent Sennes
Évaluation
et
réduction
des
impacts
écologiques
liés
à
la
consommation
des
ménages :
conception
méthodologique
et
application au Pays Cœur Entre-deux-Mers, Gironde, France
Cette thèse s’intéresse au consommateur en tant que co-gestionnaire des problèmes
environnementaux auxquels nos sociétés sont aujourd’hui confrontées. Elle s’inscrit en
complément des recherches conduites en écologie biologique, en écologie industrielle, voire
en écologie politique.
Il est admis depuis la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le
Développement de Rio (1992) que seul un cadre d’action impliquant l’ensemble des acteurs
associés au cycle de vie des produits pourrait permettre une réduction significative des
impacts écologiques liés aux activités humaines. Sont notamment concernés les entreprises de
production et de distribution, les consommateurs, les organisations non gouvernementales et
les pouvoirs publics en tant qu’organes de régulation.
Dans l’optique d’une gouvernance écologique, il est nécessaire de comprendre de manière
fine la nature et la diversité des interactions qui lient ces acteurs aux écosystèmes. Un examen
des orientations de la gestion environnementale depuis plus de 30 ans montre qu’une grande
attention a été portée aux systèmes industriels et aux agrosystèmes, se traduisant par
d’importants progrès en matière de connaissances et de prévention des risques.
En revanche, peu d’études se sont intéressées aux relations entre le consommateur et son
environnement biophysique et social, notamment à l’échelle de la France où, en dépit d’une
reconnaissance croissante de la nécessité d’une consommation durable, les fondements
conceptuels et méthodologiques demeurent encore peu élaborés.
De tels éléments sont pourtant fondamentaux pour une meilleure promotion de la
consommation écoresponsable et pour une meilleure évaluation des performances écologiques
des ménages, dans un contexte où de plus en plus de personnes prennent la mesure des
menaces et agissent en fonction des conséquences sociales et environnementales pressenties
ou avérées.
Tout au long du travail de thèse nous nous employons à préciser le cadre d’analyse
susceptible d’appréhender les multiples composantes des relations entre les consommateurs et
ses environnements. Nous considérons alors l’entité familiale, car elle est associée à
d’importants volumes de consommation et elle est caractérisée par de nombreux liens
biologiques et sociaux pouvant expliquer certains comportements humains. Ce cadre
d’analyse s’appuie sur les préceptes de l’approche systémique et présente trois principaux
niveaux de complexité :
le premier concerne la diversité des systèmes « consommation - environnement » à
l’échelle d’un territoire, mais aussi, par extension, à l’échelle de la France qui comprend
près de 25 millions de ménages, ayant des modes de vie variés et ce dans des milieux dont
les caractéristiques écologiques sont également très différentes ;
le second concerne la mobilisation de certains savoir-faire empruntés à différents champs
disciplinaires pour chercher à appréhender le plus globalement possible les interactions
entre les familles et leurs environnements. Ainsi, nous nous sommes confrontés avec plus
ou moins d’approfondissement à l’écologie biologique, la géographie, la psychologie
sociale, les sciences politiques ou encore l’économie ;
le troisième concerne la diversité des facteurs impliqués et leurs combinaisons dans le
processus de consommation, de perception de l’environnement et de perturbation des
écosystèmes.
Le cadre d’analyse proposé mobilise certaines connaissances issues de différents champs
disciplinaires et nous amène à établir certaines passerelles entre eux. Cette démarche
systémique a pour principal intérêt d’enrichir les représentations et, à terme, les méthodes
d’intervention au sein du système ; elle s’inscrit en complément des recherches conduites
spécifiquement dans chacune de ces disciplines pour lesquelles elle n’a aucune prétention
d’exhaustivité.
L’objectif de ce travail de thèse est d’approfondir les connaissances par rapport aux
interactions entre les citoyens et l’environnement via les pratiques de consommation puis, sur
cette base, de soumettre aux principaux acteurs décisionnels des préconisations pour
améliorer les méthodes et les outils d’évaluation et de réduction des impacts écologiques
existants. Compte tenu de l’ampleur du champ d’investigation et des multiples possibilités
d’action, ce travail, forcément partiel, ne représente qu’une contribution à la recherche de
modes de consommation générant moins d’impacts sur l’environnement.
La traduction de la problématique « consommateurs et environnements » en terme d’objectifs
spécifiques a été concrétisée par trois axes de recherche complémentaires développés à
l’échelle d’un territoire commun, le Pays Cœur Entre-deux-Mers (PCE2M), dans un souci de
cohérence des résultats :
le premier concerne la nature et la diversité des impacts écologiques liés à la
consommation des ménages, notamment à l’échelle des environnements de proximité ;
le deuxième concerne la nature et la diversité des regards posés par les personnes sur
l’évaluation et la réduction des impacts écologiques liés à leurs activités de
consommation ;
le troisième vise à révéler la nature et la diversité des actions conduites par les
collectivités locales pour un renforcement des pratiques de consommation écoresponsable.
Pour chacun d’entre eux, nous avons conçu ou adapté puis appliqué une méthode d’étude à
plus ou moins grande échelle au PCE2M. Les résultats obtenus sont tout d’abord discutés du
point de vue de l’enrichissement des connaissances antérieures et du point de vue de la
validation de la démarche méthodologique conçue à cet effet. Ces enseignements nous
amènent ensuite à proposer des pistes d’amélioration des méthodes et des outils actuellement
employés pour évaluer et pour réduire les impacts écologiques liés à la consommation des
ménages, notamment par les citoyens et par les collectivités locales.
En ce qui concerne l’étude des impacts écologiques de la consommation, nous avons conduit
des écobilans familiaux auprès d’un petit nombre de ménages, démarche originale qui permet
de suivre de manière très fine l’évolution des multiples impacts écologiques à l’échelle du
logement en relation avec les comportements de ses occupants. Nous avons retenu les
consommations d’eau et d’énergies, les émissions de déchets et celles de 15 polluants dans
l’air intérieur, et la densité d’acariens.
Les résultats permettent tout d’abord d’identifier différents flux de matières et d’énergies
ayant spécifiquement pour origine les activités familiales. Ils montrent ensuite que les niveaux
de pollution sont très variables dans le temps et selon les ménages, cette diversité faisant
intervenir : des facteurs sociodémographiques comme l’âge et la taille du ménage ; la nature
et l’efficience du logement et de l’équipement ; les caractéristiques du milieu extérieur ; la
présence de biocénoses d’accompagnement. Pour l’énergie et pour la qualité de l’air intérieur,
la majorité d’entre eux se situe au dessus des valeurs de référence aujourd’hui admises. Pour
les autres flux suivis (eau, déchets, énergie hors chauffage, voire acariens), l’étude met en
exergue la nécessité de définir ce type de valeurs, les référentiels actuels surestimant presque
systématiquement nos observations. L’étude des activités à l’origine des perturbations permet
de mieux préciser les sources, surtout dans le cas des déchets et des pollutions de l’air
intérieur dont les origines sont multiples et difficiles à analyser. L’appréhension des liens
entre les flux de matières et d’énergies montre enfin qu’elle devrait être faite non seulement à
l’échelle des produits ou des activités indépendamment les unes des autres, mais en plus à
l’échelle des groupes d’activités de consommation, certaines étant fortement liées entre elles.
En ce qui concerne l’étude du positionnement des personnes par rapport à une réduction des
impacts écologiques liés à la consommation, nous avons utilisé la technique - plus classique –
de collecte d’informations par l’intermédiaire d’un questionnaire par correspondance, les
résultats étant confrontés à des indicateurs écologiques.
L’analyse des données montre qu’il existe une grande diversité de regards sur les
environnements de proximité, la sensibilité étant d’autant plus forte que l’écosphère
considérée est proche de la personne. Pourtant, il apparaît qu’un certain nombre de facteurs
limite les possibilités d’expertise citoyenne à l’échelle de ces environnements de proximité :
faible perceptibilité des impacts écologiques ; tendance à minimiser les impacts sur lesquels le
contrôle est le plus important et à se préoccuper davantage des impacts écologiques régionaux
et globaux ; difficultés à établir le lien réel entre les environnements de proximité et la qualité
de vie ; sources d’information peu diversifiées et souvent sectorielles ; difficultés
d’autoévaluation ; tendance à nier les impacts se rapportant aux espaces faisant l’objet d’un
surinvestissement affectif. L’examen de la responsabilité environnementale montre qu’une
majorité de personnes a une attitude « suiveuse » par rapport à l’achat, aux usages et aux
rejets écoresponsables. Si le coût et l’information limitent l’action des personnes, leurs
motivations pour ce type d’attitudes sont très hétérogènes et témoignent de nombreuses
contradictions éthiques. L’adhésion au cadre d’action multi-acteurs pour la gestion
environnementale est
davantage marquée pour la promotion d’une consommation
écoresponsable que pour la gestion environnementale, cette dernière étant surtout associée
aux acteurs de proximité. Enfin, les résultats ne mettent pas de relation entre l’expertise et la
responsabilité environnementales du citoyen, résultat invitant à une lecture multicritères de la
consommation écoresponsable : expertise, possibilités du marché, ressources temporelles et
financières, mode de vie en place, et diversité des points de vue au sein des ménages.
En ce qui concerne l’étude du positionnement des élus locaux par rapport à une réduction des
impacts écologiques liés à la consommation, nous avons utilisé la technique d’enquête en
face-à-face, les résultats étant complétés par des indicateurs environnementaux.
L’analyse des données montre que les difficultés rencontrées par une majorité d’élus pour
promouvoir directement et indirectement une consommation écoresponsable doivent être
appréhendées au travers des différentes étapes du processus de politique publique. L’examen
de l’expertise environnementale montre tout d’abord un déficit de connaissances
environnementales de nombreux élus, un déficit d’intervenants au sein des réseaux
d’informations sur l’environnement et la difficulté d’accéder à une information systémique à
l’échelle du territoire. La question des responsabilités révèle que les élus reconnaissent leur
mission par rapport à la préservation de l’environnement mais qu’ils en attendent d’autant
plus des autres acteurs du territoire (citoyens et entreprises) qu’ils perçoivent la gestion
environnementale comme étant génératrice de risques sociopolitiques. L’analyse des
motivations et des obstacles par rapport à une implication accrue de la collectivité locale met
en
évidence
un
problème
de
ressources
humaines,
financières,
temporelles
et
méthodologiques, ces perceptions pouvant dans certains cas être liées à une connaissance
incomplète de la diversité des instruments d’incitation. Dans ce contexte, il apparaît que la
majorité des communes développe des mesures orientées sur l’exemplarité des services
publics, mais que peu d’entre elles cherchent à être proactives via par exemple des réunions
publiques d’information, des évènements sur le développement durable, des actions au sein
des écoles… Les maires de ces dernières communes sont caractérisés par de bonnes
connaissances environnementales et par un important réseau d’information. Enfin, l’enquête
montre que si les actions se développent difficilement, de nombreux élus mettent en place des
stratégies de discours afin de répondre aux attentes croissantes de la population, par
l’intermédiaire notamment d’une déresponsabilisation de la commune par rapport aux
questions soulevées.
Bien que ces résultats de thèse appellent à des améliorations méthodologiques et à d’autres
investigations faisant varier par exemple les échelles socio-spatiales d’application, ils nous
permettent de formuler différentes préconisations à l’attention des acteurs décisionnels, en
complément de ce qui est aujourd’hui entrepris pour promouvoir une consommation
écoresponsable.
Nous soulignons tout d’abord la nécessité de systématiser l’exemplarité des services publics
aux différents échelons institutionnels, ce qui devrait s’accompagner d’un accroissement des
formations des responsables politiques et des employés de la fonction publique. Un soutien
structurel serait également bénéfique, avec en plus des infrastructures « classiques » comme
les systèmes de collecte des déchets triés et les réseaux de déplacement, le développement de
services permettant de limiter l’équipement de nombreux ménages. Des incitations financières
pourraient également être développées à l’échelle locale, en instaurant des grilles de double
tarification pour les biens les plus élémentaires comme l’eau et l’énergie, en plus de l’apport
aux familles les plus démunies d’une aide à l’équipement en matériel éco-efficient de base
(économiseurs d’eau, ampoules basse consommation). L’information des consommateurs
devrait se structurer autour de trois principaux axes : impacts écologiques à l’échelle des
différentes écosphères et rétroactions de ces impacts sur la qualité de vie ; impacts
écologiques liés à la phase de consommation et à celle du cycle de vie entier ; impacts
écologiques à court et plus long termes. Nous apportons des éléments relatifs aux postes de
consommation et aux ménages que cette information devrait cibler en priorité. De plus, cet
apport d’information ne peut être utile que s’il est accompagné d’un programme d’éducation à
l’environnement et à la consommation durable tout au long de la vie des personnes. Des
indicateurs environnementaux prenant en considération les multiples échelles socio-
écologiques doivent nécessairement être associées à ces politiques publiques.
Enfin, nous proposons quatre axes spécifiques d’action qui permettraient de soutenir ces
différentes préconisations : la mise en place d’une structure territoriale d’information et de
conseil pour une consommation durable, la formation d’éco-conseillers familiaux, la
formation des élus locaux et le développement d’une grille d’indicateurs environnementaux
de la consommation écoresponsable.
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