Revue historique
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REVUEHISTORIQUE.M^'REVUEHISTORIQUEFondée en 1876 par GABRIEL MONODdirecteurs :Charles BÉMONT et Christian PFISTER.^e quià falsi audeat, ne quid veri non audeai historta,V CicÉRON, de Orat., II, 15.QUARANTE-CINQUIÈME ANNÉE.TOME CENT TRENTE-QUATRIÈMEMai-Août 1920.PARISLIBRAIRIE FÉLIX ALGAN108, BOULEVARD SAINT-GERMAIN1920\u:-*.PIERRE DU CHASTELGRAND AUMÔNIER DE FRANCE(Suite et finVCette décision mécontenta ceux qui voulaient sincèrementperdre Dolet et qui étaient inquiets de l'influence acquise parPierre Du Chastel. Le cardinal de Tournon reprocha un jourcelui-ci d'abandonner le partià des bons catholiques pour pro-téger des athées, pires que des luthériens, et de manquer ainsi àtous ses devoirs d'évêque. Du Chastel, fort ému, retourna contrelui cette accusation : il s'était conduit en évêque et le Cardinalen bourreau. Ce n'était pas excuser les crimes de Dolet que demontrer son repentir et de garantir qu'il changerait de conduite.Du Chastel exprima ses idées sur les devoirs du clergé qui devaitessayer de ramener les pécheurs au bien, alors que certainspoussaient le roi à user de sévérité envers eux et à recourirauxsupplices barbares. Du Chastel était assez sûr de la confiancedu roi pour être franc et pour s'engager ainsi contre le parti des2.rigoristesAu mêmemoment, d'ailleurs,^ Du Chastel agissait pourmainte-nir le roi dans l'union avec l'Église romaine. Henri VIII avaitenvoyé à François P' un mémoire pour expliquer le ...

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REVUE HISTORIQUE .M^' REVUE HISTORIQUE Fondée en 1876 par GABRIEL MONOD directeurs : Charles BÉMONT et Christian PFISTER. ^e quià falsi audeat, ne quid veri non audeai historta, V CicÉRON, de Orat., II, 15. QUARANTE-CINQUIÈME ANNÉE. TOME CENT TRENTE-QUATRIÈME Mai-Août 1920. PARIS LIBRAIRIE FÉLIX ALGAN 108, BOULEVARD SAINT-GERMAIN 1920 \ u: -*. PIERRE DU CHASTEL GRAND AUMÔNIER DE FRANCE (Suite et finV Cette décision mécontenta ceux qui voulaient sincèrement perdre Dolet et qui étaient inquiets de l'influence acquise par Pierre Du Chastel. Le cardinal de Tournon reprocha un jour celui-ci d'abandonner le partià des bons catholiques pour pro- téger des athées, pires que des luthériens, et de manquer ainsi à tous ses devoirs d'évêque. Du Chastel, fort ému, retourna contre lui cette accusation : il s'était conduit en évêque et le Cardinal en bourreau. Ce n'était pas excuser les crimes de Dolet que de montrer son repentir et de garantir qu'il changerait de conduite. Du Chastel exprima ses idées sur les devoirs du clergé qui devait essayer de ramener les pécheurs au bien, alors que certains poussaient le roi à user de sévérité envers eux et à recouriraux supplices barbares. Du Chastel était assez sûr de la confiance du roi pour être franc et pour s'engager ainsi contre le parti des 2.rigoristes Au mêmemoment, d'ailleurs,^ Du Chastel agissait pourmainte- nir le roi dans l'union avec l'Église romaine. Henri VIII avait envoyé à François P' un mémoire pour expliquer le schisme d'Angleterre et pour l'engager à suivre cet exemple. Il étaity question notamment de la sécularisation des biens d'Église dont les avantages pouvaient déterminer la décision du roi. Celui-ci était hésitant certaines : opinions exprimées dans le mémoire lui semblaient exagérées, mais d'autre part il entrevoyait une opé- ration fructueuse et conforme à la raison. Il considérait comme un crime de laisser à la disposition d'un clergé paresseux des biens qui, entre les mains du souverain, pouvaient être employés Rev.1. Voy. histor., t. CXXXIII, 212-257.p. 2. Galland, Pet. Cast... vita, ch. xxxix. Rev. Histor. CXXXIV. 1" fasc. 1 ROGER DOUCET. la reli-le peuple, à secourir les pauvres, à encouragerà soulager royaume.garantir la sécurité de tout legion et la science et à pources idées à Du Chastel, très gênéFrançois P' exprimait roisentiments et les opinions durépondre sur un point où les il risquait de les heurter inutilementétaient bien arrêtés et où .^ critiquer politiqueDe plus, il allait être amené lui-même à la- audace dont il redoutait les conséquences.royale, de cettesouverains, en effet, lui semblaient responsablesLes indignes,clergé. Si les évêques et les abbés étaientdécadence du était au roi qui les avait choisis. Sans attaquer pré-la faute en principe des nominations ecclésiastiques, sans criti-cisément le Concordat, Du Chastel laissait entrevoirquer ouvertement le n'était pas dans la confusion du pouvoirson blâme. Le remède qui s'accomplissait en Angle-laïque avec le pouvoir religieux royaux aux dépejisterre, ni dans une extension des domaines la volontéde l'Eglise. Les sécularisations seraient contraires à le droitqui lui avaient légué leurs biens la raison etde ceux ; l'ÉtatCette injustice serait en outre inutile, carles réprouvaient. plus de profit de ces biens une ibis sécularisésne retirerait pas la situation présente. Les rois devaientqu'il n'en recevait dans la discipline du clergé.se borner à surveiller scrupuleusement bienveillance et Gal-François P"" avait écouté Du Chastel avec la politiqueland ajoute qu'il prit ensuite la parole pour blâmer VIII et ses imaginations singulières^de Henri depuis dixon voyait approcher le moment attenduEn 1545, réunir le Concile qui rétablirait l'unité deans où pourrait se paix avec l'Empire et on espéraitl'Église. La France était en accepteraient d"y participer. Ces cir-encore que les protestants qui pensait faireconstances étaient favorables à Du Chastel au Con-partie l'ambassade chargée de représenter la Francede paci-d'agir en vue de cette réformecile. C'était une occasion était et de s'attribuer ainsiun rôle éminent,fique dont il partisan, suggéra au roi l'idée de convoqueragréable à son ambition. Il théologiens français.une assemblée préparatoire composée de conséquences pour l'avenir deLe Concile devait avoir de graves rendraitla religion et du royaume. La mission française qui s'y aurait affaire des savants rompus depuis vingt-cinq annéesauxà Ilétudes religieuses et inébranlables dans leurs convictions. la scolastiqueauxméthodesfaudrait employer contre eux non pas 1. Galland, Pet. Cast... vita, ch. xlii.
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