Synthèses – Étude économique de la Finlande, 2002
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SynthèsesÉtude économique de la Finlande, 2002Pourquoi le ralentissement Résuméest-il si prononcéen Finlande ?L’économie finlandaise a été touchée par le ralentissement de l’écono-mie mondiale, notamment le secteur des TIC, et l’on s’attend à uneQuand la reprisecroissance médiocre pour2002, suivie par une reprise en2003 auinterviendra-t-elle ?moment où le commerce international devrait retrouver son dyna-misme. Les attentats terroristes du 11 septembre aux États-Unis ontLes pouvoirs publicsexacerbé les incertitudes de sorte que le risque essentiel réside dansdoivent-ils pousser les feuxune reprise plus tardive que prévu. Le choix d’une réaction judicieusede la reprise ?à ces incertitudes est donc déterminant. L’assouplissement récent etattendu de la politique monétaire favorisera le redressement de l’acti-Qu’en est-il des récentesvité économique dans la zone euro et il est donc bienvenu. De même,propositions de réformeles mesures importantes d’assouplissement budgétaire en Finlande surdes retraites ?la période 2000-02 devraient également soutenir une reprise. En dépitde ces mesures, la situation budgétaire reste suffisamment solide pourComment réduireque les autorités finlandaises laissent agir les stabilisateurs économi-le chômage ?ques l’an prochain ; en revanche, succomber à la tentation d’aller plusloin risquerait d’aboutir à un calendrier et à une ampleur de la stimula-Faut-il de nouvellestion budgétaire mal calculés, ce qui ...

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Synthèses
Pourquoi le ralentissement estil si prononcé en Finlande ?
Quand la reprise interviendratelle ?
Les pouvoirs publics doiventils pousser les feux de la reprise ?
Qu’en estil des récentes propositions de réforme des retraites ?
Comment réduire le chômage ?
Fautil de nouvelles privatisations ?
Le régime fiscal finlandais estil adapté ?
Comment la réforme fiscale peutelle améliorer les performances du marché du travail ?
Peuton éviter une nouvelle augmentation des impôts sur le capital ?
Pour plus d'informations
© OCDE 2001
Étude économique de la Finlande, 2002
Résumé
L’économie finlandaise a été touchée par le ralentissement de l’écono mie mondiale, notamment le secteur des TIC, et l’on s’attend à une croissance médiocre pour 2002, suivie par une reprise en 2003 au moment où le commerce international devrait retrouver son dyna misme. Les attentats terroristes du 11 septembre aux ÉtatsUnis ont exacerbé les incertitudes de sorte que le risque essentiel réside dans une reprise plus tardive que prévu. Le choix d’une réaction judicieuse à ces incertitudes est donc déterminant. L’assouplissement récent et attendu de la politique monétaire favorisera le redressement de l’acti vité économique dans la zone euro et il est donc bienvenu. De même, les mesures importantes d’assouplissement budgétaire en Finlande sur la période 200002 devraient également soutenir une reprise. En dépit de ces mesures, la situation budgétaire reste suffisamment solide pour que les autorités finlandaises laissent agir les stabilisateurs économi ques l’an prochain ; en revanche, succomber à la tentation d’aller plus loin risquerait d’aboutir à un calendrier et à une ampleur de la stimula tion budgétaire mal calculés, ce qui porterait préjudice à des objectifs budgétaires essentiels pour le long terme. En fait, des mesures supplé mentaires de resserrement pourraient s’avérer nécessaires pour attein dre ces objectifs. Il convient de féliciter les autorités pour avoir renforcé la priorité accordée aux considérations à long terme en matière de politique budgétaire, leur objectif étant de dégager un excé dent important du budget de l’administration centrale à moyen terme afin de pouvoir lisser l’impact budgétaire du vieillissement de la popu lation. Même si des propositions récentes visent à relever l’âge effectif des retraites, il n’est pas certain qu’elles assurent la viabilité du régime des retraites. Cette viabilité risque de dépendre de façon déterminante
Cette Synthèse présente les évaluations et les recommandations de l’Étude écon omique de la Finlande pour 2002. L e Com ité d’e xamen de s situ ation s é con omiqu es e t des problèm es de développement, composé des 30 pays Membres de l’Organisation et de la Commission européenne, est responsable de ces Études. Le Département des affaires économiques prépare un projet d’étude qui est ensuite modifié sur la base des délibérations et publié sous la responsabilité du Comité.
Organisation de Coopération et de Développement Économiques
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Étude économique de la Finlande, 2002
des décisions que prendra le gouver nement sur diverses questions encore sans réponse. Le gouverne ment devrait, comme il l’a indiqué, résoudre les problèmes en suspens selon des modalités propres à assu rer la viabilité des finances publi ques. Les modifications du régime d’indemnisation du chômage doi vent se voir attribuer un caractère prioritaire dans le calendrier des réformes afin de mieux inciter les chômeurs à trouver un emploi régu lier tandis qu’il faut introduire plus de flexibilité dans le système de négociations salariales en vue de réduire les déséquilibres entre les régions et en matière de compé tences. Les réformes fiscales ont aussi un rôle majeur à jouer dans l’amélioration des performances à long terme de l’économie finlandaise. Même si la marge de manœuvre est limitée, il convient, dans toute la mesure du possible, de déplacer le poids de l’impôt du travail vers la propriété immobilière et la consom mation, tandis que le rôle de la déduction au titre des revenus du
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travail doit être restreint, ce qui per mettra de faire baisser les taux légaux d’imposition. Cela pourrait aller de pair avec une diminution des cotisa tions de sécurité sociale pour les bas salaires. De plus, il convient de pré server la compétitivité du régime d’imposition du capital. Avec une politique budgétaire bien ancrée dans les objectifs à long terme du gouvernement et un programme de réforme structurelle bien ciblé, la Finlande devrait pouvoir sortir du ralentissement actuel et renouer rapidement avec des bonnes perfor mances économiques.
Pourquoi le ralentissement estil si prononcé en Finlande ?
Après sept ans de croissance vigou reuse qui ont culminé par une pous sée de près de 6 po ur cen t de la production en 2000, l’économie fin landaise tournait pratiquement à
Évolution mensuelle de la production 1 Variation sur 12 mois, en pourcentage
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1. Indicateur mensuel de la production totale (1995 = 100), tendance. Source :Statistics Finland.
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pleine capacité, des goulets d’étran glement étaient apparus de même qu e de s prem iers sign es d e sur chauffe. To utefois, depu is la fin de 2000, l’activité a subi un retourne ment brutal. D’après les chiffres men suels, la production est inférieure depuis juin 2001 à ce qu’elle était un an plus tôt et la croissance annuelle en 2001 est estimée à ½ pour cent seulement. Ce renversement de ten dance a été largement imputable à des facteurs externes. Le ralentisse ment de l’activité économique aux ÉtatsUnis et en Europe a en effet provoqué une forte contraction des exportations de papier et a lourde ment pesé sur les ventes à l’étranger du secteur de l’équipement électro nique, secteur qui a par ailleurs souf fert d’une saturation de la demande et des ventes décevantes de nou veaux produits.
L’investissement dans le logement avait déjà entamé un repli au début de 2000, largement sous l’effet du renchérissement du loyer de l’argent, ta nd is q u e l’ in ve sti sse m e n t d e s
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entreprises a amorcé son recul au deuxième trimestre de 2001. Les attentats terroristes du 11 septembre aux ÉtatsUnis ont très certainement a m p l if i é l ’ a ffa i b l i ss e m e n t d e l a demande intérieure, notamment la co nsommation des ménages. Par suite du ralentissement de l’activité, les tensions sur le marché du travail et le s risq ue s de surch au ffe on t disparu et l’inflation est revenue au niveau moyen de la zone euro. Le c hô m ag e a p o ur su i vi s a d é c ru e durant les deux premiers trimestres, le ralentissement se traduisant prin cipalement par une faiblesse de la productivité, mais au troisième tri mestre, le chômage a augmenté.
Quand la reprise interviendratelle ?
La bonne situation financière des ménages et des entreprises ainsi que la présence d’un secteur bancaire en bonne santé et d’un excédent du budget des administrations publi ques devraient permettre de résister plus fa cilem ent aux rigueurs du climat économique international. Néanmoins, selon les prévisions du Secrétariat de l’OCDE, l’économie mondiale devrait rester très faible et elle serait également médiocre en Finlande, avec une croissance de 1¼ pour cent seulement en 2002. Ces résultats devraient aboutir à une augmentation du chômage et à un nouveau creusement de l ’écart de prod uc tio n. La croi ssan ce de la conso mmation des ménages sera soutenue par une réduction substan tielle des impôts et une augmen t a t i o n d e s s a l a i r e s r é e l s , m a i s l’investissement des entreprises va souffrir de la détérioratio n de la confiance des chefs d’entreprise. Une reprise devrait s’affirmer au second semestre de 2002 et la croissance pourrait atteindre 3½ pour cent en 2003 lorsque le redressement
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de l’activité internationale devrait s’accélérer. En conséquence, le chô mage devrait reprendre sa décrue en 2003 tandis que l’écart de produc tion va rester important. Le taux de chômage étant supérieur au NAIRU (taux de chômage non accélérateur de l’infla tion) l’inflation devrait demeurer modeste.
Les pouvoirs publics doiventils pousser les feux de la reprise ?
Les attentats de septembre ont exa cerbé les incertitudes, et la reprise i n t e r n a t i o n a l e – e t d o n c a u s s i finlandaise – risque de mettre plus de temps à se matérialiser que ne le pré voyait le scénario de référence. Une autre grande incertitude concerne le secteur des équipements électroni ques dans lequel les risques de dété rioration prévalent à court terme, même si des possibilités d’améliora tio n – u ne réa ction p ositive d es consommateurs au téléphone mobile de troisième génération – existent à m oyen terme. L’asso uplissement récent de la politique monétaire dans la zone euro et les nouvelles mesures prévues dans ce domaine devraient être utiles pour affronter la situation internationale actuellement défa vorable. Cela étant, la politique bud gétaire ne peut guère contribuer à l i s s e r l e s g r a n d e s f l u c t u a t i o n s conjoncturelles, car ses effets multi plicateurs sont limités dans une éco nomie ouverte comme la Finlande, et il serait très difficile d’ajuster précisé ment le calendrier et l’ampleur de la stimulation budgétaire supplémen taire. De plus, tout activisme de la part des pouvoirs publics risque de porter préjudice à des objectifs bud gétaires essentiels pour le long terme. Quoi qu’il en soit, les orientations budgétaires actuelles vont déjà dans le sens d’un soutien à l’a ctivité.
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E nf in, o n ne p eu t p as no n p lu s exclure, même si c’est un scénario peu probable, une reprise écono mique précoce et vigoureuse. En pareil cas, la crainte d’une surchauffe risque de refaire rapidement surface.
Les auto rités se sont assigné un objectif d’excédent du budget de l’administration centrale de 1½ à 2 pour cent du produit intérieur brut pour cette décennie. Toutefois, par suite du ralentissement économique et des réductions d’impôts, le solde budgétaire de l’administration cen trale sera loin d’atteindre cet objectif en 2002 et il pourrait même basculer dans le déficit. Néanmoins, les auto rités finlandaises devraient laisser opérer les stabilisateurs automati ques et réduire les impôts sur le revenu comme prévu. Compte tenu de la baisse permanente des recettes fiscales assises sur les plusvalues et les options d’achat d’actions et des réductions inéluctables des impôts indirects, la reprise attendue risque d e n e p a s s u ffi re po ur r a m e n er l’excédent au niveau de l’objectif affi ché. Si tel devait être le cas, il faudra recourir à quelques mesures supplé mentaires d’assainissement. Comme les charges d’imposition sont déjà élevées, les mesures de correction devront être prises dans le volet des dépenses. Dans ce contexte, le gon fleme nt d es dép ense s p ubliq ue s en 2002 – qui n’est pas conforme à l’objectif affiché par le gouvernement de maintenir constantes les dépenses en volume – est inquiétant, car il marque un dérapage par rapport à l’objectif de dépenses du gouverne me nt. L es p la fon ds d e d ép en se, convenus précédemment, mais non respectés en 2002, devraient l’être au cours de la période 200305, lorsque la reprise de l’activité devrait nette ment s’affirmer. L’objectif d’excédent structurel des finances de l’adminis tration centrale en 2003 affiché par le gouvernement dans les négociations à venir est donc bienvenu.
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Étude économique de la Finlande, 2002
Qu’en estil des récentes propositions de réforme des retraites ?
L’objectif d’excédent à moyen terme traduit le poids considérable qui a été accordé à juste titre aux consi d é r a t io n s à l o n g t e r m e d a n s l a détermination des orientations bud gétaires. Co mme l’adm ettent les autorités, il sera essentiel de dis po se r d ’un e xc éd e nt b ud gé ta ire substantiel pour lisser l’impact éco nomique du vieillissement de la population au cours des prochaines décennies. Deux groupes de travail ont pro posé les mo dalités d’une réforme des régimes de retraite et d’indemnisation du chômage. Une série de propositions vise à repous s e r l ’ â g e e f f e c t i f d e l a re t r a i t e moyennant de fortes incitations à rester au travail. Même si ces propo sitions sont en général bienvenues, elles ont aussi leur prix. Actuelle ment, l’effet net de ces propositions sur la viabilité du régime des retrai te s est difficile à ap pré cie r et il dépendra de façon déterminante des décisions que prendra le gouverne ment sur diverses questions encore sans réponse. Ces questions devront être réglées avec prudence de façon à préserver la viabilité du système à plus long terme. Mais surtout, les prestations de retraite devraient être liées au x re venus du tra vail sur l’ensemble de la vie et il faudrait p e r m e t t r e à l ’ e s p é r a n c e d e v i e d’influer sur l’âge de départ à la retraite. Faute de relèvem ent de l’âge effectif de départ à la retraite d a n s l e s a n n é e s q u i v i e n n e n t , l’o bje ctif c on sistant à allé ger la charge fiscale pesant sur les revenus du travail ou à réduire les dépenses publiques pour faire face au vieillis se ment de la po pulation, risq ue d’être difficile à atteindre.
Avant le récent ralentissement de l’activité, les performances de la Finlande en matière de croissance figuraient parmi les meilleures de la zone de l’OCDE, mais le retourne ment de la conjoncture enregistré cette année met en relief les incer titudes substantielles qui assom brissent les perspectives à moyen terme offertes au secteur finlandais des équipements électroniques. Il importe pour la Finlande de rester un centre d’excellence dans la télé phonie mobile, même si l’ampleur de son engagement dans ce domaine va parfois être synonyme de forte insta b i l it é. Le s a u to r i té s p o u rr a i en t contribuer au maintien de ce bastion par une gestion macroéconomique saine et en poursuivant leur politique actuelle en matière de recherche d év elo p pe m en t. E l le s de vra ie nt aussi prendre des mesures – par exemple, en réduisant l’imposition des personnes hautement qualifiées et en mettant en œuvre une politique d’immigration plus libérale – afin d’éviter que le marché du travail ne constitue un goulet d’étranglement entravant une croissance vigoureuse de ce secteur à l’avenir. De plus, pour accroître la productivité dans les secteurs utilisateurs des TIC dont l’importance pour les performances économiques devrait encore s’accroî tre à plus long terme, les pouvoirs publics devraient s’efforcer d’établir des conditions générales favorisant la flexibilité des marchés du travail et des produits.
Comment réduire le chômage ?
Le chômage a été divisé par deux depuis 1994, mais il est deux fois p lus é le vé q ue d ans les p ays de l’Union européenne enregistrant les meilleurs résultats dans ce domaine, c e qu i ind iqu e q ue d es me sure s additionnelles sont nécessaires pour réintégrer les gens dans le monde
du travail. De nombreuses person nes éprouvent de graves difficultés pour trouver un emploi régulier et sont prises dans un cercle vicieux qui passe par de longues périodes de ch ôm a ge, la pa rtici pa tio n à d es programmes actifs du marché du travail (PAMT) qui, souvent, ne sont pas très efficaces, le tout entrecoupé de brèves périodes de travail. Pour briser ce cercle vicieux, il convient d’accroître les incitations financières à trouver un emploi régulier, notam ment en faisant mieux respecter les critères existants d’octroi des indemnités. Les groupes de travail ont proposé d’introduire une légère d é g re s s i vi t é d e s a l l o c a ti o n s d e chômage (les paiements s’amenui s a n t a u f i l d u t e m p s ) , m a i s i l conviendrait d’aller plus loin à cet égard. La proposition d’externalisa tion limitée des services de place m e n t p a r l e S e r v i c e p u b l i c d e l’e mp lo i m arq ue un pa s da ns l a bonne direction, mais la mise en place d’un marché général du place ment soumis à la concurrence serait e n c o r e p l u s j u d i c i e u s e . P a r a l  lèlement, les PAMT qui ne donnent p a s d e r é s u l t a t s s a t i s f a i s a n t s devraient être réexaminés. Même si la politique des revenus a été déter minante pour modérer les pressions exercées par le coût du travail, elle a aussi con tribué au resserrement considérable de l’échelle des salai res, ce qui a renforcé les déséquili bres entre les régions et en matière de compétences. A cet égard, il faut s’efforcer de modifier la formation des salaires afin de laisser plus de place à leur fixation au niveau de l’entreprise.
Fautil de nouvelles privatisations ?
Les entreprises sous contrôle partiel de l’État continuent d’employer plus de 10 pour cent des salariés du sec teur des entreprises. Pour améliorer
le fonctionnement des marchés des produits, il conviendrait de procéder à de nouvelles privatisations, dès que le marché boursier se sera redressé. Dans ces conditions, l’élargissement e n 2 0 0 1 d u m a n d a t d o n n é a u gouvernement en matière de privati sations est bienvenu, mais la privati sa tio n in té gra l e de n o m b re u se s sociétés n’est toujours pas à l’ordre du jou r. E n ce q ui co n cerne le s industries de réseau, dans lesquelles la Finlande a été l’un des pionniers de la libéralisation du marché, on pourrait stimuler encore la concur rence en mettant en place plus rapi dement des réseaux concurrents. Les autorités devraient aussi renforcer la politique de la concurrence en s’atta chant aux services privés et publics. Il convient d’introduire de profonds changements dans le secteur public de façon à améliorer les pratiques en matière de travail et de gestion et à transformer progressivement le rôle des administrations publiques en le faisant passer du statut de produc teur à celui d ’acquéreur de services publics auprès de sociétés privées.
Le secteur financier finlandais est en bonne santé et ses bénéfices ont atteint un niveau record en 2000, mais, comme ailleurs, la situation pourrait changer rapidem ent en cas d’affaiblissement prolongé de l’activité économique. Les autorités peuvent contribuer à maintenir la solidité des institutions financières en adaptant les régimes de tutelle et de contrôle à l’internationalisation de ces institutions et à leur tendance à la concentration. A cet égard, le gou vernement envisage la fusion de l’Autorité de surveillance financière et de l’Autorité de surveillance des assurances. En outre, il conviendrait de renforcer la coopération avec les autorités de tutelle des autres pays nordiques, et la question de l’apport de liquidités en cas d’urgence aux conglomérats opérant à l’échelle de cette région mérite d’être clarifiée.
Étude économique de la Finlande, 2002
Le régime fiscal finlandais estil adapté ?
Le chapitre spécial de cetteÉtudeest consacré aux différentes possibilités de réforme fiscale. La Finlande est l’un des pays les plus égalitaires de l’OCDE et il faut de lourdes charges fiscales pour financer les dépenses publiques correspondantes. Néan moins, l’imposition du capital et des bénéfices des so ciétés a fait l’objet d’une réforme substantielle et efficace au début des années 90, grâce à des réductions sensibles des taux d’imposition accompagnées d e m e s u re s d ’ é l a rg i s s e m e n t d e l’a ssie tte . Tou tefo is, m a lgré de s réductions de l’impôt sur le revenu d e p u i s l a s e c o n d e m o i t i é d e s années 90, le poids exercé par la fis calité, notamment sur les revenus du travail, continue d’entraver la croissance potentielle et de fausser les comportements économiques. A cet égard, les résultats médiocres obtenus sur le marché finlandais du travail sont révélateurs.
Comment la réforme fiscale peutelle améliorer les performances du marché du travail ?
La réforme fiscale doit donc viser d’abord une amélioration des per formances sur le marché du travail. C e l a é t a n t , l e s p e r sp e c ti v e s d e d é p l a c e m e n t d e l a fi sc a l i té d e s revenus vers la consommation sont limitées dans la mesure où cette dernière est déjà lourde. De plus, une réduction des droits d’accises est inévitable, car les restrictions actuelles à l’encontre des importa tions d’alcool et de tabac en prove nance des autres pays de l’Union
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européenne devront être abolies en 2004. Il convient en revanche de tirer parti de la marge de manœuvre existante pour accroître la rentabi lité de l’impôt en élargissant l’éven tail des produits et services soumis au taux normal de TVA. On pourrait aussi légèrement déplacer le poids d e l ’ i m p ô t d u t r a v a i l v e r s l a propriété immobilière, avec l’avan ta ge supp lém entaire de p ouvo ir ainsi doter les municipalités d’une assiette d’imposition plus convena ble. Il y a en outre des possibilités de réduire les taux légaux de l’impôt sur le revenu en revenant sur les aides fiscales généreuses dont béné f i c i e n t l ’ é p a rg n e re t r a i t e e t l a propriété des logements. Cela étant, il e st essentie l d e pro céde r à d e pro fo nde s réfo rme s du c ôté d es dépenses publiques pour pouvoir procéder à une réduction sensible de la fiscalité du travail.
Le niveau élevé des taux marginaux d’imposition des revenus du travail pose depuis longtemps des problè mes. Il reflète les taux légaux impor ta n t s e t , p o u r c e q u i c o n c e r n e les tranches moyennes à faibles de l’échelle des revenus du travail, les prestations soumises à des condi t i o n s d e re s s o u rc e s . D e p u i s l a seconde moitié des années 90, la principale initiative fiscale pour amé liorer les performances sur le marché du travail aura été l’augmentation progressive de la déduction au titre des revenus du travail, ce qui a pro bablement contribué à la modération des salaires. Toutefois, en Finlande, ce n ’est peutêtre pas la façon la plus efficace de faire baisser le chômage qui affecte nombre de personnes parm i les m oin s q ual ifi ées. E lle accroît certes les incitations à inté grer le marché du travail dans des emplois faiblement rémunérés, mais le système très centralisé de négocia tions collectives, qui aboutit à une hiérarchie très resserrée des salaires, l i m i te l ’ i n t é r ê t d e re c r u te r c e s
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1 Charge fiscale sur les revenus du travail 2 En pourcentage des coûts bruts de la maind'œuvre, 2000
A. Charge fiscale moyenne
Contributions de sécurité sociale à la charge des employeurs Contributions de sécurité sociale à la charge des salariés 3 UE Impôt sur le revenu des personnes physiques
4 B. Évolution de la charge fiscale moyenne entre 1991 et 2000
C. Charge fiscale marginale
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1. Pour une personne célibataire percevant le salaire d'un ouvrier moyen. La charge fiscale est la somme de l'impôt sur le revenu des personnes physiques, des contributions de sécurité sociale à la charge de l'employeur et du salarié ainsi que les impôts sur les salaires ou sur la maind'œuvre en pourcentage des coûts de maind'œuvre (salaire brut plus contributions à la charge de l'employeur). 2. Les données de l'année 2000 sont basées sur une estimation du niveau de salaire d'un ouvrier moyen. 3. Moyenne pondérée calculée en utilisant le PIB et les parités de pouvoir d'achat de 1995. 4. La première année est 1991 ou l'année la plus tôt disponible. Pour être compatible avec les données de 1991, pour l'Autriche les données de 2000 ne comprennent pas les impôts sur les salaires ou la maind'œuvre. Source :OCDE (2000), Les impôts sur les salaires.
personnes pour les entreprises. Pour éviter que, plus haut dans l’échelle des salaires, la dégressivité de la déduction au titre des revenus du travail n ’accroisse trop fortement les taux effectifs marginaux d’imposi tion, cette déduction a été étendue à pratiquement tous les travailleurs, ce qui en a accru le coût en termes de pertes de recettes fiscales. De ce fait, la marge de manœuvre des autorités pour réduire les taux légaux s’est trouvée limitée. Une moindre utilisa tion de cette déduction, associée à u n e r é d u c t io n d e s t a u x l é ga u x d’imposition, permettrait de résor ber ces effets d’incitations négatifs. Une telle mesure pourrait s’accompa gner d’un remplacement de la diffé renciation actuelle en fonction de la taille de l’entreprise des cotisations de sécurité sociale par une réduction ciblée des cotisations pour les bas salaires, à condition qu’un accord avec les partenaires sociaux sur la réforme structurelle garantisse que de telles réductions feront effective ment baisser le coût total du travail au lieu de se répercuter sous forme d’augmentation des salaires. Dans
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plusieurs pays, ce type de réduction a donné des résultats significatifs. Peuton éviter une nouvelle augmentation des impôts sur le capital ? Les réformes de l’imposition des b én éfice s de s entre pr ises et d es revenus de l’épargne au début des années 90 ont permis d’améliorer les incitations et l’allocation de ressour ces. L’ampleur de l’assiette d’imposi tion, la relative faiblesse du taux légal et la grande neutralité du régime fiscal ont soutenu l’investissement et donné de l’élan à la croissance écono mique. Néanmoins, avec une assiette de l’impôt plus large que dans de no m bre ux pays d e l’OC D E et la grande ouverture de l’économie fin landaise, il importe de maintenir de faibles taux d’imposition des béné fices des entreprises et du capital. Or, dans un souci de redistribution, ces taux ont été portés de 25 à 29 pour cent depuis 1995. Il convient d’éviter une nouvelle hausse et donc, en cas
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de pressions persistantes en faveur d’un accroissement de la fiscalité du capital, il serait préférable de réintroduire l’imposition des dividen des – par une réduction du crédit d ’ i m p u t a t i o n a u b é n é f i c e d e s résidents – comme l’ont récemment f a i t d ’ a u t r e s p a y s d e l ’ O C D E (Allemagne, Suède et Norvège). Cela n e m o d i f i e r a i t p a s l e s c h a rg e s d’impôts des investisseurs étrangers et, compte tenu de leur forte pré sence sur le marché d’actions finlan dais, cela n’affecterait pas beaucoup les coûts de financement des sociétés finlandaises cotées.
Pour plus d’informations
Des informations supplémentaires concernant cetteÉtudepeuvent être obtenues auprès de Win Suyker, Tél. : (331) 45 24 16 26 (email :Win.Suyker@oecd.org), et Vesa Makkonen, Tél. : (331) 45 24 87 35 (email :Vesa.Makkonen@oecd.org).
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Études économiques :LesÉtudes économiquesexaminent les économies des pays Membres et, de temps en temps, certains pays non membres. Il y a environ 18 études réalisées chaque année. Elles sont disponibles individuellement ou par abonnement. Pour plus d'informations, veuillez consulter la section des périodiques de la librairie en ligne de l’OCDE à l’adresse Internet suivante:www.oecd.org/bookshop.
Pour plus d’informations: De plus amples renseignements concernant les travaux du Département des affaires économiques de l’OCDE, y compris des informations sur d’autres publications, des données statistiques, et des documents de travail sont disponibles pour téléchargement sur le site Internet à l’adresse :www.oecd.org/eco/eco.
o 2001Perspectives économiques n 70, décembre . Pour plus d’informations concernant cette publication veuillez visiter le site Internet de l’OCDE :www.oecd.org/eco/out/Eo.htm.
Vous pouvez acheter en toute sécurité les publications de l’OCDE par l’intermédiaire de la librairie en ligne de l’OCDEwww.oecd.org/bookshop
Les Synthèses de l’OCDE sont préparées par la Division des relations publiques, Direction des relations publiques et de la Communication. Elles sont publiées sous la responsabilité du Secrétaire général de l’OCDE.
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