Exodus 6 Les Apprentis de Lume
24 pages
Français

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Description

Au sein du royaume de Perdal, le jeune Belor est poursuivi par les sbires du nouvel empereur... Jour fatidique, où il rencontra les apprentis de Lume, fuyant la mort... Jour où débuta son apprentissage de la magie...

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Publié le 04 octobre 2012
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Langue Français

Extrait



Les Apprentis de Lume

Le lendemain, Silarôn fut réveillé à l’aube par un appel lointain et menaçant qui résonna
jusqu’à lui. Le jeune homme se leva en grimaçant, non pas de douleur mais de faim. Les petits
repas d’hier avaient à peine suffi à lui redonner des forces. Silarôn s’observa dans un miroir
situé sur son côté gauche et y vit un visage tourmenté par d’incessants combats intérieurs et la
tristesse. Il avait l’expression si sombre qu’il se fit peur à lui-même en se regardant. Il
grommela en se bataillant avec un bac rempli d’eau, amené dans la nuit. Il y lava sa figure
fatigué en s’agenouillant… Quelques instants plus tard, il était aussi propre qu’on pouvait
l’être après s’être savonné. Il trouva des habits propres et sobres qui lui étaient destinés. Il
enfila un pantalon beige et doux, y glissa une ceinture avant de ceindre une chemise de lin
blanc et une cape de voyage bleu. Devait-il vraiment partir ? Il n’avait plus de père, ni de
mère, plus personne de sa famille, ici.
Milmort ne ferait certainement pas preuve de bonté envers un pauvre fermier de dix huit
printemps -surtout quand celui-ci avait tué son frère aîné. Silarôn ne l’avait pas fait de sang
froid ; mais son pouvoir inattendu avait détruit un Temple de la Déesse et tué quelques
dizaines de personnes. Le roi le feriat pendre ou brûler ; s’il restait ici.
Un nouveau grognement brutal, cette fois-ci, beaucoup plus proche, résonna dans la
Forge de Telam. Ce dernier avait récupéré sa propriété. Le jeune homme était à présent connu
dans toute la petite ville comme un mage si puissant qu’il pouvait faire fondre de l’acier rien
qu’en le regardant. C’était Abigaïl, qui, la veille au soir, l’avait régalé de toutes les rumeurs
loufoques qui couraient à son sujet. Il espérait de tout cœur que les apprentis magiciens qui
souhaitaient le rencontrer, ne croyaient rien de tout cela ! Il ne savait même pas comme il
avait fait, ni comment réitérer l’exploit. Rien que de penser à être réduit à une telle extrémité
lui donnait des frissons. En vertu de ce qui était arrivé, Silarôn n’était pas un tueur, loin de là.
Il avait égorgé un poulet quand il était plus jeune. Il avait alors été malade pendant près d’une
semaine !
Le jeune homme descendit prudemment l’escalier alors que les cris devenaient plus forts
à chaque seconde. On allait bientôt en venir aux mains ! Voire aux armes… Ce qui était plus
que probable. Le forgeron, colosse de marbre, se tenait dans l’encadrement de la porte armé
de son lourd marteau de guerre. Son expression foudroyait les quelques soldats armés qui se
trouvaient face à lui. Ils devaient être quatre, à peine. Sûrement les rescapés du régiment,
venus dans le but de venger leur commandant. Ils devaient savoir que Silarôn était hébergé
ici. Le garçon descendit sans faire de bruit et rejoignit discrètement Abigaïl assise à table.
Elle lui fit signe de se taire – comme s’il allait prendre le risque de parler. Elle regardait en
direction de la porte avec inquiétude.
— Ils veulent te mettre aux fers, en attendant la venue de leur empereur, dit-elle d’une
toute petite voix. Apparemment, ta tête a été mise à prix, mais tu vaudrais le double si on te
remettait à Milmort pieds et poings liés.
— Il ne manquait plus que cela… Un surplus de célébrité ! Quand est-il sensé arriver ?
— Demain à l’aube au plus tard, mais ses guerriers seront là avant, répondit Abigaïl en
tremblant.
De l’autre côté de la pièce, la conversation monta encore d’une octave. La bataille n’allait
pas tarder à éclater.
— Où est mon épée ? demanda soudain Silarôn.
— Là bas, papa l’a lui-même tiré des décombres. Il aurait pu se blesser, ajouta-t-elle avec
aigreur. Il n’en fait toujours qu’à sa tête.
Elle lui indiqua la lame adossée près de la cheminée, à quelques distances du lit de paille.
Silarôn la ceignit à sa taille et la retira de son fourreau. La fleur de Lune brillait d’une lueur
bleutée intense. Le jeune homme courut vers le forgeron quand le premier échange de métal
retentit. Il se glissa de côté pour voir ce qui se passait. Trois des soldats avaient tiré leurs
armes et en menaçaient le forgeron qui reculait sous leurs assauts concertés. Le quatrième
n’était pas en vu.
— Silarôn ! s’écria soudain Abigaïl dans son dos.
Le guerrier avait défoncé la porte de la pièce et se ruait sur la jeune femme sans défense.
Silarôn n’hésita pas une seconde, il se jeta au travers de sa route.
— Espèce de sale morveux ! rugit le soldat en le reconnaissant.
En même temps, il attaque. Une chaise se brisa en deux sous le choc. Silarôn grimaça; son
adversaire avait la force d’un taureau enragé et possédait une cotte de maille renforcée. Le
jeune homme savait à peine se servir d’une épée et l’armure semblait être un obstacle
insurmontable. S’il avait eu à parier, il aurait misé tout son argent sur le soldat qui lui faisait
face.
Maladroitement, Silarôn contra une attaque de son adversaire et manqua de lâcher son
épée sous le choc des deux armes. Heureusement, il avait assez de force pour contrer, sinon il
serait déjà mort. Concentré sur ses pas et ses esquives, le jeune homme reculait de plus en
plus en direction du forgeron. Ce dernier, aux prises avec les trois autres soldats, ne lui serait
d’aucun secours si les choses tournaient mal. Sans aucune prudence, Abigaïl retira un tisonnier brûlant d’un tapis de braise et transperça le soldat. Ce dernier hurla, brûlé au
quatrième degré par l’arme improvisée. Il repoussa la jeune femme d’une puissante bourrade
en continuant de crier de douleur et de rage mêlée. Abigaïl s’écrasa sur le sol. Silarôn fendit le
poignet de son adversaire. Ce dernier lâcha son épée en hurlant de plus belle, avant de
s’effondrer.
Silarôn se précipita vers Abigaïl pour l’aider à se relever. Le guerrier gémissait sur le sol,
un trou béant dans le flanc. Assuré que la fille de Telam allait bien, Silarôn se tourna pour
voir ce dernier projeté violemment en arrière. L’un des soldats entra et fut accueillit par une
chaise volant à travers la pièce. Silarôn n’avait pas mis longtemps à réagir. Le guerrier recula
en titubant et s’écroula en dehors de la forge. Telam se releva aussitôt.
— Ces mercenaires en ont après toi, déclara-t-il en brandissant son marteau tâché de
sang. Je crois que l’un d’eux est mort…
— Attention !
Silarôn projeta son hébergeur de côté. Deux flèches traversèrent la pièce en sifflant et se
plantèrent dans un bouclier qu’avait dressé Abigaïl pour se protéger. Cette dernière fut
repoussée de l’autre côté de table sous le choc. Un grand guerrier à la cape marron entra dans
la pièce et brandissant une arbalète. Il pointa son immense arme sur les deux hommes.
— On ne bouge plus, dit-il d’une voix qui ressemblait à s’y méprendre à un roulis de
tonnerre.
Dans la position qu’était Silarôn, il n’aurait rien put faire. Il avait heurté le mur durant sa
chute. Il avait la tête en bas et les jambes en l’air, adossées à la paroi. Le forgeron, lui, se
releva, en lâchant son arme, avant de s’éloigner comme le lui ordonnait le mercenaire.
— Alors comme ça, c’est toi le puissant mage qui a tué le frère de l’empereur ?
demanda-t-il avant d’éclater de rire. Je t’aurais cru plus vieux… Maintenant, tu vas te lever,
les mains bien en vu, jeune mage. Allez ! Et pas de geste brusque, surtout, sinon, je pourrais
tuer la jeune damoiselle là-bas.
Silarôn s’exécuta sans rien dire, l’épée toujours en main. Un mélange de colère et de
pouvoir coulait en lui. On avait tué son père… Il ne l’oublierait jamais. Maintenant, on
menaçait la fille innocente de Telam. Et encore une fois, Silarôn se sentait impuissant. Plus

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