"The pace lame love" (Alain Badiou) / “Le rythme boiteux de l’amour”
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Pour Lacan, « l’amour […] supplée à l’impossible rencontre des sexes[1] » ; ce que Alain Badiou reprend avec le terme de « suppléance[2] ». Aussi, pour la psychanalyse lacanienne, « l’amour fait la vérité dont le sexe est capable et non l’inverse » (p. 11). Remarquons en premier lieu que de tels énoncés font fi de toute pluralité et homogénéisent des pratiques et représentations : l’expression verbale « faire la vérité » pose en effet de tels énoncés sous le verdict philosophique
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Langue Français

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“Le rythme boiteux de l’amour” (Alain Badiou)
11 janvier 2013
ParSerge Martin
Pour Lacan, « l’amour […] supplée à l’impossible rencontre des sexes[1]» ; ce que Alain Badiou reprend avec le terme de « suppléance[2]». Aussi, pour la psychanalyse lacanienne, « l’amour fait la vérité dont le sexe est capable et non l’inverse » (p. 11). Remarquons en premier lieu que de tels énoncés font fi de toute pluralité et homogénéisent des pratiques et représentations : l’expression verbale « faire la vérité » pose en effet de tels énoncés sous le verdict philosophique.
Toutefois « l’art » et, en son cœur, « l’écriture poétique de l’amour » sont convoqués pour leur « leçon » (p. 11). Badiou signale certainement un paradoxe aporétique de ce qu’il nomme « l’art » :
Ce dont l’art n’a que faire […] c’est de l’amour comme processus, ou durée, ou construction d’une scène. […] C’est en définitive à la rencontre qu’il s’en tient, à l’événement pur. (p. 177)
Pour Badiou, « l’art », « de la jaculation chansonnière aux subtilités du roman, où il oscille comme nous le savons entre “l’amour toujours”, et “l’amour jamais”, en passant par “l’amour hélas”, s’arrêtant, au plus grave, à l’énoncé déchirant dont Jacques Brel a fait sa gloire : “Ne me quitte pas !” », sans oublier « ses formes les plus sophistiquées », doit être mesuré à ce qu’il « retient de l’amour ».
La voix retenue de l’amour
En philosophe attentif à la littérature, même non sophistiquée, Badiou ne retient que ce qu’elle dit de… l’amour : ses « énoncés » les plus « jaculants » ou les plus « subtils ». Et ces « énoncés » sont soumis à leur véridiction philosophique : « il [l’art] cherche à nous faire croire que […] ». La littérature (le langage ?) fictionne (« ce qui ne mange pas de pain »,sic) pendant que la philosophie pense. On peut accorder à Badiou le bénéfice d’une remarque heuristique : des schémas de pensée peuvent réduire l’énonciation artistique à des énoncés. Plus précisément : l’attention portée à la naissance de l’amour (« la rencontre ») plus qu’au
processus et à la construction de l’amour… par la littérature et l’art en général doit être interrogée. Cependant, il faudrait y voir de plus près : Badiou n’est-il pas myope et ne s’arrête-t-il pas à des études issues de la réflexion d’un Rousset sur les figures de la « première rencontre[3]» ? Cette myopie n’est pas sans réitérer le schéma traditionnel qui confie à l’art dont la littérature, « l’excès événementiel », pour mieux lui retirer l’ordinaire duratif (« sa durée ») de l’objet, du thème, de la question. Schéma traditionnel de l’écart qui suppose une théorie du langage soumise à la théorie du signe. Schéma qui s’accompagne d’un autre schéma puisque « l’amour se dispose entre deux bornes » : « l’aventure sexuelle » d’un côté et l’« amour sublime, platonique » de l’autre. Ce qui amène Badiou à conclure qu’il est « de l’essence de l’amour de n’être ni trivial ni sublime », donc, « comme chacun le sait », d’être « de l’ordre du labeur ». Cela fait alors retomber la réflexion philosophique hautement mathémathisée (« je te mathème » fait l’objet d’une exégèse lacanienne) sur le dualisme le plus traditionnel :
Le rythme boiteux de l’amour peut se dire selon la diastole de son expansion autour de l’excision conjointe deu, et la systole de ce qui, invinciblement, ramène à l’atomicité centrale de ce qui fut soustrait.
Que l’amour règle son rythme sur le cœur naturalise (réduction quasi biologique) la pensée philosophique, du moins la rend fort commune : « comme chacun le sait » signale d’ailleurs une argumentation du « bon sens » que seuls les formules de logique mathématique viendraient sauver du mauvais goût ! Badiou sait pourtant bien qu’un bon mot sauve du bon sens : il ne peut le trouver qu’en littérature auparavant écartée en citant « le poète Pessoa » qui « fait prononcer à son hétéronyme Caiero », « l’énigmatique sentence […] sur laquelle il me [Badiou] plaît de conclure : “L’amour est une pensée” ». Le poème, une fois encore, se voit réduit à la sentence, à l’énoncé. Le poème et la littérature sont doublement (mais tout est dédoublé dans le propos de Badiou, tout y est à proprement parler dérobade énonciative) congédiés d’un coup de chapeau puisque « le poète » vient lui-même faire allégeance au philosophe : à « l’amour, la poésie », le philosophe oppose par la bouche du poète un même axiome indiscutable, « l’amour, la pensée ». Toutefois, on peut repartir de Pessoa qui signale dans cette « sentence énigmatique » la conjonction de l’affect et du concept, pour prendre à Badiou une remarque, sa note presque finale, passionnante et heuristique : « l’amour est athée de ce que le Deux ne préexiste jamais à son processus ». Tentative plutôt heureuse de formuler dans la philosophie un refus de « l’absolue transcendance » comme de « la dialectique trinitaire », en d’autres termes, de Kant et de Hegel. Cela se formule à l’issue de la démonstration de Badiou : « l’amour est la seule expérience disponible d’un Deux compté à partir de lui-même, d’un Deux immanent ». Cette formulation par trop philosophique conviendrait parfaitement à établir un universel du langage auquel ce travail voudrait contribuer. Il suffirait de remplacer « l’amour » par « le langage » et d’enlever au « Deux » de Badiou la majuscule, de l’altérer en l’historicisant, par exemple, en parlant de « la relation amoureuse » ou de « la relation » qui ne généralise pas la première mais en suggère le cœur universel. Car, partant de cette « expérience », il ne s’agirait pas de « penser [la relation dans le langage, la relation amoureuse par le langage,] à sa place, place qui se soustrait partiellement à l’hégémonie de l’Un comme à l’inclusion dans le Trois », mais bien dans son histoire, par son historicité qui ne peut se penser qu’en discours. Aussi, « l’intelligence que l’amour délivre » consiste dans le fait qu’« il est construction immanente d’une disjonction indéterminée, qui ne lui préexiste pas » ; c’est aussi ce qui caractérise la relation dans le langage qui, comme dit Henri Meschonnic, « précède et porte les termes[4]».
La différenciation sexuelle entre immanence et transcendance
Faut-il pour autant « en venir à quelque déduction transcendantale des sexes » ? Badiou s’excuse : « ce sera pour une autre fois » et annonce que « ce n’est pas sur le même mode que “femme” et “homme” entrent dans le sujet-Deux ». Ces dernières remarques permettent d’apercevoir les limites des suggestions de Badiou et de poser quelques principes décisifs pour éviter le balancier de l’immanence et de la transcendance. Que des modes d’entrée dans le sujet-Deux soient à postuler, cela semble évident : à condition d’apercevoir dans cette asymétrie celle que Benveniste décrit entre le « je » et le « tu » dans l’interlocution. Mais on ne pourrait substituer les deux sexes aux deux personnes sans méconnaître le fait que la structure sexuelle dans telle société (et alors, de ce point de vue, « homme » et « femme » n’existent pas et « la différence sexuelle » est toujours une production historique !) est produite d’abord et avant tout en langue, dans et par langage, comme le suggérait le même Benveniste en 1968[5]: autant de productions linguistiques (production du sens et d’énonciations, suggérait Benveniste) qui sont des interprétants de la production sociale, individuelle ou collective. Par conséquent, la « déduction transcendantale des sexes » ne peut être opérée que par « la langue elle-même, toujours et nécessairement » car « la langue interprète la société » (p. 96) : aussi, cette différenciation sexuelle apparaîtrait interprétée en articulant toujours spécifiquement les deux niveaux du « double fonctionnement, subjectif et référentiel, du discours » (p. 99). Donc, d’une part, cette « déduction » ne peut se faire qu’en discours et non en langue (avec des catégories antérieures à toute production) ou en idée ou en concept, etc., c’est-à-dire par une poétique du discours, qu’il soit « ordinaire », littéraire ou philosophique… car seule la poétique s’attache à écouter cette « inclusion du parlant dans son discours » (ibid.). Et d’autre part, cette « déduction » faite en discours évitera alors de se laisser berner par tel « emploi dans la société » ou par telles « normes » et telles « représentations sociales qui forment la culture » (p. 96), donc de naviguer entre un mono-culturalisme ou un pluri-culturalisme. Auquel cas la « déduction transcendantale des sexes » verserait rapidement dans une transcendance bien immanente. La seule transcendance qui puisse éviter ce piège est celle du langage qui fait toute sa place à l’historicité radicale du discours. Partant de Badiou, mais certainement en abandonnant le discours philosophique, nous faisons le pari que c’est donc bien la relation dans le langage qui peut permettre de réaliser la « déduction transcendantale des sexes » ! De ce point de vue, « l’amour est une pensée » !
Nous comprenons alors pourquoi les conclusions tirées par Rose-Paule Vinciguerra semblent en deçà des espoirs que le projet faisait naître :
Ainsi, même si l’amour vécu doit beaucoup à l’art, de l’un à l’autre, il y a malgré tout un écart. Si les affaires d’amour sont des mises en scène qui voilent le rapport au Réel, à l’impossible rencontre des sexes et clivent de tout lien social en tentant de restaurer l’unité imaginaire, littérature et poésie d’amour font, au contraire, entendre autre chose. Elles ne se vouent pas à l’Un, mais écrivent plutôt à partir du Réel l’impossible rapport de l’Un à l’Autre qu’aucun nom ne saurait dénommer. C’est ainsi qu’elles tracent dans les mots les voies secrètes d’une jouissance insue, et défont par là-même la langue commune et ses représentations. Á cet égard, la poésie d’amour –le sait-elle ?–est peut-être à la place même où peut s’éprouver pour une femme la jouissance qui, selon Lacan, lui est propre, et dont rien ne peut être dit. N’est-ce pas alors du lieu de cette « Autre jouissance » que le dire des poètes, des écrivains sur l’amour a pu s’affranchir des limites de la réalité, que l’inouï de leur poésie amoureuse a pu être écrit et peut encore résonner avec notre Réel[6]?
Des « affaires d’amour » qui « voilent », à la « littérature et poésie d’amour » qui « font, au contraire, entendre quelque chose » (dévoilent ?), l’essentiel de l’analyse pose une théorie de la littérature qui suppose une théorie du langage prise dans les mailles du signe. De la théorie de « l’écart » à la « place », au « lieu » d’une altérité indicible, il n’y a qu’un pas qu’on franchit sans y penser : d’une part, la poésie est nomination (« dénommer ») et d’autre part, « la jouissance » n’est pas l’activité d’un sujet mais une « place […] dont rien ne peut être dit », c’est-à-dire qu’arrachée même au langage, elle ne peut être qu’assignée, dévolue, « éprouvée ». Que le langage par le poème puisse répondre de l’amour et de la jouissance, dans le continu du poème et du « vécu » comme dans le continu du poème et de la « langue commune », c’est justement la force du langage comme de l’amour de le trouver quand elle ne le sait pas – d’où la question stupide d’un savoir qui, de plus, s’arrête à une « place » alors qu’il n’y a pas d’identité qui puisse limiter une telle expérience. L’écoute de la jouissance, c’est-à-dire du maximum de corps dans la relation langagière, est certainement, non le lieu mais l’histoire de ce « miracle » (« inouï ») : il n’y a pas d’autres « voies secrètes » que la voix de l’amour (dans sa pluralité interne aussi), de la jouissance comme moment paroxystique, si l’on veut à condition qu’il n’y ait aucun “amour ordinaire”, résonant d’autant d’échos dans tout le langage et l’amour au gré de leurs circonstances et mouvements propres. Aussi, par la relation dans le langage, la « jouissance féminine », si le langage en résonne, ne peut que passer de sujet en sujet du langage : les conséquences ne sont pas minces puisque d’une part les hommes (re)trouveraient la « jouissance », sans expédients pharmaceutiques ou dominateurs, évitant alors par ailleurs d’en faire voir à l’autre sexe, et les femmes (re)trouveraient la parole, sans tomber dans la folie, l’hystérie et autres maladies du “sexe”, trouvant alors une parité que le droit, seul, ne peut leur donner !
[1]. J. Lacan,Séminaire, livre XX (1972-1973) :Encore, Seuil, 1975, p. 44. Cité par Rose-Paule Vinciguerra dans sa « Préface » à L’École de la Cause freudienne(dir.),De l’Amour, « Champs », Flammarion, 1999, p. 10.
.[2] A. Badiou, « La scène du deux » dans L’École de la Cause freudienne(dir.),De l’Amour, « Champs », Flammarion, 1999, p. 177-190.
[3]. J. Rousset,Leurs Yeux se rencontrèrent. La scène de première vue dans le roman, José Corti, 1984.
[4]. H. Meschonnic,La Rime et la vie, Lagrasse, Verdier, 1985, p. 274.
[5]. É. Benveniste, « Structure de la langue et structure de la société » (1970), dansProblèmes de linguistique générale, II,op. cit, p. 100. Les citations qui suivent vont à cet article.
[6]. Rose-Paule Vinciguerra, « Préface », dans L’École de la Cause freudienne(dir.),De l’Amour, « Champs », Flammarion, 1999, p. 14.
"The pace lame love" (Alain Badiou)
January 11, 2013
By Serge Martin
For Lacan, "love [...] supplies the impossible encounter of the sexes [1]" that Alain Badiou takes the term "substitute" [2]. Also, for Lacanian psychoanalysis, "love is the truth that sex is capable and not vice versa" (p. 11). Note first that such statements ignore all plurality and homogenize practices and representations: verbal expression "the truth" does indeed pose such statements as philosophical verdict.
However, "art", and in his heart, "writing poetry of love" are called for their "lesson" (p. 11). Badiou certainly indicates a paradox aporetic of what he calls "art":
What art has nothing to do [...] this is love as a process, or time, or building a scene. [...] This is the final meeting he is sticking to the pure event. (P. 177)
For Badiou, "art", "Songwriter of the ejaculation the subtleties of the novel, where it oscillates as we know from" always love "and" love forever ", to" love unfortunately "stopping at worst, the statement that tearing Jacques Brel made his glory:" Do not leave me! "," well "its most sophisticated," should it be measured "retains the love."
Voice restraint of love
Attentive to the philosopher in literature, even unsophisticated, Badiou retains only what it says ... love: his "statements" most "jaculants" or more "subtle". And these "statements" are subject to their veridiction philosophical: "It [art] seeks to make us believe that [...]." Literature (language?) Fictionalized ("what do not eat bread" sic) while thinking philosophy. Badiou can give the benefit of a heuristic remark: thought patterns can reduce the enunciation artistic statements. More precisely, the focus on the birth of love ("the meeting") and process more than the construction of ... by the love of literature and art in general should be questioned. However, there should be a closer look: Badiou is it not myopic and stops there not studies from the reflection of Rousset in the figures of the "first meeting [3] »? This myopia is not without reiterating the traditional scheme which entrusts the art including literature, "excess events", the better to withdraw the ordinary durative ("duration") of the object, theme, the question. Traditional pattern of the gap implies a theory of language subject to the theory of signs. Scheme that accompanies another schema because "love is placed between two terminals", "sexual adventure" on one side and "sublime love, platonic" on the other. This leads to the conclusion that Badiou is "the essence of love to be neither trivial nor sublime," therefore, "as everyone knows" to be "of the order of work." This is then fall mathémathisée highly philosophical reflection ("I matheme" been an exegesis Lacanian) on the more traditional dualism:
The pace lame love can say according to the diastole of its expansion around the u joint excision and systole of which, inevitably, back to the central atomicity which was subtracted.
Let love rule the heart rhythm naturalizes (quasi-biological reduction) philosophical thought, at least makes it very common, "as everyone knows" indicates also an argument of "common sense" that only logic formulas mathematics would save bad taste! Badiou well known, however, that a good word saves sense: he can not find in literature previously excluded citing "the poet Pessoa" who "makes his decision heteronymous Caiero", "the enigmatic sentence [...] on which he [Badiou] would like to conclude: "Love is a thought. '" The poem, once again, finds himself reduced to the sentence of the statement. The poem and literature are doubly (but is split in about Badiou, everything is strictly evasion enunciative) fired a hat trick as the "poet" comes himself to swear allegiance to the philosopher, to " love poetry, "the philosopher opposed by the same poet's mouth indisputable axiom," love, thought. " However, one can start from Pessoa noted in this "enigmatic sentence" the conjunction of affect and concept, for Badiou take a note, the note almost final, exciting and heuristic: "Love is what atheist the two do not preexist in the process. " Attempt rather happy to make the philosophy a rejection of "the absolute transcendence" as "the trinitarian dialectic," in other words, Kant and Hegel. This formula after demonstrating Badiou: "Love is the only experience available a two count from itself an immanent Two." This formulation would be perfect too philosophical to establish a universal language that this work would help. It suffices to replace "love" with "language" and remove the "Two" Badiou capitalized, to alter in historicizing, for example, speaking of the "relationship" or " relationship "that does not generalize but the first suggests the universal heart. Because, from this "experience", it would not "think [the relationship in language, relationship with language,] in its place, a place which is partially removed the hegemony of a as inclusion in the Three, "but in its history, its historicity can not think that speech. Also, "the intelligence that delivers love" consists in the fact that "it is immanent building a permanent disjunction which does not exist before him" this is what characterizes the relationship in which language, said Henri Meschonnic as "above and bears the words" [4].
Sexual differentiation between immanence and transcendence
Should we all "come to some transcendental deduction of the sexes"? Badiou apologizes: "It will be for another time," and announced that "it is not the same mode as" woman "and" man "are within the subject-Two." These remarks allow to see the limitations of Badiou suggestions and ask some crucial principles to prevent the balance of immanence and transcendence. As modes of entry into the subject-Two are to apply, it seems obvious to see in this condition that Benveniste describes the asymmetry between the "I" and "you" in interlocution. But we could substitute the two sexes without ignoring the fact that the gender structure in such a society (and thus, from this point of view, "man" and "woman" does not exist and "sexual difference" is always historical production!) is produced first and foremost language, and language, as suggested by the same Benveniste in 1968 [5]: all language production (production of meaning and sayings, Benveniste suggested) which are interpretants of social production, individually or collectively. Therefore, the "transcendental deduction of the sexes" can not be made by "the language itself, always and necessarily" because "language interpreter society" (p. 96) also appear that sexual differentiation interpreted articulating always specifically the two levels of "dual functioning, subjective and repository of discourse" (p. 99). So, on the one hand, this "deduction" can be done by speech and non-language (with categories prior to any production) or idea or concept, etc.., That is to say by a poetic discourse, whether "ordinary" literary or philosophical ... poetics because only strives to listen to the "inclusion of speaking in his speech" (ibid.). And secondly, that 'deduction' speech made while avoiding to be fooled by such "employment in the company"
or such "standards" and such "social representations that form the culture" (p. 96), so navigate between a mono-cultural or multi-culturalism. In which case the "transcendental deduction of the sexes" pay quickly immanent transcendence well. The only transcendence that can avoid this trap is that of language that makes its way to the radical historicity of discourse. Based on Badiou, but certainly by abandoning the philosophical discourse, we bet that this is indeed the relationship in language that can achieve the "transcendental deduction of the sexes!" From this point of view, "love is a thought!"
We understand why the conclusions drawn by Rose-Paule Vinciguerra appear below hopes that the project was born:
Thus, even if the love lived owes much to the art, from one to the other, there is still a gap. If love affairs are staged veiling the report to the Real, the impossible encounter of the sexes and all social bonds cleave trying to restore the imaginary unit, literature and poetry are love, on the contrary , hearing something else. They do not devote themselves to the One, but rather write from the impossible Real A report to the Other can no name styling. Thus they trace the words in the secret ways of enjoyment insue, and thereby defeat the common language and representations. In this regard, the poetry of love-she know?-May be the very place where can feel the enjoyment for a woman who, according to Lacan, it is clean, and that nothing can be said . Is it not then the place of the "Other jouissance" that tell of poets, writers on love could overcome the limits of reality, that their incredible love poetry has been written and can still resonate with our Real [6]?
Of "love affairs" that "veil" on "literature and poetry of love" who "are, however, heard something" (revealing?), Most of the analysis poses a theory of literature assumes that a theory of language taken in the meshes of the sign. The theory of the "gap" in the "place", "place" an unspeakable otherness, there is not one that passes without thinking: on the one hand, poetry is appointment ("naming") and secondly, "enjoyment" is not the activity of a subject but a "place [...] which nothing can be said," that is to say that 'torn same language, it can not be well as assigned, reserved, "proven". The language of the poem can respond to love and enjoyment in the continuous poem and "lived" as in the continuous poem and the "common language", it is precisely the power of language as of love to find when she does not know - hence the stupid question of who, in addition stops at a "place" when there is no identity may limit such an experience. Listening enjoyment, that is to say the maximum body language in the relationship, is certainly not the place but the history of this "miracle" ("incredible"): there is no other "secret ways" the voice of love (also in its internal plurality), enjoyment as paroxysmal moment, if you want, provided that there is no "ordinary love" resonant all echoes throughout the language and love according to their own circumstances and movements. Also, the relationship in language, "female orgasm" if the language sounds can only move from subject to subject of language: the consequences are not as thin one hand men (re) find the "enjoyment" without rulers or pharmaceutical expedients, while also avoiding to see how the other sex, and women (re) find the word, without falling into madness, hysteria, and other diseases of "sex "then finding the right parity alone can give them!
________________________________________
[1]. J. Lacan, Seminar, Book XX (1972-1973): Again, Seuil, 1975, p. 44. Quoted by Rose-Paule Vinciguerra in his "Preface" to The School of the Freudian Cause (ed.), From Love, "Field", Flammarion, 1999, p. 10.
[2]. A. Badiou, "The scene of the two" in The School of the Freudian Cause (ed.), From Love, "Field", Flammarion, 1999, p. 177-190.
[3]. J. Rousset, Their eyes met. The first scene in the novel view, José Corti, 1984.
[4]. H. Meschonnic La Rime and life, Lagrasse, Verdier, 1985, p. 274.
[5]. É. Benveniste, "Structure of the language and structure of society" (1970), Problems in General Linguistics, II, op. cit, p. 100. The following quotations are to this article.
[6]. Rose-Paule Vinciguerra, "Foreword", in The School of the Freudian Cause (ed.), From Love, "Field", Flammarion, 1999, p. 14.
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