Tous différents de Florence Lotthé-Glaser (Bayard)
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Description

« différent !» Ado, on se sent 8 Chacun ses différences Paroles d’ados « Ma meilleure amie est très différente de moi,je pense que c’est enrichissant, elle est très naturelle, tandis que je me cache souvent dans une sorte de “protection” qui me rend plus artificielle.Par contre, dans ma famille,on est un peu tous pareils! » « J’ai toujours eu l’impression d’être différente, mais je n’ai jamais essayé de rentrer dans le rang.Je ne vois pas l’intérêt d’être comme tout le monde, même si c’est plus facile de s’adapter en s’habillant et en parlant comme tout le monde, en écoutant les“trucs” à la mode. Je fais un peu l’inverse de ce que les autres font. Ce n’est pas de la provocation, c’est dans ma nature. Je n’aime pas passer deux heures dans un magasin à chercher le jean qu’il faut,je prends le premier qui me passe sous la main et qui tiendra longtemps pour éviter de devoir aller en « Moi je m’habille très coloré, avec des racheter un autre d’ici trois accessoires (bracelets jusqu’aux coudes, semaines. J’aime lire etje ne Converse persos, vernis multicolore…). regarde pas la télé.Avant je m’en J’écoute du reggae alors que c’est la mode cachais, j’avaiscréé une carapace rock, je déteste lestrucs gore alors que pour ne pas être trop différente. beaucoup aiment ça… Certains me traitent de Mais, avec le temps, je me suis “zarb”, surtoutà cause de mes vêtements. Moi rendu compte que ça ne servait je trouve que le noir et le gris, ça fait déprimé. pas à grand-chose!

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Publié le 15 janvier 2016
Nombre de lectures 83
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

« différent ! » Ado, on se sent
8
Chacun ses différences
Paroles d’ados
« Ma meilleure amie est très différente de moi, je pense que c’est enrichissant, elle est très naturelle, tandis que je me cache souvent dans une sorte de “protection” qui me rend plus artificielle. Par contre, dans ma famille, on est un peu tous pareils ! »
« J’ai toujours eu l’impression d’être différente, mais je n’ai jamais essayé de rentrer dans le rang. Je ne vois pas l’intérêt d’être comme tout le monde, même si c’est plus facile de s’adapter en s’habillant et en parlant comme tout le monde, en écoutant les “trucs” à la mode. Je fais un peu l’inverse de ce que les autres font. Ce n’est pas de la provocation, c’est dans ma nature. Je n’aime pas passer deux heures dans un magasin à chercher le jean qu’il faut, je prends le premier qui me passe sous la main et qui tiendra longtemps pour éviter de devoir aller en « Moi je m’habille très coloré, avec des racheter un autre d’ici trois accessoires (bracelets jusqu’aux coudes, semaines. J’aime lire et je ne Converse persos, vernis multicolore…). regarde pas la télé.Avant je m’en J’écoute du reggae alors que c’est la mode cachais, j’avais créé une carapace rock, je déteste les trucs gore alors que pour ne pas être trop différente. beaucoup aiment ça… Certains me traitent de Mais, avec le temps, je me suis “zarb”, surtout à cause de mes vêtements. Moi rendu compte que ça ne servait je trouve que le noir et le gris, ça fait déprimé. pas à grand-chose ! Oui, je me sens différente, et j’assume. C’est Alors autant s’affirmer. » plus marrant de voir des personnes originales plutôt que de croiser des “clones” qui suivent tous la même mode. Heureusement qu’on n’est pas tous pareils, il faut juste que tout le monde l’accepte ! »
« Oui, je me suis déjà sentie différente, par exemple dans ma famille pendant une discussion politique. C’était avec mon père et mes demi-sœurs que je ne vois pas très souvent et avec qui je n’ai pas les mêmes idées. Sinon, avec mes amies, ça m’arrive, mais c’est très enrichissant d’avoir quelques différences marquées. »
« Ma mère est indienne, mon père demi-français demi-anglais, je suis seulement en France depuis trois ans, avant je vivais en Angleterre. Suis-je française, anglaise, indienne ? Je suis née en Angleterre, les gens disent donc :“Tu es anglaise”, mais moi, je ne me sens ni anglaise, ni française, ni indienne. Qui suis-je ? Je n’ai même pas de religion pour me donner une nationalité ! Je connais la réponse : je suis citoyenne du monde entier ! Je suis différente des autres, certes, mais je suis égale à tous. »
« La différence, c’est la façon la PLUS NULLE de voir l’originalité ! Ça sert à quoi d’avoir l’air d’une photocopie de photocopie ? J’adore m’habiller en orange l’hiver, alors que tout le monde est en noir… J’ai un style multi-compil’, car je pense qu’on a à apprendre de chacun : il y a du bon à prendre chez les rockeurs, chez les rappeurs… »
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LA PUBERTÉun autre monde
Tout change à l’adolescence : le corps, la tête, et les rapports avec les autres…
,est Cça moi ?
Des poi l s et des boutons qui se manifestent de manière plus ou moins discrète, un corps en pleine ébullition, une sexualité qui s’éveille… Que de transformations à l’adolescence ! La puberté nous chamboule la tête, et les questions se bousculent dans notre crâne : « Pourquoi tous ces changements ? », « À quoi vais-je ressembler plus tard ? », « Quand est-ce que j’aurai un(e) petit(e) copain (copine) ? »… Toutes ces interrogations et ces envies sont le point de départ d’une longue et passionnante quête, à la recherche d’une personnalitéquasiment inconnue : soi-même !
On est vulnérable Ado, on n’est plus l’enfant qu’on était, et on n’est pas encore l’adulte qu’on sera plus tard : on se cherche mais ce n’est pas facile, vu que la puberté nous joue des tours ! Du coup on se sent parfois incompris… ou différent. D’ailleurs, on se « différencie » de ses parents, car ils ne peuvent pas comprendre tout ce qui nous arrive. D’accord, ils ont été ados eux aussi, mais dans l’ensemble, ils ont oublié. Ou alors ils n’aiment pas trop se rappeler les petites (ou grosses ?) galères de leur jeunesse.
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C’est crise ! la
Des portes qui claquent, le ton et le son qui montent : on se « frite » avec les parents autour des notes, des sor-ties, des habits, des amis. On a des dis-cussions sans fin pour gagner plus : plus de temps avec les potes, plus de liberté, plus de confiance. Ces conflits sont par-fois pénibles, mais ils permettent aussi à chacun de montrer sa façon de voir les choses, et de définir ses priorités. C’est le point de départ pour négocier, conclure des accords : « Je fais mes devoirs et ensuite je vais voir mes copains », « Je respecte les horaires fixés pour une sortie et je téléphone si j’ai un contre-temps », etc. Tout cela prépare à la vie d’adulte.
Entre amour et amitié C’est aussi l’âge des grandes histoires d’amour… et d’amitié. On s’attache de façon parfois passionnelle à des personnes très différentes de son milieu. Et c’est ainsi qu’on se « détache » de sa famille, progressivement, ou par à-coups. C’est souvent douloureux, car on oscille entre plusieurs envies contradictoires : être enfin un adulte, libéré des difficultés et des limitations de l’adolescence, ou retrouver le petit enfant qu’on était, heureux et sans complexes avec ses parents. Heureusement, pour nous rassurer, il y a les amis, qui deviennent souvent une deuxième famille…
Tu le savais  ?
Le motcrisevient du greckrisis,qui signifie « décision, jugement ». Le premier sens évoque donc un moment-clef, qui permet le passage à une autre étape.
Doublement différent
Vivre sa vie d’ado, ce n’est pas donné à tout le monde. Certains, malades ou handicapés, ne peuvent partager le quotidien de leurs copains valides. Les sorties, le sport, les transports… tout ce qui permet à un jeune en bonne santé d’être autonome est inaccessible. La maladie et le handicap deviennent parfois insupportables. On se sent différent des autres, incompris. Et en même temps, on ne veut pas être considéré comme « le malade », on a peur d’être rejeté. Pour ceux qui traversent cette épreuve, mener une vie d’ado est à la fois un rêve… et un combat.
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LES AMISpour savoir qui on est Un ami, c’est quelqu’un de proche et de différent à la fois, avec qui on peut être vraiment soi-même.
On se ressembleOn se ressemble
Mêmes goûts musicaux, mêmes ha bi t s ou pres que , mêmes centres d’intérêt… Les points communs, ce sont des ponts pour aller vers l’autre, le rencontrer. Et sans rencontre, l’amitié ne peut exister. Et puis c’est rassurant de voir quelqu’un qui nous res-semble. Ça justifie nos choix (ves-timentaires et autres!), on se sent moins seul, moins différent…
On est bien ensemble En y réfléchissant, est-ce seulement parce qu’on se ressemble qu’on se sent bien avec quelqu’un ? Car si c’était ça le plus important, l’amitié serait bien fade : comment discuter si on est toujours d’accord ? Comment se sentir soi-même si l’autre nous ressemble trop ?En fait, un ami, ce n’est pas forcément un clone de nous-même.C’est quelqu’un qu’on fait entrer dans notre cercle personnel, dans notre bulle. Quelqu’un avec qui on se sent bien, tout simplement. L’amitié, c’est une relation d’intimité.
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On se comprend Le bien-être qu’on éprouve avec un ami ne vient-il pas aussi du fait qu’on est sur la même longueur d’onde, volontairement ou instinctivement, parce qu’il nous plaît, nous attire. On se met au diapason de ses envies, de ses émotions, parce que c’est lui, et non quelqu’un d’autre. « Parce que c’était lui, parce que c’était moi », disait Montaigne en parlant de son ami La Boétie*. L’amitié, ça ne s’explique pas.
On se complète Ce qu’il y a de bien avec un ami, c’est qu’il a souvent des compétences que nous n’avons pas, que nous admirons… et réciproque-ment. L’un est bricoleur, l’autre artiste, l’un est matheux, l’autre sportif, l’un est émo-tif, l’autre calme… C’est de là que peuvent naître l’admiration réciproque, mais aussi l’échange de conseils, l’entraide, le soutien : le ciment de l’amitié !
On n’est pas obligés d’être pareils ni de faire les mêmes choses, et ça tombe bien car un ami peut nous faire découvrir un monde inconnu, nous ouvrir des hori-zons insoupçonnés : sa famille (qui ne res-semble pas du tout à la nôtre), ses loisirs, sa façon de voir les choses… Les différences,c’est le piment de l’amitié !
* Pour Montaigne, l’amitié se caractérise par la fusion de deux âmes qui se « mêlent et se confondent l’une en l’autre. » L’âme sœur pourrait donc se rencontrer, en amitié comme en amour…
Avoir des atomes crochus
Cette expression signifie avoir une attraction particulière pour quelqu’un. Elle date de l’Antiquité, et a d’abord eu un sens physique : les philosophes grecs expliquaient la dureté de certains matériaux (diamant, fer…) par leurs atomes crochus, liés les uns aux autres. Lucrèce, un philosophe romain er du I siècle avant J. C., a repris cette théorie pour expliquer également l’attirance entre les humains.
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UNE « TRIBU » pour mieux se trouver Le groupe, c’est essentiel quand on est ado. Ça permet de se sentir bien dans ses baskets…
Se rassurer : Bienvenue dans ma bande ! Pas facile, quand on est ado, d’affronter le regard des autres : un look ou des résultats scolaires différents et c’est parti, on se fait casser. Mais ceux qui critiquent ou insultent sont souvent aussi fragiles que leurs victimes. Et c’est parce qu’ils se sentent vulnérables qu’ils cherchent la protection d’un groupe, de potes qui se ressemblent, s’habillent et se comportent de la même façon. Appartenir à une tribu, ça rassure, mais ça oblige à être tous pareils : c’est un peu tyrannique ! Et ceux qui sont différents sont souvent pris commeboucs émissairesce qui per-. C’est met au groupe de copains d’être encore plus solidaire, car tous sont ligués contre la «tête de Turc». Un phénomène d’autant plus dan-gereux qu’on peut se laisser entraîner par la bande à des comportements qu’on n’aurait pas eus individuellement. « Sitôt qu’on est plus de quatre on est une bande de cons ! » chantait Georges Brassens…
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onsesentdifférent!
Bouc émissaire Ce terme correspond à l’origine à un rite des Hébreux décrit dans l’Ancien Testament. Selon cette tradition, un bouc, chargé de tous les « péchés » de la communauté, était envoyé dans le désert pour y être sacrifié.
Tête de Turce Cette expression du XIX siècle est une allusion à une attraction foraine qui permettait de mesurer sa force en frappant sur une tête de Turc ornée d’un turban.
S’identifier :Ma tribu, c’est tout moi !
À l’adolescence, on travaille son look parce qu’on se cherche et qu’on veut donner aux autres des signaux sur son identité encore en chantier : qui suis-je ? Qu’est-ce que je veux montrer – ou cacher– de moi ? Est-ce que j’assume – ou non – telle ou telle particularité physique ? Toutes ces questions quasi métaphysiques peuvent expliquer la difficulté à choisir ses fringues le matin avant de partir au col-lège ! Faire partie d’une tribu, ça permet d’adopter un style qui colle avec ce qu’on souhaite dire de soi (sur sa personnalité, ses goûts musicaux…) et ça évite de se poser trop de questions au moment de s’habiller.
Se différencier : Chacun cherche son look Le premier objectif, quand on commence à s’intéresser à son look, c’est se démarquer de ses parents. Pas question qu’ils choisissent nos habits comme ils l’ont fait lorsqu’on était plus jeune, ni d’adopter leur « mode ». Pour marquer leur différence, des générations d’ados ont opté pour le style rappeur, qui exprime la contestation et la révolte contre le monde des adultes. Autres tribus : les chals, qui ne portent que des vêtements de marque, les skateurs, les gothiques… Mais ces groupes ne sont pas totalement étanches, et les codes vestimentaires des uns passent les frontières des autres. C’est ainsi qu’en s’ouvrant aux styles qui existent autour de soi, on peut commencer à s’affirmer et à s’habiller de façon plus perso, pour, plus tard, avoir son propre style sans se soucier des autres.
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S’ACCEPTERdifférent(e)
Être soi-même, c’est forcément ne pas être comme les autres…
onsesentdifférent!
Ça casse ! Le collège, c’est parfois le temple de l’intolérance. Regards insistants, chuchotements moqueurs, ricanements blessants, jusqu’aux insultes, qui font aussi mal que des coups. Les bons élèves sont souvent chahutés, tout comme ceux qui sont trop enrobés ou encore plus petits… que la moyenne. Ah, la moyenne! À croire qu’elle est un idéal à elle toute seule, et que le simple fait de différer, ne serait-ce que d’un cheveu, du portrait-robot du collégien moyen, est un crime! Le problème, c’est qu’à l’adolescence, on se sent parfois « tout nu », sans carapace sous le regard des autres. On est très vite déstabilisé par une remarque, même anodine, et on a tôt fait de s’imaginer être le sujet de moque-ries de toute la classe. D’autant plus qu’on a parfois un jugement très sévère sur ses propres « différences », notamment physiques.
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