Une sortie une rencontre
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Description

Une sortie, une rencontre / une réaction bizarre Aujourd’hui 4 octobre 2011, je reviens en arrière ! qu’est ce qui m’arrive ? je pensais être disposée à reprendre le travail d’enseignante, non pas dans le public que j’ai quitté il y’a trois ans et demi mais dans le privé ! Ce jour il y’a à peu près une semaine je suis sortie pour aller payer le téléphone et faire des courses, je suis passée par le centre commercial Al A حlam et je rencontre une ancienne collègue d’il y à plus de quinze ans, elle aussi a pris du menton !ai-je remarqué. Après salamalek et informations nouvelles sur le statut de chacune, ma collègue me félicite parce que j’ai quitté l’enseignement. Je me félicite aussi.. Tu sais, je donne des cours aussi au privé, m’annonce-t-elle, cela compense ma grosse déception des classes publiques, le niveau tu sais a encore baissé et l’effectif des classes est hallucinant presque cinquante !, dans un quartier haut standing c’est pas possible !, les élèves ne sont pas les mêmes tu sais au privé Dieu merci ?! Moi lui réponds-je, je n’ai jamais travaillé dans le privé, à peine je m’en sortais avec les classes que j’avais, et encore c’était monstre, phénoménal ! Pourquoi ?, me propose-t-elle, tu ne viens pas travailler au privé ?, l’établissement où je me trouve, d’ailleurs, très coté !,tu sais ils ont besoin d’un prof de français !

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Publié le 02 janvier 2013
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Langue Français

Extrait

Une sortie, une rencontre / une réaction bizarre Aujourd’hui 4 octobre 2011, je reviens en arrière ! qu’est ce qui m’arrive ? je pensais être disposée à reprendre le travail d’enseignante, non pas dans le public que j’ai quitté il y’a trois ans et demi mais dans le privé ! Ce jour il y’a à peu près une semaine je suis sortie pour aller payer le téléphone et faire des courses, je suis passée par le centre commercial Al A حlam et je rencontre une ancienne collègue d’il y à plus de quinze ans, elle aussi a pris du menton !ai-je remarqué. Après salamalek et informations nouvelles sur le statut de chacune, ma collègue me félicite parce que j’ai quitté l’enseignement. Je me félicite aussi.. Tu sais, je donne des cours aussi au privé, m’annonce-t-elle, cela compense ma grosse déception des classes publiques, le niveau tu sais a encore baissé et l’effectif des classes est hallucinant presque cinquante !, dans un quartier haut standing c’est pas possible !, les élèves ne sont pas les mêmes tu sais au privé Dieu merci ?! Moi lui réponds-je, je n’ai jamais travaillé dans le privé, à peine je m’en sortais avec les classes que j’avais, et encore c’était monstre, phénoménal ! Pourquoi ?, me propose-t-elle, tu ne viens pas travailler au privé ?, l’établissement où je me trouve, d’ailleurs, très coté !,tu sais ils ont besoin d’un prof de français ! Non ça m’intéresse pas j’ai rompu avec le métier d’enseignante, j’ai quitté ce corps depuis plus de trois ans, j’ai rayé de mon esprit qu’un jour je pourrais retourner à l’enseignement !, répond l’autre jeune femme avec un air étrange. Pourtant Badaii dans sa franchise habituelle un peu bêta -spontanée va avouer qu’elle commence à s’ennuyer un peu de son nouveau statut de femme quasiment au foyer qu’elle est devenue, vraie casanière comme tu ne sais pas ?! Mais non, tu dois sortir de la maison !, lui suggère son ancienne collègue avec son sourire doux. Oui… va-t-elle répondre !, se disant, je risque de devenir et je le constate déjà telle une petite vieillotte avec plein de bobos avant l’âge ! A cinquante et un an bientôt je pense que j’ai vieilli, depuis que j’ai quitté le travail ! Je mène à peu près avec mon mari une vie de recluse ! Non ! non ! c’est pas bien ! viens ! viens ! avec nous ça va te changer, je veux que tu enseignes à mon fils !, invite la gnetille dame dans son enthousiasme grandissant. Badaii ne sait que répondre, soudain elle ne sait par que pic, tombée dans une sorte de tentation, d’hésitation, d’envie effectivement de bouger, de changer de rythme de vie.. Elle apprend qu’il s’agit d’une seule classe, Ce sont des troncs communs, des novices lycée !,lui expose son ancienne collègue en ajoutant, tu ne vas pas t’ennuyer avec eux, en plus les enfants du privé sont cools et motivés, bien élevés ! Enfin moult
arguments d’encouragement…. Badaii réaffirme que cela ne l’intéresse pas, ne lui trotte pas dans la tête de reprendre le travail de classe, et tout le système scolaire d’ailleurs ne correspond pas à son nouveau rythme, à son énergie trop limitée.. Tu sais, expose-t-elle, je me suis trop consumée en 24 ans avec le travail de classe, le foyer et tout le reste…!, les programmes, les vacances scolaires, les contraintes de temps et tout le reste !,affirme Badaii avec nonchalance inaccoutumée.. Mais non c’est juste six heures par semaine pour toi et on fait le programme de la mission !,apprend l‘autre emballée dans sa proposition.
Enfin après d’autres éléments de conversation décousue, passant du coq à l’âne en position debout, au milieu de l’allée qui sépare les boutiques face à face du centre commercial, bousculée par les allants et venants, Badaii note formellement le numéro de téléphone de sa collègue qui le lui propose pressée soudain de partir, car poursuivie par son métier tout à l’heure dans l’après-midi ! Badai lui souhaite bon courage et se presse de sortir du centre qui devenant de plus en plus huant en fin de cette matinée-sortie inhabituelle à cette dame tombée dans un silence inquiétant au cours de ses journées-maison. Elle se sent plus ou moins légère et sereine en avançant vers sa voiture garée un peu loin car elle avait l‘intention de marcher.
Arrivée devant sa voiture elle dépose un sachet qui contenait des sandales style plat à ras de sol dans le coffre et prend la direction du super marché juste à deux pas où elle veut faire des emplettes. Ça va lui prendre à peu près plus d’une heure car elle aime de temps en temps sillonner les rayons et cueillir des nouveautés ; elle prend aussi le soin de lire les composants des sachets, boites des aiments conservés…
Il est plus de 3heures de l’après-midi quand elle rejoint son domicile trouvant son mari à la même place, planté devant l’écran de son pc tout à fait absorbé, ruminant ses bruits intérieurs tout à fait sourd à ceux extérieurs. La sentant elle ne sait comment bouger dans l’espace commun il va réagir ; tu as taaardé, va-ti-il s’exclamer, maintenant je vais prendre un bain, tu monteras dans une demi heure comme ça ?, me frotter le dos ?...
Après le déjeuner, Badi حa s’allonge au séjour pour reposer ses pieds cactus et sa colonne vertébrale cassée..Dans sa tête trotte une nouvelle idée un peu alléchante, remuante. Et si je prenais cette classe de juste six heures par semaine ?!, ça me ferait sortir de la maison ! je m’habillerais je me coifferais et bougerais autrement ! j’en ai assez de la maison et des corvées ménagères ! aux côtés de ce monsieur tout le temps assis craignant le soleil de l’automne ! appréhendant les
sorties et toute activité autre que celle de l’index pianotant ! à tâtons ! et yeux vitrés furetant ! lèvres tout à fait pincées ! sauf que de temps en temps ! lançant des râles pas possibles ! remuant l’atmosphère rompant le gazouillis de quelques oiseaux migrateurs revenus habiter les branches du seul arbre proéminent du jardin aux haies de bougainvilliers touffues..le revoici assis joyeusement et lourdement sur ses fesses aplaties par le coussin mortifié du fauteuil amical ! fixé pendant de très longues heures sur son fauteuil ! Il crie présent à l’espace avec ses éternuements allergéniques et ses appels signaux au timbre caverneux qui souvent surprend la dame des lieux partagés ! Badaii ne pouvant prendre sa voiture aussi facilement et s’envoler vers d ‘autres espaces climat voir d’autres personnes..sa ville, sa maman etحAfé حa lui manquent et les vadrouilles du Côté moyen Atlas lui manquent aussi; lui manquent ce climat sec et serein, les bons tagines partagés avec Mama ; lui manquent les pages noircies de faits et gestes de Mama Hbiba ! Ah le dilemme ! Si elle le fait seule, ce qu’elle souhaite d’ailleurs, elle va laisser son mari abandonné à son retrait, à sa vieillesse prématurée, sirotant son café scrutant son pc et baignant dans l’huile des fritures…que de crasse encore va s’amasser, de poussière, de moisissures qui vont la recevoir à bras ouverts à son retour !!!! elle reste sage dans ce soit disant chez-elle jamais apprivoisé !!! Mais devenu amical par sa tranquillité passagère quoique furtivement frôlant ses hésitations à remuer l’espace en besoin de réaménagement ! de restauration.. Et puis que de paperasse à gérer en vue de démarches-sorties indésirables appréhendées farouchement !... Alors on s’enlise dans ce semblant de tranquillité intellectuelle créative, douce, bénéfique quand les acariens, la poussière, les moisissures et toutes les crises d’allergie qu’ils provoquent ne s’y mêlent pas ! et même si !.. suffit de se mettre au lit monsieur avec sa fouta sur la cabosse et dormillon !.. madame s’empiffre d’anti allergéniques, d’antibiotiques, d’anti inflammatoires ! et ainsi on continue…. La cohabitation va bon train… !...Le dilemme se serre ! Elle se sent comme bloquée.. a envie de bouger.. de changer.. de sentir un bon air.. d’avoir du contact avec les humains… L’idée alors de sortir, d’avoir du contact, lui trotte dans la tête.. avec une grande marge d’hésitation… Non ! pense-t-elle dans son cogito intérieur : je veux sortir, j’y vais, or c’est crève santé ! je veux le contact, quel contact !?or le banni ! je me retrouve en classe, je retrouve des turbulents des têtes brûlées, or j’enrage ! je m’engage, je travaille sérieux je me connais ! or je perds un temps fou et je puise
dans mon énergie vite défaillante ! ça m’ennuie de tomber encore dans le rythme scolaire, de tomber sur des élèves récalcitrants, de parler avec ma voix qui s’éteint au bout d’une demi heure de discours devant un auditoire gesticulant, or je vais vite perdre énergie et patience ! Non ! L’engagement est risqué. Tiens-toi tranquille Badai, tu as acquis ta liberté et maintenant tu veux la troquer contre une activité que tu crois salvatrice ? Badai va faire une petite sieste. Se relevant, l’idée lui trotte dans la tête !!! Et pourquoi ne pas essayer ? Peut être ça va me faire du bien et je vais sortir de ce cercle fermé maison dodo pc fb et ménage ! Elle pense à sa fille, elle aussi l’encourage ! Ce sont plus de quatre personnes qui la poussent gentiment plein d’arguments à l’appui de sortir de son espace monotone de reprendre la vie active pensent-ils ! Ça lui ferait du bien ça la revigorerait ; elle est encore jeune et ce nouveau rythme qu’elle mène ne peut convenir ni à sa santé ni à son épanouissement..lui conseille-t-on de bouche à oreille.. Allez vas-y, lui conseille chaleureusement Aféa au téléphone, considère ta sortie et cette classe comme une récréation !!! sa jeune sœur va la pousser aussi pressement ! vas-y ne fais pas comme moi l’enseignement est ton métier et ce sera facile de reprendre rien que pour sortir et s’habiller, le même argument de sa fille ! et puis de l’argent en plus c’est toujours intéressant ! elle pense à sa fille roula de flousse… ! Oui ! Oui !... Je vais essayer… Son mari ne veut pas avoir d’influence sur elle, il veut rester neutre mais elle sent qu’il est pour sans l’énoncer franchement. Lui n’a pas l’habitude de vous dire aussitôt ce qu’il en pense ; il reste distant et juge les faits et gestes avec soi disant une certaine objectivité sage ! Ce qui n’est pas l’avis de Badaii en guise de savoir si oui ou non elle peut ! Bien sûr c’est à elle de voir ! Son grand frère aussi va l’encourager, fais-le juste pour passer de temps en temps nous voir mais demande le prix fort ! Car elle est partie leur rendre visite pendant ce temps vide entre les deux entrevues avec directeur-trice clan familial des proprios de l’établissement scolaire depuis le primaire au secondaire et avec ce qu’ils appellent « notre directrice pédagogique » ! Badai a été franche dès le départ, en disant spontanément moi j’ai quitté l’enseignement pour ne plus y revenir, là je vais me mettre à l’essai ! Bien entendu son discours va déranger l’esprit de la situation.. Les deux personnes frère sœur en face d’elle sont très polies formalistes administratifs, ils ont besoin d’un professeur pour une classe vacante.. ils veulent un engagement pour l’année scolaire. Badaii ne sait que répondre ; elle explique enfin que si les élèves sont
gentils si elle les adopte du premier coup elle s’engagera.. C’est ridicule et insensé elle le sait mais elle le dit ; elle s’en fout de la réaction de ceux-ci.. Elle n’est pas demandeuse car ce sont eux qui l’ont appelée et pris rendez-vous. Sa collègue a joué le rôle de l’intermédiaire.. La prof potentielle tergiverse..A aucun moment elle ne va parler d’honoraires ; ils parlent de méthodes…en « seconde à la française », lui annoncent-ils à tour de rôle : on a intégré la dissertation.. !..en public ça se fait pas !...Oui ! elle dit au passage, on doit mettre l’accent sur la rédaction… Les élèves du privé…disent-ils s’sont plus exigeants.. il suffit de les motiver de les faire travailler…de savoir se comporter avec eux…Ah ! ce langage des pédagogues à la noix ! elle le connait ce langage…Elle va commencer à s’ennuyer, à sentir son temps volé ..on la retient en présentant les paramètres du programme envisagé dans leur école : nous sommes à mi chemin entre la mission et le public.. ;.c’est à dire ? va-t-elle poser comme question n’ayant jamais eu la curiosité de demander à ses anciens collègues assidus des écoles privés des informations ; elle se suffisait de ses classes et programmes envisagés par le ministère de l’éducation Nationale ; elle avait l’habitude de s’acharner sur ce qu’on lui proposait avec autant de rigueur que dans l’exercice de ses fonctions en classe ; toute la démarche entreprise au sein de ses classes dépendait des besoins de ses élèves… des classes tout à fait hétérogènes… ...La voilaà notre directrice pédagogique, elle va vous montrer ce qu’on fait.. mais pas tout de suite, nous avons une réunion pouvez vous revenir dans deux heures, nous travaillons en journée continue..le directeur mentionne au passage..il y’a les réunions pédagogiques les conseils de classe les entrevues d’avec les parents à côté auxquels vous devez assister…Ah ! avalant sa salive déjà asséchée, ingère Badi حa au début de son assommement.. Bon madame, pouvez vous revenir dans deux heures ?...elle répond.. nonchalamment engourdie, d’accord !!! je vais entre temps opérer une visite ! et je reviens pour m’enquérir des programmes.. Réponse ressentie d’avance inconsciemment à la manière gratuite…
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