Comment la Tunisie relève les défis de la mondialisation - Finances et développement - Décembre 2001
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Comment la Tunisie relèveles défis de la mondialisationAbdellatif SaddemA DÉMARCHE de la Tunisie face à la mondialisa- Les partenaires de la T unisietion a été inspirée par les mutations spectaculaires De par sa p osition géographique, la Tunisie a t oujoursqui ont marqué l’économie mondiale à la fin d u rayonné à la f ois dans la rég ion méditerranéenne et danseL XX siècle : la fin de la guerre froide, qui avait régi l’espace arabo-africain. Elle s’attache aujourd’hui, plus queles relations internationales pendant plus d’un demi-siècle, les jamais, à préserver cette influence dans les deux régions —rapides progrès technologiques, en particulier dans les secteurs atout majeur dans ce monde en pleine mutation. La poli-de l’information et des communications, et la conclusion de tique de la Tunisie a toujours été centrée sur le développe-l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce qui a ment d’une unio n dynamique du Maghreb et du mondedébouché sur la création de l’Organisation mondiale du com- arabe. S’agissant de la coopération avec les pays d’Afrique,merce. L’ampleur de ces changements et leur rapidité sont sans l’empressement de la Tunisie à ratifier l’accord portant créa-précédent. Avec le déplacement des pôles de pouvoir et d’in- tion de l’Union africaine a témoigné de sa détermination àfluence, des alliances traditionnelles entre nations ont été dis- œuvrer au renforcement du continent.soutes et de nouveaux partenariats se so nt forgés. La ...

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Comment la Tunisie relève
les défis de la mondialisation
Abdellatif Saddem
A DÉMARCHE de la Tunisie face à la mondialisa- Les partenaires de la T unisie
tion a été inspirée par les mutations spectaculaires De par sa p osition géographique, la Tunisie a t oujours
qui ont marqué l’économie mondiale à la fin d u rayonné à la f ois dans la rég ion méditerranéenne et dans
eL XX siècle : la fin de la guerre froide, qui avait régi l’espace arabo-africain. Elle s’attache aujourd’hui, plus que
les relations internationales pendant plus d’un demi-siècle, les jamais, à préserver cette influence dans les deux régions —
rapides progrès technologiques, en particulier dans les secteurs atout majeur dans ce monde en pleine mutation. La poli-
de l’information et des communications, et la conclusion de tique de la Tunisie a toujours été centrée sur le développe-
l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce qui a ment d’une unio n dynamique du Maghreb et du monde
débouché sur la création de l’Organisation mondiale du com- arabe. S’agissant de la coopération avec les pays d’Afrique,
merce. L’ampleur de ces changements et leur rapidité sont sans l’empressement de la Tunisie à ratifier l’accord portant créa-
précédent. Avec le déplacement des pôles de pouvoir et d’in- tion de l’Union africaine a témoigné de sa détermination à
fluence, des alliances traditionnelles entre nations ont été dis- œuvrer au renforcement du continent.
soutes et de nouveaux partenariats se so nt forgés. La mon- En 1995, la Tunisie a été l’un des premiers pays de la rive
dialisation s’est accélérée et les p olitiques nationales sont sud de la Méditerranée à conclure un accord de partenariat et
devenues plus interdépendantes. De par le monde, les pays se de codéveloppement avec l’Union européenne (UE). Cet ac-
sont unis pour former des groupes régionaux afin de protéger cord, qui a marqué l’aboutissement d’une longue période de
leurs intérêts dans le nou veau contexte international. réformes économiques en Tunisie, prévoyait la libéralisation
Dans le sillage de ces évolutions de la scène int ernationale, des relations commerciales et le renforcement de la coopéra-
les marchés se sont développés, et le commerce et les flux de tion financière, ainsi que l’approfondissement des échanges
capitaux internationaux ont connu une expansion très ra- culturels et la concertation politique. Un élément essentiel de
pide, offrant aux pays de nouvelles possibilités de croissance. cet acord était la créat ion d’une zone de libre-échange.
En même temps, la concurrence a été très vive entre les pays Le commerce avec l’UE représente plus des trois quarts des
en développement cherchant à se positionner dans l’écono- échanges de la Tunisie, ce qui fait d e l’UE so n principal
mie mondiale, à préserver ou à accroître leur part de marché partenaire,et près des deux tiers des entrées de capitaux dans
et à attirer les flux de capitaux. L’intégration des pays dans la le pays viennent de l’UE, principalement sous forme d’in-
nouvelle économie mondiale n’a donc pas toujours été sans vestissements directs. En outre, l’UE contribue pour une part
heurt, et les pays qui n’ont pas pu s’adapter à l’évolution in- prépondérante au marché du tourisme et constitue l’espace
ternationale des dix dernières années risquent de se trouver d’accueil le plus important pour la communauté tunisienne
exclus ou marginalisés. à l’étranger.
28 Finances & Développement / Décembre 2001Dans ce cadre, la Tunisie a adopté une panoplie de mesures sante d’emplois. Cet objectif suppose que l’investissement
économiques et sociales en vue de devenir plus compétitive augmente à 26,6 % d u PIB en 2006, dont 60 % viendront du
dans l’économie mondiale. Le gouvernement tunisien a donné secteur privé.
la priorité à l’approfondissement des réformes structurelles et
Poursuite de l’intégration économiqueau maintien d’un cadre macroéconomique solide. Celui-ci a
La Tunisie ne pourra atteindre son objectif de croissance am-contribué à améliorer le climat des affaires, à stimuler l’initia-
tive privée et à rehausser l’attrait de la Tunisie pour les inves- bitieux qu’en s’ouvrant davantage à l’espace euro-méditerra-
etisseurs étrangers, tandis que les réf ormes structurelles ac- néen.Suivant les o bjectifs fixés par le 9plan de développement
croissent la compétitivité des entreprises tunisiennes vis-à-vis tunisien (1997–2001), la coopération entre l’Europe et la Tu-
des entreprises européennes et des pays voisins. Un plan de nisie s’est focalisée jusqu’à présent sur les domaines suivants :
mise à niveau des unités de production et d’accroissement de • les réformes ma croéconomiques e t budgétaires, ap-
la productivité a été lancé. Il concerne tous les secteurs de puyées par deux opérations d’ajustement structurel, notam-
l’économie : de l’industrie aux services, des banques à l’admi- ment, dans le cadre des privatisations, la déréglementation
des transports maritimes et des ports, l’expansion du com-nistration, des institutions publiques aux organisations pro-
fessionnelles privées, de la petite entreprise de production aux merce extérieur, les réformes du secteur financier, ainsi que
grands services publics. les dépenses publiques à caractère social;
Les partenariats de la Tunisie ne peuvent toutefois pas se • le développement du secteur privé, soutenu par une as-
développer sans l’ap pui des organisations internationales, sistance technique visant à améliorer l’environnement éco-
notamment du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds nomique pour le se cteur privé, notamment dans les d omaines
monétaire international. Ces institutions, en instaurant des des privatisations et de la concurrence, et par des capitaux à
mécanismes de régulation adéquats, peuvent atténuer l’im- risque provenant de la Banque européenne d’investissement
(BEI) destinés à renforcer les capitaux p ropres des entreprisespact des chocs exogènes pour la T unisie et ses partenaires.
dans le processus de privatisation et de restructuration;
Progrès récents • l’équilibre social, avec un programme de développement
La Tunisie cherche à rallier les rangs des pays développés. Ses rural intégré et de gestion des ressources naturelles, un projet
performances économiques encourageantes pendant cette de mise en valeur de la petite hydraulique autour des bar-
phase transitoire de construction du partenariat avec l’UE rages de colline, des projets pour la protection de l’environ-
montrent qu’elle est sur la bonne voie. Au nombre des pro- nement dans les zones urbaines, un programme de création
grès économiques et financiers notables réalisés par la Tu- d’emplois pour atténuer les effets des privatisations et re-
structurations des entreprises, et la réforme du système d’as-nisie ces dernières années, citons : un taux d e croissance
économique annuel moyen de 5,3 % p endant la pér iode surance maladie.
1997–2001; un taux d’investissement en constante progres- Les premières évaluations du partenariat euro-méditer-
sion, qui a dépassé 25,7 % d u PIB ces dernières années; ranéen révèlent que tous les pays de la rive sud de la Mé-
l’abaissement de l’inflation à moins de 3,2 % par an;un dé- diterranée — la T unisie peut-être plus que les autres — sont
ficit budgétaire de 2,8 % du PIB en 1997–2001; un déficit confrontés à un c ertain nombre de problèmes.
courant de la balance des paiements de 3,5 % du PIB; la ré- S’agissant du financement, près de 7 mil liards d’euros
duction de la dette à 50 % d u PIB en 2001 et un ratio du ser- avaient été programmés pour la période 1995–99 — 4,6 mil -
liards dans le cadre du MEDA, dispositif d’aide au dévelop-vice de la dette de l’ordre de 15 % en 2001. Les principaux
indicateurs du développement humain se sont aussi sensible- pement économique méditerranéen, et 2,3 milliards de prêts
ment améliorés : le revenu par habitant (à parité des pou- de la BEI — p our couvrir une partie des coûts de l’ouverture
voirs d’achat) est passé à 5.000 dollars, l’espérance de vie à des économies du Sud et des réformes d’accompagnement
la naissance à 72 ans,et le taux de scolarisation à 68 % pour nécessaires. En fait, les montants décaissés ont été bien infé-
la tranche 6–24 ans. La proportion de la population vivant rieurs aux objectifs : 27 % pour le fonds MEDA et 32 % p our
dans la pa

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