Commerce international : la fin des avantages acquis (Gérard Lafay et Colette Herzog, avec Loukas Stemitsio- tis et Deniz Unal)  La compétitivité industrielle (Jacques Mathis, Jacques Mazier et Dorothée Rivaud- Danset)  L économie mondiale dans les années 80 (Michel Beaud)   ; n°4 ; vol.4, pg 167-181
16 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Commerce international : la fin des avantages acquis (Gérard Lafay et Colette Herzog, avec Loukas Stemitsio- tis et Deniz Unal) La compétitivité industrielle (Jacques Mathis, Jacques Mazier et Dorothée Rivaud- Danset) L'économie mondiale dans les années 80 (Michel Beaud) ; n°4 ; vol.4, pg 167-181

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
16 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue française d'économie - Année 1989 - Volume 4 - Numéro 4 - Pages 167-181
15 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 78
Langue Français

Extrait

Monsieur Jean Pisani-Ferry
Commerce international : la fin des avantages acquis (Gérard
Lafay et Colette Herzog, avec Loukas Stemitsio- tis et Deniz
Unal)__**__ La compétitivité industrielle (Jacques Mathis,
Jacques Mazier et Dorothée Rivaud- Danset)__**__ L'économie
mondiale dans les années 80 (Michel Beaud)
In: Revue française d'économie. Volume 4 N°4, 1989. pp. 167-181.
Citer ce document / Cite this document :
Pisani-Ferry Jean. Commerce international : la fin des avantages acquis (Gérard Lafay et Colette Herzog, avec Loukas
Stemitsio- tis et Deniz Unal)__**__ La compétitivité industrielle (Jacques Mathis, Jacques Mazier et Dorothée Rivaud-
Danset)__**__ L'économie mondiale dans les années 80 (Michel Beaud) . In: Revue française d'économie. Volume 4 N°4,
1989. pp. 167-181.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1989_num_4_4_1354Jean
PISANI-FERRY
La revue des livres
(Gérard Commerce tis et Lafay Deniz international et Unal, Colette Economica-Cepii, Herzog, : la fin des avec avantages Loukas 407 p, Stemitsio- 1989) acquis
La compétitivité industrielle
(Jacques Mathis, Jacques Mazier et Dorothée Rivaud-
Danset, Dunod-Ires, 318 p, 1988)
L'économie mondiale dans les années 80
(Michel Beaud, La Découverte, 336 p, 1989)
Le panoptique du commerce
international
D'emblée, choque. Les le avantages titre du comparatifs, livre de G. chacun Lafay et Га C. appris Herzog suť
les bancs de la faculté, sont donnés, et l'échange a pour
vertu de les mettre en œuvre. Le libre-échange met bien 168 Jean Pisani-Ferry
en cause certains acquis, mais ce sont précisément ceux
qui, à l'abri du protectionnisme, naissent de la négation
des avantages comparatifs. Ainsi le télescopage du voca
bulaire syndical et de celui de la théorie de l'échange
international apparaît-il aussi incongru que la définition
de la poésie selon Lautréamont. Le contenu du livre est
cependant moins polémique que ne le laisse croire le titre.
Ou, du moins, il ne l'est que partiellement. Car cet
ouvrage présente à la fois une fresque du commerce inter
national, l'esquisse d'une théorie de l'échange, et un pamp
hlet sur la politique industrielle de la France.
La fresque s'appuie sur une exploitation syst
ématique des banques de données du Cepii pour retracer
vingt ans d'échange international. Le recensement homo
gène et cohérent des flux commerciaux bilatéraux à un
niveau détaillé de nomenclature fournit une matière pre
mière d'une grande richesse, que G. Lafay et ses co
auteurs s'attachent à analyser méthodiquement à l'aide
d'indicateurs élaborés. Après avoir situé le rôle de
l'échange international et présenté les grands traits de son
évolution, ils examinent marché par marché (pour onze
« filières » et 68 catégories de produits) comment ont évo
lué au fil du temps les positions des différents product
eurs ; ce tableau fait apparaître de manière saisissante le
contraste entre les marchés conquis par le Japon (électro
nique, véhicules), ceux qu'attaquent les pays du Sud (text
ile, sidérurgie), et ceux (mécanique, chimie) où les pro
ducteurs européens conservent des positions dominantes.
A cette approche sectorielle fait suite une lecture natio
nale, qui met en évidence pour chacune des 32 zones
géographiques examinées l'évolution au cours du temps
des avantages comparatifs, tels que les révèlent le
commerce international : l'examen des points forts et des
points faibles de chaque pays ou zone corrige et complète
la vision mercantiliste que dégage nécessairement l'ap- Jean Pisani-Ferry 169
proche par marché ; il met en évidence le contraste entre
les économies aux avantages comparatifs très marqués
comme le Japon et les nouveaux pays industrialisés d'Asie
et celles, comme la France, qui n'enregistrent guère d'ex
cédents ou de déficits sectoriels importants ; il souligne
aussi le contraste entre les économies d'Asie dont là struc
ture industrielle se modifie rapidement, et les vieux pays
industriels, notamment ceux d'Europe, où elle demeure
relativement figée. Enfin un dernier chapitre, plus spéc
ifiquement consacré à la place de la France dans l'échange
international, affine l'analyse des traits spécifiques de son
commerce extérieur et propose une explication à la récur
rence de ses difficultés.
La théorie n'est pas explicitement développée,
mais elle affleure sous la description et ordonne l'analyse.
G. Lafay s'efforce de jeter un pont entre les apôtres du
doux commerce et les chevaliers de l'exportation. Rete
nant des premiers le message essentiel, il ne cesse de rap
peler qu'en bonne logique ricardienne la spécialisation est
la raison d'être de l'échange, et que tout avantage compar
atif a pour pendant un désavantage. Mais comme les
seconds, il met l'accent sur les phénomènes dynamiques,
et voit l'échange international comme une guerre de mou
vement (ce dont le vocabulaire employé dans le livre
témoigne éloquemment). En d'autres termes, il s'efforce
d'importer dans l'analyse classique du commerce entre
nations les concepts et les intuitions provenant de l'ana
lyse stratégique du comportement des firmes. Le résultat
de cette synthèse est une approche de l'échange qui
affirme l'impératif de spécialisation, mais refuse le déte
rminisme des dotations factorielles, et met au premier plan
les stratégies nationales ou, pour reprendre une formule
qui fait image, la « création des avantages comparatifs ».
Enfin le pamphlet s'adresse à ceux qui, depuis
une trentaine d'années, ont défini et mis en œuvre la poli- 170 Jean Pisani-Ferry
tique industrielle. G. Lafay leur reproche d'avoir
constamment nié l'impératif de spécialisation en entrete
nant à grands frais des industries vouées à la disparition
et en s'efforçant, à coup de subventions et d'actions de
promotions, de soutenir un effort d'exportation tous az
imuts nécessairement peu efficace. Il étend d'ailleurs son
opprobe à tous ceux — responsables politiques, chefs
d'entreprises, syndicalistes ou économistes — qui contr
ibuent à modeler les attitudes collectives à l'égard de
l'échange international, et ont des années durant prétendu
qu'on pouvait à la fois s'ouvrir à l'échange, et en refuser
la logique.
Fresque, théorie, pamphlet : G. Lafay a réuni en
un seul livre ce que lui ont appris vingt ans de recherches
sur le commerce international. Le tableau qu'il nous
donne combine vues perspectives et détails concrets, défi
nit une vision de l'économie mondiale en même temps
qu'il la met en œuvre, dresse le portrait d'une économie
malade et simultanément esquisse la silhouette de ses
mauvais médecins. Le critique ne peut que saluer l'i
mportance de l'ouvrage, et souligner qu'il vient à point
nommé rouvrir un débat sur l'insertion internationale de
l'économie française que l'engagement dans la construc
tion du Grand marché européen ne suffit pas à clore. Mais
il se doit, aussi, de reprendre point par point les thèses
et les recommandations de G. Lafay et ses со -auteurs.
Les thèses générales de l'ouvrage sont au nombre
de deux. La première, on l'a dit, est que les spécialisations
des pays industriels, tels que l'on peut les observer, ne
doivent presque rien aux déterminants mis en avant par
la théorie néo-classique, et que dans ces conditions la
capacité qu'a une économie de modifier rapidement sa
structure industrielle pour répondre à l'évolution de la
demande mondiale est un critère décisif. A ce stade, on
reste proche des analyses qui peuvent être conduites au Jean Pisani-Ferry 171
niveau des firmes, tout en cherchant à en tirer les con
séquences pour les nations. C'est la démarche que suivent
les approches contemporaines de l'échange entre pays
industriels, et il faut reconnaître à G. Lafay et à quelques
autres le mérite d'avoir, bien avant que l'on commence à
parler de « nouvelle théorie du commerce international »,
insisté sur l'importance des notions d&

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents