DEMOGRAPHIE, DENSITE URBAINE, URBANISME ET HABITATDaniel HANNOTIAUX, Anne Marie SiramyCe chapitre du Livre Blanc comprend quatre Le solde migratoire ne reste positif,parties: tout en se réduisant, que pour la tranche d'âge L'évolution démographique et éco- des 20-30 ans, c'est à dire les étudiants et lesnomique des Hauts-de-Seine au sein de 1'lle jeunes en phase de première insertion profes-de France sionnelle. Par contre le solde migratoire est L'évolution de la législation et de la nettement négatif pour les familles avecréglementation en matière d'urbanisme enfants. Ce que nous demandons pour laEn conclusion, la région parisienne adécennie à venirperdu son attractivité. Ce n'est plus une Le rôle des associations d'environ-région où les provinciaux viennent pour s'ynement dans les procédures d'urbanismeinstaller.L'analyse détaillée par département1. L'évolution démographique etmontre :économique des Hauts-de-Seine-que la population de Paris a décruau sein de l'Ile-de-Franced'environ 1% sur l'ensemble de la période,Nous présentons ici l'évolution démo- -qu'en petite couronne on constate unegraphique, économique et sociale des Hauts- nette disparité entre le nord et l'est d'une part,de-Seine depuis 1990, date de départ du SDRIF l'ouest d'autre part :actuel, en la replaçant dans le contexte plus -54% par rapport aux prévi-global de la Région Ile-de-France. sions en Seine-Saint-DenisLes données chiffrées sont extraites de diffé- -25% par ...
DEMOGRAPHIE, DENSITE URBAINE, URBANISME ET HABITAT
Daniel HANNOTIAUX, Anne Marie Siramy
Ce chapitre du Livre Blanc comprend quatre Le solde migratoire ne reste positif,
parties: tout en se réduisant, que pour la tranche d'âge
L'évolution démographique et éco- des 20-30 ans, c'est à dire les étudiants et les
nomique des Hauts-de-Seine au sein de 1'lle jeunes en phase de première insertion profes-
de France sionnelle. Par contre le solde migratoire est
L'évolution de la législation et de la nettement négatif pour les familles avec
réglementation en matière d'urbanisme enfants.
Ce que nous demandons pour la
En conclusion, la région parisienne a
décennie à venir
perdu son attractivité. Ce n'est plus une
Le rôle des associations d'environ-
région où les provinciaux viennent pour s'y
nement dans les procédures d'urbanisme
installer.
L'analyse détaillée par département1. L'évolution démographique et
montre :économique des Hauts-de-Seine
-que la population de Paris a décru
au sein de l'Ile-de-France
d'environ 1% sur l'ensemble de la période,
Nous présentons ici l'évolution démo- -qu'en petite couronne on constate une
graphique, économique et sociale des Hauts- nette disparité entre le nord et l'est d'une part,
de-Seine depuis 1990, date de départ du SDRIF l'ouest d'autre part :
actuel, en la replaçant dans le contexte plus
-54% par rapport aux prévi-
global de la Région Ile-de-France. sions en Seine-Saint-Denis
Les données chiffrées sont extraites de diffé-
-25% par rapport aux prévi-
rents documents récents émanant de l' IAURIF sions dans le Val-de-Marne
(notamment l'Atlas des Franciliens élaboré en
mais +82% par rapport aux
coopération avec l'INSEE), du Conseil prévisions dans les Hauts-de-Seine
Economique et Social Régional et de la
-qu'en grande couronne l'évolution
Direction Régionale de l'Équipement.
réelle est de façon générale inférieure aux pré-
visions : de l'ordre de 21% en Val d'Oise, de
1.1. L'évolution démographique 25% dans les Yvelines, de 49% dans l'Essonne,
Le recensement de 1999 a été riche d'enseigne- et de 14% en Seine et Marne.
ments :
Au total la population augmente par--la population de l'Ile-de-France aug-
tout moins vite que ne le prévoyait le SDRIF,mente moins vite que la population nationale,
sauf dans les Hauts-de-Seine.-le solde naturel de la population est
toujours assez nettement positif (0,8% par an)
Cette exception est d'autant plus nota-
mais le solde migratoire est maintenant nette- ble que cette croissance s'est produite alors
ment négatif (-0,5% par an, soit un déficit de que les deux grandes opérations de construc-
569000 habitants entre 1990 et 1999).
tion prévues pour le début du 21e siècle (celle
Ceci n'est pas nouveau à Paris et en
des terrains Renault et celle de la Défense 2)
petite couronne, mais cela s'est étendu à la
ne sont pas encore commencées.
grande à l'exception pour l'instant de
la Seine et Marne.
4120 000 habitants/km2 (en incluant les poumons
1.2. La densité de la population verts des bois de Boulogne et de Vincennes).
La densité est nettement supérieure à cette
Il y a un déséquilibre croissant au sein
moyenne dans certains départements (40 000
de la petite couronne entre les Hauts-de-Seine
dans le 11e arrondissement).
d'une part et la Seine-Saint-Denis et le Val-de-
-Les grandes villes de province ont une
Marne d'autre part.
densité inférieure à 10 000 habitants/km2 :
La densité est de 8 100 habitants/km2
9 300 pour Lyon qui est la plus dense.
dans les Hauts-de-Seine, supérieure d'environ
A l'intérieur des Hauts-de-Seine (fig. 1),50 % à celle des deux autres départements :
il existe des disparités notables de densité:5 800 pour la Seine-Saint-Denis et 5 000 pour
- Les villes limitrophes de Paris ontle Val-de-Marne.
généralement une densité supérieure à 15 000
Pour établir des points de comparaison: hab/km2. C'est le cas de Levallois, la plus dense
- Paris, qui est la capitale européenne la à 23 000 hab/km2, mais aussi à sa suite de
plus dense, a une densité moyenne supérieure à Montrouge, Boulogne, Courbevoie et Clichy,
Figure 1, La densité de population des Hauts-de-Seine
42mais aussi de Vanves, Neuilly et Asnières. déplaçant majoritairement en grande couronne
A l'opposé quatre villes de ce qu'on pour les petites entreprises et en province pour-
appelle le plateau résidentiel (Saint-Cloud, les grandes entreprises;
Vaucresson, Ville d'Avray et la moins dense, -une baisse importante des activités
Marnes la Coquette) sont en dessous de 4 000 commerciales en centre ville, que ce soit en
hab/km2. petite ou grande couronne, au profit des grands
Les autres villes ont une densité généra- centres commerciaux installés en périphérie.
lement proche de 10 000 hab/km2 quand elles Ceci conduit les habitants à des déplacements
sont relativement pauvres en espaces verts, et de plusieurs kilomètres pour s'approvisionner
plus proche de 5 000 hab/km2 quand elles ont ou s'équiper, contribuant ainsi à l'expansion du
la chance d'avoir sur leur territoire un grand trafic automobile.
espace vert (forêt ou parc départemental). -un développement important des acti-
Au sujet des espaces verts, le Cadastre vités tertiaires
vert départemental du Conseil général fait Le SDRIF 94 affichait comme objectifs
apparaître que, alors que le SDRIF 94 définis- en terme d'emplois :
sait un objectif de 10 m2 d'espace vert par habi- -"des emplois bien répartis et diversifiés"
tant, 21 communes sur 36, dont celles qui ne -"contrecarrer le tendance spontanée à
bénéficient pas directement des zones vertes la concentration des emplois, particulièrement
précitées, ont moins de 10 m2 d'espaces verts tertiaires, au centre et à l'éloignement des
ouverts au public par habitant, et 8 communes logements à la périphérie"
moins de 5 m2 par habitant. -"réduire le déséquilibre ouest-est des
Mais le cadastre vert met en évidence emplois en petite couronne".
que, si on raisonne en terme de masse verte,.
Que constate-t-on maintenant ?:
c'est à dire en incluant les espaces verts privés
-la baisse continue des emplois indus-
et notamment les jardins des quartiers pavillon-
triels, la quasi disparition des activités de pro-
naires, le nombre de communes à moins de
duction et la prépondérance encore accrue des
10 m2 par habitant diminue sensiblement :
activités tertiaires, et ceci même au niveau
3 seulement (Levallois, Clichy et Levallois)
régional: 5 fois plus d'emplois dans le commer-
n'ont pas plus de 10 m2 de masse verte par habi-
ce, les transports et les services que dans l'in-
tant. Une commune comme Bourg la Reine par
dustrie et la construction;
exemple, pauvre en espaces verts ouverts au
-l'augmentation du déséquilibre ouest
public (1 m2/hab), passe à 39 m2/hab. en terme de
-est au profit des Hauts-de-Seine, même si,
masse verte.
compte tenu de la mauvaise conjoncture géné-
Il est très important pour la qualité de
rale et des taux de chômage importants de la
vie des habitants des Hauts-de-Seine, y com-
décennie 1990, le taux d'emploi rapporté aux
pris ceux qui habitent en collectif, d'assurer
actifs n'a que peu augmenté dans les Hauts-de-
la pérennité des quartiers pavillonnaires qui
Seine, la différence s'est accrue avec le Val-de-
par ailleurs permettent l'aération du tissu
Marne et la Seine-Saint-Denis, où le taux de
urbain en zone dense.
chômage a sensiblement augmenté.
-la densité d'emploi des Hauts-de-1.3. L'évolution économique et
Seine (4 600 emplois au km2) est plus de deuxsociale
fois plus importante que celle de la Seine-Depuis une trentaine d'années, on a
Saint-Denis (2 000 emplois au km2) et queconstaté :
celle du Val-de-Marne (1 900 emplois au-une décroissance très nette, allant jus-
km2);qu'à une quasi disparition, des activités indus-
trielles de production à Paris d'abord et En matière de construction de loge-
ensuite en petite couronne, ces activités se ments, et par rapport aux objectifs du
43SDRIF94 : La demande importante a entraîné
-la réalisation a été supérieure de plus depuis la fin de la crise immobilière de la pre-
de 10% aux objectifs à Paris et dans les mière moitié des années 1990, un renchéris-
Hauts-de-Seine ; sement des loyers et des prix d'achat des
logements qui sont de moins en moins acces--elle a été au niveau de 63% de l'objec-
sibles aux personnes et aux ménages de reve-tif pour la Seine-Saint-Denis, de 82% pour le
nus modestes et même moyens.Val-de-Marne et de 83% pour la grande cou-
ronne. Le déséquilibre économique entre
l'ouest et l'est de la petite couronne entraîne
La concentration des emplois dans
et aggrave un déséquilibre social au détri-
les Hauts-de-Seine et la difficulté des trajets
ment notamment des jeunes pour lesquels il
domicile-travail en région parisienne inci-
est très difficile de s'installer dans les Hauts-
tent nombre de Franciliens à chercher à s'y
de-Seine, même quand ils y ont été élevés.
loger.
plus de 400
de 200 à 400
de 100 à 200
de 40 à 100
de 20 à 40
moins de 20
limite de
département
Figure 2, Le déséquilibre population+emplois entre les départements de la petite couronne
-la loi 2000-1208 "solidarité et renouvelle-2. L'évolution de la législation et
ment urbain"du 13 décembre 2000, dite loide la réglementation en matière
SRU ;
d'urbanisme -la loi 2003-590 "urbanisme et habitat" du
Depuis 1990 de nombreuses modifica- 2 juillet 2003, dite loi De Robien ;
tions ont été faites au fil des ans au Code de -la loi 2003-710 "politique de la ville et réno-
l'urbanisme; nous ne traiterons ici que des plus vation urbaine"du 1er août 2003, dite loi
récentes qui sont aussi les plus marquantes : Borloo.
44Nous en présentons ci-après les points essen- -en définissant un document d'urba-
tiels qui doivent être connus des associations nisme propre aux intercommunalités,
qui veulent intervenir dans les procédures le"schéma de cohérence territoriale" (SCOT)
d'élaboration et de révision des documents qui s'impose aux PLU communaux,
communaux et supra communaux d'urbanisme.
-en faisant quelques modifications au
Code de l'urbanisme