Enseignement supérieur et emploi: sur-investissement éducatif? - article ; n°4 ; vol.10, pg 67-100
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Revue française d'économie - Année 1995 - Volume 10 - Numéro 4 - Pages 67-100
After United States, Europeans countries have entered into a period of mass higher education.This phenomenon began in France in the sixties. Since, it has been growing more and more: nowadays, nearly fifty per cent of young people are studying in the higher educationnal system; they were only twenty per cent fifteen years ago. For the future, this trend should keep on up to the end of the century. In such a context, one of the most important question is: will this future high-qualified manpower find a job, and if so, which job? If one could be still optimistic as concerns the situation of the graduates on the labor market four or five years ago, it is no more the same today: diplomas do not prevent any more from unemployment or low-paid jobs. Some economists say that individuals and society invest too much in higher education: as a consequence investments in human capital yields lower rates of return. If one see the problem from an economical point of view, Government should try to limit the output of the higher educationnal system. But from a political point of view the problem is more difficult to solve because the efficiency of the scolar system cannot be assessed only from the labor market side but also from the social side i.e. keeping the social peace by satisfying demand for education.
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 52
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Yves Leroux
Enseignement supérieur et emploi: sur-investissement éducatif?
In: Revue française d'économie. Volume 10 N°4, 1995. pp. 67-100.
Abstract
After United States, Europeans countries have entered into a period of mass higher education.This phenomenon began in France
in the sixties. Since, it has been growing more and more: nowadays, nearly fifty per cent of young people are studying in the
higher educationnal system; they were only twenty per cent fifteen years ago. For the future, this trend should keep on up to the
end of the century. In such a context, one of the most important question is: will this future high-qualified manpower find a job,
and if so, which job? If one could be still optimistic as concerns the situation of the graduates on the labor market four or five
years ago, it is no more the same today: diplomas do not prevent any more from unemployment or low-paid jobs. Some
economists say that individuals and society invest too much in higher education: as a consequence investments in human capital
yields lower rates of return. If one see the problem from an economical point of view, Government should try to limit the output of
the higher educationnal system. But from a political point of view the problem is more difficult to solve because the efficiency of
the scolar system cannot be assessed only from the labor market side but also from the social side i.e. keeping the social peace
by satisfying demand for education.
Citer ce document / Cite this document :
Leroux Jean-Yves. Enseignement supérieur et emploi: sur-investissement éducatif?. In: Revue française d'économie. Volume
10 N°4, 1995. pp. 67-100.
doi : 10.3406/rfeco.1995.991
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1995_num_10_4_991Jean-Yves
LEROUX
Enseignement supérieur et
emploi: sur-investissement
éducatif?
e nombre de diplômés de l'e
nseignement supérieur a connu une croissance sans précédent
depuis un peu plus d'une trentaine d'années. Le phénomène
est particulièrement marqué depuis la fin de la décennie
quatre-vingt. Cela n'a pas empêché les sortants du système
d'enseignement supérieur de maintenir dans l'ensemble sur le
moyen terme leur position sur le marché du travail, bénéficiant
de fortes créations d'emplois dans les professions moyennes
et supérieures et d'une hausse des exigences en matière de
formation initiale pour l'accès à ces emplois. Cependant, Jean- Yves Leroux 68
la forte récession que nous venons de traverser a dégradé
parfois sensiblement la situation des diplômés. Phénomène
conjoncturel d'une ampleur toute particulière ou bien amorce
d'une situation durable?
Si la dimension conjoncturelle du problème ne saurait
être niée, certains éléments à caractère plus structurel amènent
à s'interroger sur l'éventualité de l'entrée dans une nouvelle
phase de fonctionnement du marché du travail des diplômés.
L'évolution prévisible - déjà en cours - des structures d'emploi
et la poursuite parallèle du mouvement d'accroissement des flux
de sortants du système d'enseignement supérieur souligné par
toutes les études prospectives conduisent à se demander si nous
ne sommes pas entrés dans un processus de sur-investissement
éducatif.
Suivons-nous en cela l'exemple des Etats-Unis où dès les
années soixante et soixante-dix le problème est posé ? L'ampleur
des masses budgétaires consacrées à l'enseignement et l'espoir
mis dans l'éducation pour assurer une certaine fluidité sociale
donnent à cette question une acuité toute particulière: une
partie des efforts déployés pour démocratiser la société et
améliorer la productivité de l'économie ont-ils débouché sur
un gaspillage de fonds publics et privés ? En même temps, c'est
l'ensemble des mécanismes de régulation à la fois du côté du
système d'enseignement et du côté du marché du travail qui
sont en cause puisque le sur-investissement éducatif — s'il est
avéré - traduit une mauvaise allocation des ressources elle-
même conséquence d'une défaillance du système de prix et/ou
des procédures centralisées.
Nous tenterons de présenter les éléments relatifs à cette
question en évoquant dans un premier temps le précédent
américain, sachant que les Etats-Unis font souvent figure
de précurseurs en matière économique et sociale, puis nous
présenterons le cas français et tenterons de déceler d'éventuelles
similitudes avec la situation outre-Atlantique, après quoi nous
nous interrogerons sur les enjeux économiques et sociaux de
l'avènement d'un enseignement supérieur de masse. Jean-Yves Leroux 69
Le précédent américain
L'expansion précoce par rapport à l'Europe du nombre
d'étudiants dès les lendemains de la guerre aux Etats-Unis
a conduit à ce que dès le début des années soixante-dix la
question du sur-investissement éducatif soit posée. Depuis
lors, plusieurs études ont conclu qu'il existait une tendance
à l'accroissement du nombre de travailleurs « sur-éduqués »
dans ce pays. La définition la plus fréquemment retenue de
la sur-éducation étant l'existence d'un surplus du nombre
d'années d'études par rapport à un niveau moyen observé requis
pour chaque type d'emploi, corrigé d'une marge standard.
Les tentatives d'affinement de la notion par certains auteurs
(Rumberger [1987], Groove [1993], Sicherman [1991])
n'ont pas conduit à modifier sensiblement les résultats
et les conclusions des analyses précédentes. La traduction
économique individuelle et collective du phénomène étant
la baisse du taux de rendement des études.
Freeman [1976] est le premier dans la décennie
soixante-dix à poser la question du sur-investissement éducatif
dans l'enseignement supérieur {Overinvestment in College
Training) . L'auteur explique que les années soixante sont
marquées aux Etats-Unis par une forte poussée des dépenses
d'éducation, à la fois de la part de l'Etat (avec en particulier le
programme de « War on Poverty » de Johnson lancé en 1965)
et des individus (la part de l'éducation dans le budget des
ménages progresse fortement). Pendant cette période, les gains
relatifs des sortants de l'enseignement supérieur (en particulier
par rapport aux diplômés issus de l'enseignement secondaire)
se maintiennent, ainsi que les taux de rendement des études
universitaires qui demeurent à un niveau élevé sous le double
effet d'une forte demande de cadres et de la faiblesse de l'offre
de diplômés.
Le début des années soixante-dix est marqué par un
net retournement de tendance: les salaires réels et relatifs des
diplômés baissent d'une manière assez significative, alors que Jean-Yves Leroux 70
les déclassements sont de plus en plus fréquents (des diplômés
plus nombreux ont été embauchés comme employés). Ces
évolutions sont interprétées par l'auteur comme des réponses
classiques à un excès d'offre. Il aura donc suffi de quelques
années pour faire basculer le marché. L'origine du phénomène
est à rechercher selon Freeman dans la conjonction de plusieurs
facteurs: du côté de la demande la croissance des emplois de
cadres s'est ralentie et du côté de l'offre il y a eu l'arrivée
massive des générations issues du baby-boom associée à une
augmentation des taux de poursuite d'études. Parallèlement,
l'augmentation du coût de ces études a accentué la diminution
du taux de rendement des formations supérieures.
Au total donc, aussi bien au niveau des prix que des
quantités la situation des diplômés s'est dégradée.
A la suite de Freeman, d'autres auteurs ont confirmé
les résultats obtenus par ce dernier. Rumberger [1987] a
montré qu'en 1973 entre 11 % et 17 % de ces mêmes
travailleurs étaient très fortement sur-éduqués et que selon
les secteurs entre 16 et 40 % de la main-d'œuvre avait un
niveau d'études supérieur de trois ans à ce que nécessitait
leur emploi. Duncan et Hoffman [199

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