Intégration et compétitivité dans le Mercosur Vers une introversion des échanges agricoles et agro-alimentaires? - article ; n°1 ; vol.234, pg 67-77
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Description

Économie rurale - Année 1996 - Volume 234 - Numéro 1 - Pages 67-77
La construction du Mercosur est une expérience novatrice. Elle intervient dans un contexte de libéralisation et d'ouverture unilatérale des pays membres. Pour ces pays, les échanges intrazones ont augmenté plus rapidement que le commerce global, notamment au niveau des produits agricoles dont le Mercosur est un débouché. L'augmentation du commerce intra-Mercosur relève surtout de la création de commerce, la compétitivité agricole s'appuyant essentiellement sur l'avantage comparatif. Étant donné ses réserves de marché, le Brésil apparaît comme un client naturel pour les trois autres partenaires complémentaires, tout en restant très compétitif pour les produits transformés des Iaa. Les échanges touchant aussi des produits et des filières sensibles, une harmonisation et des mécanismes de compensation s'avèrent nécessaires dans la construction d'un Marché commun.
The southern common market and agricultural trade
MERCOSUR is an original feature of the Latin American Integration process which occurs in the context of unilateral trade liberalisation of its member countries. During the 1990- 1994 period, intrazone trade has increased faster than total trade of members. This has been true for all categories of products. Concerning agricultural products, the marked increase in trade is mainly due to the trade-creating influence of Mercosur, with countries basing their respective competitiveness on comparative advantage. These countries are complementary and, given the size of its market, Brazil, while remaining very competitive for processed food products, appears as a natural customer for the other three members. Since trade also concerns some sensitive products it is necessary to devise compensation procedures and rules for harmonisation.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 46
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Yves Chaloult
Guillermo Hillcoat
Intégration et compétitivité dans le Mercosur Vers une
introversion des échanges agricoles et agro-alimentaires?
In: Économie rurale. N°234-235, 1996. pp. 67-77.
Résumé
La construction du Mercosur est une expérience novatrice. Elle intervient dans un contexte de libéralisation et d'ouverture
unilatérale des pays membres. Pour ces pays, les échanges intrazones ont augmenté plus rapidement que le commerce global,
notamment au niveau des produits agricoles dont le Mercosur est un débouché. L'augmentation du commerce intra-Mercosur
relève surtout de la création de commerce, la compétitivité agricole s'appuyant essentiellement sur l'avantage comparatif. Étant
donné ses réserves de marché, le Brésil apparaît comme un client "naturel" pour les trois autres partenaires complémentaires,
tout en restant très compétitif pour les produits transformés des Iaa. Les échanges touchant aussi des produits et des filières
sensibles, une harmonisation et des mécanismes de compensation s'avèrent nécessaires dans la construction d'un Marché
commun.
Abstract
The southern common market and agricultural trade
MERCOSUR is an original feature of the Latin American Integration process which occurs in the context of unilateral trade
liberalisation of its member countries. During the 1990- 1994 period, intrazone trade has increased faster than total trade of
members. This has been true for all categories of products. Concerning agricultural products, the marked increase in trade is
mainly due to the trade-creating influence of Mercosur, with countries basing their respective competitiveness on comparative
advantage. These countries are complementary and, given the size of its market, Brazil, while remaining very competitive for
processed food products, appears as a "natural customer" for the other three members. Since trade also concerns some
sensitive products it is necessary to devise compensation procedures and rules for harmonisation.
Citer ce document / Cite this document :
Chaloult Yves, Hillcoat Guillermo. Intégration et compétitivité dans le Mercosur Vers une introversion des échanges agricoles et
agro-alimentaires?. In: Économie rurale. N°234-235, 1996. pp. 67-77.
doi : 10.3406/ecoru.1996.4809
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1996_num_234_1_4809CHALOULT • Guillermo HILLCOAT Yves to
ntégration et compétitivité
4>
dans le Mercosur
Vers une introversion des échanges agricoles
et agro-alimentaires ? fU
CO
trale) et le CARICOM (pays des Caraïbes) respectivement Le Mercosur
de 413,7%, 325,3%, 144,9% et 24,9% (Cepal, in dans un contexte de relance
Gana, 1994). o de l'intégration latino-américaine
y
Antécédents Le Mercosur concerne 60 % de la superficie totale de
cô l'Amérique latine, 45 % de sa population et 50 % de son Lancé en mars 1991 par le Traité d' Asuncion, le procesproduit brut. C'est un marché qui compte près de
sus d'intégration entre les quatre pays membres du Mer200 millions d'habitants et un PIB de près de CO cosur connaît deux phases. La première phase va de 800 milliards de dollars, l'équivalent de 10 % du PIB de
1985 à 1990 et se caractérise par la signature des accords l'ALENA et de l'Union européenne. Les échanges intra-
bilatéraux entre trois de ces pays. Depuis 1975 le Brésil zone ont été de 4,3 milliards en 1990, de près de
et l'Uruguay étaient liés par un Protocole d'expansion 7 milliards en 1992 et de près de 12 milliards en 1994.
commerciale (PEC). L'Argentine et le Brésil signent en
o 1985 le Programme d'intégration et de coopération écoLa construction du Mercosur est une expérience novat CI nomique (PICE) et en 1988 le Traité d'intégration, coopérrice dans le processus d'intégration latino-américaine ;
ation et développement. Parallèlement, un Accord elle fait partie d'une nouvelle approche appelée "le régio o Argentine-Uruguay déjà en vigueur est reconduit et pernalisme ouvert". En effet, la relance de l'intégration ces u fectionné. Enfin, en juillet 1990, le processus d'intégradernières années s'inscrit dans une nouvelle stratégie
tion entame un tournant lorsque le Brésil et l'Argentine adoptée par les pays latino-américains, celle de la libéra
décident de créer un marché commun avec la participalisation commerciale et de la réinsertion compétitive co tion de l'Uruguay et du Paraguay. dans le marché mondial (Cepal, 1994). Ci)
L'Accord entre le Brésil et l'Argentine (PICE) élargit les "O Dans ce contexte apparaît une tendance à l'introversion
préférences bilatérales octroyées dans le cadre de des échanges commerciaux de la région, faisant suite à
c I'aladi (Association latino-américaine d'intégration) une véritable régression du commerce intrazone. En
dans le but d'encourager le commerce et la complémentaeffet, la crise de la dette avait contraint l'Amérique latine O rité sectorielle. Le processus envisagé reste sélectif, à un fort ajustement récessif pendant la première moitié
progressif et sans calendrier explicite. Ses principes sont des années 1980 ; le résultat fut une forte contraction du
équilibre." Une douzaine de Pro"gradualité, flexibilité, pib et des importations. Le commerce intrazone qui (O CO
tocoles sont souscrits dont trois concernent directement absorbait 14,3 % des exportations totales en 1981 était
le secteur agro-alimentaire : le protocole n° 2 sur le blé, passé à 8 % en 1985 ; puis il a eu une récupération lente,
le n° 3 "approvisionnement alimentaire" et le n° 9 sur les 15 ce taux plafonnant autour de 10 ou 11 % des exporta
biotechnologies. Depuis 1986, il y a eu des négociations tions totales à la fin de la décennie. L'année charnière est
semestrielles et de nouveaux Protocoles ont été adoptés 1991 : les exportations intrazones vont enregistrer à part
_O dont le n° 22 sur les industries alimentaires, signé en ir de cette année-là un taux de croissance supérieur à
avril 1988. 20 % par an, de telle sorte qu'en 1993 les échanges intr co azone atteignent 19,2 % du total.
La libéralisation graduelle et bilatérale est favorable à
Dans ce cadre de relance des échanges, le Mercosur s'est l'Argentine, en particulier la mise en route du protocole
montré le plus dynamique des sous-groupes existants. 22 sur les industries alimentaires, qui lui permet de ren
En effet, la croissance cumulée des exportations dans forcer son avantage dans la balance agricole : son excé
chaque groupe dans la période 1985-1993 a été pour le dent est de 300 millions en 1988, 620 millions en 1989
et 780 millions de dollars en 1990; le solde agricole Mercosur, le Groupe Andin, le MCCA (Amérique
Économie Rurale 234-235/Juillet-Août-Septembre-Octobre 1996 67 donnant ainsi une contribution décisive à l'excédent glo effet, tournant la page de la longue expérience de déve
bal bilatéral obtenu par l'Argentine dans les années loppement introverti mené par ces pays, principalement
1989-1991. par l'Argentine et le Brésil depuis les années 1930, ils
décident d'ouvrir et de libéraliser leur économie. A partir -Si Dans cette première phase préparatoire du Mercosur, le de 1988, l'Argentine réduit sensiblement son niveau de M
«0 Brésil devient de plus en plus un "client naturel" dans le protection douanière. Le tarif moyen qui était en 1987 de
commerce agricole pour ses partenaires ; les importa 47 % est descendu à 9 % à la mi- 1994.
tions brésiliennes étant composées en moyenne de 60 %
de produits agricoles et agro-alimentaires. Le plus Le Brésil introduit aussi une réforme tarifaire assez
important est la part croissante des fournisseurs du MerCL drastique ; le tarif nominal moyen varie de 115,8 % en
cosur dans les importations agro-industrielles totales du U O 1980, à 31,4 % en 1990 et à 13,6 % en 1994 (Garriga et
Brésil : elle passe de 30 % en 1985 à près de 60 % en Sanguinetti, 1995).
1990 (Jank, 1992).
J Dans la période de transition 1990-1994 les échanges Î2 La deuxième phase, formellement inaugurée en intrazone s'accroissent beaucoup plus rapidement que le mars 1991, élargit la perspective de la première. Le commerce global des pays membres (voir tableau 1). Traité d'Asuncion se donne comme objectif la création
d'un marché commun, le Mercosur. Pour atteindre ce La progression est très rapide, principalement pour

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