L enseignement - article ; n°1 ; vol.39, pg 185-206
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Description

Économie rurale - Année 1959 - Volume 39 - Numéro 1 - Pages 185-206
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

R. Châtelain
L'enseignement
In: Économie rurale. N°39-40, 1959. pp. 185-206.
Citer ce document / Cite this document :
Châtelain R. L'enseignement. In: Économie rurale. N°39-40, 1959. pp. 185-206.
doi : 10.3406/ecoru.1959.1661
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1959_num_39_1_1661IL
et de Directeur-adjoint la du formation par ministère R. CHATELAIN professionnelle de l'Agriculture V enseignement agricole
Le sujet est explosif. Mais si Ton- se contente de culture. Pour voir si et dans quelle mesure ce but
tourner autour, en évitant prudemment d'aborder a été atteint, il faudra donc examiner le problème
les secteurs dangereux, on laisse de côté l'essentiel. sous ses deux aspects : qualitatif et quantitatif.
Dans ce domaine aussi, l'avenir est « à base de Cette recherche peut s'ordonner, en gros, autour
vérité » et celle-ci, hélas ! est souvent pénible. des deux questions : Qui ? Comment ?
Le sujet est vaste, ce qui contraint à s'en tenir Nous examinerons donc, dans une première partaux grandes lignes de l'évolution, mais aussi à ie, le problème des compétences de droit et de faire état de ses très nombreux aspects. fait, et, dans une seconde, l'aspect : organisation, Il est complexe, notamment à Taison des inte méthodes, moyens et résultats. rférences entre les différents facteurs, d'où la diffi
culté de choisir un plan vraiment satisfaisant. Dans chacune de ces parties, nous retracerons
Il n'est pas superflu de rappeler d'abord le but l'évolution et ferons le point de la situation ac
tuelle, puis — comme il nous a été demandé — assigné à « l'enseignement » dans cette « évolution
de l'économie agricole » : donner une formation nous comparerons cette situation française à « celle
des pays européens évolués » pour nous efforcer adéquate à tous ceux (et à toutes celles) qui se des
tinent (1), soit à l'agriculture proprement dite, soit à enfin de dégager, de cet ensemble de données, les
une activité ayant des rapports étroits avec « orientations futures ».
I. — COMPETENCES
Nous voici d'emblée au cœur du sujet avec les 1958, la très grande majorité des fils et filles d'agri
culteurs n'ayant continué à recevoir que l'enseignetrois grands conflits qui ont dominé le problème et
donné son rythme à l'évolution : public, privé ; ment obligatoire jusqu'à 14 ans, leur formation gé
nérale est restée essentiellement assurée par l'eadministration, profession ; agriculture, éducation
nseignement public et, au sein de ce secteur, par nationale.
l'école primaire rurale.
A. — Secteur public et secteur privé 2° Formation professionnelle.
(au sens large) (2) a) En droit.
1. — Evolution 1° Formation et situation générale. actuelle en France. Il fallait déplorer le maintien de la coexistence de
deux législations : l'une dite sur « V enseignement
agricole » ; l'autre sur « l'apprentissage agricole ». Sur ce point, aucun changement n'a été apporté
Coexistence dont les inconvénients ont été aggraau statut légal de l'enseignement privé.
vés par le fait qus, deDuis 1941, ces deux législaLes faits principaux à noter sont que, jusqu'en
tions s'ignorent mutuellement. Situation double
ment absurde puisque les deux ont — plus exacte(1) Ce n'est point par mégarde que je propose cette définition devraient avoir — essentiellement le même En effet, c'est, en principe, le rôle de « I'crientation » et non
celui de « l'enseignement » — stricto sensu — de faire en sorte but : assurer la « formation professionnelle » (au
que « se destinent » à « l'agriculture » — entendue au sens large sens large), c'est-à-dire l'ensemble des connaissanc
— tous ceux qui ont les aptitudes requises et qui sont jugés éc es — pratiques et théoriques — indispensables à
onomiquement et socialement nécessaires, mais ceux-là seulement. l'exercice de la profession considérée (3).
(2) II me paraît indispensable et opportun de faire une plus
la'ge place à l'étude de cette question parce que, d'une part,
c'est pratiquement la question clé du problème de l'enseignement (3) Sur les inconvénients de cette dualité, je me pemets de
renvoyer à mon livre « L'agriculture française et la formation pro- agricole et que, d'autre part, après les récentes déclarations de
M. Michel Debré, Premier Ministre, elle redevient d'actualité. fessionnellc ». Sirey, Paris, 1953, p. 199 à 203. — — 186
Or, deux textes viennent de D'autre part, une disposition de caractère pers'y ajouter. L'ordon
nance du 6 janvier 1959 « portant prolongation de manent, l'ordonnance du 24 octobre 1945, qui a
la scolarité obligatoire » jusqu'à l'âge de 16 ans repris, pour Vf essentiel, laAoi du 18 janvrer 1929,
disDose que cette instruction obligatoire a désor laquelle était venue étendre aux professions agricol
mais pour objet les éléments ds la cul airs générale es et connexes les dispositions du Code du travail
et, « selon les choix », « de la formation profes relatives à l'apprentissage industriel et commercial.
sionnelle et technique ». D'autre part, le décret de Toute personne destinant son enfant (fils ou fille)
même date « portant réforme de l'enseignement à l'une de ces professions avait désormais la possi
public » s'appliaue, dans une certaine mesure, à bilité de le placer comme apprenti chez un parti
la format'on professionnelle agricole (4). culier, exploitant agricole, et de passer avec celui-c:
En matière « d'enseignement », à la loi un contrat d'apprentissage, ou de le prendre com
du 2 août 1918, qui ne soufflait mot du secteur Dri me apprenti sur sa propre exploitation et de sous
vé, est venue se substituer celle du 5 janvier 1941, crire une déclaration d'apprentissage.
« portant organisation de l'enseignement agricole Contrat et comportaient les mêmes
public », qui n'a traduit que très timidement son obligations. Pour le chef d'exploitation, celle de
souci de collaboration avec renseignement privé. donner ou faire donner à l'apprenti « une format
Il n'en subsiste guère auojurd'hui qu'une reconnais ion professionnelle méthodique et complète »,
sance implicite de cet enseignement, qui, dans son c'est-à-dire comportant, non seulement une initia
ensemble, est resté sans statut. tion manuele au métier. maÎ3 aussi un a enseigne
Signalons notamment que, jusqu'en 1958, le prin ment professionnel ». Pour l'apprenti, l'obligation
cipe de la liberté de l'enseignement était expre de passer, à la fin de sa format'on, l'examen du
ssément reconnu dans toutes les législations particu « brevet d'apprentissage agricole ».
lières aux différents ordres d'enseignement, sauf Donc, la loi très libérale, en un sens, puisqu'elle
par celle concernant agricole. C'est reconnaissait a priori la compétence de chaque chef
l'ordonnance du 6 janvier 1959 qui vient, pour ta d'exploitation à assurer lui-même la formation comp
première fo's, de consacrer partiellement ce prin lète de son apprenti, y compris cet « enseigne
cipe ; en effet, la partie de formation profession ment » considéré à iuste titre comme le complé
nelle aarricole que comprendra désormais l'instrucindispensable de l'apprentissage pratique ;
tion obligatoire iusqu'à 16 ans pourra, comme l'in mais loi paradoxalement restrictive en un autre
struction générale, être donnée « soit dans les éta sens car, à défaut du chef d'exploitation, étaient
seuls habilités à donner ce complément « d'ensei- blissements ou écoles publics ou libres, soit dans
les familles par les parents, ou l'un d'entre eux, ou griement » les écoles et cours publics « ou autres
d' enseignement ou cours professiontoute autre personne de leur choix ». établissements
En matière « d'apprentissage agricole », nous r nels agricoles placés sous le patronage dz ministère
etrouvons d'abord, comme avant 1938, une autre de l'Agriculture » (5) : aucune allusion expfesse à
source de confusion avec la coexistence de deux V enseignement a privé ».
textes d'esprit et de portée tout à fait différents : Les buts de cette loi

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