Les conséquences du vieillissement démographique sur l épargne des ménages en France - article ; n°1 ; vol.16, pg 51-77
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Revue française d'économie - Année 2001 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 51-77
Even though the relationship between saving and demography is clearly established in theory, it is still the subject of controversy at an empirical level. While major demographic changes are developing, we try to investigate the influence of the French population structure on household saving. Our study, which covers the 1970-1997 period, shows that households'saving rate is positively related to the proportion of the 40-59 persons in the population as a whole, and negatively to that of the 75 and more. Those results, corresponding partly to theory, can be put side by side with the available projections of population. We observe that, ceteris paribus, the saving rate should increase until 2005-2010, then decrease because of the baby boom generation then retiring. The population ageing should also imply variations in the allocation of saving, with a preference for long term assets for a few years to come.
Clairement établie au niveau théorique, la relation entre épargne et démographie est controversée empiriquement. Alors que des évolutions démographiques majeures sont en cours, nous tentons de cerner dans quelle mesure la structure de la population française influence l'épargne des ménages. Notre étude, qui porte sur la période 1970-1997, montre que le taux d'épargne des ménages est relié positivement à la part des 40- 59 ans dans la population totale, et négativement à celle des individus de 75 ans et plus. Ces résultats, en partie conformes aux enseignements théoriques, peuvent être rapprochés des projections de population disponibles. On en déduit que, ceteris paribus, le taux d'épargne devrait croître jusqu'en 2005-2010, pour ensuite diminuer, la génération du baby boom entrant alors en période d'inactivité. Le vieillissement démographique devrait également avoir des conséquences sur l'allocation de l'épargne, avec une préférence pour les actifs longs pendant quelques années encore.
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 90
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Bruno Séjourné
Michel Boutillier
Fabrice Pansard
Les conséquences du vieillissement démographique sur
l'épargne des ménages en France
In: Revue française d'économie. Volume 16 N°1, 2001. pp. 51-77.
Abstract
Even though the relationship between saving and demography is clearly established in theory, it is still the subject of controversy
at an empirical level. While major demographic changes are developing, we try to investigate the influence of the French
population structure on household saving. Our study, which covers the 1970-1997 period, shows that households'saving rate is
positively related to the proportion of the 40-59 persons in the population as a whole, and negatively to that of the 75 and more.
Those results, corresponding partly to theory, can be put side by side with the available projections of population. We observe
that, ceteris paribus, the saving rate should increase until 2005-2010, then decrease because of the baby boom generation then
retiring. The population ageing should also imply variations in the allocation of saving, with a preference for long term assets for a
few years to come.
Résumé
Clairement établie au niveau théorique, la relation entre épargne et démographie est controversée empiriquement. Alors que des
évolutions démographiques majeures sont en cours, nous tentons de cerner dans quelle mesure la structure de la population
française influence l'épargne des ménages. Notre étude, qui porte sur la période 1970-1997, montre que le taux d'épargne des
ménages est relié positivement à la part des 40- 59 ans dans la population totale, et négativement à celle des individus de 75 ans
et plus. Ces résultats, en partie conformes aux enseignements théoriques, peuvent être rapprochés des projections de
population disponibles. On en déduit que, ceteris paribus, le taux d'épargne devrait croître jusqu'en 2005-2010, pour ensuite
diminuer, la génération du baby boom entrant alors en période d'inactivité. Le vieillissement démographique devrait également
avoir des conséquences sur l'allocation de l'épargne, avec une préférence pour les actifs longs pendant quelques années
encore.
Citer ce document / Cite this document :
Séjourné Bruno, Boutillier Michel, Pansard Fabrice. Les conséquences du vieillissement démographique sur l'épargne des
ménages en France. In: Revue française d'économie. Volume 16 N°1, 2001. pp. 51-77.
doi : 10.3406/rfeco.2001.1448
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_2001_num_16_1_1448Michel BOUTILLIER
Fabrice PANSARD
Bruno SÉTOURNÉ
Les conséquences
du vieillissement
démographique
sur l'épargne des ménages
en France
es questions démographiques occu
pent depuis quelques années une place de choix dans les grands
débats de politique économique, en France comme dans les prin
cipaux pays industrialisés. Le caractère exceptionnel de cette
Revue française d'économie, n° 1/vol XVI 52 Michel Boutillier, Fabrice Pansard, Bruno Séjourné
position est à souligner, tant les enjeux de long terme sont sou
vent considérés par les décideurs et les analystes comme des pré
occupations secondaires, au profit d'une attention plus grande
accordée aux phénomènes de court terme que sont par exemple
les cycles d'activité ou les crises financières. Mais on doit recon
naître que les bouleversements démographiques, en cours et pro
jetés, vont profondément affecter l'environnement macro-éco
nomique et financier dans les décennies à venir, à tel point qu'il
est dès aujourd'hui temps de prendre la mesure des répercussions
à attendre.
En France, comme dans les grands pays industrialisés, les
perspectives démographiques sont synonymes de vieillissement
de la population. Dès le début du nouveau millénaire, plus pré
cisément à partir de 2006, des actifs de moins en moins nomb
reux vont cohabiter avec des inactifs retraités qui seront eux en
proportion croissante. Il en sera ainsi pendant quelques décenn
ies. Les conséquences plausibles de cette modification de la
structure de la population sont a priori multiples (Hagemann et
Nicoletti [1989], Blanchet [1990], Bakhi et Chen [1994], Arms
et Legros [1999]). Elles concernent notamment le sentier de
croissance à long terme de l'économie française, le rendement des
actifs financiers, le niveau d'épargne ainsi que le financement de
la protection sociale (retraite et santé). En France, c'est très ce
rtainement ce dernier aspect qui domine la scène, sans pour
autant oublier qu'il n'est pas indépendant, loin s'en faut, des
autres problématiques évoquées. Faut-il en effet rappeler que le
débat sur le choix du système de retraite optimal (répartition et/ou
capitalisation) dépend notamment du rendement relatif de chaque
système, et que le rendement de la capitalisation est directement
déterminé par l'état du marché des fonds prêtables et donc par
le niveau de l'épargne ?
La question abordée ici est celle de la relation entre l'a
ccumulation patrimoniale opérée par les ménages et l'évolution
démographique. Après un retour rapide sur les travaux antér
ieurs, nous cherchons à évaluer dans quelle mesure la déformation
observée de la pyramide des âges française depuis une trentaine
d'années a influé sur le montant des flux d'épargne des ménages
Revue française d'économie, n° 1/vol XVI Michel Boutillier, Fabrice Pansard, Bruno Séjourné 53
ainsi que sur l'allocation de ces derniers. Notre étude s'achève par
la présentation de quelques perspectives pour les décennies à
venir.
Démographie et épargne des ménages :
un rappel sur l'état de la question
Sur un plan théorique, les facteurs démographiques exercent
une influence sur le montant d'épargne ainsi que sur l'allocation
de cette dernière. Pour ce qui concerne le premier aspect, il faut
se référer à la théorie du cycle de vie développée à partir de l'ar
ticle fondateur de Brumberg et Modigliani [1954]. L'idée majeure
de cette approche est que le comportement d'épargne d'un indi
vidu dépend de son âge ou de sa position au sein du cycle de la
vie. Cette influence de l'âge découle directement de l'objectif que
s'assigne l'individu, à savoir maintenir à peu près stable dans le
temps son niveau de consommation.
Schématiquement, la vie d'un individu peut se décomp
oser en trois périodes, chacune caractérisée par un comporte
ment d'épargne distinct. La jeunesse correspond à une période
d'inactivité ou de début d'activité professionnelle. Les revenus sala
riaux sont nuls ou inférieurs à ceux escomptés dans le futur et
l'individu s'endette de manière à obtenir un niveau de consom
mation en adéquation avec ce qu'il estime être son niveau de vie
« de croisière ». L'âge mûr est la période de la vie où les revenus
salariaux s'élèvent et atteignent leur maximum. Hormis le fina
ncement de la consommation courante, ce supplément de re
ssources permet à l'individu d'une part de procéder au rem
boursement de la dette contractée lorsqu'il était plus jeune,
d'autre part de se constituer un patrimoine dont l'utilisation
principale sera le financement de la consommation en phase de
retraite. L'effort d'épargne est donc maximum à ce stade de la vie.
La vieillesse correspond à la période de retraite et à l'arrêt de toute
Revue française d'économie, n° 1/vol XVI 54 Michel Boutillier, Fabrice Pansard, Bruno Séjourné
activité professionnelle. Les revenus salariaux disparaissent et la
consommation est financée uniquement par la désépargne, c'est-
à-dire par la vente des actifs précédemment accumulés. Durant
ces trois étapes de la vie, on observe que l'épargne a comme seul
but de lisser le niveau de consommation.
Le taux d'épargne macro-économique étant le résultat
de l'agrégation de tous les comportements individuels, il est aisé
de mettre en évidence sur un plan théorique la relation existant
entre ce taux et les grandeurs démographiques. D'une part, le taux
d'épargne est d'autant plus élev

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