De l'Égypte des pharaons aux premières horloges

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• Publié par: science-magazine
• Publié le: 24 janvier 2013
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• Langue: Français

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De l'Égypte des pharaons aux premières horloges

Probablement pour accroître leur pouvoir sur les fidèles, les prêtres de l'Égypte ancienne utilisent des masques et des statuettes de dieux dont les mâchoires articulées, manipulées à l'abri des regards, semblent transmettre directement à la foule les injonctions divines.

Ces « automates élémentaires » sont mus par des fils, leviers, poulies ou treuils. Ce sont les ingénieurs-mécaniciens de l'Antiquité, parmi lesquels Philon de Bizance, Ktésibios, Héron d'Alexandrie ou encore Euclide et Archimède, qui enrichissent ces premiers dispositifs d'animation. En mettant en oeuvre des cames, des ressorts, des systèmes recourant à l'eau, à l'air, à la terre ou au feu, développés pour le plaisir d'expérimenter, ils imaginent ainsi de nouvelles combinaisons mécaniques plus élaborées.

Pistons, siphons, cames, roues dentées, valves, ressorts, vases communicants, orgues hydrauliques... utilisés dans des machineries scéniques originales se diffusent pendant près d'un millénaire. L'Occident prend goût aux automatismes et il semble qu'à force de perfectionnements, l'horlogerie apparaisse.

À partir du 13e siècle et jusqu'à la Renaissance, jeux d'eau, dispositifs scéniques automatisés et automates deviennent des classiques des jardins princiers et des cours d'Europe, constituant une véritable science pour les ingénieurs. Ceux-ci rivalisent d'imagination pour créer leurs fééries mécaniques : orgues hydrauliques, automates zoomorphes par Léonard de Vinci, machines scéniques de l'ingénieur français Salomon de Caus, ou instruments de musique jouant sans musicien...

Les combinaisons mécaniques s'enrichissent de dispositifs de commandes et de programmes de plus en plus petits et sophistiqués : système bielle-manivelle, tambour à commandes, échappement, régulateur à foliot, systèmes à oscillateurs ou balanciers... Le développement des automates favorise l'apparition des horloges d'édifices animées. Elles sont souvent dotées de jacquemarts ou de dispositifs mettant en scène des hommes ou des animaux pour marquer les changements d'heures, au moment desquels chacun peut venir admirer à loisir ces petits « spectacles vivants ». Un saut dans la précision a d'ailleurs été accompli à cette époque grâce à Huygens, qui l'a communiqué à Louis XIV dans son traité Horologium oscillatorium (Paris, 1673), actant notamment la naissance de l'horlogerie de précision à travers la mise en oeuvre de l'horloge à pendule et à ressort-spirale.

Contrairement à l'automate qui ne fait que reproduire sans fin, le robot peut apprendre, raisonner, interpréter, s'adapter et capitaliser une expérience qu'il sait réutiliser pour développer ses capacités.

Habillée d'un costume de paysanne de la fin du 18e siècle, cette poupée automate joue de la mandoline, tourne la tête et les yeux. Le mécanisme, dissimulé sous les vêtements, comprend un barillet à ressort, une fusée à boyau et un régulateur à palettes, systèmes classiques d'horlogerie. Les pieds sont animés d'un mouvement de va-et-vient, et l'ensemble est porté par un petit chariot à trois roues. Si elle est capable de se déplacer, la joueuse ne comporte pas de mécanisme de musique et ne fait que mimer le jeu de mandoline. C'est une figurine représentative de la plus belle période des automates.