Lettre ouverte des journalistes précaires de Radio France

Informations

• Publié par: L_Husson
• Publié le: 25 mai 2016
• Nombre de lectures: 2 800
• Langue: Français

Extrait

Lettre ouverte à Mathieu Gallet, Président directeur général de Radio France, Laurent Guimier, direc- teur de France Info, Laurence Bloch, directrice de France Inter, Frédéric Schlesinger, directeur par intérim de France Bleu, Sandrine Treiner, directrice de France Culture, Anne Sérode, directrice de FIP, Bruno Laforestrie, directeur de Mouv', et Marc Voinchet, directeur de France Musique. Existe-t-il encore des règles ?

Oui, nous sommes journalistes.Pour certains depuis plus de 5 ans en CDD, après une ou plusieurs an- nées de piges, avec dans nos cartons des dizaines, voire centaines de contrats accumulés en toute illégali- té. Et oui, nous aimons l'image et le son.La preuve, nombre d'entre nous apparaissent sur le live de France Info depuis son lancement, et tous, nous collaborons aux sites internet du groupe. Mais visiblement, nous ne sommes pas assez « minions », nous journalistes précaires du planning de Radio France, pour les recruteurs de France Info. Sinon, pourquoi aller chercher à l’extérieur ces 3 postes de présentateurs promis au départ à un recrutement en interne, alors que 36 journalistes « maison » (pré- caires et titulaires) avaient postulé ? En devenant journalistes au planning de Radio France, nous avons accepté des «règles du jeu» (des rem- placements au pied levé, à tous les postes, sur toutes les chaînes et à tout moment), contre un accès privi- légié aux embauches dans l’entreprise. Ces règles ont été foulées aux pieds par les recruteurs de France Info. Plus largement aujourd'hui nous sommes inquiets.des récentes orientations du groupe Radio Inquiets France. Les réductions de recours aux CDD pour pallier les absences des salariés en CDI ont des impacts sur nos conditions de travail. Bien souvent, un CDD est envoyé dans une rédaction pour remplacer deux ou trois titulaires absents. Et le projet d'évolution de la grille Bleu à la rentrée ne peut qu'augmenter nos inquié- tudes sur les charges de travail à supporter. Par ailleurs, plusieurs postes vacants ne sont pas pourvus, pro- longeant ainsi notre période de précarité. Alors que peut-on espérer de l’entreprise à laquelle chacun d’entre nous donne tant ? Il ne peut être acceptable dans une entreprise de service public qu'un personnel sur 5 soit précaire. Lors du mouvement social de l'an dernier, les ministères de tutelle, en la personne du médiateur nommé par eux, ont plusieurs fois réaffirmé que la résorption de la précarité devait être une priorité à Radio France. Un an plus tard, que reste-t-il de ce rappel à l'ordre, de ces belles intentions ? Nous attendons des réponses. Nous demandons une feuille de route clairede la part de Radio France sur le devenir de ses salariés en CDD. Et nous sollicitons par cette lettre une audience au président directeur général de Radio France, Mathieu Gallet, afin de connaître son opinion sur le sujet. Les journalistes précaires en colère de Radio France Lettre soutenue par les organisations syndicales SNJ, SNJ-CGT, SNJ-FO, Sud et Unsa de Radio France