Numéro admissible final
12 pages
Français

Numéro admissible final

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
12 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Informations

Publié par
Nombre de lectures 207
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

EDITO ernière étape (ou avant-dernière, pour ceux qui D ont encore des oraux) avant la sortie du tunnel. Vous êtes venus ici, à Cergy, au Hall St Martin, pour passer un test auquel 90% d'entre vous auront entre 9 et 11 sur 20 (pour les 10% restant, ce sont des gens un peu bizarres). Mais qu'importe, après 2 ou 3 années passées à travailler le week-end, à grossir ou maigrir (selon votre physionomie) et à jubiler quand vous trouviez le tout dernier bouquin sur la géopolitique de l'Antarctique, vous n'êtes plus à ça près. Comme vous pouvez le constater aujourd'hui, les associations de l'ESSEC sont diverses et variées, et surtout, sont dynamiques. Cursus à la carte, multiples partenariats avec d'autres institutions, tissus associatif dense, le principal souci des futurs admis sera le panel trop large de choix. Vendre mon école: check. Parlons maintenant un peu de nous. Journal du Groupe Essec, Le Pouce se veut entre autres une tribune libre, où chacun peut s'exprimer (avec validation de la rédaction) à propos de sujets divers et variés. La dominante est l'actualité de notre école, bien entendu, mais d'autres sujets trouvent aussi leur place dans nos pages. Interviews de personnes de l'administration, analyses de certaines problématiques rencontrées par les étudiants lors de leur scolarité, actualité des associations, témoignages d'ESSECs de par le monde à propos de leur expérience (double cursus, échange, ou même analyses d'anciens diplômés...), bref, notre association est bien plus qu'une tribune, la rédaction travaille en permanence à proposer du contenu intéressant (ou juste marrant, c'est selon) à ses congénères. Je vous laisse donc découvrir une sélection d'articles publiés dans nos pages cette année, ainsi qu'un témoignage d'une première année qui vous est adressé. P.S. : Préparationnaires que vous êtes, la citation de la couv' est une trademark de Nikita Khrouchtchev. Francisco
Page 2
CONFIDENCESD’UNE FUTURE EX-PREMIERE ANNEE A SES SUCCESSEURS Ami admissible, bonjour. Voici une petite lueur de sagesse, que dis-je un flambeau d’intelligence & de perspicacité, qui va illuminer cette passionnante journée qu’est celle des tests psychotechniques.Turêves de l’ESSEC depuis 2, 3 (4?) ans, tu as même appris la plaquette par cœur. Tu as tellement lu et relu la biographie de Françoise Rey que tu en viens à la considérer comme un membre de ta famille. Tu vis à travers les statuts Facebook de tes carrés ou ex-camarades de promo, glanant ça et là des bribes d’informations sur ce que pourrait être ta vie à Cergy. En clair, tu E-S-P-E-R-E-S. Et bien voilà : ton heure est bientôt venue, tu feras prochainement partie de cette belle & grande famille qu’est le groupe ESSEC. Attention, jeune paddawan : cet univers bien particulier est régi par des us & coutumes, un patois, un code vestimentaire ; inutile de tous les exposer ici, tu les découvriras bien assez vite. Voici néanmoins quelques règles de vie très simples qui faciliteront ton intégration dans la première école de commerce de France : 1.Fais le vide dans ta garde robe. L’ESSEC étant caractérisée par un TRES FORT sentiment d’appartenance, tout est prétexte à arborer le nom de ton école & de tes assoces : sweat, polo, casquette, peignoir… et même slip (!). Prépare-toi à un changement de look radical. 2.Profite de ton été pour t’envoyer une bonne cure de légumes.On ne l’a que trop dit, TF1 & M6 ont fait moult reportages à ce sujet: en école de commerce, il y a des soirées. BEAUCOUP de soirées. Des soirées déguisées, des soirées arrosées, des soirées mousse & même (soyons fous !) des soirées à Paris. Alors autant te dire que ton régime alimentaire va très vite se résumer à pâtes/riz/pâtes/sandwich Foy’s/riz. Si tu veux finir l’année en bonne santé, prends de l’avance & fais le plein de légumes cet été. 3.Investis dans un passe Navigo. Certes, tu auras un super amphi en début d’année, te vantant les charmes de la magnifique ville de Cergy. Certes. Prends-toi quand mêmes un passe Navigo: Paris, c’est bien aussi. 4.Achète-toi un bon ordinateur portable.On capte le Wifi dans les salles de cours. 5.Amène de quoi prendre des notes.vas apprendre plein de Tu choses intéressantes en cours. Tu en apprendras encore plus lors de tes déplacements dans Cergy. La faune locale est … cocasse. On en sort changé.
Je n’en dirai pas plus: c’est quand même beaucoup plus drôle si on te laisse te débrouiller seul. Garde néanmoins précieusement ce guide de survie avec toi, tu en auras besoin. Je ne te souhaite pas bonne chance pour la suite: ça porte malheur, c’est connu. Je me contenterai de te donner rendez-vous l’an prochain, au WEI ou lors d’un recrutement d’assoce. Je ne me priverai pas pour t’initier aux «charmes » de la vie à l’ESSEC.
Nostalgie
EST-CE QUE C’ETAIT MIEUX AVANT?
[Article paru dans le numéro de Décembre] st-ce que c’était mieuxavant ? Ce débat, aussi vieux que le mec qui où lEe groupe Essec intègrera un lycée privé pour faire plus de fric compléter présente le PMU (c’est ma grande passion), nous hante depuis la nuit des temps, et nous hantera encore probablement jusqu’au jour le cursus EPSCI (là,il n’y aura plus débat, on saura que c’était mieux avant). Mais alors, pourquoi faire un dossier sur le sujet, allez -vous me dire. Mon but n’est pas de mettre fin au débat, mon but est de l’enrichir. Vous pouvez toujours disserter sur la dernière connerie du sélectionneur de l’équipe de France mais si vous connaissez par cœur les compositions des dix dernières années, vos discussions de comptoir auront quand -même plus de gueule. Là c’est la même: grâce à notre enquête, le débat n’avancerapas, il ne sera pas plus intelligent, mais il y aura quand-même plus de matière pour s’accrocher avec la petite baletringue d’en face qui essaie vainement de vous contredire. Au début, j’ai failli vous livrer un plan du type c’était mieux avant/c’est mieux maintenant, mais je me suis vite rendu compte que cela m’empêcherait d’avoir l’air intelligent devant les PIs fraîchement sortis de prépad’apprécier la complexité de la réalité. Je vais doncle faire quand-même et jem’en calefaire autre chose : une chronologie. Devant la difficulté de remonter dans le temps, nous ponctuerons cette chronologie d’anecdotes et d’états des lieux. Ainsi les débuts et fins de certains phénomènes sont inconnus, en revanche on sait qu’en certaines années ils avaient lieu. Les données ici présentes nous ont été fournies par des anciens diplômés, à la mémoire parfois défaillante. Bref, si il y a un problème, c’est pas nous. Veuillez également nous excuser pour la pauvreté des informations concernant l’Essec d’avant-guerre, la plupart des diplômés de l’époque ne sont plus de ce monde pour en parler. Bon, ne vous inquiétez pas, nous faisons une histoire de la vie étudiante et de toute façon, avant 1973, quand l’Essec était encore à l’Institut Catholique, ça n’avait pas l’air de rigoler beaucoup. -1907: Création de l’Institut Economique par des Jésuites de Sainte-Geneviève (oui, la même origine que les 20 mecs en polo qui passent leurs concours en même temps que vous et qui ont déjà une chorée). -1909: 1ère promotion est diplômée: 7 étudiants -1912: L’Institut Economique devient l’ESSEC -1942: L’Essec est reconnue par l’Etat (lequel??) -1945: Les étudiants de l’Essec sont divisés à propos de la Sécurité Sociale, nouvellement implémentée. -1947: Promotions de 112 étudiants. Présence d’un BDE, dont le rôle est uniquement de représenter les étudiants auprès de l’administration. On n’entre pas à l’Essec sans être baptisé. Pas de festivités d’intégration. Pas de fêtes, à part le bal annuel. Aucune absence en cours tolérée. Des cours de «morale sociale et chrétienne» sont dispensés à l’Essec. Les frais de scolarité sont de 4000 Fr/trimestre (= loyer d’une chambre de bonne à Paris, à l’époque. On peut en déduire qu’aujourd’hui, en PPA, en gros, cela donnerait environ 5400€/an). Physique et Chimie sont au concours et sont également étudiées après, à l’Essec. But de l’Essec, d’après la brochure de 1947 : «Assurer une formation peu spécialisée afin qu’aucune activité qui pourrait séduire les étudiants ne leur soit interdite ». Tous les lundi matin, les étudiants ont des colles. Chaque année la promo part en voyage
Page 3
d’études. Cette année-là, c’est 1 semaine dans les vendangeoirs de Moët&Chandon, à vivre comme les vendangeurs (hum). -1948: Voyage d’études de la promo de notre contact au Havre, pour ère étudier la structure du port. Notre contact voit la mer pour la 1 fois. ère -1950: 1promo à finir l’Essec en 3 ans.-1958: Jacques Brel au Festival de l’Essec (ancêtre de la Nuit de l’Essec). Cet événement a beaucoup contribué à son ascension. -1960: Les BDE ne portent pas de nom, et comptent environ 12 personnes. Pas de WEI (NDLR : Week-end d’inté), mais journée de fête et défilé au Luxembourg. La fréquence des soirées est assez faible, celles-ci ont lieu hors de l’Essec (peu deplace à l’Institut Catholique qui héberge l’Essec jusqu’à 1973) et ne sont pas open bar. A l’époque il n’y a pas vraiment d’association à part la CC (Communauté Chrétienne). Les relations étudiants/administration sont très cordiales. Au niveau du cursus, cela se déroule en 3 ans, les cours sont imposés, avec quelque suppléments dont une formation pour être officier dans l’armée. Les concours d’entrée comportent encore de la chimie et de la physique à l’écrit, pas de tests psychotechniques à l’oral. Les colles du lundi sont toujours d’actualité. D’après notre contact de l’époque, l’annonce dudéménagement à Cergy est vécue comme étant dans l’ordre des choses: les autres Grandes Ecoles éclatent dans toutel’Ile-de-France, d’un côté on laisse la vie parisienne derrière, d’un côté les locaux modernes de Cergy vont permettre une nouvelle expansion. Il y avait encore un voyage d’études chaque année avec toute la promo.-1962: le diplôme de l’Essec est reconnupar l’Etat (il aura fallu 20 ans pour les convaincre qu’on ne fait pas quechanter en collants fluos pour être au BDE) -1968: L’Essec passe totalement au travers desévénements de mai 1968, l’indifférence règne. Aucun cours d’informatique à l’Essec, alors que la révolution a déjà commencé. -1969: Beaucoup de taf, aucune soiréeà l’Essec, toujours du fait de l’exiguïtédes locaux de l’Institut Catholique. A l’époque, Les Mardis de l’Essec ont un gros impact sur la vie politique française, les débats quiy ont lieu paraissent souvent à la Une des journaux nationaux. Les femmes font leur entrée à l’Essec cette année-là. -1972: A cette époque, le WEI n’est en fait qu’unejournée mais se déroule au Caveau (à champagne) Napoléon de Moët & Chandon. Les soirées ne sont pas open bar. -1973: Déménagement à Cergy Pontoise pendant l’été, nouvelle indépendance par rapport à l’Institut Catholique, qui ne fera plus que croître (NDLR: l’indépendance…). Les étudiants peuvent désormais choisir leurs cours et par tir quand ils veulent en stage. Ouverture du Foy’sère -1974:L’Essec est la 1 business school à proposer des jeux de simulation de management dans sa formation (kallystée version pong ?). Les locaux de l’Essec ne sont toujours pas entièrement finis. Peu desoirées. Grosse difficulté des étudiants pour le logement. Mauvaise année. A.S. (Asso -ciation sportive), ancêtre du BDS -1975: Création de l’EPSCI-1976: 1ère Nuit de l’Essec-1978: Daniel Balavoine à la Nuit de l’Essec, s’énerve car le concert est en retard, il menacepar la suite le BDE d’un procès.
Nostalgie
-1979: Election du BDE Risas (sigle que seul eux comprennent), environ 10 personnes. Ce BDE se fait élire grâce à une campagne de déglingos : escalade de la face nord de la tour administrative, «bivouac suspendu dans le GH» (on n’arrive pas trop à visualiser...). -1980: Toujours pas de RER A à Cergy, il faut marcher jusqu’à Pontoise pour prendre le C. Pas de WEI. A l’époque, 1 soirée Foy’s par jour. Ticket d’entrée pour une soirée BDE: 50 francs. Soirées BDE en GH (NDLR : Grand Hall de l’Essec), pas d’open bar. Présence de la Coop’ ancêtre de Chez Momo, ne vend que de la papeterie. Le surveillant général est un ex -militaire du nom de Vassillieff, ferme dans la forme mais ouvert pour négocier (notre contact s’est rendu compte à la fin de sa scolarité qu’il luimanquait 3 UV, il a pu s’en sortir). Pas de contrôle des absences dans les cours d’amphis. Les inscriptions aux cours s’effectuent en langage FORTRAN, à l’aide de cartes perforées. Se planter sur un trou force à tout recommencer. Lors du concours d’entrée, les tests psychotechniques se déroulent à l’oral (??).-1984: Mise à disposition par la SNCF du 1er train disco. Nous supposons que le BDE Essec devait être parmi les 1ers sur le coup, donc 1er WEI train disco en 1984? -1985: Election du BDE Cavale +, en gros 15 personnes. A l’époque le BDE a en quelque sorte phagocyté le Foy’s, des fois ils le ferment en pleine journée pour se la coller entre eux. Une élève de 3ème année, assistante du cours d’éco, fait souvent des strip-tease au Foy’s.-1986: King Creole And The Coconuts à la Nuit de l’Essec. Lors de la campagne de cette année, le Foy’s monte une liste pipo («Pirates») et propose comme goodies des cercueils remplis de champagne. Cette liste, durant la nuit, mure le couloir des assoces avec des parpaings et du ciment. (liste pipo... champagne... Epoque bénie.) Le WEI se déroule dans le Sud près de la Gande Motte, voyage en train disco. -1987: Construction de la rèze du parc (avant, l’Essec possédait des appartements dans des HLM). Matt Bianco à la Nuit de l’Essec. A cette époque, le DG du groupe Essec est très décrié par profs et étudiants. Il se fait même réserver sa propre place de parking et possède un yorkshire (c’est vous dire). L’Essec est bloquée, même Le Monde en parle. Ce DG est jeté à l’eau dans une piscine gonflable installée dans le patio par les étudiants (qui l’ont quand-même laissé se changer). Il démissionne ensuite. -1988: RER A arrive à Cergy (jusqu’à St-Christophe). The Pogues à la Nuit de l’Essec.-1989: A l’époque il y a 1soirée BDE par semaine (en GH, entrée gratuite et open bar) et 2 soirées Foy’s par semaine. Durant le T5B, le Foy’s est ouvert de 5h du matin à 2h du matin. L’administration finit par interdire ça peu après. Notre contact, ex-pilier du Foy’s, croit se souvenir qu’à l’époque le bar détient la licence IV (NDLR : permet de vendre des alcools forts). Les liens étu-
Page 4
diants/administration sont super, les profs déjeunent au Foy’s. Pas de système de comptage d’absences, chaque prof le fait à sa sauce. La mise de points pour les cours se fait grâce au VAX, ordinateur grand comme une salle, dans lequel on introduit les données par des bandes magnétiques. Les test psychotechniques existent déjà. Le «Cochon déchainé», journal écrit par le Foy’s et le BDE, vit sa dernière année. -1990: Annonce par Mme Rey que les frais de scolarité vont passer de 28000 Fr à 41 000 Fr sur 5 ans (s’ils savaient...)A cette époque, le BDE comprend une quinzaine de personnes, et les soirées ont lieu dans les locaux de l’Essec. La fréquence de celles-ci est assez faible en dehors de la campagne. La vie associative est déjà très dynamique (Essec Chine, par exemple, organise des débats et pétitions à la suite de Tian’an Men). Il n’y a qu’une seule rèze (celle du parc). Le responsable de la logistique est un militaire à la retraite nommé Vassilief (précédemment surveillant général si vous avez bien suivi), apparemment emblématique de l’ad-ministration à l’époque. Les gens sont à l’heure en cours, et la mise de points pour les cours s’effectue sur un réseau local à l’Essec.-1991: Le RU part de l’Essec pour s’installer un peu plus loin-1994: RER A est prolongé jusqu’à Cergy Le Haut-1995: L’administration de l’Essec loue le grand hall pour un mariage-1998: La France gagne la coupe du monde de football -1999: Le programme Essec Grande Ecole est baptisé Essec MBA. Scandale de l’opération « volutes » : HEC aurait lancé une campagne officieuse de désinformation pour discréditer le positionnement de l’Essec (faux parents d’élèves discréditantl’Essec dans des réunions d’information)-2005: Ouverture du Nautile -2006: Ouverture du «campus» de Singapour -2007: Ouverture du Gallion et du Dôme -2007: Déplacement du couloir des assoces, début du chantier du patio et de la cafet’-2009: Ouverture de la nouvelle cafet’ et du nouveau patio-2009: Certains anciens diplômés contactés pour cette article ont dit qu’ils ne comprenaient plus rien à l’utilisation du label Essec (faisant référence notamment au projet d’Essec BBA pour l’EPSCI). On les envie, nous on n’a jamais compris. -2010: Le MBA de l’Essec MBA (grande école) devient un master of science in management.
Cours
C’ETAIT PAS MON STAGE TERRAIN…
[Article paru dans le numéro de Mars] (ndlr: A l’Essecon part désormais 3 semaines en stage terrain au mois d’Octobre de ère la 1 année, et en plus on aime ça !)
évoyées, anéanties d’oisiveté, les jeunes générations de l’ESSECD suscitaient le désespoir de l’administration. Pour mettre un terme à la désinvolture impudente de ses jeunes novices, celle-ci décida de les envoyer au charbon, à la mine, aux champs. Adieu Ferrari rutilante, Gold Master Card de Papa, soirées le nez dans la neige et la tête en orbite. Munis de leurs chaussures de sécurité et autres uniformes prolétariens, les jeunes insouciants pleins de morgue durent abandonner le stupre sui generis de leur vie parisienne pour se mêler à la plèbe. Récit d’une aventure pas comme les autres. Eh bien oui, tant qu’on y est, pourquoi lésiner sur les clichés ? J’y reviendrai plus tard, puisque « faits, analyse, ressenti », c’est ce qu’on nous apprend à l’ESSEC, non ?Les faits : l’expérience terrain a donc connu cette année sa deuxième version. Le bilan est sans appel, avec environ 77% d’avis positifs, et seulement 3% d’avis négatifs*, comme le montre le graphique suivant :
Page 5
Le taux de satisfaction le plus bas revient à… La grande distribution ! Sans conteste, avec 75% des avis négatifs et 40% des avis mitigés totaux, Auchan et Carrefour sont les mauvais élèves du stage ouvrier**, suivis à égalité par La Poste, MacDonald’s etles centres de tri et de production. Au contraire, les stages dans le social affichent des résultats plus qu’encourageants (cf l’enthousiasme d’Amélie R., page suivante), malgré une rémunération inexistante. Comme l’avaient allégué les responsables EXPO pour nous convaincre de l’utilité de l’expérience, la majorité (59%) despremières années sont fiers d’avoir fait leur stage. Les autres ne trouvent pas cela très méritoire ou ne s’en targueraient pas a posteriori. De même, 53% despremières années disent avoir pris conscience de beaucoup de choses durant l’expérience terrain, et 71% estiment que c’est une expérience à vivre, tandis que seulement 6% pensent que c’est une perte de temps. Il n’est pas non plus inutile de préciser que seulement 39% des premières années avaient déjà effectué ce genre de travail auparavant. L’analyse : en somme, un beau résultat, dont l’administration de l’ESSEC peut être fière. Néanmoins, comme toujours, les inégalités sont patentes. Heureusement pour nous, l’administration prenden charge les recherches et les négociations liées à nos stages. Néanmoins, elle en a négligé le « cas par cas » : beaucoup d’entre nous ont dû s’adonner à des négociations tenaces pour obtenir un stage accessible, mais certains n’ont pu échapper aux 4h detrajet quotidiens pour se rendre dans un collège en ZEP (alors qu’il y en a une pléthore en banlieue parisienne). D’autres se sont fait morigéner par Hugues Derycke pour des raisons affligeantes. Enfin, on ne peut oublier ceux qui suivent des cours en parallèle, et qui ont dû passer leurs examens pendant le stage ouvrier (et travailler la nuit ?), ou ceux qui sont en apprentissage d’une langue (dans le programme Hirakata plus particulièrement), et dont le niveau pâtit inexorablement de cet arrêt des cours(on nous dit moins bon que l’EM Lyon, c’est la honte non ?).Aux défaillances structurelles, s’ajoute un problème de fond : « la découverte de l’altérité sociale ». Qu’est-ce que cela signifie ? Que la majorité des ESSEC sont issus de familles aisées et n e savent pas ce que c’est que travailler pour vivre ? Comment lesEssec issus de milieux modestes doivent-ils réagir face à cette dichotomie pauvres/riches ? Je trouve regrettable d’insister sur cet aspect social ; « on ne va pas au zoo », et à bien des égards, prendre le RER A ou errer aux 3 Fontaines à partir de 18h peut se révéler bien plus instructif. Dernier grief : la pédagogie. Peu d’entre nous gardent un souvenir conséquent de l’amphi de décembre. Quant aux cours de théorie des organisations, et au rapport de cinq pages (encore !), ma désolation est des plus grandes. Le ressenti : Révérée ou honnie, de toute évidence l’expérience terrain ne laisse pas indifférent. La diversité des opinions n’a d’égale que la diversité des situations. Je me sens cependant obligée de conclure sur une citation positive, afin de rendre compte de la tendance générale : « Un manager doit tenir compte des forces et des faiblesses de chacun mais aussi des aspirations des uns et des autres... Connaître la réalité socialeet savoir utiliser la diversité qu'elle offre ne peut qu'être enrichissant pour toute une organisation. Bravo à l'ESSEC d'avoir le courage d'organiser ce stage. »(Maxime, stage dans la production)
Cours
BEST -OF
Une révélation pour certains…“Trop buen, aucune envie de rentrer à l'ESSEC. Allez à Emmaüs ! Faites des dons ! Pensez aux autres ! Soyons frères !”(Amélie R., Emmaüs) “Dis donc t'as été performant mon salaud !!”Les félicitations de mon chef d'atelier après une journée record. (Guillaume R., Michelin) Dur dur pour d’autres…Je travaillais au rayon frais, j'en ai tiré une grippe, des maux de ventre, et des problèmes de dos”. (Houssine B., Auchan)"Mec, si t’es si lent c’est que ton slim est trop serré, le sang ne monte pas au-dessus des mollets !”(Anonyme, ING Direct) Martin, délégué FO du magasin :"Non mais si je vous mets la pression c'est pour que vous appreniez à mettre la pression sur vos employés. C'est ce qu'on va vous apprendre sûrement en école de commerce.”(Thibaut G., Carrefour) La modestie ouvrière : “Ici il y a pas mal de jeunes en perdition, des adultes qui sont pas assez futés pour faire quelque chose de mieux, et puis il y a les gens d’intelligence supérieure,comme moi.”(Agathe R., MacDonald’s)“Avec un peu de chance, tu seras peut-être chef de secteur chez Avenance. Comme moi.”(Maxime C., Avenance) La « découverte de l’altérité sociale »… :Une assistante d’éducation de 24 ans : «Si j’aurais été en retard, je serais pas là Monsieur.» (Anne L., collège en ZEP à Sarcelles) Petit mot laissé par un des employés du sucré : "Abdel, je tes passer la palette." (Jonathan H., Auchan) La classe ouvrière - second sens du terme : «Hier, j’ai repeint les murs du salon avec mon ex femme. Son nouveau mec n’était pas là.» (Camille F., Mondial Relay) La découverte d’une Vérité alternative :«Vous connaissez des pays qui ne respectent pas les droits de l’homme ? –La Corse, Monsieur». (Corentin M., Centre EPIDE) "Sur la vie de ma mère Madame j'vous jure je croyais qu'le pancréas c'était dans la tête !!", une élève en cours de Vie Sociale et Professionnelle.(Gabrielle LD, Centre EPIDE)
Page 6
Une élève à une autre : "Mais ton doigt de pied il est pas cassé, tu vomis pas" (Claire L., Collège en ZEP à Argenteuil) " - Tu crois que le fait qu'il te lance des capuchons méritait un coup de poing ? - Je ne lui ai pas mis de coup de poing. -Ah bon, et comment t’appelles ce que t'as fait?-C'était un coup de pied.”(Anne-Claire N., collège) La base : «Ils se sont foutus de ta gueule ton école, pourquoi ils t’ont envoyé trier de la merde avec nous ?» (Alexandre J. , La Poste). “Carlos, la personne avec qui je travaillais :- Tu veux faire quoi plus tard après ton école de commerce? - De l'audit. - Ah ah bah mon garçon tu t'es complètement trompé, fallait pas faire ça alors, dans ton école on apprend à devenir commerçant vu que c'est une école de commerce!!”(Romain T., Auchan) Regarde, si tu travailles pas bien à l’école tu finiras comme le jeune homme”. (Anonyme, Auchan) “Pourquoi t'es allée en école de commerce à Paris? Y’avait plus de places à celle de St Etienne ?”(Annabelle N., Auchan) «C’est quoi l’ESSEC ?» (Ana A., ING Direct France) "On dit pas “quoi” on dit “comment” ! Je sais pas ce quec'est ton école de commerce, mais j'aimerais bien voir ce qu'on vous apprend."(Maxime C., Avenance) Réponse à tout ? "Ce gel coiffant, il est pour cheveux d'homme ou cheveux de femme ?" Une cliente... (Yves Le G., Carrefour). “C’est quoi la différenceentre des Activia nature normaux et des Activia nature brassés ?”(Sophie A., Auchan) Des rencontres…«Privatiser la Poste, faut être timbré.» (Nicolas S.-N., slogan La Poste) Un Monsieur asiatique :"Bonjour, je voudwais un p'tit fwit".Je lui sers des Fruits à croquer. Il revient en gesticulant vers le bac à frite. “Ah... Une PETITE FRITE !”(Laure J., MacDonald’s)Le mot de la fin : Je n'en peux plus d'en parler.” (Anne L-V, collège) Sophie A.
Des nouvelles de Singap’
Page 7
“TO ALL SINGAPOREANS AND RESIDENTS, A WARM WELCOME HOME.”Lundi 17 mai, 4h, vol SQ 825, quelque part au-dessus de la Mer de parisiens sous la pluie, la neige qui tombe sur la Tour Eiffel, un Chine Méridionale. marché du dimanche, la Méditerranée ensoleillée, les plages et le port ’entends ces doux mots d`accueil pour la dernière fois, dès quede Marseille, magnifiques. Enfin, une cuisine avec des produits An`échappe pas aux gastronomes chauvins), et un grand coin Louisirlines et ses hôtesses au sourire légendaire qui nous accueillent l`avion s`est posé sur la piste de l`aéroport de Changi. Singapore appétissants (mais le vin était du Nouveau Monde, petit détail qui chaleureusement chez nous, et déjà un avant-goût de la nostalgie à Vuitton, qui montre que même si, à la différence de Dubaï, nous venir pour cette terre humide, accueillante et bienveillante. n`avons toujours pas de pétrole, nous avons malgré tout notre talent A bord du vol qui, au milieu de la nuit, relie Shanghai à Singapour, pour le bling-bling grandiose. je me rends compte que cette jolie période asiatique touche bientôt a Pour les Français présents, le pavillon est émouvant et tout a fait dans sa fin. La dernière semaine de vacances a été l`occasion de découvrir le sujet de la ville sensuelle et du bien-vivre. Mais pour les visiteurs un événement majeur: l`Exposition Universelle de Shanghai. Comme chinois, c`est probablement une petite déception. L`Expo semble les Jeux Olympiques de 2008 à Pékin, c`est un de ces rares moments être un parc d`attraction de grande dimension, et ses visiteurs (à peu marquants qui réunissent des gens du monde entier. Un billet en près 500 000 par jour) sont autant de victimes du syndrome du promotion plus tard, l`Expo devient réalité. Sur place, ce qui frappe, touriste japonais au Louvre. Certes le petit passeport sur lequel le c`est avant tout l`immensité de l`endroit. Occupant une surface très visiteur fait tamponner le nom du pays de chaque pavillon qu’il visite vaste des deux côtés du fleuve qui traverse Shanghai, le site est lui donne le sentiment du voyage pour pas trop cher et dans un temps recouvert de centaines de bâtiments audacieux et impressionnants, record, mais il s`agit aussi de sortir du pavillon aussi vite que l`on y abritant pavillons de pays, d`entreprises ou d`organisations est entré, en cumulant les giga-octets de photos numériques au internationales, notamment. passage. Un peu dommage. Les pays qui l`ont En réalité, ce qui frappe vraiment en premier, bien compris ont pris le parti d`installer des et qui continuera de dominer pendant les jours représentations spectaculaires et frappantes, de visite, c`est la foule. Une heure et demi plutôt que d`afficher des toiles de Renoir avant l`ouverture de l`Expo le matin, déjà des prêtées par le Musée d`Orsay, à peine milliers de personnes attendent l`ouverture. regardées, ou alors seulement par Une écrasante majorité est formée de Chinoisl`intermédiaire de l’appareil numérique en eux-mêmes, et cela se ressent dans l`approche attendant la prochaine distraction, la choisie par les pavillons. En effet, outre la prochaine photo, qui ne se fait jamais tradition centenaire pour chaque nation de présenter les dernières attendre, si ce n`est dans les queues interminables dans lesquelles il innovations dont il est fier au reste du monde, tradition plus ou faut jouer des coudes. moins présente selon les pavillons, et parfois même inexistante, et en Se frayer un passage dans la foule, voir les visiteurs courir à la plus de montrer certains aspects culturels propres a chaque pays, il moindre occasion, sont autant de nouvelles illustrations du `Kiasu`, s`agit souvent de s`adresser à la Chine qui accueille l`Expo. cette peur de perdre dans un environnement très compétitif incitant à Le message des Emirats Arabes Unis, mais aussi des Etats-Unis, par lutter pour survivre et se faire une place. Ces attitudes sont épuisantes exemple, est tout simplement `Nous aimons la Chine, venez dépenser mais amusantes aussi à observer. En tout cas elles sont bien éloignées votre argent chez nous, investissez, achetez notre dette, consommez a priori des préceptes du Dao (expo au Grand Palais jusqu`à début chez nous`. Evidemment, le message, pour être convaincant, exige juillet pour les Parisiens). que quelques personnes dans les vidéos s`expriment en Mandarin, du Six mois plus tard, les nuances et contradictions des différentes jeune Dubaiote à Obama en personne lançant un `Ni Hao` collectif. cultures asiatiques nous sont plus familières. Le moment est bien Cette tentative de séduction bien légitime est parfois un peu ironique, choisi pour lire (et recommander) `La Tentation de l`Occident`, et on ne peut s`empêcher de se demander si les Coréens ou les d`André Malraux, qui étudie les différences fondamentales et les Japonais, en écrivant sur tous les murs que les Chinois sont leurs amis sources éventuelles d`incompréhension entre les Chinois et les depuis 2000 ans, sont un peu sérieux ou très comiques. Cela étant Européens. Malraux, comme Jean-Pierre Raffarin et Pierre-Auguste dit, le pavillon japonais, s`il se mérite à l`issue de plusieurs heures de Henry, fait partie des grands connaisseurs et admirateurs de l`Asie, et queue, vaut vraiment le déplacement. La tradition artistique y est ce livre en est une preuve supplémentaire, qui pousse à la réflexion et représentée avec talent (par des artistes chinois d`ailleurs), et met au premier plan des détails observés au cours des voyages ou de la l`excellence technologique ne se dément pas (les robots Toyota qui vie à Singapour en en faisant une explication ou en tout cas une jouent du violon à la perfection sont un exemple qui marque présentation d`ensemble cohérente. durablement les mémoires et n`a laissé personne indifférent). On pourrait aussi rejoindre Tarantino pour dire qu`en somme, ce La France, elle, a misé sur le cliché du romantisme, extrêmement qui est amusant avec l`Europe, ce sont les petites différences. Ici les ancré dans les esprits chinois quand on parle de notre pays. Au thème Royal Cheese s`appellent bien Quarter Pounder with Cheese `Better City, Better Life` de l`Expo, la France propose une variation (moment Cine Qua Non), mais pour tout le reste, une seule `La ville sensuelle`. Sur les murs, des vidéos de moments de vie: une indication, un seul conseil : l`ESSEC Singapour vous attend ! terrasse de café à Paris, les talons des femmes françaises sur les pavés Vincent 31° 836N, 121° 4819E - 1° 170N, 103° 5
Cergy
Page 8
QUE PENSE LA BANDE A BILEL DE L’ESSEC ?[Article paru dans le numéro de Mai]e mois-ci, Le Pouce et les Filles de Rêve sont allés battre le pavé afin "J'ai une image positive de l'Essec, ils font des bonnes soirées, et puis l'école pouCvoir détecter des évolutions d'une année sur l'autre.Quelques conclusions d'effectuer un sondage d'opinion sur l'image de l'Essec dans les est connue. A part ça, je ne fréquente pas d'étudiants de l'Essec. Pas d'a priori environs, exercice qui, on l'espère, s'inscrira dans la durée afin de sur l'Essec. "(Une fille avec lui: "un mec de l'Essec, c'est un bon parti !") se sont dessinées assez rapidement : le comportement remarquable des Essec - Une caissière du Macdo des 3F : en société (finalement, c'est surtout entre nous qu'on fait des conneries, rien "J'en côtoie parfois, en général c'est des gens sympas, après il y a des de nouveau), et la notoriété de la marque (quasi tout le monde accepte rait de exceptions comme partout. Après les soirées, il y a bea ucoup de raquer pour entrer à l'Essec sans sélection, sous réserve de prêt de la banque). regroupements mais pas de souci." Quelques chiffres : - à la question "Savez-vous ce qu'est l'Essec ?", 70% environ des gens - Cindy, 21 ans, barmaid à la brasserie Les Cerclades : répondent "école de commerce" ou similaire. "Les étudiants de l'Essec sont des bons clients, on les veut tous!" - à la question "Si on vous proposait d'entrer à l'Essec sans sélection, en payant très cher, la banque vous prête, vous faites quoi ?", 80% acceptent. - Lung, 22 ans, tenant du Xing Xing express : Mesdames et Messieurs de l'administration, vous avez encore de la marge "On a beaucoup d'étudiants du Foy's, tout se passe très bien." (ndlr: Au bout pour exploiter la marque Essec ! d'un moment, on a tilté et on a enfin demandé comment il savait qu'un type - à la question "La pinte à 2€, ça vous la coupe ?", les quelques patrons devenait de l'Essec ou non, il a répondu "ça se voit à leur éducation") brasserie interrogés ont répondu qu'ils n'en souffraient pas vraiment, pour labrasserie l'Atelier à proximité immédiate de l'Essec, il le prend avec philosophie et déclare "se concentrer du coup sur la bouffe". Voici donc, une sélection, brute, de ce que nous avons entendu : - "Savez-vous ce qu'est l'Essec ? " - Un jeune sur le parvis : "L'école des bourgeois ?" - Un autre jeune : "Oui c'est la Grande Ecole de commerce là-bas, même ils font des soirées de ouf !" - Juliette, 14 ans, habitante du parvis : "C'est pas une école où il y a des spectacles ?" - "Avez-vous une bonne image de l'Essec ?" Pour toi qui n’a posé les yeux que sur ton bouquin de - Juliette, 14 ans, habitante du parvis : maths depuis 2 ans : cf Youtube « Bande à Bilel (original) » "Oui, on nous en a parlé dans une séance d'orientation au collège" (ndlr: ??) - Annina, 48 ans, aide médico-psychologique, habitante du parvis : "C'est une Grande Ecole renommée, plutôt BCBG. Mais je n'aime pas l'aspect soirées, la Nuit là ça me fait peur, avec l'alcool, les drogues et tout..." - « Comment qualifieriez-vous vos moments passés avec les étudiants de l'Essec ? » - Benjamin, propriétaire de la brasserie l'Atelier : " Globalement agréable, ils viennent souvent dîner, déjeuner un peu moins, généralement quand on va dîner dehors on ne fait pas la gueule donc rien d'étonnant jusque-là. Tout le monde est poli, à part quelques cas particuliers, comme partout." - Un jeune sur le parvis : "Je ne connais aucun élève de l'Essec. Mais en soirée, ça se passe toujours bien." - Un autre jeune :
Près de la machine à café
GOLDMAN SACHS: WHAT ELSE?
[Article paru dans le numéro de Juin] nterview d’un employé de Goldman Sachs qui nous parle un I de sa vie de son job. On aurait aimé plus de concessions, mais il nous offre quand même un éclairage sur une boîte qui reste malgré tout assez mystérieuse pour bien des Essecs. Excusez le franglaisde notre invité…- Comment se déroule la vie chez Goldman Sachs ? (heures/semaine, charge de travail...) Il est difficile de dessiner une tendance générale. Les horaires et le rythme de travail dépendent beaucoup de la division, de l'équipe, de la position dans l’équipe. Les activités de marché ont tendance à avoir des horaires un peu plus réguliers, par exemple 7halors que la partie privée (par exemple conseil en 20h, fusions-acquisitions) a des horaires plus variables en fonction des projets en cours. - A quel rythme s'effectue la progression dans la hiérarchie de l'entreprise ? Typiquement, le schéma dans une banque anglo -saxonne est analyste, associate, vice-président, managing director, et enfin partner.Un analyste est recruté a la sortie d’école ou d’université, là ou un associate est recruté après expérience professionnelle, promotion interne, et/ou à l’issue d’un MBA.Chaque ‘classe’ dure environ 3 ansl’évolution est moins linéaire à partir de vice-président. Les promotions sont fonction de beaucoup de critères, dont une évaluation annuelle par l’ensemble de ses collaborateursseniors, pairs et juniors. - Quel est le degré d'autonomie des filiales par pays, par rapport à la maison-mère ? Ce n’est pas vraiment dans la culture de l’entreprise de penser en termes de maison mère et divisions. GS est une entreprise basée sur un système de partnership, et les décisions importantes sont prises de façon globale et consensuelle. Le système est fait pour éviter toute ‘baronnie’ régionale oudivisionnaire. - Selon vous, quels sont les facteurs qui expliquent la domination de Goldman Sachs dans son secteur d'activité ? Je ne pense pas que l’on puisse parler de domination- beaucoup de banques américaines, européennes ou asiatiques sont tout aussi fortes. Un caractère distinctif de Goldman Sachs, selon moi, est d’avoir une longue histoire en tant que partnership privé. Les partners sont les principaux actionnaires de l’entreprise, ce qui incite à mon sens à une gestion plus globale, long terme et conservatrice que s’ils étaient simplement employés. Par exemple, la réduction très tôt de notre exposition aux subprimes est issue de cette philosophie de gestion conservatrice des risques si avec le recul la décision parait évidente, à l’époqueelle était à contre-courant de beaucoup d’autresinstitutions, qui ont continué bien après notre retrait à déployer et gagner de plus en plus d’argent sur ces marchés, qui se
Page 9
sont du coup progressivement décorrélés de leur valeur fondamentale. Ensuite, laculture et l’éthique de la relation client est très développée, c’est pour cela que les plus grands clients de la firme lui sont très fidèles. - Comment est vécue en interne la situation de Goldman Sachs aux Etats-Unis ? (affaire Tourre notamment) Je ne souhaite pas commenter sur une situation en particulier. D’une part, beaucoup a déjà été écrit à ce sujet.D’autre part, madivision est très éloignée des activités de trading immobilier, qui représentent à ma connaissance une part assez marginale de GS. Ceci dit, il est clair que certains articles négatifs - parfois malheureusement assez éloignés de la réalité - nous ont tous beaucoupaffectés personnellement, d’autant qu’encore une fois l’éthique est vraiment une notion prépondérante chez GS.Un réconfort est que l’immense majorité de nos clients ont su faire la part des choses et beaucoup nous ont spontanément soutenu, certains publiquement, d’autres en nous dirigeant un plus fort volume de transactions. Le défipour l’industrie bancaire sera de regagner progressivement la confiance du public, en améliorant certaines procédures, en expliquant mieux son rôle, et en accompagnant la reprise économique. De notre côté, des comités ont été mis en place au plus haut niveau afin de faire un bilan de la crise et des leçons que l’on doit en tirer, en termes de gestion des risques, relations clients, communication extérieure, etc. - Pensez-vous que cela puisse impacter votre carrière ? Beaucoup de lois en préparation sont susceptibles d’apporter des changements significatifs à la structure des banques ou leurs activitéspas seulement GS. Il est trop tôt pour faire la part des choses. - Comment sont vues en interne les nombreuses velléités de régulation de la finance, émises par les Etats ? Lors de son interrogation par le Sénat américain, le PDG de GS a affirmé de façon très claire qu’il était en faveur de régulation additionnelle ayant pour but d’améliorer le système et d’empêcher une nouvelle crise. Ceci dit, il est important de prendre le temps de comprendre les tenants et les aboutissants de la crise, afin d’éviter des lois qui risqueraient de pénaliser certaines banques plutôt que d’autres, tout en n’étant pas assez efficaces quant à la prévention de futures crises. - Avez-vous entendu parler du nouveau plan stratégique horizon 2015 du Groupe Essec ? Non. - Entre autres, le MBA redevient un master. Si cela donne plus de visibilité et de lisibilité au programme, alors je pense que c’est une bonne idée.
Un employé de GS
Ainsi parlait Eusaebius
QUALIFORNICATION
[Article paru dans le numéro de Février] n s'est tous dit un jour devant une pub Herbal Essences ou Barbara ChaOque jour, nous sommes soumis en moyenne à 2000 stimulus Gould que quelque part c'était allé un peu trop loin (enfin pour ceux qui ne sont pas encore devenus complètement lubriques). publicitaires, dont la plupart recourent à la technique bien connue qui consiste à mettre une jolie femme sexy pour attirer notre pauvre regard saturé. Et il ne s'agit pas que des pubs provocantes: les belles femmes sont partout, seulement elles ne sont pas toujours en petite tenue. Soyons clairs : il ne s'agit pas de débattre du caractère moral ou non de cette sexualisation manifeste de la communication, ça a déjà été vu et revu 1000 fois (et en plus ça se résume toujours à des affrontements entre les cyniques et les hypocrites). Non, ce qui me perturbe dans cette histoire, c'est qu'à l'Essec où l'on est censé faire des aller-retours constants entre théorie et pratique, tout ça tout ça, et bien on aborde ce sujet dans la pratique (spéciale dédicace au business model des soirées Essec ouvertes aux extérieurs: on placarde 1000 affiches avec des femmes dénudées dans Cergy, et grâce aux 1000 lascars séduits par le concept on renfloue un peu les caisses). Mais dans la théorie, pas du tout : on parle beaucoup de SWOT et autres choses en marketing, mais JAMAIS on n'aborde la règle d'or qui est: "mets des femmes dans ta comm' et ça marchera". Du coup, je suis allé demander à quelqu'un de compétent en la matière, en l'occurrence Emmanuelle Le Nagard (ELN), professeur de Marketing à l'Essec, à qui j'ai exposé ce problème. Emmanuelle Le Nagard -Tout d'abord, dans les techniques publicitaires, on quantifie très bien la mémorisation d'une pub et en effet, utiliser des femmes jolies et sexy est très efficace sur ce plan. Le problème, c'est qu'on ne sait pas aussi bien mesurer l'impact d'une pub en terme d'impact sur le comportement du client: il voit la pub mais va-t-il acheter le produit ? Ce "marketing de l'émotion" n'est pas encore assez formalisé et au point pour être présent dans les supports de cours de marketing ; dans la pratique, l'évaluation de ces techniques se limite encore trop souvent à la mesure de la mémorisation sans pouvoir s'attacher à leur impact réel. Le Pouce -Très bien, mais ce que vous dites vaut surtout pour les pubs les plus provocantes usant clairement du corps féminin pour attirer l'oeil du passant, mais qu'en est-il de l'immense majorité des autres cas, où des femmes jolies sont présentes sans que forcément la carte du sexe ne soit jouée explicitement ? ELN -Le risque dans l'utilisation excessive d'images de femmes jolies réside dans le décalage possible entre ce qui est perçu de la marque et la réalité. Un contre-exemple flagrant est la pub Dove qui avait été plébiscitée et qui montrait des femmes âgées, ridées, bref pas du tout parfaites (pub dans
Page 10
laquelle les clientes se reconnaissaient). Cela rejoint la question de l'efficacité réelle de ces techniques. Ainsi, les supports de cours de marketing n'abordent pas ces techniques car d'une part, les mécanismes de la créativité publicitaire sont rarement abordés en marketing, et d'autre part car ces techniques sont trop empiriques et pas assez théoriques, leur impact est difficile à quantifier. LP -On n'entend pas non plus parler de recherches dans ce domaine, alors que si je vous suis bien, c'est un peu ce qui manque non ? Par exemple, je me souviens d'un article de The Economist qui avait étudié la corrélation entre beauté du visage (= symétrie) et réussite professionnelle, les résultats étaient sans appel. ELN -Effectivement, mais c'est souvent politiquement incorrect. LP -Pourtant, le marketing ethnique, qui aussi aborde un sujet sensible en France, est bien présent dans les supports de cours (spéciale dédicace aux étudiants de Cergy Le Haut qui luttent pour trouver un sauciflard non hallal au Franprix). ELN -C'est vrai, la réalité est que nous sommes beaucoup influencés, en tout cas au niveau des manuels, par le politiquement correct d'Amérique du Nord. La question des "races" (au sens anglais du terme) y est bien moins taboue que ce qui touche à la sexualité. On observe un peu l'inverse en France. LPEn somme, les recherches en marketing sur la beauté, son impact dans la communication et le monde de l'entreprise en général, sont plus contradictoires avec nos valeurs que le marketing ethnique ? Les premières touchent à l'égalité des chances, tandis que le second relève plus d'un pragmatisme et d'un certain bon sens. ELN -En effet, le marketing ethnique est finalement moins dérangeant au niveau de nos valeurs, car il implique aussi quelque part une acceptation de la diversité au sein de notre société. Je comprends maintenant un peu mieux pourquoi ce sujet passe à la trappe. N'empêche, quand je vois ceci : http://www.dailymotion.com/video/x3kduk_groland-la-savonette-cest-mieux_fun (assez galvaudé, mais une vision de plus ne fait pas de mal), j'ai bien envie de m'acheter une savonnette.
Propaganda
Page 11
POURQUOI CHOISIR L’ESC CERGY? L’ESSEC, c’est: Et pour ceux qui auront fait le bon choix, quelques sur le RER informations, à propos du logement : 4 BDEs, dont le BDE de la Grande Ecole, plus gros budget de France Dans votre dossier d’inscription, on vous proposera 4 résidences des salles de cours transformées en bar pendant la Nuit, plus ESSEC pour loger (ce n’est pas obligatoire mais 95% des E1 y grosse soirée de l’annéevont). La plus demandée est la résidence du Parc, adossée à près d’un Auchan (pas cher!) l’ESSEC. Sachez que ceux venant de province ont la priorité. un esprit de famille (savez-vous ce qu’est une choré?) Cela dit, des parisiens se domicilient chez de la famille où à leur des associations pour TOUT (Barle Foy’s –, la plus grande maison de campagne pour contourner cette barrière, ajouter à Junior Entreprise de France, la seule Junior export de France cela les négociations multiples du style «je suis une EPSCIe, j’ai (ECI), et 4 autres assoces professionnelles d’envergure 18 ans et ai peur de déambuler seule dans Cergy, mettez-moi au similaire…). Que tu sois fan de karaoké, veuilles faire un Parc », et vous obtenez un résultat finalement assez aléatoire. pèlerinage en terre sainte, ou que ton truc, ça soit le sport, tu trouveras forcément une assoce à ton pied ! La résidence du Parc est donc adossée à l’ESSEC, et vous êtes en une Ecole de commerce extrêmement reconnue, qui ne laisse pas coloc’s de 6 ou 7.Avantages : haut lieu de déglingue (si vous êtes derrière les indécis: grâce à ses partenariats avec d’autres écoles bons), très très proche de l’Essec, services associés (Canal+, prestigieuses (Centrale Paris, Ecole du Louvres…), et la flexibilité ménage, internet, …), lieu où se font et se colportent les ragots. de son cursus, l’éventail des possibilités estinfini, quels que Inconvénient : possibilité de se retrouver avec des cas sociaux. soient tes projets tu trouveras ta voie. Dans celle de Cergy le Haut, la plus grande, vous aurez un studio la seule Ecole avec parmi ses profs un homme reconnu par le pour vous, avec un grand frigo, et vous serez à proximité de Dalaï-Lama comme étant la réincarnation d’un moine beaucoup d’étudiants internationaux. Inconvénient: à 2 stations bouddhiste tibétain (véridique). de RER de l’ESSEC, impose de trouver des solutions lors des enfin, c’est aussi une école avec à ses côtés l’EPSCI, école de soirées. La résidence des Linandes est assez similaire à celle de commerce post-bac, inépuisable réservoir de choppes. Cergy le Haut. Inconvénient: à 20 min de marche de l’ESSEC, pas de RER. La résidence du Port, elle, est à 10 min de marche de Vendre encore mon école : check l’ESSEC.Une navette rallie l’ESSEC aux résidences des Linandes et de Cergy le Haut 4 fois par jour (grosso modo, 8h30, 11h, 16h30 et 23h). Si vous avez déjà votre bande de potes, le mieux est de se mettre en coloc’ dans les environs de l’ESSEC. Vous pouvez tenter la er résidence ESSEC du Parc en 1 choix, et demander à être ensembles, mais rien ne garantit que vous l’aurez tous.Hors des rèzes, vous ne bénéficierez pas des services qui vont avec, mais une coloc’ revient moins cher et permet de vous mettre avec qui vous voulez. Inconvénient: vous n’aurez sans doute pas la chance d’avoir Mahamadou (le gardien) qui vient vous voir dans votre coloc à la Rèze pour vous dire : « Si vous continuez à faire du bruit, j’appelle le maître-chien !». (Il n’a jamais appelé le maître-chien, il n’a d’ailleurs jamais réussi à pourrir une soirée… Mais on l’aime bien.)Détruire ma propagande en une seule image : check
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents