3questions à... Éric ThiollierDélégué général de la FFMC

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• Publié par: motorevue
• Publié le: 04 octobre 2012
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• Langue: Français

Extrait

3questions à... Éric ThiollierDélégué général de la FFMC

Pourquoi manifester aujourd'hui contre le contrôle technique, alors que d'autres dossiers, comme le brassard fluo, semblent plus urgents pour la FFMC ?

C'est vrai que le processus législatif va prendre du temps. Entre le Parlement et le Conseil européens, il peut s'écouler facilement une petite année. Cela dit, notre objectif immédiat est d'ouvrir des discussions afin que le jour où la question du contrôle technique moto soit mise à l'ordre du jour, nous disposions de toutes les informations nécessaires pour argumenter. Or dernièrement, nous ne parvenions pas à rencontrer les députés européens. Notre journée d'action a permis de libérer les agendas de certains élus et nous avons à présent une dizaine de rendez-vous avec des députés européens d'ici à fin octobre.

Pourquoi le contrôle technique constitue-t-il une mesure qui suscite le courroux de la FFMC ?

Tout simplement parce que c'est une mesure qui répond à un non-problème. Aucune étude n'a jamais prouvé que les accidents de deuxroues étaient massivement dus à des défaillances techniques. Appliquer le contrôle technique, c'est donc apporter une solution à un problème inexistant. Et c'est la porte ouverte à d'autres dérives. Car après quelques années de contrôle technique, on constaterait que les accidents ne diminuent pas, ce qui est logique puisque cette mesure ne sert à rien, et donc on pourrait nous imposer de nouvelles contraintes. Ce n'est pas acceptable. De plus, c'est une affaire de gros sous. Pour les enseignes comme Dekra, imposer un contrôle technique uniquement aux cyclos ne permet pas de rentabiliser les investissements constitués par l'aménagement d'un centre de contrôle. Cet investissement est à hauteur de 40 000 .

C'est donc uniquement pour être rentable et engranger des profits que Dekra fait pression pour un contrôle technique annuel. Je tiens à ce titre à rallier les automobilistes à notre cause, car eux aussi sont concernés par un contrôle annuel qui ne servirait à rien.

Récemment, la FFMC s'est fait remarquer par une action coup de poing qui a visé le siège de Dekra. On est loin de votre ambition parlementaire initiale...

La force de la FFMC a toujours été d'être à la fois pertinente, très au fait des dossiers, ouverte à la discussion et en même temps de passer à l'action quand le besoin l'exige. Quand le pouvoir est aux mains des lobbies, le peuple se révolte. L'action menée contre Dekra a été mise en place par l'antenne parisienne de la FFMC. C'est à mon sens une action surtout symbolique, car ce qui est important à nos yeux, ce sont nos futures rencontres avec les députés. Concernant l'action contre Dekra, si nous avons quelque chose à déplorer, c'est plus une maladresse de communication qu'autre chose. Car si on parle encore beaucoup de cette action, rien n'a été dit l'été dernier quand nous avons marqué à la bombe de peinture des radars fixes. Ce qui est tout aussi symbolique à nos yeux. Mais contrairement à certains grands lobbies, notre force première n'est pas axée sur la communication.