Chantier des Martres-de-Veyre (Puy-de-Dôme) - article ; n°3 ; vol.16, pg 271-280
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Description

Revue archéologique du Centre de la France - Année 1977 - Volume 16 - Numéro 3 - Pages 271-280
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 87
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Anne-Marie Romeuf
J. Romeuf
Chantier des Martres-de-Veyre (Puy-de-Dôme)
In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 16, fascicule 3-4, 1977. pp. 271-280.
Citer ce document / Cite this document :
Romeuf Anne-Marie, Romeuf J. Chantier des Martres-de-Veyre (Puy-de-Dôme). In: Revue archéologique du Centre de la
France. Tome 16, fascicule 3-4, 1977. pp. 271-280.
doi : 10.3406/racf.1977.2101
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/racf_0220-6617_1977_num_16_3_21011977 - n" 63-61 R.A.C.
CHANTIER DES MARTRES -DE-VEYRE (Puy-de-Dôme)
par A.M. et J. Romeuf
Dans la fouille d'un habitat daté des Ier et II' siècles
de notre ère, aux Martres-de-Veyre (Puy-de-Dôme), ont été
récemment exhumés deux fragments 'sculptés en arkose,
parties de bras et de jambe, appartenant à la statue d'un
homme représenté un peu plus petit que grandeur nature
(les 3/4 environ), première découverte de cette sorte sur
ce site connu par sa nécropole et son atelier de céramique.
Le détail de la chaussure permet d'émettre des hypot
hèses sur la reconstitution de la statue, tandis que l'examen
du matériau utilisé et de la facture de la sculpture suggè
rent des rapprochements avec d'autres œuvres provenant
du centre du Puy-de-Dôme.
Depuis 1973, nous avons entrepris des fouilles au lieu-dit Le Lot,
commune des Martres-de-Veyre (Puy-de-Dôme), site bien connu des
archéologues depuis plus d'un siècle pour les découvertes préhistoriques
ou protohistoriques que nous ne rappellerons pas ici *, comme pour
celles d'époque gallo-romaine, qui nous intéressent plus précisément.
C'est en effet en 1851 qu'au lieu-dit Les Chaumes d'Allier, fut trou
vée la première tombe à inhumation contenant le corps d'une femme
vêtue et accompagnée d'offrandes funéraires. D'autres découvertes sui
virent en 1893, et c'est au total 6 tombes exceptionnellement conservées
qui attirèrent l'attention tant des curieux que des savants sur ce site
où A. Audollent organisa en 1922 des fouilles qui ne s'avérèrent pas
aussi fructueuses2.
1. Voir :
Déchelette : « Manuel... », t. I, p. 669.
Mathieu dans : Annales Scientifiques de l'Auvergne, XXIX, 1856, p. 363.
Pouillet : « Musée de Clermont », 1861, p. 95, n° 88.
Vimont dans : Revue d'Auvergne, VIII, 1891, p. 410.
Audollent : «Musée de Clermont», 37® Congrès pour l'avancement des
sciences, Clermont, 1908, pp. 31-32.
Charvillat dans : Revue d'Auvergne, XXV, 1908, pp. 54, 56, 60 ; XXVII,
1910, pp. 256-260.
2. Sur les découvertes anciennes, voir notamment l'étude complète de
A. Audollent : « Les tombes gallo-romaines à inhumation des Martres-de-
Veyre », Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions
et Pelles-Lettes, t. XIII, 1923 (bibliographie fournie sur le sujet).
Sur les fouilles Audollent proprement dites, nous ne disposons que d'un
bref compte rendu dans « Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, comptes
rendus des séances de l'année 1922 », pp. 260 à 264.
— 271 — Au lieu-dit Le Lot, un important atelier de céramique sigillée fut
l'objet de nombreuses découvertes fortuites, puis dès 1882 de fouilles,
où se succédèrent jusqu'en 1913 Madame Phelut, Messieurs Dourif, Kuhn,
Charvilhat, et le docteur Lhéritier. De 1934 à 1957, J.R. Terrisse prit
leur suite au bord de l'Allier et publia ses résultats en 1S68 3.
C'est maintenant l'habitat situé à mi-chemin entre la nécropole et
l'atelier qui fait l'objet de notre étude. Deux sondages entrepris en 1966
par M. Vertet, et en 1968 par nous-mêmes 4 nous ayant révélé l'impor
tance du gisement, il est apparu nécessaire d'ouvrir un chantier annuel.
Nous nous y sommes consacrés durant les mois de juillet 1973, 1974, 1975
et 1976, et il est certain que la fouille se poursuivra pendant plusieurs
années. En attendant donc une synthèse d'ensemble sur cet habitat qui
occupe le site du iep au ive siècle, nous nous proposons de publier une
série de petites notes sur certains objets d'intérêts divers.
FRAGMENTS DE STATUE
Campagne de 1973
Alors qu'aucune sculpture ni aucun fragment n'a jamais été signalé
dans les fouilles antérieures aux Martres-de-Veyre, le troisième jour
après l'ouverture du chantier, presqu'en surface, dans un amas de
pierres constituant un éboulis de part et d'autre d'un mur qu'il nous fut
possible de dater à la fin du Ier siècle ou du début du n% nous décou
vrions deux fragments sculpés en arkose appartenant vraisemblable
ment à la même statue, vu leurs dimensions et proportions respectives
(photos pi. 1 à 8), et dont voici la description.
1. Un fragment de jambe dont les dimensions sont les suivantes :
longueur : 0,34 m ; diamètre à la cassure : 0,10 m ; longueur du pied :
0,22 m. Il s'agit d'une jambe gauche, dont la partie interne est érodée,
cassée en biais au-dessous du genou. Elle est représentée nue ; ses pro
portions sont courtes et trapues, son galbe est prononcé. L'arête du tibia
est bien marquée, le mollet rond et fort présente un modelé accusé,
mais réaliste, dénotant un minimum de connaissances anatomiques. La
forte musculature est vraisemblablement celle d'un homme.
Le pied est entièrement couvert d'une chaussure montant au-dessus
de la cheville, où elle est limitée par un bourrelet circulaire haut de
8 mm, en assez fort relief. L'empeigne paraît composée de deux mor
ceaux, ainsi que semble l'indiquer une ligne creusée dans la pierre, qui
remonte du milieu de la semelle jusqu'au-dessus du cou-de-pied où elle
rejoint le lacet servant à retenir la chaussure, qui tombe verticalement
depuis le rebord de cette dernière. La semelle est particulièrement bien
indiquée : elle suit le contour de la plante du pied, en retrait de 1 cm
par rapport à la ligne extérieure de ce dernier, et son épaisseur est de
0,5 cm. Le cuir dans lequel est fabriqué le soulier ici représenté est très
souple, car le modelé du pied, bien moulé, apparaît par transparence :
3. J.R. Terrisse : « Les céramiques sigillées gallo-romaines des Martres-
de-Veyre». Paris, 1968, XXIVe supplément à Gallia. Il retrace l'histoire du
site, indique la bibliographie à laquelle il convient de se reporter pour les
découvertes antérieures, et fait la synthèse de ses propres publications.
4. Gallia : « Informations régionales », par C. Vatin en 1969 (p. 338)
et J.C. Poursat en 1975 (pp. 435-436).
__ 272 — PLANCHE I
Figure 1. — Fragments en place.
— 273 — la ligne et le volume des orteils sont suggérés, la malléole externe pointe
sensiblement à la cheville, et il est probable qu'avant l'érosion de la
pierre, la malléole interne était tout aussi visible.
2. Un fragment de bras haut de 0,24 m, et large de 0,10 m. Il com
prend la partie allant du haut de l'épaule jusqu'au-dessous du coude.
La cassure de séparation avec le tronc est bien verticale, en léger retrait
par rapport à la partie interne du bras ; celle au-dessus du coude est
presqu'horizontale. La surface est érodée d'un côté. Sur l'autre, on
distingue trois plis verticaux divergents partant de la naissance du
bras, et figurés par de larges bourrelets en faible relief, séparés par des
sillons peu profonds. Il est vraisemblable qu'à l'origine, des plis sem
blables étaient visibles également sur la face qui a subi l'érosion.
Le matériau utilisé est l'arkose, roche sédimentaire du groupe des
arénites, très commune dans la région, et abondamment employée à
l'époque gallo-romaine, tant pour la statuaire que pour l'architecture 5.
En effet, du fait de sa texture — grains de quartz et de feldspath liés
par du ciment — , elle ne présente aucun plan de clivage, ce qui en rend
l'utilisation facile ; d'autre part, c'est une pierre très résistante une fois
sculptée car elle est dure, plus que la domite ou le calcaire oolithique
5. Si l'on s'en tient à ce qui a été répertorié jusqu'à maintenant clans le
département du Puy-de-Dôme, on peut citer notamment :
— parmi les ronde-bosses, les pièces provenant de Billom (tête humaine :
cf. Gallia, XXI, 2, 1963, p. 494), Clermont-Ferrand, rue Rameau (c

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