Disparition d une humaniste française, oubliée ou ignorée
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Disparition d'une humaniste française, oubliée ou ignorée

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1
Commémorer Maître Michèle Beauvillard
Disparition d’un humaniste français, oubliée ou ignorée ?
Drôle de monde ! Les média consacrent des premières pages et des minutes à un
cannibale allemand qui avait chassé sa victime sur l’Internet, mais pas un seul mot à
la mémoire de la grande humaniste de France, Maître Michèle Beauvillard qui
s’éteignit le 12 août, pendant la canicule, et fut incinérée le 19 août 2003.
Évidemment. C’est notre époque de masse média, c’est-à-dire, les média pour les
« masses » !
Née à Paris le 29 novembre 1925, elle s’inscrit à la Faculté de médecine, avant de
l’abandonner pour des études de droit, obtenant sa licence en 1948. Elle commence sa
carrière d’avocate en 1950. Son engagement dans la cause algérienne commence en
1954 lorsqu’elle rencontre, par hasard, l’avocat algérien Ali Boumenjel, qui est
proche du mouvement indépendantiste qui plus tard négociera à Genève avec Georges
Pompidou. Elle voyage pour la première fois, avec un groupe de jeunes avocats
français, en Algérie où elle témoigne de la discrimination raciste qui sépare les
avocats français et algériens. Lorsque Boumenjel doit quitter la France
clandestinement pour joindre la résistance algérienne, c’est Michèle Beauvillard qui le
fera passer par la frontière suisse. Après l’arraisonnement le 26 octobre 1956 de
l’avion des dirigeants algériens (H. Aït Ahmad, M. Boudiaf, Ben Bella, M. Khidar et
M. Lacheraf …) entre Rabat et Tunis et leur arrestation, ils désignent Beauvillard
comme leur avocate. Elle crée le collectif d’avocats dont les membres sont, entre
autres, Maîtres Oulad Aoudia, Ben Abdallah, Mourad Oussedik, Jacques Vergès et
Zavarian, dont le premier fut assassiné en 1959 par les services spéciaux français
(pour les détails du plan d’assassinat des autres, voir
Libération
du 18 juillet 2001).
D’après l’historienne Sylvie Thénault, entre 1956 et 1962, « au moins 350 militants
du FLN avaient été guillotinés ou fusillés suite à des condamnations judiciaires, dans
un contexte où, en vertu des « pouvoirs spéciaux », la justice militaire prenait le pas
sur la justice civile. C’est en 1958 et 1959 que l’avocate, «
très humaine, sérieuse et
dynamique
»,
Michèle Beauvillard a demandé, au nom du collectif des avocats du
FLN, à Jean-Jacques de Felice (actuellement membre du comité central de la LDH),
adversaire infatigable de la peine de mort, de rendre visite à des condamnés à mort «
fellouzes » à Alger.
De retour à Paris, Jean-Jacques de Felice perçoit bien les
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