Etude sur le rôle des métaphores et des oppositions dans les solidarités communautaires
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Description

Ecole: aucune
Niveau: BAC + 5
Dans cette étude, nous essayons de comprendre les mécanismes sociaux qui sous-tendent les comportements solidaires. Rejetant les explications utilitaristes ou purement affectives du lien solidaire, nous tentons de parvenir à une modélisation alternative reposant sur les sciences cognitives et sur le paradigme interactionniste. Constatant le rôle primordial des oppositions, des métaphores et de la régularité sociale dans ces processus sociaux, nous les intégrons dans une modèle dynamique des comportements solidaires. Le modèle est utilisé pour analyser le réseau Linux et la communauté des gens de mer.
Ce travail est en cours de prolongements. Il comporte des erreurs mais j'espère qu'il pourra être utile dans vos recherches. Si le sujet vous intéresse, n'hésitez pas à modifier le texte pour le rendre plus cohérent.
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Informations

Publié par
Publié le 21 mars 2004
Nombre de lectures 131
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Copyright (c) Benjamin GRASSINEAU
Permission is granted to copy, distribute and/or modify this document
under the terms of the GNU Free Documentation License, Version 1.2
or any later version published by the Free Software Foundation;
with no Invariant Sections, no Front-Cover Texts, and no Back-Cover Texts.
A copy of the license is included in the section entitled "GNU
Free Documentation License".Benjamin G rassineau
DEA 1 30, dynamiques d es organi sations e t trans formations soc iales.
Université P aris IX D auphine.
Mémoire d e D EA réal isé s ous la d irection de M ichel L iu, P rofesseur à l ’université P aris
IX D auphine.
Étude sur le rôle des métaphores et de s oppositions
dans les solidarités communautaires.
Année 2002 /2003
Co pyright © 2003 Grassineau Be njamin
Co pyleft : cette o euvre est libre, vous pouvez la redistribuer e t/o u la m odifier selon les termes de la Licence Art Libre.
Vo us trouverez un exemplaire de cette Licence sur le s ite Co pyleft Attitude http://www.artlibre.org ainsi que sur d'autres sites.2 39
Introduction
________________________
En sciences sociales, il est commun de considérer les actions intéressées comme les briques élémentaires
du comportement humain. Celles-c i paraissent suffisamment logiques, fondées et rationnelles pour qu’on
puisse en dériver, au moins en théorie, l’ensemble des comportements individuels et collectifs. Dè s lors, pour
comprendre les actions d’entraide, qui elles, paraissent irrationnelles, voire suspectes ou douteuses, il arrive
qu’on nie leur bien-fondé et qu’on prétende, sans plus de justifications, que les acteurs sociaux les
accomplissent, malgré les trompeuses apparences, de façon intéressée. Au moins, sont- elles ainsi
classifiées, régulées, domptées, et ne sont plus en mesure de compromettre en profondeur, les savants
édifices qui s’échaffaudent s ur le p ostulat de la r ationalité intéressée.
Aventurons-no us un instant au delà de cette évidence, et posons-no us la question suivante : l’inverse est-il
plausible, imaginable ? Se peut-i l que nous soyons dévoués aux autres, et qu’une action apparemment
égoïste trahisse la volonté latente d’aider son prochain ? Pourquoi l’hypothèse d’une nature humaine égoïste
devrait- elle s’avérer plus fondée que celle d’une nature altruiste ? Et au fait, la notion d’altruisme a-t- elle un
sens ? Admettons temporairement ce dernier point et supposons un bref instant que l’homme n’est pas
purement égoïste. Lo in de rechercher systématiquement l’accomplissement de son propre intérêt, il se
préoccupe du sort des autres et n’hésite pas, à l’occasion, à aider ses proches. N aturellement, dans cette
configuration, il n’est plus possible d’expliquer l’entraide par l’intérêt individuel. Et nous voilà privés d’une
explication bien commode. Comment allons-n ous désormais nous y prendre pour comprendre cette réalité
têtue ? Comment ex pliquer le f ait que les a cteurs s ociaux s’entraident et qu’il leur paraît si naturel d e le fair e ?

L’observation de notre environnement social s’avère somme toute assez simple. Parviennent à nos sens, à
notre entendement, des régularités. Celles-ci se manifestent au travers d’un ordre social, dans le
comportement des acteurs sociaux, ou encore, dans une certaine cohérence des motifs avancés par l’acteur
quand il réfléchit à ce qu’il fait. Que constate-t-on ? Un motard aide spontanément un autre motard en
difficultés, et ignore royalement l’automobiliste tombé en panne sur le bord de la route. Soulignons quelque
chose d’assez surprenant : l’entraide, la solidarité sont très souvent liées à l’appartenance à une
communauté, à un groupe dont les acteurs ont l’impression de faire partie. Il y a un rapport de corrélation
entre « l’action solidaire » et le lien identitaire. Mais pas nécessairement, car les acteurs accomplissent
également un bel élan de solidarité quand ils secourent une inconnue qui se noie. Ce qui n’a rien à voir avec
la communauté d’appartenance. Comment expliquer cette relation ? Pourquoi est-elle parfois effective,
parfois non ?

Ce problème soulève d’évidentes difficultés. Tout d’abord, pour l’aborder, il nous faut réfléchir à ce qu’est
l’action. Partons d’un exemple, un pompier sauve une victime, il effectue une action. Comment la délimiter par
rapport à d’autres actions et en trouver la cause ? Quel est le rôle du contexte dans son déroulement ? En
effet, comment le pompier a-t-il reconnu que la victime était en détresse ? Cela a-t-il joué un rôle ? Était-ce
une action pensée ou une action réflexe ? Si il a pensé cette action, comment l’a-t-il conceptualisée ? Les
actions solidaires posent d’autres problèmes tout aussi difficiles. Sommes-nous solidaires avec une personne
que nous sauvons sans avoir eu l’intention de le faire ? Sommes-nous solidaires avec un chien lorsque nous
le soignons ? Si oui, où s’arrête la solidarité ? Serions-nous solidaires avec une voiture lorsque nous la
réparons !?
Nous ne soulevons ici que quelques questions possibles... Retenons le point suivant : un acte de solidarité
prend place dans un environnement social et identitaire, il s’insère dans de vastes ensembles, ceux du lien
social et de la communauté. Par conséquent, les actions individuelles, et à fortiori les comportements
solidaires ne prennent sens qu’au sein d’un groupe, d’une communauté, d’un cadre d’interactions .Une action
n’est jamais isolée de son environnement social, mieux, sa signification est sociale et elle a des
conséquences sociales. Il découle naturellement d’une telle proposition qu’il existe une dynamique constante
entre l’action individuelle et le lien social, entre les comportements individuels et les cadres de l’interaction.
Mouvements individuels et mouvement social, comportements individuels et structure sociale se construisent
dans un même élan, ils se spécifient l’un et l’autre. De plus, il se trouve que les acteurs sociaux interprètent
les cadres de l’interaction dans lesquels ils évoluent et s’avèrent capables d’agir pour leur transformation. De
fait, ils ont conscience de la signification et des conséquences de leur action dans la sphère collective. Ils sont
à même d’agir pour changer le cours des choses, ou tout au moins, d’imaginer un cadre d’interaction
différent, une autre société possible. D’une telle affirmation, on déduit que la solidarité ne peut se réduire
Copyright © 2003 Grassineau Benjamin
Copyleft : cette oeuvre est libre, vous pouvez la redistribuer et/ou la modifier selon les termes de la Licence Art Libre.
Vous trouverez un exemplaire de cette Licence sur le site Copyleft Attitude http://www.artlibre.org ainsi que sur d'autres sites.1conceptuellement à une donnée innée de la nature humaine ; la variabilité des interprétations et la
potentialité des mécanismes cognitifs utilisés par les acteurs pour transformer et comprendre leur
environnement rend la solidarité profondément assujettie à des mécanismes sociaux. Et il s’agit de
déterminer ces mécanismes.

N ous avons cherché à le faire en plusieurs étapes. D ans un premier temps, nous avons montré que les
théories qui posent comme base du comportement solidaire la rationalité économique, le lien affectif ou la
contrainte doivent être rejetées. Nous nous sommes ainsi démarqués de trois types d’explications classiques
en sciences sociales : la solidarité résulterait de l’association d’individus rationnels et intéressés qui trouvent
un avantage à coopérer, la solidarité est la conséquence de mécanismes affectifs (attachement, sexualité...)
plus ou moins inconscients et déterminés génétiquement, la solidarité peut se comprendre comme la
résultante d’une contrainte sociale (explication structuraliste). Bien que ces trois modèles possèdent une
valeur explicative forte, ils sont entachés de limites inacceptables au regard d’une théorie réellement
scientifique. C’est pourquoi nous nous sommes engagés dans une démarche réductrice en faisant abstraction
des arguments avancés par ces trois théories pour tenter d’en dégager une quatrième. Pour cela, nous avons
envisagé de développer une modélisation de l’action individuelle et collective qui fasse appel au courant
interactionniste et aux sciences cognitives. L’essentiel de notre démonstration tient à l’introduction du langage
comme élément structurant des groupes et comme élément générateur de la solidarité dans un cadre
dynamique (construction des groupes en interaction). Nous avons rencontré da

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