Le Nord-Vietnam et le conflit sino-soviétique - article ; n°4 ; vol.37, pg 479-497
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Description

Politique étrangère - Année 1972 - Volume 37 - Numéro 4 - Pages 479-497
L'histoire des relations entre le Nord-Vietnam, la Chine et l'U.R.S.S. est principalement affectée par les divergences doctrinales entre partis communistes. Entre ces deux géants rivaux qui s'opposent sur la plupart des problèmes de politique étrangère : coexistence pacifique, arrêt des essais nucléaires, extension de la violence révolutionnaire au Laos et au Cambodge, négociations de Paris, Hanoï trouve difficilement son équilibre. Après l'U.R.S.S. qui a démontré son désir d'un règlement du problème Nord-Vietnamien, la Chine semble évoluer. Le Nord-Vietnam va-t-il prendre à son tour une nouvelle orientation ?
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 75
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Buu Kinh
Le Nord-Vietnam et le conflit sino-soviétique
In: Politique étrangère N°4 - 1972 - 37e année pp. 479-497.
Résumé
L'histoire des relations entre le Nord-Vietnam, la Chine et l'U.R.S.S. est principalement affectée par les divergences doctrinales
entre partis communistes. Entre ces deux géants rivaux qui s'opposent sur la plupart des problèmes de politique étrangère :
coexistence pacifique, arrêt des essais nucléaires, extension de la violence révolutionnaire au Laos et au Cambodge,
négociations de Paris, Hanoï trouve difficilement son équilibre.
Après l'U.R.S.S. qui a démontré son désir d'un règlement du problème Nord-Vietnamien, la Chine semble évoluer. Le Nord-
Vietnam va-t-il prendre à son tour une nouvelle orientation ?
Citer ce document / Cite this document :
Kinh Buu. Le Nord-Vietnam et le conflit sino-soviétique. In: Politique étrangère N°4 - 1972 - 37e année pp. 479-497.
doi : 10.3406/polit.1972.2054
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1972_num_37_4_2054LE NORD-VIETNAM
ET LE CONFLIT SINO-SOVIÉTIQUE
par BUU-KINH
L'histoire des relations entre le Nord-Vietnam, la Chine et
l'U.R.S.S. est principalement affectée par les divergences doctri
nales entre partis communistes. Entre ces deux géants rivaux
qui s'opposent sur la plupart des problèmes de politique étrangère :
coexistence pacifique, arrêt des essais nucléaires, extension de
la violence révolutionnaire au Laos et au Cambodge, négociations
de Paris, Hanoï trouve difficilement son équilibre.
Après l'U.R.S.S. qui a démontré son désir d'un règlement du
problème Nord-Vietnamien, la Chine semble évoluer. Le Nord-
Vietnam va-t-il prendre à son tour une nouvelle orientation ?
De la querelle idéologique entre les deux partis, à l'affrontement
des deux Etats, le conflit sino-soviétique, dans ses différentes phases,
constitue l'événement majeur à l'échelle du monde. Par rapport à
ce conflit, s'ordonne, s'explique pour une bonne part la situation inter
nationale.
Dominant le jeu planétaire, le conflit sino-soviétique n'a-t-il pas
déplacé la « zone des tempêtes » de l'Europe vers le Pacifique, deve
nu, désormais, le centre de gravité de la politique mondiale ?
Pour l'essentiel, dans cet antagonisme sino-soviétique, le clivage
des pays communistes, les questions en jeu apparaissent avec suff
isamment de clarté. Toutefois, et tel est l'intérêt essentiel de l'analyse,
à la différence des autres pays communistes, le Nord- Vietnam, entre
l'Union Soviétique et la Chine populaire, adopte une position mé
diane, parfois énigmatique, échappant à toute tentative de définition
claire et de classification définitive.
Dans les mystères de l'univers marxiste, cette position d'équilibre
difficile du Nord- Vietnam a aussi pour corollaire une aide sino- 480 BUU-KINH
soviétique variable, rarement conjuguée, comportant des alternances
de mollesse et de fermeté.
C'est dire toute la complexité et l'ampleur de l'étude que j'affronte
sur les implications du conflit sino-soviétique dans le problème du
Vietnam.
Dans cette esquisse, pour dépasser l'aspect descriptif et parvenir
à une certaine explication, ne faudrait-il pas étudier cet antagonisme
sino-soviétique, d'abord sous l'angle de la querelle idéologique entre
les deux partis, ensuite sous l'aspect de l'affrontement des deux Etats ?
Ainsi, dans la mesure où le marxisme se veut aussi explication, justi
fication, et dans la mesure où, au crépuscule des idéologies, les-
intérêts nationaux pèsent lourdement sur l'orientation de la politique,,
avec l'analyse des deux facteurs idéologique et étatique combinés,
parviendrons-nous à obtenir quelque lumière sur Ja trame des rela
tions entre l'Union Soviétique et la Chine dans les questions relatives,
au Nord- Vietnam.
Le Nord-Vietnam et le conflit entre les deux Partis
Le parti communiste vietnamien, le parti Lao-Dong, parti des tra
vailleurs, a pris la succession du parti communiste Indochinois.
D'abord, il était dans le sillage du parti chinois, ensuite,,
après quelques tentatives infructueuses de réconciliation des deux
partis frères, il s'est résigné à une position d'équilibre entre Moscou
et Pékin. Enfin, les soucis d'ordre militaire l'ont amené progressive
ment à glisser vers la ligne chinoise.
Nous examinerons brièvement ces diverses étapes.
1. Dès 1956, avec la déstalinisation, les divergences doctrinales
entre les partis communistes chinois et soviétique, commençaient à
apparaître. Elles étaient soigneusement cachées.
Mais 1956 est aussi une date qui correspondait à un tournant
dans les relations entre la Chine et le Nord- Vietnam. Au lendemain
des Accords de Genève de 1954, la politique de l'unité qui prévalait
à l'époque d'une part, la prééminence de la Chine dans la « zone
d'influence » asiatique d'autre part, devaient porter le Nord-Vietnam
à imiter la grande voisine. Comme en Chine, à la même période,
en automne 1956, le Nord- Vietnam appliquait la politique libérale
des «Cent fleurs» ; comme en Chine, en 1956, le Nord- Vietnam NORD-VIETNAM 481
appliquait les mêmes réformes agraires. Cette double imitation a été
un double échec. La révolte flamba. L'échec de la « ligne chinoise »
eut pour conséquence le limogeage provisoire des éléments pro-chi-
nois, y compris le chef de file Truong-Chinh qui fut démissionné de
son poste de secrétaire général du parti Lao-Dong.
Le terrain était ainsi préparé pour une nouvelle orientation poli
tique, non sans provoquer une lutte intestine au sein du parti. Le
Lao-Dong se tournait d'une façon plus décisive vers les autres partis
frères de l'Union Soviétique et de l'Europe orientale.
2. Après avoir couvé pendant plusieurs années, le conflit sino-
soviétique éclata au grand jour le 17 octobre 1961, au cours du
22me Congrès du parti communiste soviétique.
Le parti Lao-Dong était pleinement conscient du danger de la
désintégration du mouvement communiste international et de ses
incidences sur la guerre d'Indochine. Témoin particulièrement signi
ficatif à cet égard, le titre d'un editorial du Nhan Dan, organe officiel
du Lao-Dong : «La solidarité est la garantie de nos victoires».
(11 février 1963). Dans cette optique, le Comité central du Lao-Dong
n'a jamais cessé de déployer tous ses efforts, d'exercer, au sein du
Congrès des partis communistes, toutes les pressions en faveur de la
concorde et de l'unité.
D'une façon plus concrète, en janvier 1962, ce Comité central a
adressé des lettres confidentielles aux partis « frères » exprimant ses
inquiétudes au sujet du conflit, suggérant la convocation des partis
communistes en vue de la recherche commune d'une solution à la
crise actuelle. Derrière cette apparence d'impartialité, les auteurs de
la proposition se rangeaient néanmoins du côté du parti communiste
chinois quand ils suggéraient, au point de vue procédural, le scrutin
à l'unanimité et non à la majorité. Ils s'opposaient ainsi aux vœux
formulés par les Soviétiques qui auraient pu facilement s'assurer une
majorité confortable au sein de ce genre de congrès. Aussi, cette
proposition du Lao-Dong n'a-t-elle pas été acceptée.
3. Minant petit à petit le bloc communiste, le conflit idéologique
devait amener rapidement la rupture politique qui eut lieu le 15 dé
cembre 1962, avec la publication à Pékin d'un editorial retentissant
intitulé : « Prolétaires de tous les pays, unissons-nous contre l'ennemi
commun » (1).
(1) Pékin-Information, n° 1, 4 mars 1963. 482 BUU-KINH
Dès lors, le parti Lao-Dong naviguait avec prudence entre les deux
courants contraires. Cette attitude est concevable, tant que dure la
guerre d'Indochine ; en fonction de cette nécessité, ni Moscou, ni
Pékin n'ont jamais essayé d'acculer Hanoï à un choix dramatique qui
aurait scindé en deux le parti Lao-Dong.
De son côté, le parti Lao-Dong s'efforçait de maintenir l'équilibre
e

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