u terme de ce parcours, force est de reconnaître A que la société française na livré quune partie dellemême. Certains comportements restent méconnus. Lune des explications est le manque ou lobsolescence des données. Comment estil par exemple possible que les données détaillées sur lusage de la télévi sion, qui reste le premier loisir des Français, restent réservées aux chaînes et aux publicitaires, car elles appar tiennent à une entreprise privée (la société Médiamé trie) ? Que penser de données sur les emplois du temps qui remontent à 1999 ? Nul ne semble sinquiéter réelle ment de cet état de fait. La statistique nest pas seule en cause : la recherche laisse de côté de très nombreux domaines, pourtant indispensables à la compréhension du monde contem porain, quand bien même les données existent. Les socio logues qui travaillent sur des sujets aussi essentiels que les revenus, la mobilité sociale ou la consommation ne sont quune poignée. Dans certains domaines, comme lexclu sion ou limmigration, ils se comptent par dizaines Per sonne ne conteste la nécessité de ces travaux. Il nen demeure pas moins que, pour partie, la sociologie fran çaise sattache aux « dominés », oubliant que, pour ana lyser les processus de domination, il faut aussi regarder vers le haut. Lexercice recèle de nombreuses difficultés pour lexpert qui se retrouve alors luimême en position de « dominé » économiquement et culturellement,