Néo-corporatisme et concertation sociale en Belgique - article ; n°3 ; vol.9, pg 159-179
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Description

Politiques et management public - Année 1991 - Volume 9 - Numéro 3 - Pages 159-179
L'étude commence par situer les principaux théoriciens du courant corporatiste par rapport au courant pluraliste, dont ils entendent renouveler la problématique. Les rapports entre l'Etat et les groupes d'intérêt sont redéfinis à la lumière du concept d'échange politique.
Deux auteurs belges ayant utilisé les concepts du néo-corporatisme sont analysés, VAN DEN BRANDE reste malgré tout empreint de la vue classique des clivages de STEIN ROKKAN. Selon lui, la Belgique ne connaîtrait un système de pouvoir néo-corporatiste que depuis 1968, même si ses fondements institutionnels ont été mis en place beaucoup plus tôt VANDERSTRAETEN place au premier plan le rôle actif de l'Etat dans l'organisatbn de l'intermediation des intérêts. Il met en lumière, d'une part, les contradictions entre la multiplicité des intérêts à représenter et le monopole de représentation de quelques grands groupes centralisés et, d'autre part, le degré relativement peu élevé d'institutionnalisation de la concertation tripartite.
Un réexamen de la succession des différents consensus sociaux basés sur le compromis social-démocrate et à l'œuvre depuis la guerre est ensuite proposé. L'accent est mis sur l'ambiguïté fondamentale de ces consensus et sur la fonction remplie par cette ambiguïté.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 157
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Etienne Arcq
Bérengère Marques-Pereira
Néo-corporatisme et concertation sociale en Belgique
In: Politiques et management public, vol. 9 n° 3, 1991. La souveraintenté éclatée : les nouveaux cadres de l'action
publique - Actes du Quatrième Colloque International Bruxelles - 1 1/12 octobre 1990 - (Deuxième partie) - Mutation
des espaces : marché, logiques locales, négociation sociale. pp. 159-179.
Résumé
L'étude commence par situer les principaux théoriciens du courant corporatiste par rapport au courant pluraliste, dont ils
entendent renouveler la problématique. Les rapports entre l'Etat et les groupes d'intérêt sont redéfinis à la lumière du concept
d'échange politique.
Deux auteurs belges ayant utilisé les concepts du néo-corporatisme sont analysés, VAN DEN BRANDE reste malgré tout
empreint de la vue classique des clivages de STEIN ROKKAN. Selon lui, la Belgique ne connaîtrait un système de pouvoir néo-
corporatiste que depuis 1968, même si ses fondements institutionnels ont été mis en place beaucoup plus tôt
VANDERSTRAETEN place au premier plan le rôle actif de l'Etat dans l'organisatbn de l'intermediation des intérêts. Il met en
lumière, d'une part, les contradictions entre la multiplicité des intérêts à représenter et le monopole de représentation de
quelques grands groupes centralisés et, d'autre part, le degré relativement peu élevé d'institutionnalisation de la concertation
tripartite.
Un réexamen de la succession des différents consensus sociaux basés sur le compromis social-démocrate et à l'œuvre depuis la
guerre est ensuite proposé. L'accent est mis sur l'ambiguïté fondamentale de ces consensus et sur la fonction remplie par cette
ambiguïté.
Citer ce document / Cite this document :
Arcq Etienne, Marques-Pereira Bérengère. Néo-corporatisme et concertation sociale en Belgique. In: Politiques et
management public, vol. 9 n° 3, 1991. La souveraintenté éclatée : les nouveaux cadres de l'action publique - Actes du
Quatrième Colloque International Bruxelles - 1 1/12 octobre 1990 - (Deuxième partie) - Mutation des espaces : marché,
logiques locales, négociation sociale. pp. 159-179.
doi : 10.3406/pomap.1991.3017
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_1991_num_9_3_3017JJ
NEO-CORPORATISME ET CONCERTATION
SOCIALE EN BELGIQUE
Etienne ARCQ*
Bérengère MARQUES-PEREIRA**
Résumé L'étude commence par situer les principaux théoriciens du courant
corporatiste par rapport au courant pluraliste, dont ils entendent renouveler la
problématique. Les rapports entre l'Etat et les groupes d'intérêt sont redéfinis
à la lumière du concept d'échange politique.
Deux auteurs belges ayant utilisé les concepts du néo-corporatisme sont
analysés, van den brande reste malgré tout empreint de la vue classique des
clivages de stein rokkan. Selon lui, la Belgique ne connaîtrait un système de
pouvoir néo-corporatiste que depuis 1968, même si ses fondements
institutionnels ont été mis en place beaucoup plus tôt vanderstraeten place
au premier plan le rôle actif de l'Etat dans l'organisatbn de /'intermediation des
intérêts. Il met en lumière, d'une part, les contradictions entre la multiplicité
des intérêts à représenter et le monopole de représentation de quelques
grands groupes centralisés et, d'autre part, le degré relativement peu élevé
d'institutionnalisation de la concertation tripartite.
Un réexamen de la succession des différents consensus sociaux basés sur le
compromis social-démocrate et à l'œuvre depuis la guerre est ensuite
proposé. L'accent est mis sur l'ambiguïté fondamentale de ces consensus et
sur la fonction remplie par cette ambiguïté.
* C.R.I.S.P., Bruxelles.
** Université Libre de Bruxelles.
Revue POLITIQUES ET MANAGEMENT PUBLIC, Volume 9, n° 3, septembre 1991.
© Institut de Management Public - 1 991 . Etienne ARCQ et Bérengère MARQUES-PEREIRA 160
Néo- Apparu vers le milieu de la décennie soixante-dix, le paradigme
corporatisme : corporatiste envisage le tripartisme (les relations triangulaires entre l'Etat, le
un concept patronat et les syndicats) comme un moyen de régulation par lequel l'Etat
indéterminé intervient dans les rapports entre le capital et le travail. A ce titre, ce
paradigme possède une valeur heuristique indéniable pour décrypter les
relations entre le politique et le socio-économique. En mettant l'accent sur
ces médiations, le paradigme néo-corporatiste prétend renouveler la
problématique soulevée par le pluralisme, qui les aurait laissées, selon les
auteurs du nouveau courant, non pas totalement dans l'ombre mais du moins
à la marge du modèle explicatif.
Le paradigme pluraliste, à l'origine marqué par l'idéologie libérale, est avant
tout empreint d'individualisme méthodologique. Il attribue aux groupes
d'intérêt une fonction d'agrégation des préférences individuelles, considère le
processus politique comme la résultante des pressions que ces groupes
exercent sur l'Etat en vue d'obtenir la satisfaction de leurs intérêts, et
appréhende l'équilibre social comme l'aboutissement quasi-naturel de leur
interaction compétitive. Le processus politique se développerait donc en
dehors de toute intervention active de l'Etat. Les seuls freins que celui-ci
imposerait aux groupes résideraient dans un filtrage et une hiérarchisation de
leurs demandes, soumises aux mécanismes du parlementarisme. L'Etat serait
dès lors un simple exécutant des compromis forgés par les différents
groupes. L'approche pluraliste postule ainsi une séparation entre la société
civile et l'Etat.
Par contre, la réflexion des théoriciens néo-corporatistes vise à dépasser
l'individualisme méthodologique propre au modèle pluraliste en développant
une approche organisationnelle des groupes d'intérêt socio-économiques
dans leurs relations avec l'Etat (schmitter ph., lehmbruchg. 1979).
En effet, les groupes sont appréhendés à la fois comme les représentants
d'intérêts de classe et comme les acteurs essentiels de la structuration des
intérêts. En d'autres termes, les intérêts ne sont pas vus comme une donnée
qui serait déjà là, mais comme le résultat de processus multiformes où se
noue l'interaction de la structure sociale avec la structure organisationnelle.
Cette perspective dynamique donne tout son sens à l'analyse de la vie interne
des groupes, à l'étude de phénomènes aussi importants que la canalisation
des revendications et l'obtention du consentement des adhérents des
groupes aux compromis négociés par les leaders.
Sil est vrai que les études d'auteurs pluralistes "bien informés" (selon
l'expression de piotet (piotetg.,1988)) mettent également en évidence la
fonction de régulation assumée par les groupes d'intérêt ou les relations que
ceux-ci entretiennent avec le gouvernement, le parlement ou les
administrations, il n'en demeure pas moins que ces études adoptent une
position d'à priori neutraliste quant à l'Etat et aux groupes.
Dans le modèle d'analyse néo-corporatiste, l'Etat n'est plus appréhendé
comme un acteur parmi d'autres. Il apparaît au contraire comme le créateur
des "arrangements néo-corporatistes" : il intervient dans la constitution des
intérêts puisqu'il peut définir, encourager, réguler, autoriser ou empêcher la et concertation sociale en Belgique 1 61 Néo-corporatisme
fonction représentative des groupes (schmitter ph., 1982, cawson a., 1986).
Le paradigme néo-corporatiste envisage explicitement la non-extériorité de
l'Etat par rapport aux groupes : ceux-ci assurent une co-responsabilité dans
la formulation et dans la gestion des politiques publiques,
qui n'est pas sans incidence sur leur organisation hiérarchique, en particulier
sur les questions de discipline et de contrôle de leurs adhérents.
En ce sens, on peut considérer que le concept d'échange politique est central
dans le paradigme néo-corporatiste : l'Etat et les groupes procèdent à un
échange de leurs ressources respectives, celles de l'Etat étant coercitives,

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