Quelques ouvrages sur Munich  ; n°3 ; vol.4, pg 324-346
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Description

Politique étrangère - Année 1939 - Volume 4 - Numéro 3 - Pages 324-346
23 pages

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Publié le 01 janvier 1939
Nombre de lectures 105
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

René Maheu
Quelques ouvrages sur Munich
In: Politique étrangère N°3 - 1939 - 4e année pp. 324-346.
Citer ce document / Cite this document :
Maheu René. Quelques ouvrages sur Munich. In: Politique étrangère N°3 - 1939 - 4e année pp. 324-346.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1939_num_4_3_5633QUELQUES OUVRAGES SUR MUNICH
New Hamilton York 1939). Fish ARMSTRONG — PIERRE BUK : When : La tragédie there is no tchécoslovaque. Peace (Macmillan, De
septembre 1938 à mars 1939. Suivi de documents inédits du Livre Blanc
tchécoslovaque. (Traduit du tchèque par Hans Jacob et Jean Castet. Editions du
Sagittaire, Paris, 1939). — Gabriel LOUIS-JARAY : Offensive allemande en
Europe (Paris, Sorlot, 1939). — Anton KARLGREN : Henlein, Hitler et
le drame tchécoslovaque (Traduit du suédois par Jacques de Coussange,
avec avant-propos de P. de Quirielle. Paris, Bloud et Gay, 1 939). — Bernard
LAVERGNE : Munich , défaite des Démocraties (Paris, Alcan, 1939).
— R. W. SETON-WATSON : Munich and thé Dictators (London,
Methuen, 1939). — G. BLONDEL : La désagrégation de la Tchéco
slovaquie (Paris, 1939).
Pour ceux qui se souciaient de la grandeur de la France et de l'Angleterre,
le pire moment de la funeste année 1938 ne fut ni l'Anschluss, ni même
Munich, mais le lendemain de Munich. Dans les premiers jours d'octobre on
put craindre en effet que la politique dite d'apaisement inaugurée à Munich
même par la déclaration anglo-allemande du 30 septembre ne se traduisît, du côté
des Puissances occidentales, par un relâchement de leur effort de réarmement
et par un renoncement plus ou moins déguisé à tout rôle actif en Europe
Centrale et Orientale. C'est du moins ainsi que la propagande allemande et it
alienne s'attachait alors à définir les obligations de cet « esprit de Munich », dont,
à Paris et à Londres, comme à Berlin et à Rome, on prétendait animer une
nouvelle Europe.
Ces deux dangers furent fort heureusement évités. Fort heureusement pour
nous, car, dans le cas contraire, il n'est pas sûr que même les fautes de nos
adversaires — précipitation italienne du 30 novembre 1938, précipitation all
emande du 15 mars 1939 — eussent pu nous sauver.
En ce qui concerne le premier danger, le mérite en revient aux gouvernements.
Après un certain flottement, d'ailleurs de courte durée du côté anglais, les
gouvernements interprétèrent la leçon pratique de la crise de septembre dans le
sens d'une accélération et d'une extension de leurs programmes de réarmement,
1 . Nous commençons aujourd'hui une nouvelle rubrique consacrée à l'étude d'une
question à travers des livres récents. Nous la confierons à des personnalités compét
entes et d'opinion très diverses auxquelles le Centre d'Études de Politique Étrangère,
selon son habitude, laisse toute liberté d'expression. OUVRAGES SUR MUNICH 325
notamment dans le domaine de l'aviation et de la défense passive française et
britannique. Remarquons d'ailleurs qu'ils étaient tenus à cette conclusion par la
logique même de la justification qu'ils avaient présentée devant leurs Parlements
respectifs de leur ligne de conduite pendant la crise, cette justification ayant
consisté non seulement à invoquer des principes — pacifisme, droit des peuples
à disposer d'eux-mêmes — mais encore, et peut-être surtout, à arguer d'une
insuffisance de la préparation ou de l'équipement militaire de la nation.
En revanche, en ce qui concerne le deuxième danger — renoncement à l'Europe
Centrale — il faut reconnaître que c'est à l'ardente vigilance d'une partie de
l'opinion que nous devons surtout notre salut. Jusqu'au 15 mars 1939 la ten
dance gouvernementale à Paris et à Londres fut une tendance au repliement :
repliement sur l'Occident — y compris les Pays-Bas et la Suisse — et sur l'Empire
— y compris la Tunisie. Le 2 novembre 1 938, à Vienne, l'Allemagne et l'Italie
arbitraient à leur guise le différend hungaro-slovaque, et pour la première fois
depuis bien longtemps de nouvelles frontières étaient fixées sans que la France
et l'Angleterre fussent consultées. Le 6 décembre M. Georges Bonnet signait à
Paris avec M. von Ribbentrop une déclaration, au reste très analogue à la
déclaration anglo-allemande de Munich, qui était interprétée généralement, et
notamment en Allemagne \ comme l'acte de baptême d'une nouvelle poli
tique française d'abstention à l'Est du Rhin. Les quelques actes de présence en
Europe Centrale, auxquels se décidèrent les gouvernements de Londres et de
Paris au cours des six mois qui ont suivi Munich sont limités au domaine éc
onomique et sont dus en grande partie à la pression, plus ou moins intéressée,
d'une partie du public. Et lorsque au début de février 1 939, Prague lancera son
dernier S. O. S. à l'Occident, sous la forme d'une note adressée aux quatre Puis
sances signataires de l'accord du 29 septembre, leur demandant d'ouvrir des
négociations pour établir l'acte international de garantie promis à Munich au
nouvel État tchécoslovaque, cet appel, ignoré du public, restera sans réponse.
Or il existe aujourd'hui entre la Grande-Bretagne et la France d'une part
et l'Est et le Sud-Est européen d'autre part des liens plus étroits que jamais.
Après un interrègne de six mois un nouveau système d'intervention occidentale
— système maritime et à direction britannique — remplace l'ancien système
continental édifié et dirigé par la France. L'Entente, sous l'impulsion de l'Anglet
erre, est passée sans transition de l'isolationisme à la coalition. Certes la brusquerie
de ce revirement s'explique en partie par le choc psychologique que la suppression
brutale de l'indépendance delà Tchécoslovaquie et de l'Albanie ont infligé, sur
tout en Angleterre, à des dirigeants et à une opinion aveuglément mais sincèr
ement gagnés à la mystique de l'apaisement. Il faut reconnaître cependant que
les événements du printemps 1939 sont dans la ligne naturelle de ceux de
l'automne 1938, dont ils constituent, directement ou indirectement, la suite
inéluctable. La meilleure preuve est qu'on ne tenta rien pour les empêcher ou
les modifier. Nous sommes donc amenés à penser que si ces événements ont
provoqué de la part de la France et plus encore de la Grande-Bretagne une si
vive réaction, c'est, pour une bonne part, parce que, pendant la période de la
politique dite d'apaisement, l'opinion a été tenue en alerte, choquée d'abord,
1 . Cf. à ce sujet des extraits fort intéressants de la presse allemande dans Louis- Jaray,
op. cit., pp. 234-237. 326 OUVRAGES SUR MUNICH
troublée ensuite, et finalement en grande partie gagnée, par le petit groupe de
ceux qui, ayant soumis dans les deux pays à un impitoyable examen la politique
suivie par le gouvernement au cours de la crise tchécoslovaque, n'ont cessé de
représenter au public l'accord de Munich comme une honteuse et dangereuse
capitulation.
Cette campagne fut dans une certaine mesure une croisade de la vérité. La
critique historique fut la meilleure arme de la critique politique. Il n'est que
trop certain en effet que, des deux côtés de la Manche, Munich fut préparé, puis
déguisé par des campagnes de presse qui, exploitant en France les passions de
la politique intérieure, en Angleterre l'ignorance d'un public trop confiant, trou
blèrent, égarèrent ou endormirent l'opinion à un moment où le sang-froid et
la lucidité d'un jugement informé étaient si nécessaires. Avant tout il fallait dis
siper cette atmosphère trouble et, pour reconstruire l'avenir, établir le présent sur
la base d'une représentation véridique du passé.
Les pionniers de cette entreprise ont été des journalistes, dont on ne sait ce
qu'il faut le plus admirer de leur information ou de leur courage. Il faut
reconnaître cependant que l'action directe de ces journalistes ne fut pas consi
dérable. Pour la bonne raison qu'un journaliste est rarement cru par d'autres
que les fidèles de son journal, lesquels le croient surtout par préjugé. Au reste, il
est certain que bien des passions polémiques se mêlèrent à

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