Retranscription rencontre general leakey

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Extrait

Transcription abrégée:

Briefing de presse à l'occasion de la passation de commandement

entre le Général Perruche et le Général Leakey, Bruxelles 28 février 2007

Général Henri Bentégeat, Président du Comité militaire de l'UE

" Bonjour Mesdames et Messieurs,

Je suis le général Bentégeat, président du Comité militaire de l'Union européenne. Je vous souhaite

la bienvenue. Aujourd'hui se déroule, comme vous le savez, sous la présidence de Javier Solana,

une cérémonie de passation de commandement à la tête de l'état-major de l'Union européenne, entre

le général Perruche et le général Leakey.

En tant que représentant des 27 chefs d'état-major des armées européennes, j'ai tenu à m'exprimer à

cette occasion pour souligner l'importance de cet évènement pour l'ensemble de la communauté

militaire européenne.

L'état-major européen est, en effet, la source de l'expertise militaire de l'Union européenne. Le

comité militaire que je préside, qui représente l'ensemble des chefs d'états-majors de l'Union,

s'appuie totalement sur le professionnalisme et les compétences des officiers et des sous-officiers

qui servent l'état-major et qui ont, parmi l'ensemble de leurs missions, une mission prioritaire : celle

de formuler des avis au Comité militaire. Ces avis sont ensuite approuvés et/ou modifiés, si

nécessaire, par le comité militaire et transmis au Comité politique et de sécurité, dans tous les

domaines qui touchent de près ou de loin aux questions de sécurité et de défense au sein de l'Union

européenne.

Je voudrais rendre d'abord hommage au général Perruche. Il a eu une carrière exceptionnelle. Je

crois qu'il représente ce qu' est aujourd'hui un haut responsable militaire moderne avec à la fois une

expérience du commandement et des opérations et une vision politico-militaire pertinente. Il a

commandé un des régiments les plus prestigieux de l'armée française, le 35

ième

régiment d'artillerie

parachutiste : il a exercé des responsabilités opérationnelles à plusieurs reprises aussi bien au

Kosovo qu'en Afrique. Il a ensuite exercé des responsabilités importantes auprès du SACEUR à

l'OTAN dans une période particulièrement difficile et tendue, ainsi qu'à l'état-major des armées

françaises, avant d'exercer ses fonctions à l'Union européenne pendant trois ans. Je sais qu'il a

manifesté ici, à Bruxelles, une vision politico-militaire, politique peut-être tout simplement mais

très claire, des sujets qu'il devait aborder et des enjeux qui étaient sous-jacents

Trois ans après son arrivée, on ne peut que constater les progrès considérables réalisés dans le

domaine de la politique européenne de sécurité et de défense.

Dans le domaine des opérations, quand le général Perruche a pris la Direction générale de l'état-

major en 2004, deux opérations militaires seulement avaient été conduites par l'Union européenne

en 2003. Depuis, 14 missions liées à la PESD ont été conduites ou sont en cours d'exécution –

qu’elles soient civiles, civilo-militaires ou militaires. Le général Perruche a été particulièrement

impliqué, comme vous le savez, dans la préparation des opérations militaires ALTHEA en Bosnie et

de l'EUFOR en République démocratique du Congo.

Les capacités de réaction rapide de l'Union européenne au cours de cette période ont été

développées avec le concept et la mise en oeuvre de groupements tactiques, les "battlegroups", et

évidemment accompagnées de très nombreuses activités d'entraînement à plusieurs niveaux. Enfin,

le centre d'opérations de l'Union européenne est prêt à être activé depuis le 1

er

janvier de cette année

et, au sein de l'état-major, la cellule civilo-militaire, appelée à jouer un rôle important dans le cadre

de la coordination des activités civilo-militaires de l'Union, a atteint sa pleine capacité.

Parallèlement, dans ce domaine des capacités, une coopération étroite et fondamentale a été établie

par le général Perruche entre l'état-major et l'Agence européenne de défense.

Et pour terminer ce bref tour d'horizon des principaux défis relevés depuis trois ans par la PESD,

j'ajouterais un point important dans le domaine de la coopération internationale : les relations de

l'Union européenne avec l'OTAN, l'ONU et l'Union africaine ont été considérablement approfondies

et le général Perruche s'y est personnellement investi.

Le bilan est donc, à mon sens, tout à fait positif : la politique européenne de sécurité et de défense a,

en quelque sorte, dépassé la période délicate de l'adolescence et a atteint l'age adulte. Je crois que

l'on peut dire aujourd'hui que la PESD est une réalité.

I would like now also to welcome General Leakey. The function of DG EUMS will now be taken

over by another military leader who has an impressive background. General Leakey is a high-

ranking military leader with both a very impressive operational background - IFOR, SFOR,

Northern Ireland and EUFOR in Bosnia - and an experience of military and political issues as

Director of the military operations within the ministry of defense in London. He also has true and

wide management experience as a Director general of the army for recruiting and training and an

insider knowledge of the EU whereabouts. In fact, General Leakey is very well known inside the

European Union as an outstanding EUFOR commander in Bosnia. He was the first Force

Commander of the ALTHEA Operation, and everybody has a clear memory of what he did at that

time. So I am very happy to welcome him on board and to work with him. The challenges ahead are

exciting ones I think: joint rapid response, civilian-military cooperation, capabilities development,

improved cooperation with our partners, and some others. We will tackle these together, starting

tomorrow morning."

Général Jean-Paul Perruche:

" Je crois que le général Bentégeat a eu des mots très élogieux et je

l'en remercie, c'est un camarade. Je crois que l'on a réussi à faire un certain nombre de choses en

trois ans. Vous avez pu les suivre : quand on fait le bilan, on a des raisons d'avoir quelques

satisfactions tout en étant conscient de tout le travail qui reste à faire. C'est ce qui fait l'intérêt de

cette fonction dans laquelle je souhaite naturellement les meilleures choses et plein de succès à

David.

Le général Bentégeat a mis en lumière les éléments essentiels en matière d'opérations, de capacités,

etc. qui ont été réalisés ou développés pendant ces trois années. Je ne vais pas y revenir. Je vais

simplement dire que, de mon côté, j'ai été honoré et fier d'être dans cette position. Quand on a eu

son enfance bercée par les histoires de divisions de l'Europe je crois que l'on ne peut que se féliciter

de ce que l'Union européenne a réussi à faire, en termes d'unité et de réunification, surtout dans le

domaine militaire, et, aujourd'hui, on voit bien à travers les sondages combien les citoyens sont

attachés à l'idée d'avoir une vision commune de notre défense et de notre sécurité dans le futur.

Donc, après ces trois années qui sont passées comme un seul jour, j’ai un sentiment général de

satisfaction et aussi de beaucoup de plaisir, même si je suis conscient de tout ce qui reste à faire.

J'ajouterai un point qui n'a pas été signalé : quand je suis arrivé, l'Union européenne était formée de

15 membres, elle en fait aujourd'hui 27. Vous imaginez qu'il a fallu faire quelques travaux

d'intégration au sein de mon état-major et au sein d'autres structures pour garder la même efficacité

et pour garder la même culture et la même cohésion. C'est plus difficile à 27 qu'à 15. Je crois

qu'aujourd'hui on peut dire que l'esprit de famille qui règne à l'état-major de l'Union est vraiment

l'esprit de famille des 27 participants et je suis plutôt satisfait de ça. Un point également à mettre en

exergue et que personnellement j'ai découvert ici : que l'Union européenne est un acteur global,

parce que c'est une Union politique : elle a des instruments économiques, des instruments dans le

domaine de la police, du conseil, dans le domaine de la finance, etc. et puis elle a maintenant une

partie militaire. C'est une Union européenne qui a vraiment un style spécifique quand il s'agit de

gérer les opérations : c'est une approche globale, c'est une approche en synergie dans laquelle le

militaire, je dois dire, n'est pas systématiquement valorisé, contrairement à des organisations dans

lesquelles on ne traite que de défense et de sécurité. Le militaire que je suis n'avait pas forcément

été habitué à envisager son rôle simplement comme un complément d'une action qui est beaucoup

plus globale. Ici j'ai appris ça et je crois que c'est une expérience que je garderai à l'esprit pour le

restant de ma vie parce que je crois que c'est vraiment la bonne approche. Si on regarde les succès

obtenus par nos différentes opérations, qui sont quelque fois de petite taille avec quelques dizaines

de policiers, d'observateurs, de militaires, on ne peut que se satisfaire des résultats obtenus. Les

résultats atteints ont fait de l'Union européenne un acteur vraiment reconnu et crédible de la sécurité

et de la stabilité mondiale. Voilà mes sujets de satisfaction au moment où je me prépare à passer la

main à David dans quelques minutes."

David Leakey

: "I only wanted to say two things and then respond to any questions, particularly if

you have some about the future. The two things I wanted to say are:

first of all, to thank General

Perruche for what he has done over the last three years. General Bentégeat paid tribute to his

achievements of the last three years and I've been here for just one week now and have learned an

awful lot about what has going on within the EU military staff: all the achievements are really

impressive. The second thing I therefore wanted to say is that it is an honor and a privilege for me

to take over an organization like this that has achieved so much, and I would like to thank General

Perruche very publicly for what he personally has done acknowledging, as he has, that there are

some challenges as well as some opportunities in the future."

Question:

"I have a question about the decision on the future of EUFOR. The statement on

reestablishing the military presence if needed - I suppose that this refers to flying in some of the

reserves. Is that correct? If so, which countries are providing the reserves?"

Jean-Paul Perruche

: "You certainly remember that General Leakey was our first EUFOR

commander there, so he has certainly something to say. Our vision of the evolution of the situation

is that, due to the progress achieved, there is now a good reason for reducing the military presence.

We nevertheless keep all the necessary means to react in case of a possible deterioration of the

situation because we must always plan for the worst case scenario. I think that with what has been

proposed by the operation commander, General Reith, and agreed by the Political and security

committee, we have all the elements to ensure that even by withdrawing a significant part of our

deployment on the ground, we keep the possibility to come back if necessary, thanks to on-call

forces which will be available outside the territory. We are still able to redeploy our permanent

troops there in order to be more responsive and more adapted to a possible new mission of the

forces there. "

David Leakey

: "I think that the only two points to add would be that reversibility means that there

will be facilities maintained in Bosnia in order to accept reinforcement or redeployment of troops.

The second point is to say that the issue of over-the horizon-reserves is not a new one. When I was

commander in EUFOR we rehearsed and practiced the reinforcement of the existing troops and, in

that sense, there is no change to the security guarantee that the EU provides for Bosnia and

Herzegovina."

Question

: "General Leakey, my question is for you as a British general. Don't you think that the

move, you have advocated for, to remove troops from Bosnia is a very welcome move since the

UK is overstretched in Iraq and Afghanistan and elsewhere? Don't you think that there is a risk in

Bosnia with view of what is going on in Kosovo, that is to say nothing good for the time being?"

David Leakey

: "I can't speak for the UK government on this at all. I am here as an EU officer and

that is a very important point I would like to emphasize. It was a point I already made when I was

a

EUFOR commander. I never wear a UK badge on my sleeve. I was part of the EU then and I am

part of the EU now. The opportunity which has been long planed, long foreseen, to draw down the

strength of EUFOR in Bosnia is not something that is a surprise or new to us: it has been advertised

it has been considered, it has been published and now it has been announced. I think that this is just

a normal evolution in the reprioritisation, not just of UK forces, because I have no doubt that other

member states will announce their reductions."

Question

: "In the past the threat of ethnic tensions in Kosovo was cited as a reason for not moving

ahead with a drawdown of troops in Bosnia, but today it seems that some of these fears have

actually materialised on the ground. Nonetheless, you are still going ahead with the drawdown of

troops. Perhaps you can comment on that… What impact should these events have on the planning

for the ESDP mission in Kosovo? I know that that mission is civilian, but there is also a security

component."

Jean-Paul Perruche

: "The possible interactions among countries in the Balkans - in this case

between Kosovo and Bosnia-Herzegovina- is an important question. We are conducting a

permanent assessment of the situation in all the regions and it has been considered that the degree of

maturity achieved by Bosnia Herzegovina allows the drawdown of troops despite a possible

deterioration of the situation in Kosovo.

This has been very carefully assessed and we still have the possibility to call forces over-the-

horizon in order to reinforce our deployment. The decision is therefore the result of a very careful

situation assessment which takes into consideration not only the situation in the Balkans but also the

requirements of other theatres.

Regarding the preparation of our ESDP civilian mission we have anticipated the deployment of a

small planning team which is on the ground for moths now. It works closely with many actors, such

as UN and NATO. We have started to elaborate planning documents and, in particular, our concept

of operations which is to be adapted to new characteristics of the environment.

I can tell you that we are also watching very carefully how the situation is evolving there. We are

discussing a lot with NATO to establish a very close relationship with KFOR and our mission. We

are discussing with the UN in order to check that they will maintain the appropriate level of

executive police forces there until the EU will be capable to take over.

Through different sources of intelligence we follow the situation very carefully. This is more or less

the environment in which we are preparing the new operation that will be certainly a very important

one in terms of strength for a police mission. As you know, we are still reflecting on the level of

executive policing that we should include in these missions i.e. between 300 and 600. This

will

depend on the evolution of the situation."

David Leakey

: "Just a brief anecdote to reinforce the assessment made about the risks of spillover

from Kosovo into Bosnia. If you think back to March 2004 you might remember the riots in

Mitrovica. There were fears that there would be a spillover into Bosnia but the report wasn’t

significant. There was of course a reaction, a political reaction, but it was muted for a number of

reasons. The two principal ones:

first of all, Bosnia and Herzegovina is much more mature in its

development since the end of its war and, as part of the overall risk assessment and management,

Bosnia is becoming a very mature country. It is not from a political point of view -it is not there yet

and more progress is to be made-, and from a social point of view - to be honest, and having lived

amongst the Bosnians for 14 months- there is no appetite for conflict and confrontation within the

country. There are plans in place to tackle these events should there be an emergence of

confrontational conflict. I think we should remember those events of March 2004; although they are

not definitive the maybe indicative."

Question

: "General Leakey, perhaps you could give us some details about the state of affairs

concerning the battlegroups. Where are we now? What are the perspectives for this instrument?"

Jean-Paul Perruche

: From the 1st of January this year we have got two battlegroups on standby

with a rotational system every six months and we have reached our full operation capability. What

are the battlegroups for? When we planned for our mission in Congo, we took the French B4 to be

in reserve of intervention for possible deterioration of the situation in Kinshasa. That was the first

example of possible use.

As you know, these small packages of forces have been built up to react very swiftly within 15 days

to emerging crises in the world. It can be far away from Europe which means that we must be able

to make decisions within 15 days, deploy troops and be ready to work with very well trained troops

in order to face the challenges we could have to face. It’s better to be able to send 2000 troops

within 15 years than wait for 2 months and to require 20000 troops. That’s more or less the idea

behind it. Its good to have such a resource but its difficult to predict in which condition they might

intervene. But if you consider our generic scenarios, if you see what has been done during the

ARTEMIS operation in Congo in 2003, i.e. a sort of bridging operation for the benefit of the UN,

that means that, to a certain extent, we could have organized our EUFOR on the basis of the

battlegroups.

It has not been done because it wasn't ripe at the time but we are now more and more operational.

You know that we have now 23 declarations of battlegroups and that means we will be sure to have

this rotation with two working battle groups on standby for the years to come now.

David Leakey

: "The battlegroups have some challenges and opportunities. It gives the EU another

operational ready dimension".

Question

: "The German Defense minister wanted to propose some specialised battle groups. What

do you think about this proposal?"

Jean-Paul Perruche

: "When we started with battlegroups, they where more ore less land forces.

Since that time, all operations are more or less joint operations. Different services must be able to

act together and the question is raised also for rapid response forces and therefore, for now more

than twelve months, we have started our maritime study for looking at what we should do or how

we should organise ourselves in order to be able to have a rapid response capacity also in the

maritime dimension.

We have started the same thing in the air dimension and now under the chair of the German

presidency a document has been put forward to the military committee which proposed a joint

approach on this.

Question

: "What is the timing for the reduction in BiH? When will the reduction be completed?"

Jean-Paul Perruche

: "We do not have a full-fledged plan yet which comprises all of theses

elements. What we know is the step one: the one that is the state of play today and which might be

followed by other measures in the years to come, if the situation allows it. Regarding the first step

of the reduction, there are already some countries who have expressed their desire to withdraw

partly or completely their forces. The decision-making process should allow the EU level to take

decisions

quickly so that the operation commander may have enough time to discuss with

contributing member states and to state the right number of troops and the quality. This will be done

in the coming days and weeks."

Question

: "En combien de temps va-t-on passer de 6000 à 2500 personnes ?"

Jean-Paul Perruche

:

"En trois, quatre mois normalement."

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