Une politique économique au service de l emploi - article ; n°4 ; vol.17, pg 3-19
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Revue française d'économie - Année 2003 - Volume 17 - Numéro 4 - Pages 3-19
Notre capacité à croître de manière durable au cours des prochaines années, tout en faisant reculer le chômage et l'exclusion sociale, dépendra beaucoup de la qualité de nos réformes et de nos politiques structurelles. Dans cette perspective, le gouvernement a déjà pris des mesures fortes pour mobiliser toutes nos réserves de croissance : nos ressources humaines ; notre potentiel technologique ; les gisements d'efficacité de notre sphère publique. La politique de croissance durable s'inscrit à rebours des politiques de compression des salaires ou de partage du travail menées jusqu'à présent. C'est pourquoi les baisses de prélèvements, qui valorisent le travail et confortent le pouvoir d'achat, occupent une place centrale dans notre stratégie et seront poursuivies. La mauvaise passe que nous traversons, en réduisant le nombre des créations d'emplois, nous conduit à intensifier nos efforts en faveur de l'emploi en entreprise et de l'engagement dans la vie sociale. Le retour au plein emploi reste une perspective crédible dans la durée, pour peu que nous soyons en mesure de mobiliser toute la palette des instruments de politique économique et structurelle à notre disposition. Le retour au plein emploi ne dépendra pas seulement des politiques de l'emploi mais plus fondamentalement de la qualité de nos politiques macro-économiques, de nos réformes fondamentales et de notre dialogue social.
Lifting sustainable growth over the coming years, while combating unemployment and social exclusion, will mainly depend on the quality of structural reforms and policies. In this context, the Government has already taken decisive measures to mobilise our growth reserves : human resources, technological opportunities and efficiency gains in the public sector. Lifting sustainable growth is at odds with previous policies aimed at restrai- ning wages ad sharing jobs. This is why tax cuts, aimed at rewarding work, while boosting Households purchasing power, will be pursued. Slow growth and lower job creations lead us to intensify our efforts to promote jobs in the private sector and social integration. Full employment remains a realistic perspective over the medium run, provided that all macro and structural policies are firmly committed to promote job creations. Achieving full employment will not only depend on labour market policy, but also on the quality of macro policies, structural reforms and of the social dialogue.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2003
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Pierre Raffarin
Une politique économique au service de l'emploi
In: Revue française d'économie. Volume 17 N°4, 2003. pp. 3-19.
Citer ce document / Cite this document :
Raffarin Jean-Pierre. Une politique économique au service de l'emploi. In: Revue française d'économie. Volume 17 N°4, 2003.
pp. 3-19.
doi : 10.3406/rfeco.2003.1471
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_2003_num_17_4_1471Résumé
Notre capacité à croître de manière durable au cours des prochaines années, tout en faisant reculer le
chômage et l'exclusion sociale, dépendra beaucoup de la qualité de nos réformes et de nos politiques
structurelles. Dans cette perspective, le gouvernement a déjà pris des mesures fortes pour mobiliser
toutes nos réserves de croissance : nos ressources humaines ; notre potentiel technologique ; les
gisements d'efficacité de notre sphère publique. La politique de croissance durable s'inscrit à rebours
des politiques de compression des salaires ou de partage du travail menées jusqu'à présent. C'est
pourquoi les baisses de prélèvements, qui valorisent le travail et confortent le pouvoir d'achat, occupent
une place centrale dans notre stratégie et seront poursuivies. La mauvaise passe que nous traversons,
en réduisant le nombre des créations d'emplois, nous conduit à intensifier nos efforts en faveur de
l'emploi en entreprise et de l'engagement dans la vie sociale. Le retour au plein emploi reste une
perspective crédible dans la durée, pour peu que nous soyons en mesure de mobiliser toute la palette
des instruments de politique économique et structurelle à notre disposition. Le retour au plein emploi ne
dépendra pas seulement des politiques de l'emploi mais plus fondamentalement de la qualité de nos
politiques macro-économiques, de nos réformes fondamentales et de notre dialogue social.
Abstract
Lifting sustainable growth over the coming years, while combating unemployment and social exclusion,
will mainly depend on the quality of structural reforms and policies. In this context, the Government has
already taken decisive measures to mobilise our growth reserves : human resources, technological
opportunities and efficiency gains in the public sector. Lifting sustainable growth is at odds with previous
policies aimed at restrai- ning wages ad sharing jobs. This is why tax cuts, aimed at rewarding work,
while boosting Households purchasing power, will be pursued. Slow growth and lower job creations lead
us to intensify our efforts to promote jobs in the private sector and social integration. Full employment
remains a realistic perspective over the medium run, provided that all macro and structural policies are
firmly committed to promote job creations. Achieving full employment will not only depend on labour
market policy, but also on the quality of macro policies, structural reforms and of the social dialogue.Jean-Pierre
^ШЕШЕЕЯШЕШШЕЕШ RAFFARIN
Une politique économique
au service de l'emploi
choisi la réforme pour la croissance et pour l'em
ploi. Si notre pays fait face depuis bientôt trois ans à une
situation économique difficile, celle-ci trouve naturellement
son origine dans la situation internationale ; mais notre pays
paye aussi, et au prix fort, le retard pris dans les réformes. La
France a en effet tardé à arrêter la stratégie économique et
sociale qui lui aurait permis de faire jeu égal avec les Etats-
Revue française d'économie, n° 4/voI XVII 4 Jean-Pierre Raffarin
Unis et les meilleurs élèves de la « classe européenne » dont
le retour au plein emploi a été spectaculaire. La forte crois
sance que nous avons connue à la fin des années 1990 n'a pas
été utilisée pour engager les réformes indispensables qui
auraient permis de faire reculer le chômage sous la barre des
8,5 % et d'empêcher qu'il ne reparte à la hausse dès la mi-
2001.
Les réformes différées, le retour d'une conjoncture
internationale médiocre, les décisions de fermeture et de délo
calisation de certaines entreprises industrielles alimentent
aujourd'hui un discours de résignation sur le thème de l'im
puissance économique de l'Etat. A en croire certains, celui-ci
n'aurait plus de levier de politique économique et serait devenu
le spectateur impuissant de la mondialisation. Je m'inscris en
faux contre une telle vision. Non que je sous-estime les coûts
économiques et sociaux de la mondialisation et les inégalités
qu'elle peut créer ; mais, l'expérience des vingt dernières années
l'a montré, il n'y a pas de secteur condamné. Les entreprises
qui misent sur l'innovation, la valeur ajoutée et la formation,
réussissent et contribuent par là même au dynamisme de notre
économie. Nous devons valoriser ces atouts en veillant à ce qu'ils
profitent à tous. Certes nous subissons, à l'instar des autres éco
nomies, les fluctuations de la conjoncture mondiale ; mais
c'est notre responsabilité de desserrer les contraintes de toutes
sortes qui brident les initiatives, l'investissement et la pro
duction.
La nature et la persistance du chômage en France et
dans d'autres pays européens restent pour les économistes un
sujet de débat. Les économistes anglo-saxons mettent volontiers
l'accent sur les rigidités excessives de nos économies. D'autres
soulignent l'importance des chocs défavorables que nous avons
subis depuis trente ans et le caractère inadapté des réponses de
politique économique apportées par les gouvernements succ
essifs. Il est naturellement difficile de faire la part entre ces deux
familles d'explications. Cependant, la thèse d'une « sclérose »
du marché du travail français me paraît difficile à étayer. Chaque
Revue française d'économie, n° 4/vol XVII Jean-Pierre Raffarin 5
année, six millions de salariés changent de postes ; de nouv
elles formes d'emploi (travail à temps partiel, contrats tem
poraires) se sont développées au cours des années 1990, de
manière même sans doute excessive. Notre chômage trouve
davantage son origine, me semble-t-il, dans des politiques
publiques qui n'ont pas suffisamment mis l'accent sur la fo
rmation et la valorisation du travail. Elles ont au contraire
alourdi les prélèvements sur le travail, notamment peu qualif
ié, facilité le développement de pratiques malthusiennes de
retrait du marché du travail et, plus récemment, encouragé
une logique de partage du travail et de développement des
emplois publics.
Je voudrais, par cet article, mettre en perspective l'ac
tion entreprise par mon gouvernement depuis un an pour
remettre la politique économique et sociale au service de la croi
ssance et de l'emploi durables. Cette action s'appuie sur deux
convictions fortes. La première porte sur le champ des réformes :
le retour au plein emploi reste une perspective crédible dans
la durée, pour peu que nous soyons en mesure de mobiliser
toute la palette des instruments de politique économique et
structurelle à notre disposition. Le retour au plein emploi ne
dépendra pas seulement de la qualité des politiques de l'em
ploi mais aussi plus fondamentalement, d'une bonne coordi
nation des politiques macro-économiques et des réformes fon
damentales. Ma seconde conviction porte sur le rôle et la place
des acteurs économiques et sociaux : le retour au plein emploi
suppose une mobilisation de l'ensemble des partenaires sociaux
et une transformation profonde des mentalités et des pra
tiques. C'est vrai en matière de formation, domaine où les
efforts importants consentis par l'Etat et les régions depuis plus
de vingt ans n'ont pas été suffisamment relayés par les parte
naires sociaux ; c'est vrai aussi en matière de revalorisation du
travail et de l'expérience des salariés âgés. Ce sont ces deux
convictions qui impriment la stratégie pour la croissance et l'em
ploi que les quelques lignes qui suivent ont vocation à explic
iter.
Revue française d'économie, n" 4/vol XVII 6 Jean-Pierre Raffarin
Notre cap : la société de croissance
durable
première Notre pays est est circonstancielle confronté aujourd'hui : c'est le à ralentissement une double difficulté. de la crois La
sance mondiale. Face aux incertitudes internationales, nos entre
prises exportent moins, investissent moins et embauchent moins.
Cet attentisme s'est

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