Le Chat Secret de Zoe

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Description

1 Le Chat Secret de Zoé 1 Zoé est cachée dans la petite maison des enfants, à côté du mur des voisins. Elle a tiré la porte et les volets des fenêtres pour qu’on ne puisse pas la voir. Elle reste assise dans la pénombre sans faire de bruit. Zoé n’a pas envie qu’on la trouve, elle n’a pas envie de voir son papa, ni sa maman, ni sa sœur, personne. Elle est triste. Elle est fâchée. C’est une journée pourrie. D’abord ce matin, elle a perdu l’élastique d’une de ses couettes, celui avec une petite fée bleue, son préféré. Puis sa copine Roxane n’a pas été gentille, elle s’est moquée d’elle, et Zoé déteste qu’on se moque d’elle. Après l’école, Zoé était de mauvaise humeur. Maman a ini par lui dire d’aller se calmer dans le jardin. C’est pour ça qu’elle est cachée dans la petite maison des enfants, et qu’elle s’embête assise là toute seule à ne rien faire. Poc. Poc. Poc. C’est quoi ce bruit ? Poc. Poc. Poc. 2 Zoé risque un œil dans l’entrebâillement de la porte. D’abord elle ne peut pas croire à ce qu’elle voit : un chat ! Un chatqui lance une balle sur le mur. Ce n’est pas possible. Et pourtant si : c’est bien un chat en train de shooter sur le mur blanc de soleil. Zoé reste dans l’encadrement de la porte, bouche bée, les yeux écarquillés de surprise. Tchac ! La balle vient frapper le coin de la porte. « Loupé ! », s’écrie le chat, qui bondit à sa suite. Il bouscule Zoé, attrape la balle et repart. Mais il se retourne et s’écrie : « Alors, Zoé, tu viens ?

Informations

• Publié par: claude.bernard
• Publié le: 21 mars 2017
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• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

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Le Chat Secret de Zoé

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Zoé est cachée dans la petite maison des enfants, à côté du mur des voisins. Elle a tiré la porte et les volets des fenêtres pour qu’on ne puisse pas la voir. Elle reste assise dans la pénombre sans faire de bruit.

Zoé n’a pas envie qu’on la trouve, elle n’a pas envie de voir son papa, ni sa maman, ni sa sœur, personne.

Elle est triste. Elle est fâchée. C’est une journée pourrie.

D’abord ce matin, elle a perdu l’élastique d’une de ses couettes, celui avec une petite fée bleue, son préféré. Puis sa copine Roxane n’a pas été gentille, elle s’est moquée d’elle, et Zoé déteste qu’on se moque d’elle.

Après l’école, Zoé était de mauvaise humeur. Maman a Ini par lui dire d’aller se calmer dans le jardin. C’est pour ça qu’elle est cachée dans la petite maison des enfants, et qu’elle s’embête assise là toute seule à ne rien faire.

Poc. Poc. Poc. C’est quoi ce bruit ? Poc. Poc. Poc.

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Zoé risque un œil dans l’entrebâillement de la porte. D’abord elle ne peut pas croire à ce qu’elle voit : un chat ! Un chatqui lance une balle sur le mur.

Ce n’est pas possible. Et pourtant si : c’est bien un chat en train de shooter sur le mur blanc de soleil. Zoé reste dans l’encadrement de la porte, bouche bée, les yeux écarquillés de surprise.

Tchac ! La balle vient frapper le coin de la porte. « Loupé ! », s’écrie le chat, qui bondit à sa suite. ïl bouscule Zoé, attrape la balle et repart. Mais il se retourne et s’écrie : « Alors, Zoé, tu viens ? »

Zoé ne se fait pas prier. Un chat qui parle, après tout, ce n’est pas plus étonnant qu’un chat qui joue au foot. Justement, Zoé adore jouer au foot ! D’habitude c’est avec son papa qu’elle joue, parce que ses copines n’aiment pas ça, et que ses copains préfèrent rester entre garçons. Alors là elle en proIte !

Le chat est un adversaire redoutable. ïl évite Zoé en la contournant, tout en gardant le contrôle du ballon au bout de sa patte. Et chtoc ! ïl tire un grand coup, le ballon entre comme une fusée par la porte de la petite maison des enfants.

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« But ! », s’écrie le chat en sautant de joie. ïl se met à gambader autour de la cour, les pattes avant dressées vers le ciel dans un geste triomphal. Zoé en proIte pour récupérer le ballon, et la voilà qui traverse le terrain la balle au pied, tandis que le chat continue de faire le malin au lieu de défendre son but. Chtoc ! D’un bon coup de pied Zoé a envoyé le ballon entre les deux pots de eur. « But ! », s’écrie t-elle. « Alors là tu m’as bien eu ! », dit le chat.

La partie continue, acharnée, jusqu’à ce que les deux joueurs s’écroulent tout essoués sur les marches de la terrasse.

-« Trois buts à un, tu as gagné. », dit le chat.

-« C’était super », dit Zoé. « Je ne savais pas que les chats jouaient au foot. »

-« ïl y a tellement de choses qu’on ne sait pas !, lui répond le chat en souriant. Tiens, tu savais que les chats parlent, par exemple ? »

-« Ah non, je ne savais pas ça, répond Zoé. Comment tu fais ? »

-« Ce n’est pas moi qui parle, dit le chat. C’est toi qui m’écoutes. Tu m’écoutes avec ton cœur. Quand tu es triste et que tu as besoin d’un ami, il y a toujours un chat quelque part qui parle à ton cœur. ïl suît de savoir l’écouter. Et alors tu es consolée. »

-« Cela veut dire que tu es mon ami ? »

-« Oui, je suis ton ami, et je serai toujours là pour toi. Je suis ton chat secret. D’ailleurs c’est mon nom : Secret. »

-« Secret… », murmure Zoé toute contente et attendrie. « Dis, alors, Secret, on peut discuter ? Parce que j’adore discuter ! ïl y

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a plein de trucs que je voudrais savoir, par exemple, est-ce que tu as d’autres amis, des amis chats ? »

-« Ah la la, j’en ai plein ! Les hommes n’imaginent pas à quel point nous aimons nous retrouver entre copains, nous les chats. ïls croient que ce que nous préférons, c’est dormir dans un fauteuil ou sur un confortable petit tapis d’herbe à l’ombre, dans le jardin. Bien sûr, nous aimons ça aussi. Mais le must pour un chat, c’est de quitter tout doucement la maison la nuit, au clair de lune, tandis que les hommes dorment à poings fermés, et d’aller retrouver les copains. »

-« Mais où est-ce que vous vous retrouvez ? Et qui c’est tes copains ? », demande Zoé très intéressée.

-« Oh, tous les chats du quartier sont les bienvenus, explique Secret. ïl y en a de très vieux, comme Caramel, le chat qui habite à trois maisons d’ici. ïl y en a de tout jeunes et tout fou- fous, comme la petite chatte du pharmacien, celle qui a un pelage blanc et gris. ïl y a des costauds qui roulent les mécaniques et des futés qui arrivent toujours à se débrouiller partout. On est tous copains.

Chacun sait qu’il faut respecter d’abord les plus vieux et les plus forts, et alors tout se passe bien. EnIn… sauf au printemps bien sûr. Notre point de rendez-vous, c’est dans les vignes à la lisière du quartier, un bon petit coin pour la chasse au mulot !»

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-« Qu’est-ce que vous faites quand vous êtes entre copains ? Pourquoi vous ne vous entendez plus quand c’est le printemps ? Vous n’êtes pas contents qu’il ne fasse plus froid dehors ? »

-« Ce n’est pas ça, ma petite Zoé. Bien sûr qu’on préfère voir l’hiver s’éloigner. Mais quand les eurs commencent à pointer le bout de leurs pétales, que l’air devient doux et qu’il sent bon, il y a comme une folie qui prend les chats, c’est comme si nous avions des bulles d’amour qui nous éclatent dans la tête. Alors les jolies chattes paraissent encore plus jolies, et les chats mâles se battent pour être leurs petits copains. Ça fait un de ces cirques, tu n’imagines pas ! Tout le monde miaule en même temps, c’est à celui qui fera le plus de bruit pour se faire remarquer! Et que je te gone les poils de la queue pour avoir l’air énorme, et que je te fasse un gros dos bien rond pour avoir l’air plus imposant ! Vraiment, quand le printemps est terminé et que tout rentre dans l’ordre, nous sommes un peu honteux de nous être comme ça donnés en spectacle… »

-« Comme c’est drôle ! Qu’est-ce que j’aimerais aller avec toi dans les vignes pour voir tes copains ! Tu m’emmèneras un jour ? » -« Une nuit, peut-être… Mais là je crois que c’est plutôt l’heure de rentrer à la maison. A bientôt Zoé, je reviendrai te voir, ne t’en fais pas ! »

Quand Zoé prend la direction de la maison en sautillant sur les graviers, elle a complètement oublié sa journée pourrie.

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2 Dans le petit jardin derrière la maison poussent quelques plants de tomates. Zoé a aidé Maman à les planter. Après quoi elle les a arrosés quand il faisait chaud, si bien que de petites eurs jaunes se sont formées au bout des tiges. Au bout de quelques jours les eurs sont devenues de toutes petites tomates vertes. Puis les petites tomates ont grossi et rougi, elles seront bientôt bonnes à être cueillies pour que Papa puisse les couper en salade. Zoé aime bien la salade de Papa. Tandis qu’elle regarde les tomates, il lui semble qu’elles grossissent un peu plus de minute en minute. Mais voilà qu’un petit escargot se met à escalader la tige, il avance en tendant ses petites cornes dans tous les sens !

« Ah non, escargot, lui dit Zoé. Les tomates ne sont pas pour toi, si tu as faim tu peux toujours manger des feuilles et des herbes. »

Elle attrape l’escargot entre ses doigts et va le déposer délicatement de l’autre côté de la cour, bien loin des plants de tomates. A son retour, qui trouve t-elle dans le petit jardin ? Le chat Secret, qui lui fait un beau sourire de chat en guise de bonjour. Zoé le caresse sur le dos, sur la tête, et Secret frotte ses moustaches sur sa main. ïls sont contents de se retrouver.

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Tandis que Secret s’installe sur les genoux de Zoé assise dans l’herbe, il dit :

« Je t’ai vu emmener l’escargot plus loin. C’est bien, il y a des gens qui l’auraient écrasé à la place. »

-« Oh mais c’est très méchant ! », s’écrie Zoé.

-« En plus, c’est très bête, dit Secret. Ce n’est qu’un tout petit escargot, mais on ne sait jamais. Peut-être un jour auras-tu besoin de l’aide d’un petit, même d’un petit escargot, qui sait ? Tiens, je vais te raconter l’histoire du petit garçon, du tigre et du scarabée.

ïl y avait dans un pays lointain un petit garçon qui faisait tous les jours un long chemin à pied pour aller à l’école, car sa maison n’était pas dans le village. ïl partait tôt le matin et revenait tard le soir, après avoir traversé des champs et des bois. Un jour qu’il était sur le chemin, son regard fut attiré par un insecte qui remuait les pattes dans tous les sens. C’était un scarabée, tout revêtu de sa carapace brillante. Mais le pauvre scarabée était renversé sur le dos, et il avait beau s’agiter tant et plus, rien à faire : il ne parvenait pas à se retourner à l’endroit ! Plein de sollicitude, le petit garçon prit une brindille de bois qui tranait là et il réussit à remettre le scarabée dans le bon sens. Sans demander son reste, le scarabée Ila aussi vite qu’il le put pour se cacher dans l’herbe, et le petit garçon continua sa route.

Quelques jours plus tard, en passant près de là, le garçon entendit un animal qui grognait et souait dans le bois. Curieux, il posa son cartable au bord du chemin et alla voir ce qui se passait. Un arbre pourri s’était abattu sur un tigre, et l’avait si

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bien coincé qu’il ne pouvait plus bouger. En voyant arriver le garçon, il le supplia de l’aider à se dégager.

« Je le ferais bien, mais toi ensuite, tu pourrais me manger, qui sait ? », dit le petit garçon.

Le tigre répondit : « Je te donne ma parole d’honneur que je ne te mangerai pas si tu me tires d’ici ! »

Le garçon eut conIance en la parole donnée par le tigre. ïl plaça une branche solide sous le tronc pourri et s’en servit comme d’un levier pour soulever le tronc.

Le tigre était libre ! Aussitôt il bondit sur le garçon en disant : « Et maintenant, je vais te manger ! »

Le petit garçon se mit à pleurer :

« C’est tout ce que vaut ta parole d’honneur, tigre ? Où a-t-on vu ça, rendre le mal pour le bien ? »

Le tigre argumenta :

« C’est la loi du plus fort, mon garçon ! Tout le monde la suit, et encore plus chez vous, les hommes, d’ailleurs. »

-« Ce n’est pas vrai, tigre ! demande un peu partout, tu verras ! », dit le garçon. -« D’accord mon garçon !, répondit le tigre. Nous allons aller demander, mais tu verras que tous me donneront raison. Et après ça je te mangerai. » ïls sont donc allés à la recherche d’un juge. Arrivés à la route, le tigre s’arrêta et demanda :

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« Dis-moi, la route, rend-on le mal pour le bien ? »

La route répondit :

« On rend le mal pour le bien, tigre, c’est la loi. Regarde-moi : je sers les gens de mon mieux, et eux ils ne font que me piétiner. »

« Tu vois ?, dit le tigre au garçon. C’est comme ça que ça va, dans ce monde. Mais allons demander plus loin. »

ïls cherchèrent un deuxième juge. Non loin de là, il y avait un grand palmier. Le tigre s’arrêta et dit :

« Dis-moi, palmier, rend-on le bien ou le mal pour le bien ? »

Le palmier répondit :

« On rend le mal pour le bien, tigre, c’est la loi. Regarde-moi : je sers les gens de mon mieux et eux, ils ne font que me jeter des pierres ou des bâtons pour faire tomber mes dattes. »

Là-dessus, le tigre se tourna encore vers le garçon :

« Tu vois ? C’est bien comme ça qu’il en va dans ce monde. Mais cherchons un dernier juge. »

Un petit scarabée se mit alors à gesticuler au pied du palmier. Le tigre se pencha et lui demanda :

« Dis-moi, petit scarabée, rend-on le bien ou le mal pour le bien ?

-Pourquoi tu veux savoir ça ? », demanda le scarabée.

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