Corrige IEPP Culture generale 2006 BAC+1

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• Publié par: shin
• Nombre de lectures: 201
• Langue: Français

Extrait

E

XAMEN D

'

ENTREE EN DEUXIEME ANNEE

:

RAPPORT DES CORRECTEURS

SUR L

'

EPREUVE D

'

ORDRE GENERAL

2006

Avant-propos

Les deux sujets proposés cette année à l'examen touchant sans doute des domaines

fréquemment abordés par les préparateurs – le politique pour la dissertation et l'instruction

pour le commentaire du texte de Condorcet –, les candidats n'ont pas été d'emblée désorientés.

Mais cette familiarité avec les problèmes ici rencontrés a peut-être encore plus que d'habitude

favorisé un travers que les rapports antérieurs n'ont cessé de dénoncer : le recours aux clichés

les plus contemporains, aux idées toutes faites les plus rebattues. « Y a-t-il de l'indiscutable en

politique ?» a trop souvent conduit à un déferlement de chroniques d’actualité (le CPE, le 49-

3, l’exemple de telle ou telle personnalité politique, le strict contexte français de la période,

etc.), difficilement compatible avec une réflexion sur le fond, au point de sortir parfois

complètement du sujet ou d’en rester à une lecture simpliste de la question posée. De même,

l'extrait de l'

Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain

ne portait pas

directement sur des thèmes très actuels que l’on projette sur lui avant même d’avoir essayé de

l'expliquer : égalité des chances, crise de l'Université, critique de toute hiérarchie sociale…

Et, si les références philosophiques sont toujours utiles, pour peu qu'elles ne se

réduisent pas à un saupoudrage et qu'elles témoignent d'une certaine familiarité avec l'auteur

cité en renfort de la démonstration entreprise, il est regrettable que nul ne songe à utiliser des

oeuvres littéraires ou théâtrales (voire cinématographiques) pour enrichir et même compliquer

ses interrogations – comme si, ni la fiction, ni la littérature au sens le plus fort ne donnaient le

monde à penser. Ainsi, de Sophocle à Sartre, en passant par Shakespeare et Malraux, les

exemples éclairants ne manquaient pourtant pas à l'appui de la dissertation.

La haute tenue des références convoquées et du savoir mobilisé laisserait supposer,

sinon une maîtrise stylistique à la mesure de ces prestigieuses autorités, du moins un niveau

convenable d’expression. Pour quelques copies manifestant de toute évidence une fluidité

d’écriture, voire une certaine élégance, qui honorent leurs auteurs, nombre de candidats ne

portent qu’une attention négligente à la simple correction de la langue ; orthographe et

syntaxe sont régulièrement malmenées.