L action se déroule dans une ville du Proche Orient où les maisons sont construites en terre Les pioches s acharnent depuis des mois Bientôt il ne restera rien du quartier mais sa place s étalera un grand boulevard Incapable de marcher et son anémie s aggravant chaque jour depuis l arrivée des démolisseurs Om Khalil a cessé de se plaindre Assise sur un côté du lit les jambes pendantes le dos la fenêtre entrouverte elle entend les coups se rapprocher Sa maison est une des dernières encore debout La vieille ne dort plus elle fait le guet comme si profitant du moindre signe d abattement les instruments allaient soudain se déchaîner anéantissant tout une cadence folle abattant dépeçant ébranlant ce qui tient encore frappant toujours plus fort dans une cacophonie de cloisons effondrées de bris de vitres de plafonds croulants Jamais son regard n a été plus vif son ouïe plus fine Elle entend le han des ouvriers lorsqu ils frappent ou soulèvent leurs voix modulant un vieux refrain Elle distingue le bruit du marteau qui bute le choc amorti d une massue éventrant un mur de boue la pelle qui charrie la pierraille la pioche qui heurte une tête de fer l éclat du verre la chute d un châssis en bois Si elle ne veillait pas que resterait il en moins de rien de toutes ces habitations Un sol dévasté jonché de monticules de gravats Ensuite un boulevard nu énorme lisse comme la main des fainéants Om Khalil divague imagine qu elle seule retarde la destruction A elle seule elle tient en respect tout ce qui perce tout ce qui fend tout ce qui vrille tout ce qui scie tout ce qui tranche tout ce qui fracasse tout ce qui blesse Les outils se lasseront plus vite qu elle Car elle elle ne se lassera jamais Vêtue de blanc accablée d une mauvaise graisse le front aussi blême que le mouchoir écru qui recouvre ses cheveux Om Khalil fixe ses mains posées sur sa robe comme deux colombes meurtries Ses joues cloquées portent la marque d une ancienne variole son nez épais ses lèvres exsangues4 et minces noyées dans un teint blafard ont l aspect ...
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L'action se déroule dans une ville du Proche Orient où les maisons sont construites en terre Les pioches s'acharnent depuis des mois Bientôt il ne restera rien du quartier mais sa place s'étalera un grand boulevard Incapable de marcher et son anémie s'aggravant chaque jour depuis l'arrivée des démolisseurs Om Khalil a cessé de se plaindre Assise sur un côté du lit les jambes pendantes le dos la fenêtre entrouverte elle entend les coups se rapprocher Sa maison est une des dernières encore debout La vieille ne dort plus elle fait le guet comme si profitant du moindre signe d'abattement les instruments allaient soudain se déchaîner anéantissant tout une cadence folle abattant dépeçant ébranlant ce qui tient encore frappant toujours plus fort dans une cacophonie de cloisons effondrées de bris de vitres de plafonds croulants Jamais son regard n'a été plus vif son ouïe plus fine Elle entend le han des ouvriers lorsqu'ils frappent ou soulèvent leurs voix modulant un vieux refrain Elle distingue le bruit du marteau qui bute le choc amorti d'une massue éventrant un mur de boue la pelle qui charrie la pierraille la pioche qui heurte une tête de fer l'éclat du verre la chute d'un châssis en bois Si elle ne veillait pas que resterait il en moins de rien de toutes ces habitations Un sol dévasté jonché de monticules de gravats Ensuite un boulevard nu énorme lisse comme la main des fainéants Om Khalil divague imagine qu'elle seule retarde la destruction A elle seule elle tient en respect tout ce qui perce tout ce qui fend tout ce qui vrille tout ce qui scie tout ce qui tranche tout ce qui fracasse tout ce qui blesse Les outils se lasseront plus vite qu'elle Car elle elle ne se lassera jamais Vêtue de blanc accablée d'une mauvaise graisse le front aussi blême que le mouchoir écru qui recouvre ses cheveux Om Khalil fixe ses mains posées sur sa robe comme deux colombes meurtries Ses joues cloquées portent la marque d'une ancienne variole son nez épais ses lèvres exsangues4 et minces noyées dans un teint blafard ont l'aspect ...

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Niveau: Secondaire

  • mémoire


Texte 1 L'action se déroule dans une ville du Proche-Orient où les maisons sont construites en terre. Les pioches s'acharnent depuis des mois. Bientôt il ne restera rien du quartier, mais à sa place s'étalera un grand boulevard. Incapable de marcher et son anémie? s'aggravant chaque jour, depuis l'arrivée des « démolisseurs », Om Khalil a cessé de se plaindre. Assise sur un côté du lit - les jambes pendantes le dos à la fenêtre entrouverte - elle entend les coups se rapprocher. Sa maison est une 5 des dernières encore debout. La vieille ne dort plus, elle fait le guet ; comme si - profitant du moindre signe d'abattement - les instruments allaient soudain se déchaîner, anéantissant tout à une cadence folle, abattant, dépeçant, ébranlant ce qui tient encore, frappant toujours plus fort dans une cacophonie? de cloisons effondrées, de bris de vitres, de plafonds croulants. Jamais son regard n'a été plus vif, 10 son ouïe plus fine. Elle entend le « han » des ouvriers lorsqu'ils frappent ou soulèvent, leurs voix modulant un vieux refrain. Elle distingue le bruit du marteau qui bute, le choc amorti d'une massue éventrant un mur de boue, la pelle qui charrie la pierraille, la pioche qui heurte une tête de fer, l'éclat du verre, la chute d'un châssis en bois. Si elle ne veillait pas, que resterait-il en moins de rien de toutes ces habitations ? Un sol dévasté, 15 jonché de monticules de gravats.

  • destruction

  • om khalil

  • vieille

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Texte 1 L’action se déroule dans une ville du ProcheOrient où les maisons sont construites en terre. Les pioches s’acharnent depuis des mois. Bientôt il ne restera rien du quartier, mais à sa place s’étalera un grand boulevard. Incapable de marcher et son anémie¹s'aggravant chaque jour, depuis l'arrivée des « démolisseurs »,Om Khalila cessé de se plaindre. Assise sur un côté du lit  les jambes 5 pendantesle dos à la fenêtre entrouverte  elle entend les coups se rapprocher. Sa maison est une des dernières encore debout. La vieille ne dort plus, elle fait le guet ; comme si  profitant du moindre signe d'abattement  les instruments allaient soudain se déchaîner, anéantissant tout à une cadence folle, abattant, dépeçant, ébranlant ce qui tient encore, frappant toujours plus fort dans une cacophonie² de 10 cloisonseffondrées, de bris de vitres, de plafonds croulants. Jamais son regard n'a été plus vif, son ouïe plus fine. Elle entend le « han » des ouvriers lorsqu'ils frappent ou soulèvent, leurs voix modulant un vieux refrain. Elle distingue le bruit du marteau qui bute, le choc amorti d'une massue éventrant un mur de boue, la pelle qui charrie la pierraille, la pioche qui heurte une tête de fer, l'éclat du verre, la chute d'un châssis en bois. 15 Sielle ne veillait pas, que resteraitil en moins de rien de toutes ces habitations ? Un sol dévasté, jonché de monticules de gravats. Ensuite, un boulevard, nu, énorme, lisse comme la main des fainéants ! Om Khalil divague, imagine qu'elle seule retarde la destruction. A elle seule, elle tient en respect tout ce qui perce, tout ce qui fend, tout ce qui vrille, tout ce qui scie, tout ce qui tranche, 20 toutce qui fracasse, tout ce qui blesse. Les outils se lasseront plus vite qu'elle. Car elle, elle ne se lassera jamais ! Vêtue de blanc, accablée d'une mauvaise graisse, le front aussi blême que le mouchoir écru qui recouvre ses cheveux, Om Khalil fixe ses mains posées sur sa robe comme deux colombes meurtries. Ses joues cloquées portent la marque d'une ancienne variole³ ;son nez épais, ses 4 25 lèvresexsangues etminces noyées dans un teint blafard ont l'aspect des choses mortes. Chaque parole prononcée lui dérobe un peu de souffle. Seuls ses yeux témoignent de son extrême animation.[… ] 1.anémie: affaiblissement 2.cacophonie: bruits forts et désagréables 3.variole: maladie infectieuse très contagieuse 4.exsangues: très pâles.EXAMEN BEPSESSION 2006SUJET SPECIALITE : Toutes spécialitésEPREUVE : FRANCAIS Temps alloué : 2h00Coefficient : 4Folio : 1/3
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