Bac S 2012, épreuve de Philosophie, explication Rousseau Proposition de corrigé Thèse : dans ce texte, Rousseau fait un parallèle entre la culture des plantes et l’éducation des hommes. Son but, par delà le fait de souligner la nécessité de l’éducation et l’heureuse condition de l’homme malgré sa faiblesse naturelle, est de définir ce qu’est une bonne éducation. C’est pourquoi ce texte n’est pas incompatible avec la critique que fait par ailleurs Rousseau de la culture comme dénaturation dans le Second Discours et dans le Discours sur les sciences et les arts. La thèse des 3 maîtres (choses, nature, homme) permet de repenser l’éducation et de découvrir le fondement des théories les plus modernes de l’éducation. Un texte d’actualité qui rappelle que l’éducation ne doit se réduire à un dressage. Éléments d’explication : ⁃ Lignes 1 à 6 : Après un parallèle entre les plantes et les hommes (associant la culture à un accompagnement du mouvement de la nature, au fait d’en prendre soin – on peut ici penser aux analyse de Heidegger sur la technique traditionnelle opposée à la technique moderne qui arraisonne, somme la nature et contrarie son cours), Rousseau souligne que la faiblesse naturelle de l’homme (être inachevé, théorie de la néoténie, être prométhéen) est en réalité un don heureux de la nature. C’est ce qu’il montre en imaginant un nouveau né grand et fort, mais incapable d’user de ses forces, qui serait laissé à lui-même.
Bac S 2012, épreuve de Philosophie, explication Rousseau
Proposition de corrigé
Thèse : dansce texte, Rousseau fait un parallèle entre la culture des plantes et léducation deshommes. Son but, par delà le fait de souligner la nécessité de léducation et lheureuse condition de lhomme malgré sa faiblesse naturelle, est de définir ce quest une bonne éducation. Cest pourquoi ce texte nest pas incompatible avec la critique que fait par ailleurs Rousseau de la culture comme dénaturation dans le Second Discours et dans le Discours sur les sciences et les arts. La thèse des 3 maîtres(choses,nature,homme)permetderepenserléducationetdedécouvrirlefondementdesthéories les plus modernes de léducation. Un texte dactualité qui rappelle que léducation ne doit se réduire à un dressage.
Élémentsdexplication:
Lignes 1 à 6 : Après un parallèle entre les plantes et les hommes (associant la culture à un ⁃ accompagnement du mouvement de la nature, au fait den prendre soin – on peut ici penser aux analyse de Heidegger sur la technique traditionnelle opposée à la technique moderne qui arraisonne, somme la nature et contrarie son cours), Rousseau souligne que la faiblesse naturelle de lhomme (être inachevé, théorie de la néoténie, être prométhéen) est en réalité un don heureux de la nature. Cest ce quil montre en imaginant un nouveau né grand et fort, mais incapable duser de ses forces, qui serait laissé à lui-même. Si le nouveau né, lenfant, navait pas cette apparence faible, on ne prendrait pas soin de lui, on ne songerait pas à lassister. Rousseau veut peut-être suggérer que cest la vulnérabilité de lenfant qui force à lui venir en aide, avec comme ressort le sentiments de pitié. Cest la faiblesse, la fragilité de lenfant qui souligne son inachèvement, son immaturité et appelle la maturation de la culture, de léducation. Donc il en conclut quil ne faut pas se plaindre de cette fragilité de lenfance (dailleurs une trop grande robustesse, force, serait le signe dun achèvement, ôtant une plasticité, creuset de la perfectibilité caractérisant lhomme par opposition à la fixité de linstinct chez lanimal).
⁃ Lignes 7 à 10 : Rousseau se contente de souligner que cette faiblesse exige une assistance aussi bien en tant que corps, quesprit ( nous naissons stupides ). Tout est compensé par léducation. On pourrait penser que Rousseau suggère que nous ne sommes que culture et que tout est donné par autrui à lindividu (ce qui remettrait en question ses critiques contre la culture dénaturante, si rien nexiste par nature, comment peut-on parler de dénaturation, même si elle peut aussi être interprétée comme écart, dessous de la bête).
⁃léducation ne se réduit pas à celle reçue des aux lignes 11 à 15, il va souligner que Mais hommes ; il y a aussi celle de la nature et celle des choses. Si nous naissons inachevés, la nature nous indique dans le développement interne de nos facultés et organes , une fin naturelle ; il y a donc un mouvement naturel et un mouvement contre nature possible. Et comme la culture pour la plante, léducation est déjà pré-orientée par ce mouvement naturel, inné. Lacquis ne soppose donc pas linné, il ne vient pas remplir un vide dinné, il vient le prolonger, aider à en user ( usage quon nous apprend ). léducation reçue des autres sajoute lexpérience personnelle des choses, imitant autant les choses que les hommes, en sauto-formant. Le monde physique, le monde des autresetnotreproprenature,voilàlesmaîtres,les3sourcesdeléducationquinesauraitréduireléducation à un dressage de lextérieur hétéronomique, qui laisse la place à lautoformation et pose des limites à la structuration de soi par les autres, à savoir celle de notre nature.
⁃Rousseau, pour finir, de distinguer bonne et mauvaise éducation : la précision permet à Cette bonneéducationétantcellequiconcilieles3maîtres,quipermetdefaireadvenirdanslêtreéduquéce vers quoi il tendait naturellement. Léducation ne doit donc pas être un dressage, un formatage, elle nest que ce qui permet à lindividu de devenir par lui-même ce quil est. Cette théorie de léducation est bien conforme à lidéal du siècle des Lumières, même si Rousseau fait une place privilégiée au sentiment (ligne 1 à 6) et aux leçons de lexpérience, aux leçons de choses.