Résultats des campagnes de fouilles 1975-1976 à Ras Shamra - article ; n°2 ; vol.121, pg 303-319
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1977 - Volume 121 - Numéro 2 - Pages 303-319
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Margueron
Résultats des campagnes de fouilles 1975-1976 à Ras Shamra
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 121e année, N. 2, 1977. pp. 303-
319.
Citer ce document / Cite this document :
Margueron Jean. Résultats des campagnes de fouilles 1975-1976 à Ras Shamra. In: Comptes-rendus des séances de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 121e année, N. 2, 1977. pp. 303-319.
doi : 10.3406/crai.1977.13363
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1977_num_121_2_13363fouilles 1975-1976 À ras shamra 303
COMMUNICATION
RÉSULTATS DES CAMPAGNES DE FOUILLES 1975-1976
À RAS SHAMRA, PAR M. JEAN MARGUERON.
En rendant compte devant votre Compagnie des fouilles que j'ai
dirigées sur le site de Ras Shamra depuis deux années, je voudrais,
sans attendre, rendre hommage à l'inventeur du site, M. CL Schaeffer,
le fouilleur qui a consacré sa vie entière à son étude et qui poursuit ses
efforts pour faire connaître les résultats des opérations de ces dernières
années. C'est d'ailleurs avec la plus grande humilité que je viens vous
les présenter, car s'ils ne sont pas négligeables, ils n'offrent pas
cependant cet accent de nouveauté auquel vous avaient habitués
les grandes découvertes de M. Schaeffer durant plusieurs décennies.
Qu'il me soit permis aussi d'associer à cet exposé mon ami 0. Au-
renche qui non seulement a accepté de me seconder au jour le jour
dans la direction de cette entreprise, mais aussi de me remplacer tant
sur le chantier que pour résoudre les problèmes administratifs lorsque
diverses obligations me conduisirent à plusieurs reprises en 1975 et
en 1976 à quelque 300 km de la côte méditerranéenne dans la boucle
de l'Euphrate, là où les sites archéologiques disparaissaient les uns
après les autres devant l'inexorable montée des eaux du lac el-Assad.
A lui et à tous les membres des deux équipes qui ont travaillé sur
la côte et sur l'Euphrate je voudrais en votre présence offrir mes
remerciements.
Je souhaite aussi rappeler que parallèlement aux recherches
conduites dans les couches historiques aux saisons d'automne 1975 et
1976, M. H. de Contenson a durant les mois de mai et juin de ces
mêmes années poursuivi et achevé, en dépit de circonstances familiales
particulièrement tragiques, l'important sondage néolithique qu'il
dirigeait depuis longtemps. Ainsi un grand dessein engagé sous la
direction de M. Cl. Schaeffer a trouvé son achèvement.
Assez peu au fait des problèmes techniques propres aux fouilles
de Ras Shamra lors de mon arrivée sur le site en septembre 1975, il
m'a semblé préférable de ne pas chercher à installer la fouille nouvelle
directement au contact de celles de mes prédécesseurs. Sauf pour l'un
des chantiers sur lequel je reviendrai, ce principe a été maintenu
durant les deux campagnes, en sorte que les résultats acquis ne
risquent pas d'interférer avec les travaux antérieurs. Le choix de
l'emplacement de la fouille principale a donc été commandé par
l'existence, sur le flanc nord du tell, d'un secteur non encore exploré 304 COMPTES RENDUS DE L'ACADEMIE DES INSCRIPTIONS
et pas trop éloigné des quartiers d'habitation et des grandes résidences,
ni du grand palais ou du palais Nord. Légèrement déprimée par
rapport à l'environnement, sauf sur son côté qui coïncide avec la
bordure du tell, cette zone pouvait répondre à l'objectif que je me
proposais et qui était de chercher à définir dans un premier temps
la jonction du Bronze récent et du Bronze moyen et, si la possibilité
se présentait, de dégager ensuite sur une importante superficie le
niveau du Bronze moyen encore relativement mal connu. Cet objectif
n'a pas été atteint à la fin de la campagne de 1976 et c'est en parti
culier, comme on le verra, la découverte d'un monument de grande
ampleur qui est à l'origine de cette modification des plans.
Je voudrais tout d'abord et en quelques mots, définir les travaux
amorcés en 1975 et que les circonstances ne m'ont pas conduit à
poursuivre en 1976, mais qu'il ne convient pas d'abandonner.
Il s'agit tout d'abord d'une extension de la zone de recherche
réalisée il y a déjà plusieurs années dans le « quartier égéen » par
M. Schaeffer avec le bonheur que l'on sait. Des éléments de deux
maisons ont été dégagés, dont l'une possédait une petite tombe,
mais aucune trouvaille n'a permis de savoir si la richesse constatée
chez Rap'anu ou chez Rashap'abu se poursuivait dans cette extension
orientale.
C'est ensuite l'implantation de deux carrés à proximité de la
grande fouille extensive ; l'un d'entre eux a donné un très beau mur
comportant des traces de chaînage remarquablement nettes que nous
étudierons plus loin.
Si ces différents travaux ont été mis en veilleuse, c'est qu'il a paru
nécessaire de nous concentrer pour un temps sur le troisième chantier
ouvert en 1975. En effet convaincu, après avoir étudié les résultats
des fouilles antérieures sur ce site, que seul un dégagement d'une
certaine envergure risquait de donner des résultats tangibles, j'avais
engagé dans la dépression dont j'ai déjà parlé un sondage d'une
trentaine de mètres de long sur une dizaine de large, soit de trois
carrés de 10 m juxtaposés et conformes à la grille que nous avions
implantée.
Les résultats de la première campagne, celle de 1975, ont été, en cet
emplacement, prometteurs. On y a dégagé tout d'abord différentes
pièces ou cours ayant appartenu à plusieurs maisons, dont aucune
n'avait pu être fouillée dans sa totalité en raison de l'étroitesse du
sondage. On remarquera la juxtaposition de deux unités assez
semblables en apparence, avec pour chacune selon toute vraisem
blance, un espace à ciel ouvert pourvu d'une auge en pierre bien
taillée, associé, mais de façon différente chaque fois, à une pièce
située au nord. Dans l'unité occidentale, la relation entre ces deux 1975-1976 À ras shamra 305 fouilles
espaces a connu au cours de l'histoire de l'édifice des modifications
sur lesquelles nous reviendrons. Notons pour le moment l'existence
d'un couloir menant en particulier à la petite pièce septentrionale
et, parallèlement à lui, la présence d'un escalier conduisant à un
niveau supérieur, qu'il s'agisse d'un étage, d'une terrasse ou plus
simplement d'un niveau intermédiaire de la maison comme il en est
attesté en d'autres points du site. Ces différences de niveau à l'inté
rieur d'une même maison ne doivent pas étonner, car elles sont le
résultat d'une longue histoire de l'édifice, avec des destructions
partielles et des reconstructions localisées, accompagnées de trans
formations. Il n'est plus possible de juger de ces dernières avec
précision et l'évolution de ces maisons est souvent difficile à établir.
Plus à l'est on retrouve le dispositif de la cour avec une pièce au nord,
mais l'intérêt se porte cette fois sur ce qui apparaît, en raison de la
ruelle qui le longe et des restes d'un seuil, comme un vestibule
pourvu d'un puits. Ce dernier n'a pu être vidé. La porte se trouvait
à proximité de la rencontre de deux ruelles qui divisent la partie
orientale de ce grand sondage en trois secteurs. Vers le sud, la fouille
a montré l'existence d'une succession de niveaux d'occupation de
faible intérêt, sauf pour ce qui concerne les questions stratigraphiques
et donc le problème de la fin de l'occupation du site. Vers l'est, deux
pièces d'une maison ont été partiellement dégagées ; cette fois, les
questions stratigraphiques sont moins dignes d'intérêt que la conser
vation assez exceptionnelle des murs. Mais la découverte la plus
importante concerne, du côté nord, l'angle d'un édifice aux murs très
bien appareillés et bordés de deux ruelles de faible largeur (fig. 1).
Les techniques de construction y tranchent très nettement sur tout
l'environnement architectural : elles avaient immédiatement attiré <

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