Travaux de restitution et d anastylose en cours dans les monuments du roi Zoser à Saqqarah - article ; n°3 ; vol.107, pg 301-312
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Travaux de restitution et d'anastylose en cours dans les monuments du roi Zoser à Saqqarah - article ; n°3 ; vol.107, pg 301-312

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1963 - Volume 107 - Numéro 3 - Pages 301-312
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Philippe Lauer
Travaux de restitution et d'anastylose en cours dans les
monuments du roi Zoser à Saqqarah
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 107e année, N. 3, 1963. pp. 301-
312.
Citer ce document / Cite this document :
Lauer Jean-Philippe. Travaux de restitution et d'anastylose en cours dans les monuments du roi Zoser à Saqqarah. In:
Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 107e année, N. 3, 1963. pp. 301-312.
doi : 10.3406/crai.1963.11592
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1963_num_107_3_11592301
COMMUNICATION
TRAVAUX DE RESTITUTION ET D'ANASTYLOSE EN COURS
DANS LES MONUMENTS DU ROI ZOSER A SAQQARAH J
PAR M. JEAN-PHILIPPE LAUER, CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE.
J'ai déjà eu à deux reprises l'honneur de faire part à l'Académie
des recherches et des travaux de restitution que j'ai entrepris depuis
1927, pour le compte du Service des Antiquités de l'Egypte, dans
le complexe monumental funéraire du roi Zoser à Saqqarah, la pre
mière fois en 19501, et la seconde en 19562 où je m'étais étendu plus
particulièrement sur la personnalité de l'illustre architecte divinisé
Imhotep, auteur incontestable de ce prodigieux ensemble, et sur le
rôle capital qui doit lui être attribué dans l'histoire de l'architecture.
Ces travaux, qui furent interrompus en novembre 1956 à la suite
des événements de Suez, ne purent être repris que plus de trois ans
plus tard, en mai 1960, grâce à la haute compréhension et au bien
veillant appui du Dr Saroit Okacha, alors Ministre de la Culture et
de l'Orientation Nationale de la République Arabe Unie, et aux
facilités et à l'aide qui me furent accordées par le Centre national
de la Recherche scientifique. Depuis lors, j'ai pu, en dépit même
des déplorables incidents diplomatiques survenus entre-temps,
consacrer ainsi chaque hiver quatre mois à la poursuite de mon
programme de restitutions dans ces monuments de Zoser.
Ce a porté essentiellement sur deux points importants
de ce complexe monumental, à savoir, d'une part, l'entrée même
de son enceinte, et, d'autre part, certains édifices de l'ensemble
dit du « Heb-Sed », vaste figuration symbolique probable de la fête
Sed à l'usage du ka royal dans l'au-delà.
A l'entrée de l'enceinte nous étions parvenus avant l'interruption
de 1956 à recomposer intégralement du côté extérieur le bastion
même de cette entrée ainsi que celui qui lui fait suite vers le Sud avec
la courtine les reliant, et nous avions en outre remonté, mais en
partie seulement, quelques-uns des bastions suivants tant vers le
Nord que vers le Sud3. Aux deux intégralement recomposés
avec la courtine intermédiaire, nous avions ainsi pu réincorporer,
entre autres, les blocs anciens généralement disposés en parpaings
qui en constituent l'assise terminale formant parapet d'un chemin
1. Cf. J.-Ph. Lauer, La résurrection des monuments du roi Zoser à Saqqarah, dans
CRAI, 1950, p. 310-315.
2. Id., L'œuvre d' Imhotep à Saqqarah, dans CRAI, 1956, p. 369-380.
3. Cf. CRAI, 1956, op. cit., p. 371, pi. II, n° 1. Également Lauer, Recherches et
travaux effectués à Saqqarah (déc. 1954-juin 19-55), pi. I et II, dans ASAE, t. LIV,
et Histoire monumentale des pyramides d'Egypte, I, pi. XVII. 302 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
de ronde où nous avons également replacé quelques éléments du
dallage antique. Il restait ainsi à compléter cette réédification du
côté intérieur de l'enceinte, et particulièrement au dos de son entrée
unique.
Après avoir reconstitué en béton armé revêtu de pierre agglomérée
les linteaux nécessaires au-dessus du débouché du couloir de cette
entrée, nous avons reconstruit en moellons sur ces linteaux le mur
postérieur du bastion d'entrée jusqu'au niveau du chemin de ronde
qui le couronnait et qui du côté ouest est situé sur le même align
ement que le dos des courtines et des autres bastions. Ce mur en
moellons devra être ensuite également recouvert d'un enduit de
pierre agglomérée où seront retracés les joints du petit appareil
caractéristique de ces monuments de Zoser.
Rappelons que le couloir d'entrée débouche dans une courette
où étaient figurés deux très grands simulacres de vantaux de porte
ouverte, dont seuls subsistaient le gond inférieur de celui du Nord
et l'un des blocs de la base de celui du Sud. Nous avions reconstitué
depuis longtemps déjà en pierre de taille ces deux vantaux jusqu'à
3 m. 40 de hauteur, mais il restait à les compléter jusqu'à leur hau
teur initiale que j'avais pu évaluer à 10 coudées, soit à 5 m. 20 envi
ron, et à replacer au-dessus les éléments de simulacres de gonds avec
leurs énormes crapaudines que nous avions retrouvés. Cela est
maintenant chose faite.
Il nous faudra encore replacer au sommet du mur postérieur du
bastion de l'entrée les quelques blocs de bordure du dallage du
chemin de ronde que nous avons collectés dans le sable au pied de
l'enceinte en les recherchant sur toute sa périphérie, et refaire
l'enduit de raccord en pierre agglomérée, dont il a été question.
Mais, c'est sur le second point, celui constitué par l'ensemble des
édifices du « Heb-Sed », que nous avons surtout fait porter nos efforts.
Cet ensemble comporte principalement, rappelons-le, une vaste
cour rectangulaire et oblongue présentant les vestiges de pavillons
répartis et alignés le long de ses deux plus grands côtés, respectiv
ement à l'Est et à l'Ouest. Nos recherches sur ces constructions et les
fragments en provenant, qui furent recueillis dans le sable à proxi
mité, m'avaient permis d'établir la restitution des divers types
d'édifices figurés là1. Ceux-ci transposent dans la pierre des pavillons
de caractère archaïque que l'on édifiait encore, sans doute, au moins
partiellement en bois sous la nie dynastie, mais dont les prototypes
remontant à l'époque prédynastique n'étaient que de simples aedi-
cules en clayonnage et en roseaux. Ici, ces constructions de pierre,
massives à l'intérieur, devaient par leurs seules façades extérieures
t. Cf. Lauer, Pyr. à degrés, r architecture, I, p. 130 à 153, et II, pi. LVII à LIX. TRAVAUX DE RESTITUTION ET d'aNASTYLOSE A SAQQARAH 303
évoquer des édifices de caractère traditionnel en matériaux légers.
Jouant ainsi un rôle purement symbolique, elles n'étaient en quelque
sorte que des simulacres constituant à l'usage du ka royal un vaste
décor en vraie grandeur, établi pour l'éternité, la pierre étant consi
dérée comme impérissable.
Du côté occidental, le mieux préservé, les pavillons exposés par
conséquent face à l'Est appartiennent à deux types tout à fait
différents, l'un à toiture arquée, et l'autre au contraire à toiture
rectiligne et plane. Les pavillons du premier type, qui sont une
dizaine, constituent la majorité. Ornés chacun de trois fines colonnes
cannelées engagées, ils dérivent net
tement de l'édicule prédynastique
dont le signe hiéroglyphique |~| J sh,
ïe pavillon de fête, est le schéma.
Il s'agissait là d'une petite construc
tion de roseaux à toiture arquée avec
support central fait d'un papyrus ou
d'un léger poteau de bois en forme
de piquet de tente. Notons que sur
ces dix pavillons, les deux premiers
à partir du Sud sont de dimensions légèrement supérieures aux
autres et comprennent en plus un escalier qui aboutissait, sans
doute, à une niche à statue aux proportions incertaines.
Le second type, celui à toiture rectiligne, comporte essentiellement
des tores d'angle et un dispositif de couronnement (fig. 1, B) qui
doit être la stylisation un peu rigide dans la pierre de la crête végé
tale (fig. 1, A) d'une seconde catégorie d'aedicules prédynastiques tra
duite en hiéroglyphes par le signe Ll qui schématisa de bonne heure
le sanctuaire d'Anubis et ceux de diverses autres divinités. La cor
niche à gorge 

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