La décoration architecturale de l église de la Vierge à Saint-Luc en Phocide et les débuts des influences islamiques sur l art byzantin de Grèce - article ; n°1 ; vol.115, pg 15-37
24 pages
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La décoration architecturale de l'église de la Vierge à Saint-Luc en Phocide et les débuts des influences islamiques sur l'art byzantin de Grèce - article ; n°1 ; vol.115, pg 15-37

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1971 - Volume 115 - Numéro 1 - Pages 15-37
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur André Grabar
La décoration architecturale de l'église de la Vierge à Saint-Luc
en Phocide et les débuts des influences islamiques sur l'art
byzantin de Grèce
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 115e année, N. 1, 1971. pp. 15-
37.
Citer ce document / Cite this document :
Grabar André. La décoration architecturale de l'église de la Vierge à Saint-Luc en Phocide et les débuts des influences
islamiques sur l'art byzantin de Grèce. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 115e
année, N. 1, 1971. pp. 15-37.
doi : 10.3406/crai.1971.12590
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1971_num_115_1_12590L'ÉGLISE DE LA VIERGE A SAINT-LUC (PHOCIDE) 15
COMMUNICATION
LA DÉCORATION ARCHITECTURALE DE L'ÉGLISE DE LA VIERGE
A SAINT-LUC EN PHOCIDE, ET LES DÉBUTS DES INFLUENCES
ISLAMIQUES SUR L'ART BYZANTIN DE GRÈCE,
PAR M. ANDRÉ GRABAR, MEMBRE DE L'ACADÉMIE.
Je voudrais proposer quelques observations sur un des plus beaux
monuments byzantins de Grèce, en rapport avec le problème des
origines des motifs islamiques qui tiennent une place marquée dans
la décoration des églises et des meubles liturgiques médiévaux,
ce pays. Il s'agit d'un vieux problème à l'étude duquel ont contribué
bien des savants, tels que Gabriel Millet1, Georges Sotiriou2,
K. M. Setton3, George Miles4. Il n'y aurait pas lieu d'y revenir de
nos jours, si des séries importantes de photographies nouvelles des
sculptures architecturales, beaucoup plus précises que celles dont
on pouvait se servir jusqu'ici, ainsi qu'une découverte d'ordre archi
tectural faite à Saint-Luc en Phocide, ne permettaient pas de
compléter utilement notre information et fixer certains points impor
tants quant à la nature des modèles islamiques dont on a pu se
servir en Grèce, et aux débuts de l'influence qu'ils y exercèrent
(fig. 1 et 2).
Je dois les belles photographies dont je me servirai à M. George
Miles de New York et à mes anciens élèves grecs, E. Stikas,
Mlle M. Panayotidis et Ch. Bouras. Quant à la découverte à laquelle
je viens de faire allusion, elle a été faite, en 1964, par l'équipe du
service de 1' « anastylosis » d'Athènes dirigée par MM. Orlandos et
Stikas, qui ont pu établir, avec certitude, que l'ordre dans lequel
avaient été construites les deux églises du monastère de Saint-Luc
en Phocide n'était pas celui que tout le monde croyait (le « catho-
1. Gabriel Millet, L'école grecque dans l'architecture byzantine, Paris, 1916, p. 252 sq.
Citons aussi, pour mémoire, les observations dans le même sens par G. Lampakis dans
Mémoire sur les antiquités chrétiennes en Grèce, Athènes, 1902, p. 42 sq., et J. Strzy-
gowski, Amida, Heidelberg, 1910, p. 369 sq.
2. G. A. Sotiriou, 'AçaPixal ôiaxôo(i,T)Oiç etç xà PvÇavavTivà p,vr)|i,eîa xfjç 'EXXdooç,
dans ngaxTixd de la Soc. d'Archéol. chrét., 1933-1934, p. 57 sq.
3. Kenneth M. Setton, On the Raids of the Moslems in the Aegean, in the ninth and
tenth centuries and their alleged occupation ofAthens, dans American Journal of Archeologg,
58, 1954, p. 311 sq.
4. George C. Miles, Byzantium and the Arabs, Relations in Crète and the Aegean Area,
dans Dumbarton Oaks Papers, XVIII, 1964, p. 17 sq. ; du même, Classification of Isla-
mic Eléments in Byzantine Architectural Ornement in Greece, dans Actes du XIIe Congrès
int. des Études Byzantines, III, Belgrade, 1964, p. 281 sq. 16 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
licon » avec ses mosaïques d'abord, et l'église de la Vierge, ensuite),
mais l'inverse : la Panaghia avait précédé le « catholicon b1.
C'était une découverte aussi inattendue qu'importante, pour l'his
toire de l'architecture et du décor architectural byzantin. En effet,
faire précéder par la Panaghia le « catholicon » qui date de 1011
(précision apportée récemment par M. Chadzidakis)2, c'était attr
ibuer la Panaghia au xe siècle, et même au milieu de ce siècle parce
que — une fois établi que cette église était la plus ancienne des
deux — on pouvait y reconnaître la première église du couvent que,
selon la Vie de saint Luc, un stratège du thème de l'Hellade avait
fait élever, vers 950, avant la mort de celui qui sera saint Luc, et
dont le culte ultérieurement aura pour centre le « catholicon »
construit en 1011. On en arrive ainsi à une esquisse raisonnable de
l'histoire des édifices réunis au couvent de Saint-Luc, esquisse qu'on
ne pouvait pas proposer aussi longtemps qu'on considérait la Pana
ghia comme une addition au « catholicon ».
Mais surtout la découverte de 1964, qui fait remonter à 950 environ
la très belle église de la Panaghia et son décor en céramoplastique
et sculpté, nous permet de revoir, sous un jour nouveau, plus d'un
problème de l'histoire des arts byzantins. De ces problèmes un seul
sera envisagé ici, celui de l'apport islamique à la décoration exté
rieure et intérieure de la Panaghia, la présence de motifs islamiques
1. Eustathe G. Stikas, Tô ol«oôon.utôv xqovwôv xfjç Movfjç 'Oatov Aot»câ Oooxtôoç, Athènes,
1970. Cette importante monographie a pour objet principal la description des travaux
de consolidation et de restauration que l'auteur avait dirigés, dans le monastère de Saint-
Luc, dans les années 60 ; mais à cette occasion, il cite les textes qui intéressent l'histoire
des églises de ce couvent et apporte une riche documentation photographique. Les
photographies que nous reproduisons flg. 3, 4 nous ont été fournies par M. Stikas et ont
été publiées dans sa monographie. Nous lui devons aussi d'autres photographies de
Saint-Luc que nous comptons publier ailleurs.
2. Manolis Chatzidakis, A propos de la date et du fondateur de Saint-Luc, dans Cahiers
Archéologiques, XIX, 1969, p. 127 sq. Les conclusions de cette étude ont été contes
tées par M. Stikas (Le, p. 244 sq.) qui voudrait fixer la fondation du catholicon au
début du règne de Constantin VIII Monomaque, soit vers 1042-43. Mais à mon avis le
style des mosaïques du « catholicon » ne permet pas de descendre aussi bas la date de la
fondation de cette église ; je crois aussi qu'aucune raison suffisante ne nous invite à
douter de l'ancienneté de l'akolouthie (ordre) de l'office célébré le jour anniversaire de
saint Luc, où M. Chatzidakis trouve des indications en faveur de sa datation (1011) ;
enfin, tout en accordant à M. Stikas que l'aménagement du tombeau-reliquaire de
saint Luc, dans le « catholicon », n'est probablement pas contemporain de l'érection de
cette église, je n'oserais pas en tirer un argument en faveur d'une date de fondation plus
tardive de l'édifice qui l'entoure. Car la translation (anakomidi ) du corps du saint, dans
la nouvelle église, que signale le texte liturgique en question et qui avait été contempor
aine de la construction de celle-ci, n'a pas besoin de se rapporter obligatoirement à une
installation de corps saint dans le tombeau-reliquaire actuel : on a pu d'abord déposer
le corps dans la crypte (où l'on voit encore l'emplacement antérieur de ce corps), ou le
placer dans l'église haute, comme maintenant, mais sans avoir procédé, au préalable,
aux aménagements architecturaux actuels (le tombeau a pu être plus simple à l'origine,
avec un « proskynetarion » (ciborium en bois). Tout compte fait, sans oublier certes
qu'il reste une légère marge d'incertitude inhérente à tout essai de donner une date
précise à un texte liturgique, je retiens, pour la fondation du catholicon, la date de 1011. 1. — Les deux églises de Saint-Luc en Phocide. Fig.
A droite, l'église de la Vierge (la Panaghia), à gauche, le « catholicon » ou église principale
Fig. 2. — Plan des deux
églises de Saint-Luc. A
droite, le « catholicon » ;
à gauche, la Panaghia.
C'est là où ces deux édi
fices se touchent qu'on
a pu constater l'antério
rité de la Panaghia. COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 1&
dans cette décoration ne pouvant être mise e

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